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La participation des salariés en droit des sociétés commerciales


par Dilane Gildas DJIOKENG FEUJIO
Université de Dschang - Master 2 2019
  

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B - Les droits pécuniaires renforçant l'intéressement des salariés aux bénéfices

Les actions confèrent à leurs titulaires des droits sur les bénéfices qu'elles auraient produits et la capacité d'exercer sur eux des prérogatives patrimoniales.

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En premier lieu, tous les salariés actionnaires doivent avoir une part des bénéfices réalisés par l'entreprise. C'est la conséquence de la nature lucrative de la société commerciale. Il s'agit de leurs droits financiers ou pécuniaires découlant des actions qu'ils ont gracieusement reçues. Le mécanisme de l'AGA permet donc un intéressement du salarié aux bénéfices de l'entreprise. Ces prérogatives financières conférées au désormais actionnaire se subdivisent en trois types en fonction de la nature du bénéfice.

D'abord, les actionnaires ont tous droit aux dividendes. Les dividendes représentent la part des bénéfices réalisés distribuables que l'assemblée générale ordinaire, annuelle, statuant sur l'approbation des états financiers de synthèse, décide de distribuer aux actionnaires245. Sous réserve des privilèges liés aux éventuelles actions de préférences246, les dividendes sont fonctions du nombre d'actions. Ensuite, ils ont le droit de prétendre à une part des réserves lorsque leur indisponibilité (en ce qui concerne les réserves légales et statutaires) sera levée. Celles-ci constituant bien évidemment des bénéfices écartés de la répartition dans le but de prévenir une crise du capital social. Enfin, ils ont droit au boni de liquidation, ce qui suppose qu'en cas de liquidation de la société, ils pourront profiter avec les autres actionnaires, du solde entre le passif et l'actif de la société.

En second lieu, les titulaires d'actions peuvent exercer dessus des droits patrimoniaux. Un droit patrimonial désigne la capacité de son titulaire à disposer librement de son bien. En effet, c'est que l'action ayant une valeur vénale, est entrée dans le patrimoine de son propriétaire et en l'absence d'une interdiction légalement telle qu'une période obligatoire de conservation, son propriétaire a le droit d'en disposer à sa guise. Le salarié actionnaire pourra très bien céder ses actions et réaliser une plus-value selon la situation, ou s'en servir comme instrument de garantie247 ; il peut en outre les négocier librement selon les règles de l'AUSC.

Tous ces droits patrimoniaux renforcent le sentiment d'appartenance du salarié actionnaire à l'entreprise, chose qui est évidemment de nature à accroitre sa productivité. Ils pourront d'ailleurs s'analyser à l'égard de ce salarié comme une forme indirecte de rémunération248.

245 Art. 142- 146 de l'AUSC ; COZIAN (M.), VIANDIER (A.), DEBOISSY (F.), op. cit., p. 316.

246 COZIAN (M.), VIANDIER (A.), DEBOISSY (F.), op.cit., p. 318.

247 Ibid., p. 158.

248 MUCHA (L.), La motivation du personnel et la performance dans les entreprises, mémoire professionnel, Université de Reims, Champagne-Ardenne, 2010, p. 91.

CONCLUSION DU CHAPITRE I

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En somme, le droit OHADA envisage la participation financière des salariés uniquement sous l'angle de la prise de participation au capital social. Dans ce sens, il a adopté de manière très laconique, la technique d'actionnariat salarié qui consiste à attribuer gratuitement des actions aux salariés, ce qui a indiscutablement pour effet d'accroitre l'implication de ces derniers dans le fonctionnement de la société. Cependant, se focaliser uniquement sur l'actionnariat salarié et de surcroît n'y envisager qu'une seule technique, c'est déjà saper le perfectionnement de la participation des salariés, chose qui ne facilite pas la dynamisation recherchée de la gouvernance des sociétés commerciales OHADA. Or, l'aspect financier de la participation des salariés est un élément majeur dans cette recherche ; il permet d'impliquer directement et individuellement au fonctionnement, un nombre plus important de salariés à la différence de la participation à la gestion où la représentation semble plus adéquate. Ainsi peut-on dénombrer plusieurs limites à la participation financière en droit OHADA qui rendent nécessaire son amélioration.

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CHAPITRE II : LE RENFORCEMENT SOUHAITABLE DE LA
PARTICIPATION FINANCIÈRE EN DROIT OHADA DES SOCIÉTÉS
COMMERCIALES

Il nous a été donné de constater que le droit OHADA des sociétés commerciales n'envisage la participation financière des salariés dans les sociétés commerciales que sur l'angle des attributions gratuites d'actions. Cette vision suffit-elle à dynamiser la gouvernance de ces sociétés ? Sûrement pas ! En effet, alors que dans cet objectif l'on devrait maximiser les techniques qui permettront une implication financière considérable du capital humain, le droit OHADA ne se limite qu'à une seule (section1) et n'a prévu aucune mesure fiscale et sociale incitative (section 2). Il est nécessaire de remédier à ces limites.

SECTION I : LA NÉCESSITÉ DE L'ÉLARGISSEMENT DES TECHNIQUES DE
PARTICIPATION FINANCIÈRE

À l'insuffisance des techniques de participation financière en droit OHADA des sociétés commerciales, l'on pourrait recourir à d'autres mécanismes d'actionnariat salarié (paragraphe 1) et envisager la possibilité de faire enfin participer les salariés aux bénéfices sans qu'ils n'aient besoin d'être actionnaires (paragraphe 2).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon