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Impact de la foresterie communautaire sur la vie des communautés locales. Regard sur la concession foresterie de communauté locale Kisimbosa Chamakasa à  Walikale, au nord-Kivu


par Emir IMANI MWARABU
ISEA Bengamisa - Licence 2021
  

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CHAPITRE 4. DISCUSSION DES RESULTATS

Au niveau de ce chapitre nous relevons le sens objectif des résultats obtenus au terme de la recherche, et l'analyse des données récoltées auprès de peuple autochtone pygmée Mbuti-Babuluko. En même temps nous essayons d'établir une certaine comparaison des résultats de la présente étude avec ceux des littératures existantes issus des recherches dans diverses régions du monde. A cette occasion, nous relevons les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités qu'offrent la FORCOM sur la vie des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko en fin de donner l'horizon sur la clarification de l'impact de la FORCOM sur la vie de la CL.

Il sied de signaler que notre étude s'est réalisée avant l'élaboration du PSG de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, ainsi, nous nous appuierons aux expériences qui sont vues ailleurs sur la matérialisation de l'impact de la FORCOM sur la vie de la CL.

- Statut de la forêt :

Le statut public des forêts est précisé dans le code forestier79. Aux termes de l'article 7 « les forêts constituent la propriété de l'Etat ». Elles relèvent du domaine public que privé de l'Etat.

A ce point, nos enquêtes ont démontrées à 37,5% que le peuple Mbuti Babuluko reconnait l'Etat comme propriétaire de la forêt et le même % a montré que la forêt est une propriété privé de la communauté, pour eux, la forêt constitue un héritage qui leur est légué par les ancêtres.

Cette appropriation exclusive du sol et du sous-sol crée des effets à l'égard du droit forestier notamment, d'une part, à cause de la dépendance de la forêt vis-à-vis du sol et d'autre part, parce que les forêts sont considérées comme immeubles par incorporation80.

Néanmoins, le code forestier81 prévoit la possibilité pour les communautés locales de posséder par sa demande une partie ou la totalité de la forêt à laquelle elle habitait habituellement en vertu de sa coutume.

79 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier

80 GARRY SAKATA, Le droit forestier en République Démocratique du Congo, études juridiques, 2008, P12.

81 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier

75

Ce qui amène une grande partie des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko à une confusion entre la propriété foncière et la propriété forestière, dans le code forestier les législateurs à fait une nette distinction entre le régime de la propriété foncière et le régime de la propriété forestière82. En effet, l'octroi d'une CFCL n'accorde des droits réels sur les essences forestiers concédées.

- Droit de la communauté sur la forêt et gestion des avantages tirés dans celle-ci :

En droit foncier coutumier, pour accéder au droit immobilier, il faut l'occupation effective du sol et sa mise en valeur par le travail. C'est pourquoi dans le régime foncier traditionnel, il n'existe pas des grands propriétaires terriers parce que l'homme n'occupe la terre que dans les limites de la force de ses bras. D'où il est inconcevable d'acquérir un terrain à mettre à valeur plus tard. Dans l'entendement général des peuples autochtones, le droit à la propriété d'espace forestier découle de l'occupation ou particulièrement, de l'ordre d'arrivée sur le sol.83

Comme nous le disons ci-haut, une grande partie de peuple autochtones pygmées Bambuti-Babuluko considère la forêt comme propriété des pygmées, à ce point, on comprend qu'ils considèrent le droit de propriété issu de l'occupation car nul n'ignore que les pygmées sont des premiers occupants de ce pays.

Cet ordre a été généralement déterminé par la guerre des conquêtes qui remonte du phénomène du 15ième siècle ainsi que le lien du mariage84

La Gestion Communautaire Forestière (GCF) offre des nombreux avantages aux peuples indigènes et aux communautés locales : un environnement sain, la richesse de la nature qui est utilisée pour l'alimentation, les soins de santé, les vêtements et le logement, la beauté du paysage qui contribue à améliorer la santé émotionnelle, des espaces pour les pratiques spirituelles, et bien d'autres. Elle offre également la possibilité de disposer non seulement de forêts et de biodiversité, mais aussi de territoires plus sûrs face aux événements climatiques et aux catastrophes dites naturelles, par exemple. Dans le même temps, elle peut soutenir des économies durables et solidaires ainsi que des relations sociales équitables.

82 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier

83 Pr. A. MAINDO et F. KAPA (eds) 2014Foresterie communautaire en RDC, premier expériences, défis et opportunités, P24

84 D AKILIMALI, Intégration des Batwa-Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté et la discrimination, mémoire ISDR BUKAVU, 2012

85 https://foei.org/wp-content/uploads/2021/05/Les-droits-essentiels-pour-la-gestion-communautaire-des-fore%CC%82ts.pdf, 86 Carte postal Kisimbosa Chamakasa, PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, 2019

76

En outre, il est désormais largement établi que les zones faisant l'objet de pratiques de GCF présentent une plus grande diversité biologique et des écosystèmes plus sains que celles protégées par des dispositifs traditionnels tels que les parcs nationaux.

Dans le même temps, la société dans son ensemble bénéficie également de ce

qui précède.

Toutefois, pour que les peuples indigènes et les communautés locales puissent utiliser et profiter de tous ces avantages, certaines conditions internes et externes doivent être garanties:

> conditions internes: au sein de la communauté, certaines conditions qui facilitent la stabilité interne doivent être établies telles que : les processus d'organisation et de prise des décisions, la participation de tous les secteurs à ces processus, une relation positive avec les écosystèmes, donc des conditions pour la préservation de la Nature. La satisfaction de ces conditions internes dépend et facilite en même temps la demande et la défense des droits qui assurent le développement de la GCF

> Conditions externes: Les États et les institutions internationales sont à la fois tenus et obligés d'assurer les conditions externes. L'importance de remplir ces conditions est telle que les amis de la Terre International estiment qu'elles doivent être garanties en tant que droits85.

Pour les peuples Bambuti-Babuluko, 60% de nos enquêtés estime que leur droit sur la forêt c'est de la gérer et 40% pense qu'ils ont le droit d'y vivre.

A l'en croire, les sensibilisations qui ont été amorcés par l'ONG PIDP en 200986 ont fait un atout majeur à la conscientisation de ce peuple sur leur droit en tant que gardien de la forêt.

Quant aux avantages de la FORCOM de Kisi-Mbosa Chamakasa, les peuples Mbuti-Babuluko ont montré qu'ils en bénéficient des aides (bien qu'insignifiantes) des services éco systémiques, de la sécurité foncière et des infrastructures socio-économiques de base notamment sur le plan éducatif, sanitaire et d'autres avantages.

Concernant les modalités de l'exercice individuel ou collectif de droit d'usage par les membres de la communauté Mbuti-Babuluko, cette étude a montré que les peuples Mbuti-Babuluko ont pris des précautions pouvant permettre à tous les pygmées de ces quatre

77

villages d'accéder aux ressources de cette CFCL dans les limites des règles de gestion préétablies par la communauté. Et pour les membres des autres communautés non autochtones, ils doivent donner une chèvre qui est considéré traditionnellement comme BUGALI

Néanmoins, cette chèvre donnée ne constitue aucunement pas un élément du contrat de vente de la forêt, elle n'est qu'un symbole de location de cette partie de forêt pour exercer les activités agricoles selon les normes établies par la communauté. N'importe quand si cette personne qui exerce une activité dans la forêt des peuples autochtones pygmées Mbuti-Babuluko fait un acte contraire aux usages et coutumes des peuples indigènes, il peut être expulsé sans aucune redevance et en cas d'émigration, il laisse la forêt à ses propriétaires.

- Zonage et Plan Simple de Gestion

Afin d'éviter tout conflit d'intérêt et d'utilisation, principalement en ce qui concerne les zones devant être gardées à l'accès de toute pénétration du public comme les FCFC il faut procéder à un zonage et le faire respecter grâce aux mesures préétablies dans le Plan Simple de gestion.

La solution générale aux problèmes des conflits existant entre les différentes vacations d'une Concession Forestière de Communauté Locale est celle de repartir la CFCL en trois zones87.

Dans la Concession Forestière de Communauté Locale de Kisi-Mbosa Chamakasa, le Plan Simple de Gestion n'est pas encore établie, mais il est en cours d'élaboration. C'est ainsi que la Communauté Mbuti-Babuluko ont provisoirement fait un Zonage en répartissant leur CFCL en trois zones :

. 1. Zones de protection stricte : dans lesquelles les valeurs fortes de la communauté sont sacralisées, comme le sommet des montagnes Mashugho et Chankuba, où des cérémonies traditionnelles sont régulièrement organisées. Ces lieux sont interdits de toute activité agricole.

2. Zones d'activités courantes et permanentes pour la vie de la communauté, où l'agriculture est autorisée.

87 Pr. Léon IYONGO, Cours inédit de Statut, Aménagement et Gestion Durable des aires protégées, ISEA B'SA, L2 EDD P10

78

3. Zones d'activités temporaires ou saisonnières, telles que certaines portions de rivières utilisées pour les pêches collectives (Choko), ou quelques espaces forestiers utilisés périodiquement pour la chasse (saline des oiseaux), etc.

Ce zonage s'accompagne de règles de gestion durable transmises de génération en génération. Cela concerne par exemple la pêche (pratiques de pêches collectives et saisonnières sans objets métalliques), l'agriculture (zones interdites), la cueillette ou la chasse (chasse de certaines espèces animales autorisée seulement pour les cérémonies et les rites, chasse aux filets et non aux câbles métalliques, interdiction de chasse en saison pluvieuse à certains endroits car les animaux y trouvent refuge, etc.). Un comité de surveillance dénommé « Bansoni » a été mis en place pour codifier et faire respecter la règlementation dite « Kanuni ya pori ».

- Impact de la foresterie communautaire

Vabi et al88 ont montré que dans les six régions du sud Cameroun, le processus de la Foresterie Communautaire est perçu comme un processus bénéfique. Même le taux de rentabilité interne d'investissement généralement inférieur à 35%, la perception des bénéfices actuels de la foresterie communautaire était positive.

En effet, il nous faut préciser que la perception des législateurs sur la foresterie communautaire est d'arriver à la durabilité sociale et cette même perception est aussi pour la communauté Mbuti-Babuluko. Pour que cette dernière arrive à son idéal, nous pensons qu'ils doivent au préalable avoir un plan simple de gestion et le respecter. Néanmoins, nos enquêtes ont démontré que le PSG n'est pas encore conçu ni adopté mais plutôt il est en cours d'élaboration.

