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L'Albanie, histoire de langue(s) : pour une approche sociodidactique de l'enseignement apprentissage du français en contexte universitaire albanais


par Amélie GICQUEL
Université Paris 3 La Sorbonne Nouvelle - Master 2 professionnel Sciences du Langage mention Didactique du Français et des Langues Etrangères 2014
  

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Conclusion

Je suis partie du postulat que la conception de la langue par les Albanais relève de la détermination d'une situation socio-historique complexe, mais potentiellement lisible lorsqu'on est en possession des clés de lecture nécessaires. D'autre part, j'ai pris le parti de m'inscrire dans les propos tenus par Blanchet & Rispail dans leur définition de la sociodidactique comme étant une discipline qui permettrait de réfléchir la DDL de manière adaptée au contexte social concerné par une situation d'enseignement-apprentissage, et responsable du point de vue des démarches didactiques nécessairement placées et subjectives à engager. Nous dirons que la formulation de pistes sociodidactiques ne doit pas se concentrer sur la façon dont les langues sont enseignées, mais conçues dans un cadre plus global, impliquant la cristallisation de données exposées en diachronie pour mieux saisir les enjeux à l'oeuvre en synchronie.

L'implication de multiples instances, qu'elles soient humaines ou réunies sous la coupe d'institutions elles-mêmes dotées de leurs enjeux propres complexifient la possibilité de s'entendre sur des actions à mener. On peut imaginer à ce stade de la réflexion, comme cela a été esquissé en chapitre 2 qu'une certaine réflexivité didactique doit être produite par les enseignants pour adopter des méthodologies adaptées aux besoins des apprenants (en langue, autant que du point de vue identitaire), mais aussi que ces méthodologies doivent être considérées par les apprenants comme leur permettant de se développer un réel sens de l'altérité, contribuant ainsi à un rééquilibrage de l'image qu'ils portent à leur langue, à leur nation et à leur histoire, car les représentations portées à l'égard d'une langue, quand elles mettent un apprenant en situation d'infériorité aussi importante, semblent s'établir sur des bases personnelles fragiles et provoquant l'écroulement de ce qui a bien pu s'empiler jusque

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lors. Le développement de compétences permettant un sens certain du développement de l'individu est à envisager et ceci bien avant que l'apprenant ne franchisse les portes de l'université.

Ce n'est finalement pas seulement la technique professorale des enseignants locaux qui doit être remise en cause, les méthodologies prescrites ou les plans d'action bilatéraux qui permettront une définition et une planification appropriées des politiques linguistiques et éducatives à engager à l'égard de l'enseignement-apprentissage des langues étrangères et plus particulièrement du français. C'est par un recentrement sur les valeurs qui motivent et engagent les individus dans leurs interactions sociales, ainsi que sur les motivations profondes des apprenants que le sens peut être réattribué au développement de compétences visant à laisser s'installer en soi un code qui ne nous appartenait pas naturellement, quand Anderson (1999 : 30) nous dit que l'épistémologie est « un ensemble d'orientations, d'attitudes, d'objets et de méthodes qu'une communauté de chercheurs à une époque donnée considère comme valable ». Ces savoirs relevant de ce qui peut constituer la réalité d'une communauté d'individus peut pouvoir contribuer à l'élaboration de savoirs savants. Le test en pratique de ces pistes reste encore à effectuer pour permettre une réelle contribution au domaine qui nous intéresse ici. Cette réflexion amorcée sert alors de base et une fois posée à distance, peut éclairer la nature des politiques linguistiques et éducatives à engager.

On observe toutes ces scènes pendant la dernière étape scolaire des apprenants, ou celle qui les oriente vers leur vie d'adulte et leur activité professionnelle. Observer le niveau des apprenants universitaires d'aujourd'hui permet précisément d'avoir une vue et une réflexion amorcée sur ce que les méthodologies employées au préalable ont pour conséquence. On ne s'éloigne pas de ce que Bachelard attend et entend quand il lance « la réalisation du rationnel » ou d'une scientifisation de la preuve. Le paradoxe de l'inévitable subjectivité contre la nécessité de s'en écarter pour adopter un cadre de réflexion commun et adoptable par chacun formule les premières questions auxquelles il serait intéressant de répondre pour construire ce cadre épistémologique, et par conséquent, pratique, pour les enseignants. C'est donc bel et bien sur un aller et retour entre terrain et théories que la création d'un savoir commun peut s'effectuer.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote