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Partir ou rester ? Intention d’émigration secondaire des migrants africains vivant en Belgique.


par Josue Begu Mbolipay
Université catholique de Louvain - Master 2 en Sciences de la population et du développement 2018
  

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2.2.3 Migration secondaire africaine vers les Etats-Unis

Les données de l'annuaire montrent que, depuis 2010, le nombre migrations secondaires africaines dont on ne connait le dernier pays de résidence en dehors de l'Afrique ne cesse de diminuer. En termes de proportion, moins de 2% (soit 1.82%) des migrants secondaires africains en 2017 ont résidé dans un autre pays que les pays africains (tab.4). Il apparait évident que les migrations secondaires africaines "incomplètes" sont faibles comparativement aux immigrations africaines directes aux Etats-Unis.

Tableau 4. Déduction des immigrations africaines aux Etats-Unis des personnes dont le dernier pays
de résidence n'est pas un pays africain de 2010 à 2017

Année

Nombre des immigrants aux Etats-Unis qui sont nés en Afrique (A)

Nombre des immigrants aux Etats-Unis qui sont nés en Afrique dont le pays de dernière résidence est quelque part en Afrique (B)

Nombre des immigrants aux Etats-Unis qui sont nés en Afrique dont le pays de dernière résidence est hors Afrique mais pas connu (A-B)

Proportion des immigrants secondaires africains aux Etats-Unis dont on ne sait le dernier pays de résidence (A-B)/A*100)

2010

101 355

98 246

3 109

3,07

2011

100 374

97 429

2 945

2,93

2012

107 241

103 685

3 556

3,32

2013

98 304

94 589

3 715

3,78

2014

98 413

94 834

3 579

3,64

2015

101 415

98 677

2 738

2,70

2016

113 426

110 754

2 672

2,36

2017

118 824

116 667

2 157

1,82

Source : Déduction de l'auteur faite à partir de Yearbook of Immigration Statistics 2017, table 2 et 3

17 IPUMS-International se consacre à la collecte et à la diffusion de données de recensement du monde entier. Les objectifs du projet sont axés sur la collecte et la conservation des données d'une part et faire de la documentation et la diffusion de ces données harmonisées gratuitement d'autre part.

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Ces données présentent quelques limites et un avantage : (i) Déjà, on ne peut pas savoir, avec précision, les pays/régions de dernière résidence de ces immigrants africains aux Etats-Unis ;(ii) Les données ne peuvent remonter plus loin que l'année 2010 parce que le nombre des immigrants nés en Afrique bien que disponible à partir de 2008, celui en rapport avec le nombre des immigrants africains en fonction du dernier pays de résidence n'est disponible qu'à partir de 2010, du moins pour les années non groupées. Ainsi, il est profitable de n'utiliser que les données aux années comparables, à partir de 2010 dans le cas d'espèce ; (iii) En outre, les résultats obtenus au tableau 4, bien qu'ils ne renseignent pas sur les migrations secondaires effectives à proprement parler, ils sont un pas vers ces dernières. Ils renseignent uniquement sur la proportion des immigrants africains qui ont résidé dans un pays tiers que les Etats-Unis, en dehors de l'Afrique. Mais les pays et ou région de dernière résidence n'étant pas connu, il est difficile d'affirmer avec certitude que 3.07% des immigrants africains aux Etats-Unis en 2010 sont des migrants secondaires. Ainsi, les migrations secondaires depuis l'Afrique ne sont pas identifiées.

Pour suppléer à ce déficit d'information dans l'annuaire statistique sur l'immigration aux Etats-Unis (Yearbook of Immigration Statistics 2017 : table 2&3), nous avons recouru aux microdonnées extraites d'IPUMS-international (2018) ; données internationales harmonisées des recensements qui sont fournies par les Offices nationaux de statistique des pays depuis 1960. Les données de cette source présentent l'avantage d'approcher la réalité de l'émigration secondaire car elles regroupent outre le statut à la naissance, les pays d'origine des immigrants, le statut de migration et le pays de dernière résidence, 12 mois avant la collecte de données des recensements de 1970 et 2000 d'une part et 5 ans avant la collecte de données des recensements de 2005 et 2010 d'autre part.

Ainsi, ces données nous permettent, de façon général, de saisir l'ampleur et l'évolution des immigrations africaines aux Etats-Unis ; de déduire la migration secondaire africaine "complète" qui est la part des immigrants africains aux Etats-Unis dont le dernier pays de résidence, d'il y a 12 mois ou 5 ans selon le cas, est différent des pays africains et bien identifié ; de saisir les principaux pays de transit en Afrique et en dehors de l'Afrique (principalement en Europe) et d'identifier les principales caractéristiques de ces migrants secondaires africains aux Etats-Unis et au Canada. En particulier, les cas de cinq principaux pays africains sub-sahariens ayant les plus grand nombre des immigrants comparativement aux autres seront développés.

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Pour des raisons de comparabilité, fonction des années de collecte et de la période d'observation, les résultats seront présentés séparément car les données de 2010 et celles de 2005 se réfèrent aux 12 mois avant la collecte contrairement à celles de 2000 et de 1970 qui se réfèrent aux cinq dernières années avant la collecte. Le choix porté sur ces années, contrairement aux autres, se justifie par la disponibilité de données relatives au statut à la naissance, au statut de migration, 1 an ou 5 ans avant la collecte et au pays de la dernière migration ou dernière résidence.

2.2.3.1 Ampleur et évolution des immigrations africaines aux États-Unis

L'analyse de ces microdonnées montre que sur l'ensemble de données collectées de 1970 à 2010, la proportion des immigrants aux Etats-Unis a augmenté de 5,85% en 1970 à 12.62 % en 2010. La proportion des immigrants africains (Toute l'Afrique, Maghreb y compris) sur l'ensemble de tous les immigrants aux Etats-Unis a aussi augmenté, bien que faible comparativement aux immigrants Européens et Asiatiques en particulier. De moins de 1% en 1970, la proportion des immigrants africains sur l'ensemble des immigrants aux Etats-Unis se chiffre à 3,5% en 2010.

Figure 9. Evolution de la proportion des immigrants africains dans l'ensemble des immigrations aux
Etats-Unis de 1970 à 2010

Source : Auteur à partir des données IPUMS, 2018.

Parmi ces immigrants africains, quelles que soient l'année de collecte et la période couverte par l'observation, plus de trois quart ont résidé dans des pays africains -y compris les pays de naissance de certains migrants probablement- avant d'atterrir aux Etats-Unis (Tableau. 5). Les pays européens viennent en deuxième position. Sa proportion la plus haute remonte à l'année

30

1970 (13,36%). L'Océanie reste la région la moins attractive des immigrants africains aux Etats-Unis.

Tableau 5. Ampleur et évolution des immigrants africains aux Etats-Unis résidant dans un autre pays,
5 ans et 12 mois avant les recensements et par année de collecte de données

Continent

Nombre des immigrants africains aux Etats-Unis ayant résidé dans un autre pays, 5 ans auparavant, par continent

Nombre des immigrants africains aux Etats-Unis ayant résidé dans un autre pays, 12 mois auparavant par continent

 

1970

 

2000

2005

 

2010

 

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Afrique

214

77,26

9825

86,18

436

82,58

379

85,94

Amérique

14

5,05

450

3,95

29

5,49

14

3,17

Asie

12

4,33

325

2,85

25

4,73

10

2,27

Europe

37

13,36

773

6,78

37

7,01

35

7,94

Océanie

0

0,00

27

0,24

1

0,19

3

0,68

Total

277

100

11400

100

528

100

441

100

Source : Auteur à partir des données IPUMS, 2018.

Par ailleurs, mieux que les résultats du tableau 4, ceux du tableau 5 présentent un grand avantage ; celui de déduire les migrations secondaires africaines "complètes" parmi tous les immigrants africains aux Etats-Unis qui ont résidé dans un pays tiers, en dehors de pays africains, les 12 mois ou les 5 années précédent la collecte de données du recensement. Mais ils présentent aussi une limite, celle de sous-estimer les migrations secondaires "effectives". Cette sous-estimation est liée à l'unité d'analyse considérée : Afrique en lieu et place du pays. La sous-estimation s'explique concrètement par le fait de ne pas considérer dans les migrations secondaires africaines, les immigrants africains de chaque pays qui n'ont pas résidé dans leurs pays respectifs. Pour pallier à cette limite, nous développons, plus loin, la migration secondaire africaine des immigrants africains de cinq pays majoritaires aux Etats-Unis, considérant ainsi le pays comme unité d'analyse. Avant d'y arriver, la fig.10 retrace l'évolution de migrations secondaires africaines déduite du tableau 5.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote