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Analyse des programmes de développement du secteur agricole, particulièrement des programmes d'autosuffisance en riz pour l'amélioration de la sécurité alimentaire au sénégal.


par Abdoul Aziz Sy DIOUF
Aix-Marseille Université (AMU) - Master 2 Economie appliquée Spécialité Management et évaluation des projets et des programmes publics 2015
  

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PARTIE VI : Politiques et stratégies de développement de la filière

rizicole

I. Importance du riz et enjeux de développement de la filière

1. Place du riz dans la production nationale sénégalaise

Le Sénégal est fortement dépendant de l'extérieur, surtout de par ses importations en riz. La part des quantités de riz importé représente 80% de la consommation nationale en riz. Les fortes potentialités hydro-agricoles de la vallée du fleuve Sénégal avec une superficie de 240.000 ha permettraient pourtant de couvrir environ 70% des besoins nationaux. Seulement 25% de la superficie soit 60.000 ha aménagées et mises en valeur, ne permette de couvrir qu'une part des besoins de consommation et contraint le Sénégal à dépendre majoritairement des importations de riz asiatiques. Dans une région où le seuil de pauvreté dépasse les 40 % de la population, les conditions de marché et les efforts engagés durant la dernière décennie, ont pourtant permis de rétablir la compétitivité de la production locale, de productivité avec un rendements de 6 Tonnes/ha et de créer les conditions favorables à de nouveaux investissements dans l'agriculture irriguée47. Le développement de l'agriculture, et notamment de l'agriculture irriguée, est une priorité constante des pouvoirs publics. L'agriculture irriguée pourrait jouer un rôle majeur dans la lutte contre la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire.

2. Place de choix de la filière dans l'élaboration de stratégie et politique de développement pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et réduction de la pauvreté.

Depuis les années 2000, les autorités sénégalaises mettent en oeuvre, à travers sa Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP), des politiques et programmes intégrés, dans une démarche inclusive avec l'objectif d'assurer des conditions d'une croissance soutenue et durable à même de réduire significativement la pauvreté et d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En effet, lors du sommet du Millénaire tenu du 6 au 8 septembre 2000

47 AFD Agence Française de Développement (2011) http://www.afd.fr/jahia/Jahia/site/afd/lang/fr/pid/18901

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au Siège de l'Organisation des Nations Unies, il s'est conclu avec l'adoption par les 189 États Membres de la Déclaration du Millénaire, dans laquelle ont été énoncés les huit (8) OMD.

Le premier Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté, DSRP-I, portant sur la période 2003-2005 devait permettre de consolider les performances économiques des programmes structurels et le deuxième DSRP-II couvrant la période 2006-2010 s'était engagé dans la mise en oeuvre de la Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (SRP). En plus d'avoir permis la correction de quelques insuffisances aux plans social et politique, le premier a été un véritable instrument de mobilisation de ressources et de recentrage des politiques de développement autour d'objectifs clairement définis et assortis d'indicateurs de performance et d'impact.

Quant au deuxième, il a permis d'associé la Stratégie de Réduction de la Pauvreté à la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) pour une meilleure réorientation des objectifs de développement économique et social prenant en compte la réduction des inégalités sociales et l'accélération de l'atteinte des OMD. L'élaboration de la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES) sur la période 2013-2017 obéit à la volonté politique d'inscrire le Sénégal sur la voie du développement. Elle s'effectue dans un contexte économique international difficile, marqué par la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques.

Au Sénégal, le taux de croissance annuel moyen du PIB avoisinait les 5%, insuffisant pour réduire la pauvreté. Pour ce faire, il fallait faire passer sur une longue période ce taux à un taux minimal compris entre 7 et 8% permettrait de réduire durablement la pauvreté48. C'est pourquoi, le Sénégal s'est fixé l'objectif d'augmenter le niveau de la croissance en formulant une SCA sectorielle basée sur une série de grappes prioritaires à fort potentiel en termes de croissance, de valeur ajoutée générée, de compétitivité internationale, d'exportation, de création de nouveaux emplois. Parmi les grappes identifiées figure le secteur Agriculture et Agro-industrie.

3. Analyse de l'évolution de la consommation et dépendance aux importations

La population du Sénégal étant estimé à 12,874 millions d'habitants connaît un taux de croissance annuel de 2,5%. Elle serait de 15,7 millions en 2020 et 18,9 millions en 203049. Toutefois, le Sénégal devra faire face à l'augmentation de la pauvreté et l'insécurité alimentaire. L'agriculture dispose d'un important potentiel pour contribuer significativement à

48 Formulation de la SCA « Agriculture et Agro-industrie »_Rapport final, Avril 2007.

49 PSE, 2014 : Prévisions ONU.

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l'augmentation des revenus des ménages et à la réduction de l'insécurité alimentaire du pays. Base de l'alimentation et un des secteurs les plus importants de l'activité économique, elle occupe près de 60% de la population active du pays, contribue pour environ 16,7% à la formation du PIB (ANSD, 2012) et constitue la base des sources de revenu de la majorité des pauvres des zones rurales. Le secteur agricole sénégalais est multifonctionnel. Le développement du secteur rizicole doit permettre d'atteindre les objectifs de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté et de développement rural que s'est fixé le pays.

Si la consommation apparente en riz au Sénégal était de 400 000 tonnes en 1995, elle est passée à 800 000 tonnes en 2007, avec 106 milliards de F CFA pour les importations nettes50. Ces dernières participent pour 16% au déficit de la balance commerciale et ce phénomène a tendance à s'amplifier dans le temps car la production nationale progresse moins vite que la consommation qu'elle ne couvrait qu'à hauteur de 20% seulement. Entre 1961 et 2012, les importations en riz ont grimpé de plus de 700%. D'où cette dépendance de l'extérieur de plus en plus accrue une denrée aussi stratégique, ce qui expose le Sénégal à une "précarité de l'offre et à la saignée des devises". De 130 milliards de francs CFA injectés dans l'importation de riz en 2005, on est passé à 179 milliards en 200951. La production nationale permettait de couvrir alors que 30% de la demande du marché sénégalais. C'est ainsi que les autorités ont pris l'option politique stratégique d'assurer l'autonomie alimentaire du pays en riz afin de satisfaire la demande nationale.

II. Analyse de l'impact et situation actuelle du Programme National d'Autosuffisance en Riz à l'horizon 2017

1. Programme National d'Autosuffisance en Riz à l'horizon 2017 (PNAR, 2017)

Dans l'objectif d'asseoir le développement rural sur une exploitation agricole familiale à moderniser tout en promouvant l'entreprenariat agricole, aux choix formulés en 2000 dans le DSRP et à ceux contenus dans la SCA de 2005, ont vu le jour différents programmes de relance de la riziculture initiés par l'Etat en référence à la Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP, 200452). Parmi ces programmes, figure le Programme National d'Autosuffisance en

50 SARR Fallou, CTA 2013 : Analyse Du Système De Connaissances Post - Récolte Au Sénégal: Cas Du Riz.

51 DIOUF W. (Février 2015), Coordonnateur Programme National d'Autosuffisance en Riz (PNAR), Ministère de l'Agriculture et de l'Equipement Rural

52 Vote A l'Assemblée Nationale Le 25 Mai 2004, Promulgation Le 04 Juin 2004

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Riz à l'horizon 2012. Dans sa mise en oeuvre en 2007, le PNAR prévoyait une production de 500.000 tonnes de riz blanc.

Un an après sa mise en oeuvre, ce programme a vu naitre la GOANA en 2008. Cette dernière avait surtout mis l'accent sur les cultures vivrières pour permettre d'assurer la sécurité alimentaire et accordait une place de choix à la filière rizicole locale. La consommation nationale était estimée à 600.000 tonnes de riz blanc par an53. Leurs mises en oeuvres ont permis d'observer des avancées considérables dans le secteur rizicole en termes d'investissements par le secteur privé national, d'augmentation de la productivité et de rendement en mettant en place et à la disposition des producteurs de nouvelles semences améliorées, d'augmentation des capacités de transformation et des superficies de production par des aménagements hydroagricoles, de la qualité du riz et de sa compétitivité sur le marché. Cependant, les résultats apparaissent très insuffisants pour atteindre les objectifs.

Ainsi en 2014, dix années après l'adoption de la LOASP par l'assemblée nationale et toujours dans l'objectif d'atteindre l'autosuffisance en riz pour assurer la sécurité alimentaire, l'Etat du Sénégal dans la mise en oeuvre du Programme National d'Autosuffisance en Riz (PNAR) a injecté 74 milliards de francs CFA soit environ 112 millions d'euros avec l'objectif d'atteindre l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017 avec une demande de consommation estimée de 1,08 million de tonnes de riz blancs.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery