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Etude des possibilités d'atténuation et d'adaptation au changement climatique des riverains dans les zones forestières et péri-forestières de Tiddas (plateau central, Maroc).


par Abderrahmane Moatassim
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan-II - Ingénieur en agronomie & Option : Ecologie et Management des Ecosystèmes Naturels -EMEN 2019
  

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1.3 IMPACTS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LE MAROC : ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX ET STRATEGIES DE LUTTE

1.3.1 Impacts des changements climatiques sur le Maroc

Le Maroc, de par sa position géographique, son climat, son littoral, entre autres, est fortement affecté par le changement climatique et présente une vulnérabilité de plus en plus croissante. Le réchauffement moyen global sur tout le territoire estimé autour de 1°C, variabilité temporelle et spatiale des précipitations avec une baisse significative oscillant entre 3% et 30% selon les régions, accélération des phénomènes extrêmes (notamment les sécheresses et les inondations), tendance à la hausse des vagues de chaleur et à la baisse des vagues de froid, élévation du niveau de la mer, constituent les principaux phénomènes recensés au Maroc durant les dernières décennies.

Cette vulnérabilité est accentuée par différents facteurs dont la structure du tissu économique, le niveau de conscience et de connaissance, le cadre légal, l'absence d'approche adaptée par territoire, etc. Par ailleurs, le Maroc se situe dans une zone de transition entre le climat tempéré et le climat sous influence désertique et tropical.

Cette situation lui confère un climat varié et contrasté et donc une grande vulnérabilité aux changements climatiques, ce qui signifie aussi des conséquences et des incidences souvent graves sur les écosystèmes forestiers nationaux.

Les climatologues marocains s'accordent sur le fait que les changements climatiques sont déjà une réalité avec une augmentation des températures moyennes annuelles de 1,0 à plus de 1,8°C et une réduction des précipitations pouvant atteindre les 30%, avec une baisse de 26% au Nord-Ouest du pays, considérée depuis longtemps comme étant la zone la plus humide du Maroc.

Parmi les aléas météorologiques, conséquents des changements climatiques, figurent les tempêtes, les gros orages, la grêle, les crues torrentielles, les inondations et la sécheresse. Les risques qui en découlent sont variables selon les régions, les années et les saisons et ils peuvent affecter gravement les biens matériels et les vies humaines, de manière directe, violente et subite ou de manière insidieuse.

Les incidences prévisibles du changement climatique sur l'agriculture sont importantes, notamment en ce qui a trait aux besoins en eau d'irrigation et les conséquences sur les rendements des principales cultures vivrières et industrielles. Par ailleurs, des études sur les effets du réchauffement climatique sur les écosystèmes forestiers convergent vers un constat inquiétant, celui de la disparition de certaines espèces et la migration d'autres vers des zones plus accueillantes.

Les variations climatiques résultent de l'interaction entre plusieurs facteurs dont les principaux sont :

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Atlantique à l'ouest (plus de 3000km), et en marge du plus grand désert chaud du monde : le Sahara au sud.

? La topographie qui crée des zones climatiques fortement différenciées : les chaînes montagneuses de l'Atlas (altitude moyenne 3000 m) constituent un obstacle aux vents dominants créant une zone désertique au sud-est, et celles du Rif (altitude moyenne 2000 m) forment une barrière à l'influence méditerranéenne.

? Sa position géographique entre deux grands centres d'action de la circulation générale atmosphérique : l'anticyclone des Açores, obstacle à la trajectoire des perturbations pluvieuses du front polaire, et la dépression saharienne.

Les études nationales réalisées à ce jour par la DMN (2007) ont montré que durant les quarante-cinq dernières années, les régions qui étaient classées sous climat humide et subhumide régressent au profit des régions à climat semi-aride et aride ; en témoignent l'augmentation de la température annuelle moyenne estimée à 0,16°C par décennie et la baisse des précipitations printanières de 47% à l'échelle nationale.

Les projections établies par la DMN (op, cil) prévoient une augmentation des températures moyennes estivales de l'ordre de 2°C à 6°C et la diminution de 20% en moyenne des précipitations d'ici la fin du siècle. Ainsi, ces CC pourraient exacerber les impacts suivants :

? Pénuries d'eau : le Maroc fait partie des pays à pénurie hydrique avec moins de 1000 m3/hab./an, et devrait après les années 2025 connaître une situation de pénurie d'eau avec moins de 500m3/hab./an (Bedhri, 2000). Ces évaluations ne tiennent pas compte des effets du changement climatique. Si on intègre cet élément, l'évolution pourrait être plus effrayante.

? L'augmentation de la température : Ce facteur entraînera une élévation de l'évapotranspiration, et donc, une diminution sur le plan quantitatif du potentiel hydrique du pays. De point de vue qualitatif, l'élévation de la température de l'air telle que prévue devra limiter le potentiel en oxygène des eaux, et donc, diminuer leur capacité à dégrader les éléments polluants. De plus, sur les zones côtières la qualité des aquifères pourra être dégradée par les intrusions salines.

Par ailleurs, l'agriculture reste le secteur à plus grand risque. Avec une élévation forte de la température, des sécheresses et des inondations le devenir de ce secteur sera compromis. Le Maroc connaît une désertification importante, avec des taux d'érosion hydrique particulièrement élevés dans le nord et éolienne dans le sud.

Au-delà des différents scénarios envisageables, l'impact du changement climatique sur l'agriculture marocaine se manifesterait en premier lieu par la diminution de la disponibilité en eau pour l'irrigation et par une baisse de la productivité agricole, notamment celle des cultures pluviales.

Les sols perdraient de leur fertilité à cause de la baisse de leur teneur en matière organique et sous l'effet de l'érosion hydrique et éolienne.

La production animale connaitrait des situations de détérioration corrélativement aux impacts négatifs sur la production végétale. Les projections climatiques réalisées indiquent que l'aridité augmenterait progressivement en raison de la diminution de la pluviométrie et de l'augmentation de la température. Cette augmentation de l'aridité aurait des répercussions négatives sur les rendements agricoles surtout à partir de 2030.

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Toutes les zones agro-écologiques ne seraient pas affectées de la même manière par les impacts du changement climatique. Les cultures pluviales (C, D, E, F) subiraient les impacts les plus importants. Ces nouveaux résultats vont dans le même sens que ceux présentés dans la seconde communication nationale (SCN, 2010). En outre, selon les scénarios RCP (Representative Concentration Pathways) établis par le GIEC dans le 5e rapport d'évaluation, la longueur de la période de croissance des cultures céréalières diminuera de 30 jours à l'horizon 2050 et de 90 jours à l'horizon 2090, par rapport aux années 2010. La période de croissance, qui s'étale de novembre à avril actuellement, se rétrécira aux mois de novembre à mars à l'horizon 2050 et de janvier à mars à l'horizon 2090. Le Tableau 1 donne un aperçu sur les impacts attendus du changement climatique sur les rendements des deux céréales (orge et blé) en conditions pluviales, aux horizons 2020, 2050 et 2080.

Tableau 1. Aperçu sur les impacts du changement climatique sur les cultures de blé et d'orge aux horizons 2020, 2050 et 2080.

2020

Les rendements enregistreraient une légère baisse ne dépassant pas 5% selon A2 et 4% selon B2. Les besoins en eau d'irrigation :

Les modèles annoncent des stress bien marqués au niveau des Bassins Versants (BV) de Oum Errabia, Moulouya, Tensift et Draa.

Blé Cependant, par rapports aux apports actuels, les besoins futurs restent stationnaires.

2050

Le rendement du blé enregistrerait une tendance à la baisse :

Le BV d'Oum Errabia subirait la plus importante réduction avec 15% par rapport au rendement actuel.

Les autres BV enregistreraient une baisse de l'ordre de 10%.

Le blé nécessiterait un complément en eau d'irrigation au niveau des BV de Oum Errabia, Bouregreg, Moulouya, Draa-Ziz et Tensift.

 

2080

Le bilan hydrique du blé présenterait un déficit qui toucherait les BV du Sebou et du Tensift.

La pratique du blé en irrigué nécessiterait une mobilisation de +19 mm/an dans le Sebou et de +58 mm/an dans le Tensift selon le scénario A2.

Le scénario B2 donne +3 mm/an pour le Sebou et une quantité supplémentaire de 45 mm pour le Tensift.

Orge

L'orge connaîtrait une légère variation des rendements : une baisse ne dépassant pas 4% selon le scénario A2 et une stagnation à une légère augmentation selon le scénario B2

Le scénario A2 prévoit une chute des rendements dépassant 10% sur les BV d'Oum Errabia, Loukkos, Moulouya, Sebou et Tensift et un peu moins pour les autres BV.

Le scénario B2 annonce une baisse moins sévère : Oum Errabia présente la projection la plus défavorable avec une diminution de l'ordre de 10%.

Pour le scénario A2, on a à l'échelle nationale une baisse de 28% dans les rendements, avec un maximum pour Oum Errabia. B2 prévoit une diminution de moitié des taux de A2.

 

Source (SCN, 2010 ; El Hairech et al., 2009).

Par ailleurs, le changement climatique a un impact certain sur les écosystèmes forestiers qui jouent un rôle important pour l'économie du pays et pour les populations rurales. Dans des bioclimats saharien, semi-aride et aride, cela se traduit par un stress hydrique sur la végétation, ce qui favorisera l'extension de la désertification, et par conséquent, des déplacements progressifs de peuplements vers le Nord, à la recherche de fraîcheur et d'humidité.

Dans les bioclimats humides et subhumides, la tendance est une évolution vers des bioclimats plus secs et la disparition de certaines espèces forestières telles que, le Sapin de Talasemtante, le cèdre de Tizi Ifri, le chêne liège de la nappe numidienne, le cèdre de Ketama au Rif, le genévrier thurifère du Haut Atlas. A ces disparitions, succèderaient des espèces plus adaptées au stress hydrique comme le thuya, le caroubier, le genévrier rouge, le pin d'Alep, le pistachier et le genévrier rouge. En ce qui concerne, les impacts potentiels sur la biodiversité, les effets des différentes formes de dégradation et de déperdition qui affectent les écosystèmes forestiers, sont particulièrement importants dans les zones montagneuses. Or, ce sont ces zones qui concentrent la plus grande biodiversité, raison pour laquelle elles sont, dans

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leur majorité, classées « réserves naturelles ». Au-delà de l'intérêt de biodiversité et de son rôle dans la préservation du capital génétique, plusieurs activités humaines en sont dépendantes.

En outre, dans ces milieux particulièrement vulnérables au changement climatique (littoral, zones humides, oasis et montagnes), le risque d'extinction des espèces (voire des communautés végétales) a augmenté de façon significative en raison de problèmes migratoires et de compétition interspécifique. L'interaction du CC avec d'autres facteurs, notamment le changement d'utilisation du sol et la surexploitation des ressources naturelles, pourrait affecter gravement la biodiversité (dérégulation des chaînes trophiques et suppression des gènes).

1.3.2 Engagements internationaux du Maroc contre le changement climatique

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld