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L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpement


par Samuel Bileou Christian Wandji
Institut des Relations Internationales du Cameroun  - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale  2022
  

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B. Mesure de la pauvreté non monétaire

La mesure de la pauvreté non-monétaire repose sur la prise en compte de nombreux indicateurs de bien-être ou des indicateurs reflétant des niveaux individuels. Cependant, ces besoins sont souvent déterminés de manière exogène, par le planificateur, l'analyste ou les experts (nutritionnistes, physiologistes), indépendamment des perceptions des populations.

Au niveau des indicateurs, les approches diffèrent légèrement car les indicateurs sont essentiellement synthétiques pour tenir compte de la multi-dimensionnalité du phénomène de pauvreté ; et cela, tant au niveau macroéconomique avec l'indicateur de développement humain (IDH) oude pauvreté humaine (IPH), qu'au niveau microéconomique avec lesmesures de l'incidence et de l'intensité de la pauvreté. Les indicateurs synthétiques combinent des indicateurs simples et ciblés sur certaines dimensions au moyen de pondérations qui peuvent être déterminées de différentes manières, tantôt par interview, tantôt par analyse factorielle.

Ces indicateurs mesurent plus facilement les fonctionnements réalisés qui sont observables que les libertés potentielles des personnes. En effet, l'estimation des libertés potentielles se fait par induction et fait appel à des techniques particulières de modélisation qui s'appuient sur la théorie des ensembles flous, sur les modèles de variables latentes et sur les méthodes de la statistique inférentielle. A cela se rajoutent les modèles plus classiques qui visent à expliquer les niveaux de pauvreté et à en rechercher les causes.

C. Tendance des indicateurs de pauvreté non monétaire au Cameroun

1) Au plan national

Comme pour l'analyse de la tendance des indicateurs monétaires, nous aurons pour référence d'étude de la tendance des indicateurs non-monétaires de l'ECAM 4 qui retrace les aspects subjectifs de la pauvreté au Cameroun en se basant plus précisément sur l'état de satisfaction des ménages en matière de besoins minimums (tel que le logement, la santé, l'éducation, les transports).

Pour ce qui est de la nutrition, pour avoir une vie correcte 87,3% des ménages pensent qu'il est indispensable d'avoir au moins trois repas par jour et parmi lesquels 85% ont la possibilité de manger de la viande ou du poisson chaque trois jours. Cependant, en ce qui concerne le caractère indispensable ou non de ces besoins, 58,7% des ménages estimes qu'ils font partir des besoins essentiels pour avoir une bonne condition de vie et 38,8% pensent qu'il est indispensable de manger de la viande ou du poisson pour avoir une condition de vie correcte.

Graphique 3:perception des conditions alimentaires

En ce qui concerne l'habillement, 49,7% des ménages estiment qu'il est indispensable d'avoir plusieurs vêtements et 48,3% pensent qu'il est indispensable d'avoir plusieurs paires de chaussures pour avoir une condition de vie correcte. Le pourcentage de ménages qui estiment que ces besoins sont importants mais pas indispensable est de l'ordre de 32,5% dans l'ensemble.

Graphique 4 :Proportion de ménages estimant qu'il est important mais pas indispensable d'avoir plusieurs vêtements ou plusieurs paires de chaussures

Pour ce qui concerne la nécessité d'avoir un logement spacieux (loué ou non), seulement 53,0% de ménages la trouvent indispensable. Et estiment aussi nécessaire d'avoir des tables et des lits (60,5% de ménages), et la capacité acquérir les produits d'entretien du logement (72,1%). Pour chacune de ces trois commodités, la proportion des ménages qui les trouve indispensables est plus importante chez les non pauvres que chez les pauvres.

Par ailleurs, en matière d'emploi, s'il est indispensable selon 87,3% des ménages d'avoir un emploi stable et durable pour vivre correctement, seulement 43,7% de ménages sont d'avis qu'il n'est pas indispensable de travailler jour et nuit pour avoir une condition de vie correcte.

Graphique 5: perception des conditions de logement et d'emploi

En matière de transport, la possibilité de prendre le bus pour aller au travail est considéré par 41,9% de ménages comme indispensable pour avoir une condition de vie correcte et 65,6% de ménages considèrent indispensable le fait de pouvoir prendre le taxi en cas de nécessité. Les non pauvres partagent un peu plus ces avis que les pauvres. Quant à la possession d'un moyen de transport personnel, environ 44,7% de ménages la jugent indispensable. Cet avis est un peu plus observé chez les ménages pauvres (48,3%) que chez les non pauvres (43,4%).

Graphique 6 : perception des conditions de transport

En ce qui concerne l'éducation, quel que soit le niveau de vie du ménage, la grande majorité des ménages accordent leur violon sur le fait qu'il est indispensable de pouvoir envoyer ses enfants à l'école, pour avoir une condition de vie correcte.

Enfin, de l'avis d'environ 41% de ménages, pouvoir offrir des cadeaux quand il le faut, et pour 46%, ne pas avoir trop d'enfants, figurent également parmi les besoins minimums indispensables pour avoir une condition de vie correcte. Les non pauvres sont un peu plus d'avis qu'il ne faut pas avoir trop d'enfants que les pauvres.

Graphique 7: perception des conditions d'éducation, de loisirs et divers

Globalement, l'appréciation subjective des ménages quant à leur état de pauvreté ou non a considérablement variée. Au plan national, 6 ménages sur 10 se considèrent comme étant subjectivement pauvres ou très pauvres contre 7 ménages 10 en 2007 ( ECAM 3). Par ailleurs le pourcentage les ménages ne se considérant ni pauvres ni riches est passé de 27,8% en 2007 à 40,6% en 2014.

Cette étude subjective de la pauvreté nous révèle aussi que les principales causes de la pauvreté sont les suivantes : le manque de travail, la mal gouvernance et la corruption, la baisse ou l'insuffisance de revenu, la paresse, le manque d'instruction.

Tableau 4 : causes de la pauvreté selon le niveau de vie

De cette analyse il en découle que les principaux indicateurs utilisés par les économistes pour juger le bien-être la satisfaction du niveau de vie sont les mêmes que sollicités par les ménages. Aussi, fort est de constater que la majorité des ménages se déclarent non satisfait quant à la satisfaction des besoins minimum jugés essentiels pour améliorer leurs conditions de vie. Cependant, cette analyse s'érige comme un excellent outil de prise de décision dans la mesure où il détermine les besoins où les attentes des populations sont le plus prégnant.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984