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Partir ou rester ? Intention d’émigration secondaire des migrants africains vivant en Belgique.


par Josue Begu Mbolipay
Université catholique de Louvain - Master 2 en Sciences de la population et du développement 2018
  

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2.2.5 Principales limites à la documentation de l'émigration secondaire aux Etats-Unis et au Canada et synthèse de résultats

L'émigration secondaire ou indirecte est un phénomène relativement complexe comparativement à la migration directe. Sa mesure nécessite un effort supplémentaire dans ce sens qu'il ne se limite pas à identifier le pays d'origine d'un immigrant mais s'intéresse aussi à son pays de transit ou à sa dernière résidence, au cours d'une période bien déterminée, qui doit forcément être différent (e) de son pays de naissance.

La documentation de ce phénomène est fonction de la qualité des informations par sources de données exploitées. Les principales sources de données exploitées sont : (i) Yearbook of Immigration Statistics (2017), (ii) Les microdonnées d'IPUMS-International (Minnesota Population Center, 2018) et (iii) The DEMIG c2c (2015).

Les données de l'annuaire sont intéressantes pour retracer l'intensité de l'immigration en générale et africaine en particulier aux Etats-Unis. Elles permettent par déduction de saisir les migrations secondaires africaines incomplètes, mais elles ne permettent pas d'identifier la dernière résidence des immigrants africains aux Etats-Unis. Ce besoin de saisir la dernière de résidence des immigrants africains aux Etats-Unis a trouvé satisfaction grâce aux données d'Ipums-Etats-Unis.

Pour les Etats-Unis, même si les données sur la dernière résidence ont été collectées, elles ne sont pas disponibles pour toutes les années et moins encore pour toutes les périodes d'observation (au cours de 1 an ou 5 dernières ayant précédé le recensement). Ainsi, par souci de comparabilité, seules les années où les données ont été collectées et pour les mêmes

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périodes d'observations ont été prises en compte dans notre analyse. Ce qui justifie les années 1970 et 2000 puis 2005 et 2010. Ces données ont permis de saisir l'émigration secondaire africaine en général et de quelques pays africains en particulier sélectionnés en termes de leur proportion sur l'ensemble des immigrations africaines aux Etats-Unis en 2010.

S'agissant du Canada, les données d'Ipums ont permis de saisir l'immigration africaine au Canada en termes de son ampleur pour les périodes correspondantes aux quatre recensements, soit de 1981, 1991,2001et 2011, mais aussi de la mobilité de ces immigrants africains au Canada au cours de 1 an ou 5 années ayant précédé le recensement. Les questions en rapport avec les périodes d'observation n'étant pas systématiquement collectées à chaque recensement, seules les années où ces informations sont collectées ont été prises en compte. Cependant, l'émigration secondaire africaine en général et de quelques pays africains en particulier au Canada a été saisie grâce aux données The Demig C (2015) car les recensements Canadiens ne collectent pas les données sur le pays de dernière résidence mais sur la dernière province de résidence. Ce qui justifie l'abondance de la littérature sur la migration interne au Canada (Rene, 2007 ; Newbold, 1996; Nogle, 1994 ; Newbold & Bell, 2006).

Les données de Demig bien qu'elles permettent d'appréhender l'émigration secondaire par la différence des immigrants en fonction de leurs pays de naissance (COB) et pays de dernière résidence (COR), elles ne permettent pas d'identifier clairement, comme pour les données de Ipums Etats-Unis, les pays de transit des immigrants africains, voire non africains, au Canada.

Par ailleurs, la combinaison de toutes ces sources de données montre que l'émigration secondaire africaine est effective aux Etats-Unis et au Canada. Ces deux pays sont les premiers pays au monde en termes de stocks des migrants en 2017.

Aux Etats-Unis, la lecture de l'évolution de flux des résidents permanents selon la région de naissance montre que la proportion des immigrants africains (Toute l'Afrique, Maghreb y compris) sur l'ensemble de tous les immigrants aux Etats-Unis ne fait qu'augmenter. Bien que faible comparativement aux immigrants Européens et Asiatiques, elle représente environ 3.5 % de l'ensemble des immigrations en 2010 contre 0.7 % en 1970. En 2010, la migration secondaire africaine représente 14% de l'ensemble des immigrations africaines aux USA. (fig 10). Ces migrants secondaires africains, très jeunes (51%), célibataires (53.8%), instruits (25%) et arrivés après l'année 2000 (95%), proviennent principalement du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne et de l'Italie.

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Au Canada, par contre, la population des immigrants représente environ 23% sur l'ensemble de la population canadienne en 2011 (fig.15). Parmi ces immigrants, les immigrations africaines représentent 7,3% en 2011 (fig. 16). La tendance révèle une évolution positive des immigrations africaines car elle était estimée à 2.5% en 1981. En termes de proportion, par rapport aux migrations directes (COB), on estime les migrations secondaires spécifiques à environ 14,4% des sud-africains au Canada en 1972, 7,9 % des ghanéens au Canada en 1978, 21,6 % et 51% des Egyptiens et Marocains respectivement au Canada en 1979. Nombre de ces immigrants sont de moins en moins nombreux à garder leur nationalité d'origine des suites de leur naturalisation.

Cette documentation met en exergue l'existence de la migration secondaire africaine eux Etats-Unis et au Canada. Elle permet de découvrir l'importance de caractéristiques individuelles (Age, sexe, état matrimonial, instruction) et contextuelles (naturalisation) dans l'analyse des migrations secondaires africaines. Elle permet aussi d'identifier les pays de transit qui montrent combien certaines migrations de transit peuvent faire l'objet d'une stratégie de migration multiple. Ainsi, le chapitre suivant sur le cadre théorique s'attardera autour de cet ensemble de facteurs et tant d'autres qui sous-tendent les aspirations migratoires d'une part et expliquent les migrations secondaires effectives d'autre part.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry