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Partir ou rester ? Intention d’émigration secondaire des migrants africains vivant en Belgique.


par Josue Begu Mbolipay
Université catholique de Louvain - Master 2 en Sciences de la population et du développement 2018
  

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3.3.1.3 Etat de l'intégration des migrants africains en Belgique

La population étrangère à la naissance en Belgique, au 1er janvier 2015 représentait 20% (2.264.594 personnes sur 11.267.910 d'habitants en Belgique) de la population belge. Parmi l'ensemble de cette population étrangère à la naissance, plus de la moitié (52%) sont issues d'un pays de l'UE-28 (Myria, 2017). L'analyse faite par Delhez et al. (2014) sur les données de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale, s'est limitée à la population d'origine étrangère née en dehors de l'union européenne et âgée de 20 à 64 ans. Cette analyse chiffre à 12% la population étrangère née en dehors de l'UE dont la moitié provenait de l'Afrique, soit 27% du Maghreb et 23% de l'Afrique Subsaharienne. Ces statistiques confirment une présence non négligeable des migrants africains en Belgique. Ces derniers sont arrivés à différents moments de l'histoire de l'immigration de la Belgique et pour des raisons diverses. Certains sont

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arrivés pour le besoin de la main-d'oeuvre après la première et la deuxième guerre mondiale et d'autres au fil des années avec les changements de lois relatives au regroupement familial et pour des raisons humanitaires avec les crises de réfugiés liés à des instabilités politiques au monde.

Parmi ces migrants africains, plusieurs ont acquis la nationalité. En 2018, par exemple, 35.068 personnes dont plusieurs d'origine africaine ont acquis la nationalité belge (Statistics Belgium, 2019). Cette naturalisation est un élément important dans l'intégration sociale des migrants africains en Belgique dans ce sens qu'elle leur accorde quelques droits et avantages. D'après le rapport du Conseil supérieur de l'emploi (2018), l'acquisition de la nationalité augmente les chances de trouver un emploi car l'écart de taux d'emploi selon le pays de naissance est estimé à 19% en faveur des Belges comparativement aux migrants non-européens (SPFE CTC, 2017)25. De ce fait, la naturalisation dans le contexte belge est un moyen pour échapper au chômage.

En outre, le faible taux d'emploi de personnes d'origine étrangère26 s'explique par la fait que la Belgique accueille plus de migrants non-UE dans le cadre du regroupement familial ou pour des raisons humanitaires et de protection internationale et moins pour le travail ou les études (OCDE, 2015: 68). Ainsi, la proportion de personnes faiblement scolarisées parmi ces migrants est plus élevée en Belgique (45%) comparativement à la moyenne européenne (38%) d'après le Conseil supérieur de l'emploi (2018). Aussi, à compétences égales, la probabilité d'emploi des immigrés non-UE est réduite de 22% chez les personnes âgées de 30 à 64 ans (Conseil supérieur de l'emploi, 2018). Ces différences trouvent leur explication dans les règles selon le motif de séjour pour les ressortissants hors Espace Schengen et hors Espace Economique européen qui accorde la priorité d'abord aux Belges et ensuite aux migrants des pays dont un accord a été signé. Il s'agit principalement de ressortissants de l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine, le Maroc, la Monténégro, la Serbie, la Tunisie et la Turquie.

A cette faible probabilité de trouver un emploi s'ajoute une inadéquation entre les qualifications exigées pour l'emploi et le niveau de scolarisation des migrants africains. Cette inadéquation en particulier et le faible taux d'emploi des migrants africains en général s'explique aussi par la discrimination dans la société belge (Martens et al, 2005 ; Flahaux,

25 SPF Emploi, travail et concertation nationale. http://www.emploi.belgique.be/moduleDefault.aspx?id=23910

26 Depuis plus de 10 ans, le taux d'emploi des migrants non-UE se situe autour de 50%, soit 20 points de pourcent de moins que celui des personnes nées en Belgique (le taux d'emploi le plus bas de l'UE).

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2013 :45 et Unia, 2017). A ce sujet, 40% de la population belge estiment que les personnes d'origine étrangère exercent un impact négatif sur le marché de l'emploi et souhaitent qu'elles soient renvoyées dans leur pays si le nombre d'emplois diminue (Conseil supérieur de l'emploi, 2018 :82). Ces citoyens belges voient dans l'immigration une concurrence sur le marché de l'emploi et dans le secteur du logement, ainsi qu'une détérioration du système d'éducation et de sécurité sociale (Altay & Saïd, 2017).

En somme, la société belge, selon les statistiques de l'OCDE (2015), du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale (2018) et du rapport du Conseil supérieur de l'emploi (2018), est à la traîne sur l'intégration de la population non-UE dans le marché d'emploi par rapport aux autres pays membres de l'UE. C'est donc à ce titre que les Belges d'origine étrangère comme les étrangers font l'objet d'un certain nombre de politiques visant à favoriser leur intégration, mais aussi à lutter contre les discriminations dont ils font l'objet du fait de leur origine (Perrin, 2007a), même en matière de logement (Unia, 2017).

Ce contexte belge tel que résumé est sans doute propice, pour les migrants les moins intégrés ou non intégrés du tout sur le plan socio-économique, à la manifestation des nouvelles aspirations migratoires dans l'optique de trouver mieux ailleurs. Cette réalité socio-économique est soutenue par la théorie Push-pull de Lee (1966). Certains facteurs sont répulsifs pour le migrants dans le pays de destination et d'autres ailleurs les attirent. Ainsi, nombre de migrants dans le choix de leur nouvelle destination, optent pour les pays où résident un membre des familles ou une connaissance.

La section suivante développe l'effet positif des réseaux familiaux et communautaires sur les intentions /aspirations de migration.

3.3.2 Impact des réseaux familiaux et personnels sur les aspirations migratoires

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault