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Partir ou rester ? Intention d’émigration secondaire des migrants africains vivant en Belgique.


par Josue Begu Mbolipay
Université catholique de Louvain - Master 2 en Sciences de la population et du développement 2018
  

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5.4 Déterminants de l'intention de migration secondaire chez les africains vivant en Belgique

5.4.1 Facteurs explicatifs de l'intention de quitter la Belgique

L'objet principal de ce modèle explicatif de l'intention de quitter la Belgique est de répondre à la première partie de notre hypothèse, celle de trouver dans quelle mesure la non-intégration économique et sociale expliqueraient la probabilité d'exprimer le souhait ou l'intention de quitter la Belgique. Cette hypothèse oppose par conséquent les migrants africains les plus intégrés aux moins intégrés.

Il ressort du tableau 14 que la situation dans l'emploi, le statut de logement, le fait d'avoir la nationalité belge, le fait d'appartenir à une génération, le sexe, l'âge, l'état matrimonial et le niveau d'éducation déterminent l'intention de quitter le Belgique.

Pour ce qui est de la situation dans l'emploi, les migrants africains ayant un travail d'intérimaire ou un contrat à durée déterminée sont plus favorables à l'idée de quitter la Belgique comparativement aux migrants africains vivant en Belgique qui disposent d'un travail à durée indéterminée correspondant /ou approchant (à) leurs qualifications. Il s'agit probablement en majorité de migrants qui évoquent les raisons relatives à l'amélioration de conditions de vie pour quitter la Belgique. Ces derniers ont 1,77 fois plus de chances d'avoir l'intention de quitter la Belgique comparativement à ceux qui, sur le plan économique, sont relativement stables. Bien qu'instables, compte tenu de type de contrat qu'ils possèdent, ceux qui expriment l'intention de quitter la Belgique sont dans une situation financière tout juste suffisante. Ces derniers ont 45% plus de chances d'exprimer l'intention de quitter la Belgique comparativement à ceux dont la situation financière est suffisante ou plus que suffisante (Annexe 4 : modèles 5,6 et 7). Il en est de même pour ceux qui se trouvent dans la catégorie "Autres " sur le plan de logement. Il s'agit des migrants qui sont hébergés ou encore logés chez leurs parents. Dans cette catégorie, les chances d'exprimer l'intention de quitter la Belgique sont multipliées par 2,63 par rapport aux migrants africains qui sont propriétaires de leur logement.

Ces résultats peuvent s'expliquer par le fait que nombre des migrants qui aspirent à une migration secondaire sont ceux qui sont les moins intégrés sur le plan socio-économique. La probabilité de ré-migration est ainsi, très élevée si le migrant se trouve dans un contexte de

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précarité sur le plan de l'emploi ou dispose d'un emploi instable -travail sans contrat formel par exemple-. Il en est de même pour ceux qui ne sont pas autonomes sur le plan de logement probablement des suites de problèmes financiers. Ces migrants justifieraient leurs aspirations par la possibilité de trouver mieux ailleurs. Ainsi, les motivations d'ordre professionnel et d'amélioration des conditions de vie sont généralement mises en avant pour expliquer l'intention d'une émigration secondaire.

S'agissant du fait d'appartenir à une génération, il s'avère que les migrants africains qui sont nés en Afrique mais qui sont arrivés avant l'âge de 18 ans (génération 1.5) sont nombreux à exprimer leur projet de quitter la Belgique. La probabilité d'exprimer l'intention de migrer dans cette catégorie est deux fois plus élevée comparativement à ceux qui sont nés en Afrique et qui sont arrivés après l'âge de 18 ans en Belgique. Deux réalités socio-économiques peuvent expliquer ce résultat. Premièrement, le contexte européen en rapport avec la liberté de mouvement peut expliquer ce résultat étant donné que cette catégorie de la population y est en partie socialisée. Deuxièmement, la probabilité de trouver un emploi est généralement faible dans cette catégorie des migrants comparativement aux africains qui sont nés en Belgique (Génération 2.0) et encore moins par rapport aux Belges. De ce fait, le taux de chômage dans cette catégorie peut expliquer cette forte intensité de l'intention de quitter la Belgique.

Pour ce qui est de l'âge, de l'état matrimonial et du genre, la propension à avoir l'intention de quitter la Belgique est très élevée chez les plus jeunes (18-30), chez les célibataires et chez les hommes. Les plus jeunes ont environ 2,3 fois plus de chances d'avoir l'intention de quitter la Belgique comparativement aux personnes âgées de 50 ans et plus. Les célibataires voient leurs chances être multipliées par 1.69 par rapport aux mariés. Et les hommes sont nombreux à avoir le projet de quitter la Belgique comparativement aux femmes. Dans environ 40% de cas, les hommes sont favorables à l'idée d'aller voir ailleurs.

Par ailleurs, les migrants africains les plus instruits ont plus de chances d'exprimer l'intention de quitter la Belgique comparativement aux moins instruits, soit ceux qui ont au plus un niveau secondaire (tableau 14, effet net).

Ces résultats confirment, de façon générale, le caractère très mobile des jeunes comparativement aux personnes âgées mais aussi de célibataires par rapport aux mariées et surtout si ces derniers ont déjà des enfants d'une part et le lien étroit entre l'instabilité économique ou la non-intégration économique et l'intention d'émigration secondaire d'autre

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part. Ceux qui disposent de moyens limités ou qui ont un travail instable ne correspondant pas à leurs qualifications sont prédisposés et exposés à aller voir ailleurs.

En outre, l'influence de toutes les variables d'intérêt sous contrôle du sexe, de l'âge, de l'état matrimonial et du niveau d'éducation révèle que le fait de posséder ou pas la nationalité belge comme déterminant de l'intention de migration secondaire. Ceux qui ont la nationalité belge ont plus de chances d'exprimer l'intention de quitter la Belgique. Les chances dans cette catégorie sont multipliées par 1,51 par rapport à ceux qui n'ont pas la nationalité belge. Ce résultat révèle une forme de protection et une marge de manoeuvre que possèdent ceux qui ont déjà acquis la nationalité belge. Ces derniers ont la possibilité de tenter l'aventure ailleurs sachant qu'ils peuvent revenir à tout moment si jamais l'expérience s'avérait non concluante. Le statut de logement et l'état matrimonial, par contre, perdent leur pouvoir explicatif, une fois que leurs effets sont contrôlés (tableau 14, effet net).

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