Sunderlin et al89 estiment qu'il ya deux étapes à franchir pour améliorer l'accès au marché. L'une consiste à baisser les barrières politiques empêchant l'accès au marché tel que le droit de propriété notamment pour les locaux et l'autre consiste à empêcher les réglementations excessives à l'égard des petits producteurs.

88 Vabi MB, Njankoua, Mulu G.A. cité par inocentmizaba, the casts and benefit community forest in selected agro ecological region of Cameroon. Cammunity forestry development project, PFID and MINEF, Yaounde, Cameroon P35-42

89 Sunderlin et al, cité par innocent MIZABA, forêt et réduction de la pauvreté dans les pays en voie du développement : une rélation à défricher, maitrise en environnement, université de shebrooke, strasbourg, alsace, France, 2010 P43

79

Pour que la foresterie communautaire puisse atteindre son idéal, nous avons suggéré depuis 202090 certaines activités. Il s'agit de la transformation, et la commercialisation des produits forestiers et de la conservation.

Cependant, de plus en plus l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI monte un programme encourageant le commerce des produits forestiers spécifiques, constituant ainsi de « niches, des marchés d'export », avec cette suggestion, la CFCL de peuple Mbuti-Babuluko a un problème majeur qui se pose, celui de l'inexistence total des marchés pour l'évacuation des produits forestières. Au fait, la CFCL de peuple autochtone pygmée Mbuti-Babuluko est constituée des FC des habitants de quatre villages dont trois d'entre eux notamment Kisa, Kilali et Lufito sont situés dans la forêt où il n'ya même pas une route de desserte agricole.

Néanmoins, la présence de la rivière Luhoho à côté du village Lufito peut être envisagée comme un moyen d'évacuation des produits forestiers. C'est ainsi que le peuple Mbuti-Babuluko envisage la réduction de la pauvreté par l'écotourisme car la commercialisation, la transformation et la conservation des produits forestiers est un peu difficile pour eux.

Bien qu'il envisage le payement des services environnementaux, innocent MIZABA91 a montré que ces payements sont destinés aux habitants de la forêt en charge de la maintenance en état, cette activité (conservation communautaire) peut être bénéfique mais n'aura pas des impacts positifs significatifs sur la vie de peuple Mbuti-Babuluko.

Cependant, la réponse à apporter à la question de savoir si la foresterie communautaire constitue un développement positif, offre une image contrastée, bien sûr que théoriquement les nombreux pays la voient comme importante et positive, en pratique, il semblerait y avoir beaucoup de problèmes notamment en RDC en général et dans le territoire de Walikale en particulier.

Nous estimons que pour que la FORCOM ait un impact positif mesurable sur la vie de peuple Mbuti-Babuluko et leur voisins, il faut respecter certains préalables comme :

- Orienter les revenus collectives vers les AGR et les CCE ;

- Les bénéfices communautaires doivent être prioriser aux intérêts généraux ;

90 Notre suggestion sur perception des peuples Mbuti-Babuluko sur l'avenir de leur Fores, TFC inédit ISEA B'SA, 2020, P 44.

91 Innocent M. foresterie Communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, mémoire inédit, université de Kisangani, 2017

80

- Diversifier la production, en plus des PFNL, il fallait l'écotourisme, le payement des services environnementaux, ...

- Prendre en comptes les produits forestiers qui peuvent constituer une source considérable de revenus.

Avec cette suggestion la CFCL des Kisi-Mbosa Chamakasa n'aura pas assez de problèmes car, ils gèrent eux-mêmes les peu de revenus issus des avantages de leur CFCL à travers le comité local de gestion qu'ils ont choisi et soulignent une transparence dans la gestion.

LESSUYER Guillaume, souligne que deux sites, pilotes du Nord-Est de la République Démocratique du Congo n'avaient pas augmenté le revenu de la population locale. Il déclare que l'analyse de la rentabilité de la FORCOM est faible avec un chiffre d'affaires négatif sur 5 ans. Il estime donc qu'il est peu probable que la FORCOM devienne un modèle rentable en RDC, à moins que les gens soient convaincus que cela va améliorer leur capital physique et financier et que cela ne fait pas l'objet des conflits.

Pour le peuple Mbuti-Babuluko, leur implication effective démontre qu'ils sont convaincus de l'impact de celle-ci sur leur vie et ils estiment que la FORCOM constitue un atout majeur à la réduction de la pauvreté de cette communauté.

Nos enquêtes ont montré que les peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko trouvent beaucoup d'opportunités depuis qu'ils ont amorcé le processus de la FORCOM, les PAP Bambuti-Babuluko se disent être victime d'une déconsidération depuis longtemps mais actuellement ils sont respectés grâce à la gestion de leurs forêts communautaires, ils étaient des nomades et ne pouvaient pas voyager dans les villes mais actuellement ils voyagent et ne payent pas aux barrières, ils n'accédaient pas à l'éducation comme beaucoup de gens croient que les pygmées sont des gens qui ont un niveau primaire d'instruction mais actuellement ils accèdent à l'université, ...

Par rapport à la question de conflictualisme dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, nos enquêtes ont démontrées que la CFCL en soit ne fait pas l'objet des conflit mais plutôt ce sont les PAP Babuluko qui sont victime du conflictualisme discontino déficitalisme historique à la suite de leur marginalisation et la déconsidération qui cherche à tout prix à faire des barrières aux pygmées d'arriver au succès car, les autre particularités

Cet outil d'analyse de conflit est mieux placé pour résoudre cette question poignante car elle met l'accent non seulement sur la culture mais aussi sur la loi.

81

anthropologiques trouvent que la bonne gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa va transformer positivement la condition de vie de peuple Mbuti-Babuluko.

Nous précisons que ce conflictualisme est une tentative de déséquilibre les PA Mbuti-Babuluko car avant la signature de l'arrêtés provinciale N°01/023/CAB/GP-NK/2019 du 11 avril 2019 portant attribution d'une Concession Forestière, de Communauté Locale de Mbuti-Babuluko du secteur de Bakano, territoire de Walikale, le ministre provincial de l'environnement a mis un communiqué d'affichage pour faire appel à toute personne qui connait que la future CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa fait l'objet d'une quelconque incompréhension, à la suite de ce communiqué qu'un groupe de gens a écrit une lettre au gouverneur au nom d'une famille qui ne leur appartient pas pour contester les limites de cette Concession Forestière. Il sied de signaler que les explications de nos enquêtés ont montrées que cette lettre n'a pas trouvé sa place à cause de ses irrégularités et incompatibilité notoire entre la lettre et le motif, chose qui a fait que le gouverneur de la province signe l'arrêté portant attribution de cette CFCL malgré la fameuse lettre.

A cela, le groupe des vieux sages de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa a montré que la marginalisation des pygmées continue mais a changé la forme car « les pygmées sont devenus des bailleurs menacés par ses locateurs sous l'accompagnement des autres locateurs inconscients dans un pays où ils sont indigène». Cette question requiert encore d'analyses.

Il ont doigté la famille Banamutani comme un peuple planificateur du sous-développement des peuple Mbuti-Babuluko qui vient créer des incompréhensions dans cette CFCL pour faire des barrières au succès des pygmées. Néanmoins, l'ONG PIDP conjointement avec Réseau CREF a intervenu dans ce problème en organisant un atelier de renforcement de capacité de prévention et de gestion des conflits fonciers pour donner l'horizon à la conciliation de ces peuples. En tant que chercheur, nous pouvons signaler que nous avons participé à cet atelier durant nos recherches et nous avons trouvé que ce problème nécessite une analyse à l'aide de l'outil PLESC (Politique, Loi, Economie, Social et Culture) pour l'analyser et le résoudre selon l'orientation de cette analyse bien que le conflit est inévitable et ce conflit en question a des mains noires qui créent des zones d'ombre.

82

François NTSIBA92, demontre que la République Démocratique du Congo a unesupérficie estimée à 120 millions d'ha, soit environ 60% du territoire national au plan économique, la deuxième ressource nationale après le pétrole en termes de valeur des exportations. Il a trouvé qu' en matière d'aménagement forestier, les superficies inventoriées ne couvrent que 32% environ de la superficie forestière totale. L'auteur a souligné qu'en matière d'industrialisation de la filière bois d'oeuvre, la loi forestière congolaise exige la transformation locale de toute la production des grumes. Mais le tissu industriel reste embryonnaire, les principales activités étant axées autour de la première transformation. Ce qui explique la volonté politique des autorités sur la gestion durable des forêts.

Il a relevé quelques contraintes sur la gestion durable des forêts :

> La méconnaissance de la ressource;

> Le caractère sélectif de l'exploitation forestière généralement limitée à l'extraction des essences dites nobles;

> L'insuffisance des effectifs du personnel, vieillissement sous-équipement et faiblesse de l'administration forestière dans l'application des législations et réglementation forestières;

> L'état généralement vétuste et obsolète des outils de transformation industrielle des produits forestiers;

> Le manque ou insuffisance de qualification des cadres et agents dans les métiers de la forêt et de l'industrie du bois;

> L'absence d'institutions bancaires adaptées au financement du secteur forestier; > L'enclavement et éloignement des principales zones d'activité forestière des lieux de

consommation et d'exportation (le principal massif forestier, celui du Nord Congo se

situe à plus de 1500 km de la côte maritime);

> L'étroitesse du marché local.

Ainsi, pour relever le défi du développement de son économie forestière, le Congo devrait mettre en oeuvre la politique volontariste de conservation et de gestion rationnelle de ses écosystèmes forestiers de 1970. Celle-ci est axée autour des options stratégiques ci-après:

V' L'amélioration de la connaissance et l'aménagement des écosystèmes forestiers;

92 https://www.fao.org/3/XII/0952-B1.htm

83

y' La conservation des écosystèmes forestiers et notamment de la diversité biologique, à travers le développement des aires protégées et la lutte efficace contre le braconnage. Actuellement le réseau national des aires protégées couvre une superficie de 3,6 millions d'ha, soit 11% du territoire national. Environ 80% de cette superficie est recouverte par de forêts très riches en essences nobles.

y' Le remembrement des petites superficies forestières en concessions de grande taille;

y' L'utilisation durable des ressources forestières, y compris les produits forestiers non ligneux;

y' Le développement et la diversification de la transformation locale des bois;

y' Le renforcement des capacités opérationnelles de l'administration forestière.

En effet, dans la gestion communautaire de la CFCL des PA Mbuti-Babuluko, quelques contraintes soulevées par les enquêtés sont donc : le conflit foncier, le braconnage, la résistance des voisins comme nous le soulignons dans l'aspect conflit,...

Des forêts sources de vie doublement menacées : de l'extérieur par le braconnage et les mines, et de l'intérieur par des communautés en proie au découragement.

Kisimbosa, en tant que territoire de vie des communautés autochtones Mbuti-Babuluko du Nord-Kivu, est menacé par plusieurs phénomènes convergents. Le premier est le braconnage, une menace patente, peut-être la plus ancienne et qui, pourtant, ne cesse de croitre. Des chasseurs Bantou venant d'autres régions du pays pratiquent des chasses désordonnées et non durables. Ils chassent tout, à tout moment, avec tous types d'armes (armes à feu, armes de guerre, câbles métalliques, etc.), pour des raisons principalement commerciales et en bénéficiant parfois d'alliances avec les chefs de l'administration locale.

La Communauté de Kisimbosa a pris conscience, depuis plus de trente ans, de la nécessité de préserver sa culture et sa nature contre ce type de menace et, depuis 2008, elle a pris un véritable engagement, comme l'illustre le statut d'APAC qu'elle s'est auto-attribué en 2013 (notamment grâce au soutien technique du Consortium APAC). La reconnaissance du territoire de vie par la communauté elle-même, ainsi que sa reconnaissance légale comme « concession forestière » par l'Etat, ont été accompagnées par la revitalisation et le renforcement de sa structure de gouvernance : le comité des sages s'est mobilisé et une surveillance de la forêt s'est organisée. Aujourd'hui, les membres de la communauté

84

n'hésitent plus à recourir, en cas d'abus, aux services étatiques, en fonction de ses capacités et disponibilités.

Néanmoins, si les nouvelles réglementations furent un succès en ce qui concerne la limitation de la chasse illégale par des « étrangers », elles ne font pas consensus chez certaines communautés voisines. En effet, depuis la reconnaissance de la forêt en tant qu'APAC par la communauté de Kisimbosa, son accès pour y chasser et y poser des pièges en quantité est interdit à tout le monde. Les voisins remettent donc en question les réglementations et les gardiens des forêts font face à des menaces parfois violentes.

Une troisième menace est, quant à elle, plus interne à la communauté. Une partie des membres de la communauté s'impatiente et souhaite que les forêts contribuent plus rapidement à répondre aux impératifs économiques et sociaux auxquels ils font face, notamment à la scolarisation des enfants, à l'amélioration du système de santé, et aux divers besoins nécessitant de l'argent, et donc un revenu pour les ménages.

Les jeunes sont en première ligne face à cette menace car les fortes attentes qu'ils nourrissaient concernant les bénéfices tant attendus que devaient leur procurer la conservation de ses forêts se font attendre; et ils trouvent qu'ils n'en récoltent pas les fruits assez rapidement. Déçus, ils risquent de ne plus vouloir s'engager à respecter les codes culturels de conduite dictés par leurs ainés. L'abandon de certaines valeurs culturelles favorables au maintien des écosystèmes de Kisimbosa constitue une menace à part entière, surtout si le système de transmission intergénérationnelle des savoirs traditionnels n'est pas suffisamment renforcé.

De plus, l'exploration et l'exploitation minière qui n'épargne aucun territoire de la RDC n'engendre une autre menace. Le territoire de Kisimbosa fait partie des régions dans lesquelles certains miniers ont acheté des terres communautaires avec la complicité des députés provinciaux et nationaux. Cela représente une menace importante d'éviction de certains groupes de la communauté de Kisimbosa qui, sans la mise en place de mécanismes de reconnaissance et de sécurisation suffisamment forts, risquent de perdre leurs forêts.

Kisimbosa, grâce à sa communauté à nouveau engagée dans la lutte pour la reconnaissance légale de ses efforts de conservation, est véritablement en train de sauver sa forêt et la diversité végétale et animale qui y vit. La forêt de Kisimbosa peut être utilisée en tant qu'exemple de conservation des forêts et de leurs services éco systémiques (capitalisation

85

d'expérience intéressante). C'est aussi une expérience mettant en exergue le rôle de la forêt dans le stockage de carbone, ce qui peut être utile pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts dans le cadre de la stratégie du gouvernement congolais de lutte contre le changement climatique.

Le titre de « concession forestière » à Kisimbosa et qu'il y reconnaisse les droits communautaires des Peuples Autochtones Bambuti sur une durée dite « perpétuelle », rien ne garantit que ce même Etat ne puisse pas, un jour, reprendre la main sur ce titre, le déclasser ou le reclasser et ainsi, mettre en danger la relative sécurité de vie acquise par les communautés sur leur territoire.

A Kisimbosa, les Pygmées Bambuti-Babuluko sont fiers d'avoir sauvé leur nature et leur culture.

Outre le statut de « concession forestière » de conservation obtenu de l'Etat, la principale source d'espoir de la communauté Mbuti réside aujourd'hui dans la fierté qu'elle ressent d'avoir réussi à préserver et sécuriser son territoire de vie. En effet, les autochtones Pygmées ont conscience qu'ils ont sauvé leur territoire non seulement des mains des exploitants et des élus provinciaux qui achètent les terres des communautés, mais aussi de la perte de certaines espèces animales qu'ils sont parvenus à réintroduire. Malgré les difficultés initiales, le manque d'information, le découragement latent et le sentiment d'impuissance face aux multiples agressions extérieures, la communauté a su réagir en conséquence et se rend compte aujourd'hui, notamment à la vue de l'arrivée des communautés alentour délaissant leurs propres forêts qui se vident, que ses efforts ont porté leurs fruits.

Conserver ce territoire intact pour les générations futures, préserver ses fonctions culturelles, écologiques et socio-économiques qui contribuent au bien-être de ses habitants, tout en anticipant la modification des saisons engendrée par le changement climatique en cours : tel est le principal objectif des membres de la communauté de Kisimbosa. Afin d'achever pleinement les ambitions Babuluko pour leur territoire de vie, une structure de gouvernance traditionnelle soutenue et sécurisée, un plan d'utilisation de l'espace, un plan de surveillance défini et régulièrement réévalué par des assemblées communautaires, ainsi qu'un programme intergénérationnel de transmission de connaissances pour préserver la culture Pygmée ont été mis en place. La forêt de Kisimbosa est la raison

86

d'être des autochtones Pygmées Mbuti-Babuluko et ils sont fiers d'avoir non seulement réussi à la conserver, mais aussi que leurs accomplissements soient reconnus à plus grande échelle.93

Pour Innocent MIZABA94 la FORCOM ne constitue pas une panacée au développement local, ainsi, l'efficacité de la FORCOM à améliorer la condition d'existence des communautés rurales requiert l'intervention de plusieurs facteurs notamment le transfert effectif de droit de propriété de la forêt aux communautés, car en impliquant la communauté dans la gestion des forêts elle se sent responsable de la durabilité des ressources.

Nos enquêtes ont démontré que les PAP Mbuti-Babuluko sont impliqués effectivement à la gestion de leurs forêts communautaires mais nous soulevons qu'il faudrait d'avantage renforcer la cohésion sociale, qui n'est pas chose facile.

A notre avis, la FORCOM de Kisi-Mbosa Chamakasa constitue déjà un atout favorable à cet effet, bien que cette CFCL est constituée des forêts communautaires des habitants de quatre villages éparpillés mais dans tous ces villages il n'y a qu'un peuple qui y habitent c'est le PAP Mbuti-Babuluko, la FORCOM leur permet de se rapprocher davantage notamment par des assemblées communautaires organisées en tour de rôle dans leurs villages.

? ORIENTATIONS STRATEGIQUES

Pour arriver à mettre en présence les axes stratégiques d'orientation future à proposer aux parties prenantes de la foresterie communautaire en RDC en général et ceux de la Concession Forestière de la Communauté Locale de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier, il nous parait nécessaire de faire le croisement entre les éléments issus de l'analyse interne avec ceux de l'analyse externe par la matrice MOFF.

C'est ainsi que, le choix des axes stratégiques à soumettre à la communauté Mbuti-Babuluko dépendra des scores réalisés lors de ce croisement. Ce qui oblige que chaque force et faiblesse décelées dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa soit analysée par rapport à chacune des opportunités et menaces de l'environnement externe.

93 Joseph ITUNGWA MUKUMO et Christian châtelain, Consortium APAC. 2021. Territoires de vie: Rapport 2021.Consortium APAC: international. Disponible sur : report.territoriesoflife.org. publier janvier, 2022, consulté le 10/07/2022 à 16 :9

94 Innocent M. foresterie Communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, mémoire inédit, université de Kisangani, 2017

87

Tableau N°13. Analyse MOFF/BEEM

FORCES

OPPORTUNITES

- Une bonne gestion forestière (F1);

- Participation Communautaire (F2) ;

- Le renforcement de la cohésion
sociale (F3) ;

- La connaissance des savoirs et pratiques
traditionnelles (F4).

- La réduction de la pauvreté (O1) ;

- La présence des ONG et opportunité des

voyages (O2);

- La reconnaissance des PAP par l'Etat
Congolais (O3);

- Prise de conscience environnementale (O4).

FAIBLESSES

MENACES

- Manque du PSG (f1) ;

- Inexistence ou insuffisance des activités

génératrices des revenus (f2) ;

- Manque des infrastructures socio-
économique de base (f3) ;

- Taux élevé d'analphabétisme (f4).

- Les conflits violents à plusieurs niveaux

d'ordre (M1) ;

- Braconnage (M2) ;

- agressions et contestations des voisins M3;

- Impatience de certains PA Mbuti Babuluko

Tableau N°14. Croisement des éléments internes et externes par l'analyse MOFF

 
 

NIVEAU EXTERNE

SCOR ES

 

OPPORTUNITES

MENACES

 

O1

O2

O3

O4

M1

M2

M3

M4

NIVEAU INTERNE

FORCES

F1

XXX

XXX

XX

X

XXX

XXX

X

X

17

F2

XX

XX

 

XXX

XX

 

X

XX

12

F3

X

X

XX

XXX

X

XXX

 

XXX

14

F4

XX

X

XX

X

XX

XX

X

XX

13

FAIBLESSES

f1

XX

XX

X

XXX

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f2

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SCORES

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13

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18

8

16

Légende : XXX : forte influence, XX : influence moyenne X : faible influence : sans

influence.

1. LES STRATEGIES EXTERNES

- Présences des bénéfices générées par la CFCL (O1), Les PA Mbuti-Babuluko gèrent bien les revenues issues de leurs FC de manière la plus libre possible (F1)

- Les voyages et la présence des ONG PIDP pour accompagnement de la communauté Mbuti-Babuluko vers la réussite de la FORCOM (O2), Participation de la Communauté à la prise de décision de la gestion de la CFCL au niveau local que régional (F1).

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- La reconnaissance de la communauté Mbuti-Babuluko (O3), le renforcement de la cohésion sociale (F3)

- Les PAP Mbuti-Babuluko gèrent bien leurs FC (F1) grâces à l'appui techniques et financière de l'OGN PIDP (O2)

- La prise de conscience environnementale (O4) bonne gestion forestière par les PAP Bambuti-Babuluko (F1)

- La participation communautaire des PA Mbuti-Babuluko à la gestion durable des forêts (F2), La prise de conscience environnementale (O4)

- Les PAP réfléchissent chaque année sur l'amélioration de leur condition d'existence (O1) grâce aux assemblées communautaires qu'ils organisent dans leurs villages en tour de rôle qui contribue au renforcement de leur cohésion sociale (F3)

- L'unité des PAP Babuluko leur a poussé à mélanger leurs quatre FC (F3) pour en faire une CFCL (O4) après plusieurs séances de sensibilisation et conscientisation amorcées par l'ONG PIDP (O2)

- La communauté Babuluko marginalisée ensemble, renforce sa cohésion sociale (F3) lorsqu'on les donne la considération (O3)

- La connaissance des savoirs et pratiques traditionnelles autochtones (F4) permet par exemple aux PAP de ne pas avoir des grandes dépenses en cas de maladie car la forêt constitue la pharmacie des pygmées (O1) et attire les agents externes voir même l'Etat vers les pygmées (O3)

- De plus en plus l'OGN PIDP, sensibilisent les PAP Bambuti-Babuluko (O2) sur la valorisation des savoirs autochtones (F4), ce qui contribue à atteindre l'objectif de la FORCOM (atteindre la durabilité sociale)

- La pauvreté caractérisée des PAP Bambuti-Babuluko (O1) serait d'une manière ou d'une

autre due à l'absence du plan simple de gestion de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa (f1) - Les ONG (O2) Pouvaient donner les microcrédits aux ménages des PAP Bambuti-

Babuluko pour lancer les AGR (f2) en fin de réduire la pauvreté caractérisée de ce peuple - L'Etat congolais ne doit pas créer des barrières politiques (O3) au processus

d'approbation du PSG de la CFCL des PAP Bambuti-Babuluko (f1)

- La gestion durable des forêts restreint l'accès abusifs à certaines zones de la forêt (O4), ce qui oblige les gestionnaires de la forêt à se débrouiller dans d'autres manières pour la survie hormis la pression sur la forêt (f2)

- L'ONG PIDP (O2) facilite parfois l'accès au village Lufito en construisant le pont Luhoho de manière traditionnellement appelé Kantamba (f3)

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- Si l'Etat devrait réellement reconnaitre les PAP comme premier occupant de ce pays et leur donner une représentation dans les institutions de l'Etat (O3), on devrait construire quelques infrastructures socio-économiques de base dans les villages des PAP (f3)

- Pour arriver à la réduction de la pauvreté (O1) via la FORCOM, les PAP Bambuti-Babuluko devraient viser la multiplication des sources des revenues mais néanmoins ces derniers sont bloqués par l'inexistence des marché, routes, ... (f3)

- Le niveau primaire de la communauté Bambuti-Babuluko (f4) influe négativement sur la pauvreté de ce peuple (O1) et occasionne leur déconsidération par le gouvernement congolais (O3)

A cela, il faudrait que l'Etat congolais puisse subventionner la scolarité de ce peuple pour leur permettre de conserver leurs valeur de manière la plus libre possible

- De plus en plus l'ONG PIDP (O2) soutien matériellement que financement les enfants pygmées, elle contribue à la réduction du taux d'analphabétisme (f4).

2. LES STRATEGIES INTERNES

- La bonne gestion de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa (F1) provoque le conflit d'intérêt entre les PAP Bambuti-Babuluko et la Communauté Banamutani (M1), ce qui est à la base de braconnage (M2) à cause notamment de la résistance des voisins (M3) et la négligence de ces derniers vis-à-vis des PAP longtemps marginalisés, déconsidérés et stigmatisés (M4)

- La participation des PAP Bambuti-Babuluko (F2) crée la résistance de certains voisins Banamutani (M3) étant donné que ces derniers considéraient les peuples Bambuti-Babuluko comme les infrahumains95 (M4)

- De plus en plus les peuples Bambuti-Babuluko se rapproche par des assemblées Communautaires, (F3) les peuples Banamutani cherche à tout prix pour les empêcher d'arriver au succès (M1), et ces derniers tend à avoir peur le braconnage (M2) et commence à les considérer comme humains (M4)

- La connaissance des savoirs traditionnels des PAP Bambuti-Babuluko (F4) devrait diminuer le conflit opposant entre eux et la communauté Banamutani (M1) mais les conseils des membres de l'ONG PIDP « qui garantissent le droit à la vie à tous » (O2) est un facteur de protection de la famille Banamutani et augmente leur résistance (M3) mais

95 Dieudonné AKILIMALI, 2012 ; Implication des Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté dans le secteur de Bakano, mémoire online, ISDR-Bukavu.

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néanmoins le F1 pouvait être considérer comme arme pour bannir les idées tendant à négliger les PAP Bambuti-Babuluko (M4) et le braconnage (M2)

- Le manque d'un PSG approuvé (f1) a un impact négatif sur les conflits fonciers et conflit d'intérêt à travers le zonage (M1), diminuer le braconnage (M2) et la résistance des certains voisins (M3)

- La pauvreté caractérisée des PAP Bambuti-Babuluko et leurs voisin (f2) entraîne le braconnage (M2) et la résistance de certain voisins (M3). Nous signalons aussi qu'un peuple indigent (f2) est souvent déconsidéré (M4)

- Le manque des infrastructures dans les milieux de vie des PAP occasionne la négligence des voisins en vers les pygmées qu'ils considèrent comme « des hommes qui n'ont pas droit à une culture ni à une loi »96 (M4) le M4 favorise le braconnage (M2), la résistance (M3) et les conflits parfois violent (M1)

- En fin, le niveau primaire d'éducation de la Communauté Bambuti-Babuluko (f4) crée une déconsidération de ce peuple (M4), ce dernier provoque le conflit parfois violent (M1)

Cette analyse permet d'étudier la corrélation entre les différents éléments de la matrice MOFF enfin d'appliquer la stratégie BEEM. Cependant, la mise en oeuvre de la stratégie de réussite de la Foresterie Communautaire en RDC en général et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier dépend de l'application de cette stratégie.

Les fortes corrélations doivent être encouragées si l'élément influent sur l'autre est positif (Forces ou Opportunité) et doit être découragée si l'élément influent à grande partie est négatif (Faiblesse ou menace) et vice versa.

Ainsi, nous dévons encourager la bonne gestion qui influe sur la réduction de la pauvreté et décourager le conflit qui influe négativement sur la bonne gestion.

RECOMMANDATIONS ET SUGESTIONS

a) Au gouvernement Congolais

- Mettre en place des cadre juridiques institutionnels pour un financement à long terme des Foresterie Communautaire ;

- De subventionner les communautés qui gèrent bien leurs CFCL pour inciter les autres CL à suivre le modèle ;

96 Dieudonné AKILIMALI, 2012 ; Implication des Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté dans le secteur de Bakano, mémoire online, ISDR-Bukavu.

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- Empêcher les barrières politiques et diminuer les règlementations excessives pour l'octroi des titre de CFCL ;

- Renforcer, appliquer et faire appliquer les mécanismes juridiques existants pour la bonne gestion des forêts communautaires ;

- Prendre en compte la communauté locale et plus particulièrement les peuples autochtones dans la prise de décision et en mettre leur représentation dans les différentes institutions de l'Etat conforment à la loi promulguée récemment (loi N°22/030 du 15 juillet 2022, portant protection et promotion des droits des Peuples Autochtones pygmées ;

- Renforcer les mécanismes juridiques pouvant permettre la protection et promotion des peuples autochtones pygmées (un peuple longtemps marginalisé et déconsidéré, « un bailleur menacé par ses locateurs »

- Sanctionner toute personne tendant à créer des troubles dans la CFCL des PAP ;

b) A l'ONG PIDP et tout autre bienfaiteur ;

- Continuer à accompagner techniquement et financièrement la communauté Bambuti-Babuluko pas seulement jusqu'à la mise en oeuvre du PSG pour les autonomiser ;

- Multiplier les aides matérielles et financière en renforçant la capacité de gestion des peuples Bambuti-Babuluko pour une gestion rationnelle de cette CFCL ;

- D'autonomiser le plus vite et continuer à accompagner la communauté Bambuti-Babuluko même après l'autonomisation de ce dernier ;

- Etablir un programme d'appui à la gestion durable des ressources de la CFCL de Kisi-

Mbosa Chamakasa ainsi que l'appui à l'agriculture durable ainsi que la sécurité foncière ; - Orienter cette communauté vers la plantation des cultures pérennes, rentables et

conservatrices de la forêt comme par exemple le Cacao... ;

- Renforcer davantage la capacité de gestion de la Communauté Bambuti-Babuluko

c) Aux peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko ;

- D'orienter les revenues communautaires vers les projets d'utilités communautaires ainsi que les AGR ;

- - Créer les activités génératrices des revenues et d'autres alternatives aux communautés qui gèrent rationnellement leurs forêts au profit non seulement de leur génération future mais aussi le présent et l'avenir de toute l'humanité ;S'approprier la FORCOM en connaissant qu'ils sont les premiers bénéficiaires ;

- Scolariser leur enfants jusqu'au niveau supérieurs ;

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- Etablir le PSG le plus vite possible pour leur permettre de bien gérer leur CFCL.

d) Aux autres communautés locales voisines de Kisi-Mbosa Chamakasa

- De reconnaitre les peuples autochtones pygmées comme, pas seulement premier occupant du pays mais aussi le peuple qui leur a accueilli dans le milieu ;

- Mettre fin à toute tentative tendant à l'agression, la contestation et au braconnage, pour gérer durablement la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa.

e) Aux PAP Bambuti-Babuluko et la communauté Banamutani conjointement

- De mettre fin à toute tentative de manipulation tendant à déstabiliser le modèle de la GCF de Kisi-Mbosa Chamakasa ;

- De mettre fin au conflit foncier aux environs de cette CFCL et renforcer leur cohésion sociale en restaurant la paix entre eux.

Avec ces résolutions, nous espérons que la réussite de la Foresterie Communautaire va devenir une réalité en République Démocratique du Congo et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa serait une première expérience réussi de la FORCOM en RDC.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand