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Partir ou rester ? Intention d’émigration secondaire des migrants africains vivant en Belgique.


par Josue Begu Mbolipay
Université catholique de Louvain - Master 2 en Sciences de la population et du développement 2018
  

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2.2.4.2 De la migration secondaire africaine en général à la migration secondaire spécifique de quelques pays africains vers Canada

Les immigrants au Canada sont des étrangers à qui le statut de résident permanent a été accordé (DEMIG ,2015). Les flux de ces immigrants se catégorisent en flux entrants et flux sortants. Les données présentées ici ne concernent que les flux entrants car les flux sortants ne sont pas disponibles. Partant de ces flux entrants, la figure 17 nous permet de saisir lesquels des immigrants africains au Canada sont effectivement nés en Afrique, lesquels sont venus de l'Afrique vers le Canada et enfin lesquels gardent encore la nationalité d'un pays africain.

De ce fait, les migrants africains directs sont ceux qui sont nés en Afrique et dont le dernier pays de résidence se trouve en Afrique. Les migrants africains indirects ou migrants secondaires africains sont ceux qui sont nés en Afrique mais qui ont résidé dans un pays autre que les pays Africains, 12 mois avant la collecte de données, avant d'atterrir au Canada. Comme pour les Etats-Unis, ces migrations secondaires africaines au Canada sont "incomplètes" parce qu'on ne sait pas identifier les pays de dernière résidence avec les données Demig (2015). Ces migrants secondaires africains sont déduits de la différence entre ceux qui sont nés en Afrique et ceux qui viennent de l'Afrique, d'il y a 12 mois avant la collecte de données. Soulignons que la fiabilité de ces données est liée à la qualité des instituts / bureaux de statistiques des pays et à la méthode de collecte utilisée -prise en compte ou non des résidents temporaires et les demandes d'asile à certaines périodes outre les résidents permanents - (Demig, 2015).

Pour l'estimation de la migration secondaire africaine, les données aberrantes23 après 1965 ne sont pas prises en compte. Les données sur la citoyenneté ne sont disponibles qu'après 1974. Ces résultats ne sont que des estimations et méritent d'être pris avec beaucoup des pincettes.

23 Il n'est pas logique que les immigrants africains qui ont résidé dans un autre pays que les pays africains soient plus nombreux que ceux qui sont nés en Afrique et qui résident au Canada. Il y a sans doute quelques erreurs de déclarations de la part des instituts de statistiques ou erreurs occasionnées par le changement de la méthode de mesure utilisée avec le temps ; ce qui rend impossible la comparaison entre pays.

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Il ressort de la figure 17 deux réalités différentes, celle d'avant et d'après 1963. Avant 1963, le nombre des migrants secondaires africains était très faible parce que l'intensité de la migration directe entre l'Afrique et le Canada était forte. Cette intensité peut s'expliquer par les troubles politiques, crises humanitaires/économiques qui ont émaillées les pays africains en quête de souveraineté / indépendance. Les années d'après 1963 se caractérisent par une augmentation spectaculaire du nombre des migrants secondaires africains au Canada, conséquence d'une augmentation, par année, du nombre des immigrants au Canada qui ont résidé dans un pays autre que les pays africains avant d'atterrir au Canada. Cette augmentation des migrants africains en général (COB) et migrants secondaires africains en particulier (COB-COR) au Canada seraient probablement liée à un fort besoin de la main d'oeuvre, à une forte demande d'asile et à la mobilité de plus instruits et aisés en termes de revenus.

En outre, l'évolution décroissante du nombre des migrants africains qui gardent leur nationalité de naissance avec le temps pourrait s'expliquer par la naturalisation de plusieurs d'entre-deux des suites de la durée de résidence sur le sol Canadien.

Figure 17. Flux des immigrations africaines et migrations secondaires africaines au Canada

 

? COR Africa représente les immigrants africains qui ont résidé en Afrique avant d'arriver au Canada.

? COC Africa représente les immigrants africains au Canada qui gardent encore leur nationalité d'origine

? et COB Africa, les migrants africains au Canada, nés en Afrique.

Source: Auteur à partir de données Demig , 2015.

 

Par ailleurs, la fig. 17 identifie les migrants secondaires africains mais ne saisit pas la migration secondaire effective par nationalité au Canada. Pour la migration secondaire effective par nationalité au Canada, nous présentons par la suite les quatre figures (fig.18) correspondant aux quatre flux des immigrations africaines spécifiques au Canada. Il s'agit explicitement des immigrations Sud-africaines, Ghanéennes, Egyptiennes et Marocaines. Le choix porté sur ces quatre pays se justifie par la qualité de leurs données. Ces données

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couvrent la période de 1956 à 1979 en général même si pour chaque pays, les données ne sont pas disponibles à toutes les dates. Nous présentons les données uniquement à des périodes où les informations sur les pays de naissances (COB) et les pays de dernière résidence (COR) ont été collectées afin de déduire les migrations secondaires effectives par nationalité.

L'analyse de ces figures révèle une tendance presque similaire dans tous ces quatre pays et ne se dissocie pas de la réalité africaine sus-évoquée (fig.17). Il ressort clairement qu'avant 1963, peut-être parce que les données relatives à la dernière résidence n'étaient pas collectées -sauf en Afrique du Sud-, la logique de la migration était directe. Après 1963, le nombre des migrations directes et indirectes dans ces quatre pays n'a fait qu'augmenter des suites de l'augmentation de la mobilité en générale. Les proportions des migrations secondaires par nationalité au Canada ont atteint de pic d'intensité différente, à des périodes différentes (1969-70 pour les sud-africains, 1976 pour les ghanéens, 1967-68 pour les Egyptiens et Marocains) même si la tendance à la fin de l'année 1979 était soit stationnaire soit à la baisse.

Figure 18. Evolution des migrations secondaires de quatre flux par nationalité au Canada

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Legende

COB: Country of Birth (Pays de naissance) COC: Country of Citizenship (Pays de citoyenneté) COR: Country of Residence (Pays de residence) Migrations secondaires (différence entre COB et COR)

Pour ce qui est de la citoyenneté, il se dégage qu'avec le temps, les immigrants originaires de ces quatre pays sont de moins en moins nombreux à garder leur nationalité à la naissance/citoyenneté. Il me paraît intéressant de dire : Ils sont nombreux ceux qui sont nés dans ces pays-là (COB) mais moins sont encore citoyens de ces pays-là (COC). Ces écarts peuvent s'expliquer par la naturalisation de ces migrants au Canada - pour les migrants directs- ou ailleurs avant d'atterrir au Canada - pour les migrants secondaires-.

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