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Analyse des programmes de développement du secteur agricole, particulièrement des programmes d'autosuffisance en riz pour l'amélioration de la sécurité alimentaire au sénégal.


par Abdoul Aziz Sy DIOUF
Aix-Marseille Université (AMU) - Master 2 Economie appliquée Spécialité Management et évaluation des projets et des programmes publics 2015
  

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3.3 Réformes économiques

En réponse à la crise de l'endettement des années 80-90, la presque totalité des états ouest-africains ont engagé des réformes macro-économiques et sectorielles depuis 30 années. Au plan macro-économique, les réformes ont porté essentiellement sur la réduction des déficits budgétaires par des mesures de stabilisation, la libéralisation de l'activité économique par le

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retrait des états des activités de production, de commercialisation et de contrôle des prix, l'ouverture des économies aux échanges extérieurs, et l'adoption de taux de change moins surévalués. Les réformes fiscales, tarifaires et non-tarifaires qui ont accompagné ces mesures de libéralisation, ont permis au marché de jouer un plus grand rôle dans l'allocation des ressources dans l'économie sénégalaise.

Les réformes sectorielles relatives au secteur agricole portaient sur la libéralisation des marchés agricoles des produits et des intrants, la suppression des subventions à la consommation et à la production, et le retrait des états de la commercialisation des produits agricoles et la distribution des intrants et du crédit agricole. Les reformes sectorielles ont aussi concerné la suppression des prix garantis au producteur, la réduction des protections tarifaires et non-tarifaires et la libéralisation des échanges agricoles. L'ensemble des réformes ci-dessus ont permis de restaurer la compétitivité de certaines filières agricoles et de créer des incitations de prix favorables à l'augmentation de la production.

3.4 Mondialisation et échanges régionaux

Le contexte mondial actuel se caractérise par une forte intégration des économies nationales aux plans des échanges et des marchés des capitaux à l'échelle régionale et mondiale. Les nouvelles technologies de l'information, la diffusion rapide des technologies, la révolution de transport, et les politiques volontaristes de libéralisation des échanges à l'échelle mondiale, sont à l'origine du rythme accéléré de l'intégration des économies nationales. La mondialisation offre à l'Afrique sub-sahariennes de nouvelles possibilités de diversification des exportations. Si l'intégration des économies offre des opportunités de diversification des exportations agricoles, elle expose aussi les agricultures de la sous-région à une forte compétition.

3.5 Nouvelles technologies de l'information et la biotechnologie

Les nouvelles technologies de l'information et de la biotechnologie offrent des opportunités réelles dans les domaines de l'information, de la formation et de l'amélioration génétique des cultures. L'internet et les téléphones cellulaires permettent aujourd'hui l'accès instantané aux informations commerciales et leur diffusion auprès des producteurs et des opérateurs économiques. La formation et la vulgarisation à distance offrent d'autres possibilités d'utilisation des nouvelles technologies de l'information. L'accès à la documentation scientifique et commerciale à travers l'internet constitue un autre domaine d'application de ces technologies pour l'éducation, la recherche et le transfert de technologie. Quant à la biotechnologie, la transposition des gênes peut permettre d'accroître la résistance des cultures

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aux insectes, aux maladies, et au stress climatique qui risquent de devenir plus sévères avec les changements climatiques. La biotechnologie offre aussi les possibilités de produire en fonction des demandes spécifiques de chaque segment du marché en caractérisant les produits.

4. Mise en place d'indicateurs d'évaluations performants

La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Même si la notion d'accès est désormais mise en avant, on considère classiquement que la sécurité alimentaire comporte quatre dimensions ou "piliers" : la disponibilité, l'accès, la stabilité, l'utilisation.

L'accès traduit la capacité de produire sa propre alimentation et donc de disposer des moyens nécessaires, ou capacité d'acheter sa nourriture et donc de disposer d'un pouvoir d'achat suffisant pour le faire. La disponibilité en quantités suffisantes d'aliments qu'ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d'importations ou d'aides et en qualité des aliments et des régimes alimentaires des points de vue nutritionnel, sanitaire, mais aussi sociaux-culturels. La stabilité traduisant les capacités d'accès et donc des prix et du pouvoir d'achat, des disponibilités et de la qualité des aliments et des régimes alimentaires ; ainsi que l'utilisation des aliments. Différents indicateurs peuvent être mis en place en fonction des quatre piliers de la sécurité alimentaire :

y' Disponibilité : production, calories/jr/pers, quantité, produit sur place ou importé.

y' Accès : au marché (physique), au portemonnaie (financier) et social (droit à l'alimentation). y' Stabilité : accès constant pour tous en tout temps.

y' Utilisation: soins, eau, pratiques alimentaires.

5. Difficultés dans le suivi de la sécurité alimentaire continuent d'entraver la mise en place de politiques efficaces

Le suivi de la sécurité alimentaire et notamment celui de la pauvreté continue de constituer une barrière à la mise en place de politiques efficaces, surtout à cause de la disponibilité limitée des données. Dans de nombreux pays notamment au Sénégal, la disponibilité, la fréquence et la qualité des données pour mesurer la pauvreté restent d'un faible niveau, surtout dans les petits États et les pays et territoires se trouvant dans une situation fragile. Des obstacles institutionnels, politiques et financiers entravent la collecte, l'analyse et l'accès public aux données. Il est

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urgent d'améliorer les programmes d'enquêtes sur les ménages pour mesurer la sécurité alimentaire, ainsi que la pauvreté.

6. Enjeux du développement rural pour la sécurité alimentaire au Sénégal

La réalisation de la sécurité alimentaire durable en Afrique sub-saharienne demande une croissance rapide du secteur agricole. L'analyse de la situation et des perspectives sur la sécurité alimentaire montre un écart croissant entre les besoins de consommation et de nutrition et les disponibilités alimentaires des ménages. Au Sénégal, la faiblesse des gains de productivité dans la production alimentaire et des capacités d'importation constituent les contraintes majeures à la réalisation de la sécurité alimentaire. La croissance du secteur agricole devient ainsi le préalable à l'amélioration de la situation alimentaire.

Cependant, les aléas climatiques, le faible ratio capital-travail, combiné avec un faible niveau de capital humain, et les fortes fluctuations des prix constituent des obstacles importants à la croissance des productivités agricoles. Le retour de l'agriculture comme secteur prioritaire dans les programmes de développement, l'avènement de la démocratie, les changements de politiques économiques, la mondialisation de l'économie, les nouvelles technologies de l'information et de la biotechnologie constituent des atouts pour la relance de la production agricole sénégalaise. Ainsi, seule une stratégie d'augmentation rapide de la productivité agricole est à même d'enclencher un processus de croissance économique rapide mieux repartie nécessaire à la réalisation de la sécurité alimentaire.

IV. Analyse de l'évolution des politiques de développement agricole au Sénégal depuis l'indépendance à nos jours

1. Politiques Agricole (P.A), 1958

Dès 1954, le Sénégal avait mise en place une politique agricole favorable au développement des populations rurales. Les principales caractéristiques de cette politique agricole étaient par des subventions légères, de très bon encadrement, d'importants investissements FIDES (Fond d'investissement pour le Développement Economique et Social), un prix intéressant pour l'arachide. Cette politique avait permis une rapide augmentation de la production arachidière commercialisée. Celle-ci passe de 450.000 tonnes en 1948 à 750.000 tonnes en 195825. La

25 HAVARD M. ISRA (1986) Institut Sénégalaise de Recherches Agricoles, Document de Travail 1986-1

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recherche, pendant cette période, a amélioré ses connaissances sur le milieu et a mis au point un certain nombre de techniques agronomiques dont l'assolement, des variétés plus résistants, adaptées et productives, l'utilisation de fumure minérale, densités de plantation, etc...

A partir de 1958, une politique agricole encore plus favorable dont l'arachide constituait le point d'ancrage est élaborée. Il s'agit du Programme Agricole (PA), dont l'objectif principal était l'accroissement de la production arachidière par l'intensification. En outre, il devait permettre aux coopératives d'avoir accès non seulement aux crédits pour l'achat d'intrants à savoir des engrais, des semences, des matériels agricoles mais aussi aux subventions pour certains matériels de culture attelée et quelques formules d'engrais.

En effet, le PA a été le principal levier de financement de l'agriculture sénégalaise. Il était financé par le budget de l'Etat à travers des fonds versés dans les banques nationales, assurait l'approvisionnement à crédit des paysans en intrants agricoles et devait donc favoriser l'application des techniques agronomiques d'intensification élaborées par la recherche. Ce politique agricole a réellement fonctionné de 1958 à 1980.

2. Etatisation à outrance création de l'ONCAD (1966), Création de la SONACOS (1975) et de la SONAGRAINE (1981-1988)

Pendant longtemps, l'Etat a été actif en amont et en aval de la filière arachidière. A travers le programme agricole de 1958, il fournissait le crédit aux paysans pour l'achat des intrants agricoles. Tout le système de gestion était géré par des structures étatiques dont l'Office Nationale de Coopération et d'Assistance pour le Développement (ONCAD). Créée en 1966, elle était chargée de l'approvisionnement des producteurs en intrants subventionnés et à crédit, de l'encadrement et de l'assistance aux coopératives de producteurs et disposait de l'exclusivité de la commercialisation des grands produits agricoles. A l'image des organismes qui l'avaient précédé, la mission de l'office était centrée sur le secteur arachidier. Elle couvrait en particulier l'encadrement des coopératives, l'approvisionnement du monde rural en facteurs de production et la commercialisation des produits agricoles bruts. De 1964 à 1984, le système est bâti autour de la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS) qui finance les sociétés publiques telles que l'ONCAD et les sociétés régionales de développement.

Cependant, la transformation de l'arachide restait aux mains d'industries privées. L'importance stratégique de l'arachide pour l'économie du pays en faisait une affaire de souveraineté nationale. La mainmise du secteur privé étranger sur les huileries et sur la vente des produits arachidiers était perçue autrement par le gouvernement animé par un processus de

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nationalisation. C'est ainsi fut créée la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS) en 1975 dont l'objectif était la prise en charge de la vente à l'exportation des huiles et tourteaux. Ainsi, sous les obligations de la puissance publique, les industriels étaient contraints de céder leur production à la SONACOS. En 1981, cette dernière procède au rachat des trois établissements industriels de Dakar, Kaolack, et Ziguinchor, puis en 1988 de celui de Diourbel. Voulant contrôler la filière d'amont en aval, elle créa une filiale, la SONAGRAINE qui assurait non seulement la collecte et le transport des arachides mais aussi la distribution des intrants agricoles.

En dépit des contraintes du système, les paysans arrivaient à accéder aux intrants, aux matériels agricoles à travers des crédits. Des formations étaient assurées et l'encadrement était présent. Cependant, les objectifs visés par les autorités publiques étaient loin d'être atteints. Ainsi, malgré les politiques productivistes menées partout sur le territoire national et les investissements très importants réalisés grâce aux aides extérieures et aux financements de l'Etat, les années 1970 se terminent par une grave crise de l'agriculture sénégalaise et des problèmes de gouvernance notoires. L'ONCAD est le symbole du mauvais fonctionnement du système. Des dysfonctionnements récurrents sont notés dans le management de l'institution, principale structure d'encadrement : des dépenses exagérées, une gestion gabegique avec des charges de fonctionnement représentant 87,2 % du chiffre d'affaires, un personnel pléthorique avec 4500 employés là où un effectif de 1609 personnes aurait suffi, un déficit budgétaire de 72 milliards dont plus de 90 % sont relatifs aux agios bancaires26. Le 23 août 1980, le gouvernement décide de dissoudre l'ONCAD. (Mbow, 2009).

3. Nouvelle Politique Agricole (NPA, 1984)

En 1979, le Sénégal s'était engagé dans une Politique d'Ajustement Structurel (PAS). La période est caractérisée par une augmentation du cours des intrants agricoles importés cumulée à une baisse des cours des matières premières agricoles, aux effets des sécheresses des années 1969-1973 et du choc pétrolier de 1972. En réalité, les PAS ont commencé en 1978, avec le Plan de Stabilisation dont l'objectif majeur était d'arrêter l'hémorragie que connaissait l'économie sénégalaise, puis le Programme de Redressement Economique et Financier (PREF) de 1979 signé avec le Fonds Monétaire International (FMI) qui entraîne la suppression du PA.

26 DIAGNE D. (2011) : Etude sur le financement de l'agriculture au Sénégal, de 1980 à 2010 : Plaidoyer pour une plus grande allocation budgétaire, Rapport Final.

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L'adoption de la Nouvelle Politique Agricole (NPA) en 1984 s'inscrit dans une volonté de rupture avec les politiques antérieures. La NPA était bâtie autour de principes directeurs de l'économie de marché. A cet effet, elle consacre le retrait de l'État du secteur agricole. L'approvisionnement en intrants subventionnés des exploitations agricoles fut supprimé, l'utilisation des engrais en chute brutale à l'exception des producteurs de coton et de riz qui bénéficiaient encore des approvisionnements en intrants de la Société de Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX) et de la Société d'Aménagement et d'Exploitation du Delta (SAED). Avec le redimensionnement du capital semencier en arachide, les paysans doivent garder leurs semences ou les acheter au comptant.

Entre 1980 à 1985, par l'intermédiaire de la Société Nationale d'Approvisionnement du Monde Rural (SONAR), l'Etat s'était contenté de rendre disponibles les intrants pour les achats au comptant et avait massivement désinvesti dans l'agriculture pluviale, en particulier dans le bassin arachidier. Accompagné par les discours sur les aménagements hydroagricoles du Delta du Fleuve Sénégal et sur l'autosuffisance alimentaire grâce à la riziculture, l'idée de développer l'agriculture irriguée s'impose. Dans le Delta du Fleuve Sénégal où tout le potentiel irrigable n'est pas mis en valeur, la riziculture irriguée constitue la principale composante des systèmes de production. Les producteurs ont de plus en plus recours au crédit agricole pour financer les frais de production, l'achat d'équipements et la réalisation d'aménagements hydro-agricoles.

Depuis 1987, ces opérations sont assurées par la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) qui a remplacé la Banque nationale de développement du Sénégal (BNDS). En quatre ans, les sommes injectées sous forme de prêts ont considérablement augmenté, contribuant fortement au développement économique régional. Mais durant les années 90/91, des taux de remboursement plus faibles compromettent la viabilité de ce système de crédit. La Nouvelle Politique Agricole a confirmé le désengagement de l'Etat de l'économie agricole. C'est avant tout un processus de libéralisation et de privatisation qui se traduit par un démantèlement du système d'encadrement du monde rural. Certaines sociétés de développement comme la Société de Mise en Valeur de la Casamance (SOMIVAC) et la Société des Terres Neuves (STN) sont dissoutes. Celles qui sont maintenues, comme la Société de Développement et de Vulgarisation Agricole (SODEVA) et la SAED sont restructurées et voient leurs missions, leurs ressources financières et leur personnel fortement revus à la baisse.

4.

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Lettres et Déclarations de Politique de Développement Agricole (LDPDA, 1994), et Programme d'Ajustement du Secteur Agricole (PASA, 1995)

La NPA de 1984 a été une accélération du désengagement de l'Etat du secteur agricole se traduisant par un démantèlement du système d'encadrement monde rural. La dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 a été la mesure la plus radicale d'ajustement structurel se traduisant par une augmentation brutale des prix des intrants agricoles et une baisse des prix d'achat des productions agricoles, et donc par un effondrement de la productivité. En 1995, le Programme d'Ajustement Structurel du secteur Agricole (PASA), éprouvé par la Banque Mondiale est mise en oeuvre via la Lettre de Politique du Développement Agricole (LPDA).

Cette dernière, succédant la NPA vient ainsi accentuée le degré de désengagement de l'Etat de toutes les activités économique. Le Programme d'Investissement du Secteur Agricole (PISA, 1995) supposé regrouper les programmes de développement retenus pour relancer la production agricole n'a jamais été approuvé par les bailleurs de fonds. Le gouvernement du Sénégal a fini par opter pour l'élaboration et l'approbation des lettres de politiques sectorielles qui servent, en principe de cadres d'orientation stratégique. C'est ainsi que différentes lettres de politiques sectorielles concernent le monde rural servent de référence aux programmes négociés avec les bailleurs de fonds.

5. Programme de Relance Agricole 1997, Accord Etat-CNIA, 1997-2001

Pour diverses raisons d'ordres économiques, sociales et politiques, l'État Sénégalais reste toujours attaché à la culture de l'arachide. En 1997, le gouvernement a élaboré avec la participation des organisations agricoles un programme agricole visant à relancer la production. C'est dans un environnement néo libéral que l'Etat et les bailleurs de fonds ont tenté de relancer la production agricole. La libéralisation de la filière amorcée à partir des programmes d'ajustement structurel a eu comme conséquence une modification de l'organisation de la filière avec le retrait progressif de l'État, la dissolution de la SONAGRAINE en 2001 et la privatisation totale de la SONACOS en 2005.

Un accord-cadre fut signé en 1997 entre l'Etat et le Comité National Interprofessionnel de l'Arachide (CNIA) pour se désengager des opérations semencières, de collecte, de transport et de commercialisation afin de rendre la filière plus compétitive. Le CNIA cesse d'être le maître d'oeuvre des actions à réaliser et devient maître d'ouvrage en veillant à la cohérence des interventions sur la filière. En effet, créé en 1992, il regroupait des services publics et des opérateurs privés. Après deux ans de fonctionnement, les uns et les autres avaient opté pour une

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« privatisation » de la structure pour accroître son efficacité. Il a fallu trois ans pour qu'un accord cadre soit signé entre l'Etat, la SONAC0S et le Projet d'appui du CNIA (1997). Des conventions ou des protocoles ont été signés entre le CNIA et les structures de recherche, comme l'ISRA et le CIRAD et la Division des Semences (DISEM).

Le CNIA était constitué de 11 membres : la SONACOS, la SONAGRAINE, la SENCHIM, la SPIA), l'UNCAS, l'UNIS, la SISMAR, la FNOPS, la SONAGRO, l'APCR. Il avait pour principal objectif la relance de l'arachide au Sénégal. Plus spécifiquement, il visait à sauvegarder les intérêts mutuels, le recours à des procédures décisionnelles équilibrées qui prennent en compte les différents centres d'intérêts et les initiatives porteuses de changements positifs dans l'évolution de la filière ; la détermination et la fixation du prix plancher en se référant aux informations relatives à l'évolution des indicateurs de la filière et des cours mondiaux ; l'animation des négociations internes à l'interprofession ; la consolidation de la dotation du compte de soutien pour éviter un effondrement brutal des cours ; l'amélioration de la productivité ; la sécurisation des producteurs par le renforcement de leur position dans la filière ; le respect des statuts, règlements et engagements souscrits.

Le CNIA a bénéficié de l'expertise des agents du projet d'appui dans l'organisation, la détermination et la vulgarisation des indicateurs financiers et économiques de la filière, dans l'analyse de l'évolution des cours mondiaux de l'arachide et des produits concurrents tels que le soja et le colza. Le diagnostic organisationnel du CNIA réalisé en 200427 a relevé des problèmes de fonctionnement liés notamment à sa faible autonomie financière et politique, à des questions sur la représentativité de tous les acteurs28, à des insuffisances de structuration interne et de bonne gouvernance. Le Programme de Relance Agricole avait permis de réduire les dettes paysannes par des moratoires et des réductions partielles, de bonifier les taux d'intérêt du crédit agricole et de soutenir les prix modérément des principaux produits agricoles dont le riz.

C'est ainsi que les demandes de financements de programmes destinés à relancer la production agricole, auprès des partenaires au développement ont été approuvées.

v Le Programme des Services Agricoles et d'appui aux Organisations de Producteurs (PSAOP, 1999) : est une composante importante du PISA qui comprend également d'autres projets : le Programme National d'Infrastructures Rurales (PNIR) également soutenu par la BM, le Programme Sécurité Alimentaire (FAO), etc. Son objectif principale

27 Union Européenne (UE), 2004

28 Les organisations de producteurs ne sont pas toutes représentées à travers l'UNCAS

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est de mettre en place un nouveau système libéral et décentralisé d'appui au monde rural basé sur le conseil agricole et donnant un rôle central aux producteurs et à leurs organisations ;

v Le Programme National d'Infrastructures Rurales (PNIR, 2000) : destiné à appuyer les communautés rurales dans la création d'infrastructures rurales et la fourniture des services publics de proximité aux ruraux, il était organisé en 4 composantes que sont : l'appui au développement rural décentralisé, le Fonds d'Investissement local (FIL), le programme de pistes rurales et la coordination, suivi et évaluation du projet. Son objectif global était de promouvoir le développement rural décentralisé et de renforcer la gouvernance locale

D'autres programmes ont concerné également le secteur rural : Développement de l'agriculture irriguée avec le financement des programmes de la SAED, appui de l'UE à la filière arachide, appuis aux collectivités locales qui accompagnent l'approfondissement de la décentralisation administrative décidé en 1996 avec la régionalisation.

6. Elaboration d'une Lettre de Politique de Développement de la Filière Arachide (LPDFA, 2003)

En dépit des réformes initiées déjà dans le cadre du PASA mis en place en 1995, l'application stricte de l'Accord-cadre Etat-CNIA de 1997 et malgré tous les changements importants dans le fonctionnement de la filière arachide, cette dernière était toujours confrontée à des contraintes majeures d'instabilité de l'environnement économique et financier et des difficultés organisationnelles des acteurs de la filière. L'arachide, du fait du grand nombre d'acteurs sociaux qu'elles impliquent, occupe une place prépondérante du volet « Agriculture » dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui vise à atteindre un taux de croissance du PIB de 7% à 8% par an29, pour la période 2003-2005 et à réduire la pauvreté d'au moins 15% sur la même période.

Les objectifs poursuivis dans l'axe création de richesse portant sur une croissance économique forte, sur l'amélioration des revenus en milieu rural et sur une croissance génératrice d'emplois ; la filière arachide pourrait jouer un rôle important dans l'atteinte de ces objectifs. Conscient qu'il fallait créer d'amont en aval un environnement économique, juridique et institutionnel permettant à la filière arachide de contribuer à la dimension de son potentiel, et à travers un rôle

29 Ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique : « Lettre de politique de développement de la filière arachide », Avril 2003

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accru de l'initiative privée, à la réalisation des objectifs de base de la PA, l'Etat à travers le comité de coordination de la réforme de la filière arachide avait élaboré en 2003 une Lettre de Politique de Développement de la Filière Arachide (LPDFA). L'adoption de la LPDFA dans laquelle l'Etat indique son option de parachever la libéralisation de la filière, avec comme conséquence, l'appauvrissement de petits exploitants au profit de grands exploitants causé par la libéralisation du secteur. Ces réformes conduisirent finalement à la privatisation de la SONACOS et l'adoption en mai 2004, de la Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) qui constituera le cadre de développement du secteur agricole pour les 20 prochaines années.

7. La Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP, 2004)

Le Sénégal s'est doté au printemps 200430d'une Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) définissant sur 20 prochaines années, le cadre de développement de l'agriculture et dont l'objectif est d'asseoir le développement rural sur la modernisation des exploitation agricoles familiales, tout en promouvant l'entreprenariat agricole. Les organisations professionnelles agricoles, et notamment le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) ont vu leur demande acceptée et leur souhait réalisé par l'adoption de cette loi conférant ainsi un statut juridique aux métiers de l'agriculture et des organisations professionnelles. La présente loi est articulée autour de cinq (05) titres et structurée ainsi :

- Le Titre I intitulé « Dispositions générales » contient deux chapitres relatifs aux objectifs, priorités et axes de la politique de développement agro-sylvo-pastoral ;

- le Titre II s'intitule « Métiers, organisations et exploitations agricoles », et regroupe trois chapitres traitant de la reconnaissance formelle des métiers de l'agriculture et des organisations professionnelles agricoles, de la protection sociale des personnes exerçant les métiers de l'agriculture et du statut juridique des exploitations agricoles ;

- le Titre III s'intéresse aux « Stratégies de développement agro-sylvo-pastoral » et contient huit chapitres relatifs à la réforme foncière, à la diversification, aux filières et à la régulation des marchés, à la sylviculture et aux aménagements forestiers, à la politique de développement de l'élevage, à la maîtrise de l'eau, au développement des infrastructures et des services publics en milieu rural, à la promotion de l'équité sociale et à la protection contre les calamités naturelles et les risques liés aux activités agricoles;

- Au Titre IV des « Mesures d'accompagnement », la loi traite de l'information agricole, de l'éducation et de la formation aux métiers de l'agriculture, du renforcement des capacités

30 Vote à l'Assemblée Nationale le 25 mai 2004, promulgation le 04 juin 2004.

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des organisations professionnelles agricoles, des organisations de la société civile et des services de l'Etat, de la recherche et du conseil agro-sylvo-pastoral et du financement du développement agro-sylvo-pastoral.

- Au titre V des « Dispositions diverses et finales », la présente loi consacre la création du Conseil Supérieur d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale et annonce la tenue annuelle d'une Conférence, regroupant l'ensemble des acteurs du monde rural, présidée par le Chef de l'Etat31.

Les contre-performances du secteur agricole enregistrées à partir de l'avènement de l'alternance obligeant les pouvoirs politiques à définir une nouvelle approche soutenue avec une vision plus globale des questions agricoles, repositionnant l'agriculture au centre de la stratégie d'une croissance forte et durable. La LOASP se devait donc de donner une orientation stratégique globale à l'agriculture sénégalaise sur un horizon de deux décennies, fondée sur le renforcement des exploitations familiales. Ainsi, elle constituait la base d'élaboration de programmes opérationnels à moyen terme, tel que le Programme National de Développement Agricole (PNDA). Dès lors, elle avait remplacé l'ensemble des politiques agricoles sectorielles au Sénégal, et était supposée rendue opérationnelle par le volet agricole du DSRP devenu par la suite le DPES, puis la SNDES. Malheureusement, les décrets d'application ont tardé à se concrétiser.

Les programmes dits « programmes spéciaux » qui avaient comme objectif global de promouvoir le développement des filières vivrières et l'évolution vers des systèmes de production durables en vue d'améliorer les revenus afin d'assurer la sécurité alimentaire, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté, étaient élaborés sans implication des acteurs et par conséquent n'ont pas donné les résultats escomptés, malgré les importantes ressources engagées. La LOASP dans son article 24 stipule : « L'Etat, en concertation avec les organisations professionnelles agricoles définit et met en oeuvre un Plan national de diversification des productions agricoles ». Or, la démarche dans le lancement de ces différents programmes et leurs stratégies de mise en oeuvre montre que, leur élaboration ne part pas généralement de l'identification des problèmes réels des producteurs en termes de diversification de leurs systèmes de production. Le choix des cultures à promouvoir ne tient pas nécessairement compte des priorités et objectifs de production des acteurs des filières ciblées.

31 Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale. Exposé des motifs

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D'où la nécessité d'impliqué les producteurs dans l'identification des filières à appuyer dans le cadre du développement d'un programme. Il convient de souligner que, même si les résultats enregistrés par les différents programmes demeurent insuffisants par rapport aux moyens mobilisés, il ont permis de relancer ces filières en terme de disponibilité de facteurs de production tels que semences, engrais..., d'organisation des acteurs et de structuration.

8. Le Plan Retour Vers l'Agriculture (Plan REVA, 2006), La Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA, 2007)

Né d'une initiative du chef de l'État sénégalais, le « Plan REVA s'inscrit dans le cadre du développement durable et consiste à créer une dynamique nationale de retour massif, durable et soutenu des populations, toutes catégories confondues, vers la terre afin de faire des métiers de l'agriculture le soubassement de l'économie nationale et de l'agriculture le moteur du développement du pays32. Mis en oeuvre en 2006, ce plan devait permettre de résoudre le problème du chômage et positionner le pays sur la rampe du développement agricole, s'articulant ainsi autour de la création de Pôles d'Emergence agricoles intégrés et la promotion de l'initiative privée dans le secteur agro-industriel au sens large. Instrument de mise en oeuvre du DSRP et de la SCA, il devait permettre l'augmentation significativement de la production agricole notamment horticole et de répondre aux objectifs de SCA et de lutte contre la pauvreté

En 2006, le Sénégal était marqué par un l'émergence d'un nouveau phénomène : l'émigration. Le développement de l'émigration clandestine qui ne cesse de prendre de l'ampleur avec les conséquences qui en découlent et que tout le monde connait, combiné avec le chômage qui continue de s'accentuer, la faiblesse des revenus des paysans et la persistance de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté, obligent l'Etat à prendre d'importantes mesures pour faire face à ce fléaux et remédier à cette situation. Le gouvernement sénégalais toujours dans sa volonté politique de faire du secteur agricole, le moteur du développement économique et social de notre pays a initié le Plan REVA « Retour Vers l'Agriculture ».

En 2008, il créa une Agence Nationale de gestion et de mise en oeuvre du Plan REVA (ANREVA) chargée d'assurer l'encadrement, l'accompagnement et l'effectivité du Plan ; et met en place les aménagements structurants sur chaque site, la terre, les moyens logistiques nécessaires, les intrants agricoles ainsi qu'un fonds de roulement ; les charges liées aux différentes prestations de service et le crédit accordé au bénéficiaire devront être remboursés à

32 Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire, 2006.

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la fin de chaque campagne. Les objectifs du Plan étaient donc de lutter contre l'émigration et l'exode rural en créant les conditions durables de retour volontaire à la terre, d'améliorer la productivité, développer les filières agricoles en créant les conditions de valorisation de la production, d'augmenter les revenus de ruraux, d'appuyer et développer les initiatives privées agro industrielles...

Le plan REVA visait alors à lutter contre le phénomène de l'immigration et la pauvreté, à participer à l''amélioration de la sécurité alimentaire et assurer la souveraineté alimentaire. L'Espagne, pays le plus touché de ce phénomène, constitue le principal bailleur du Plan avait décidé d'apporter un financement de 13 milliards de FCFA pour la création de fermes agricoles ; le Maroc 650 millions FCFA pour la réalisation d'une ferme de 20 hectares. Seuls 10.000.000 d'Euros, l'équivalent de 6,5 milliards de FCFA auraient été versés dans les caisses de l'Etat, soit la moitié des 13 milliards promis. Mais les questions à savoir où était passée l'autre moitié restante ?, l'intégralité du montant a-t-elle été versé ? demeure toujours en suspense.

Le modèle d'agriculture basé sur une dépendance forte aux activités agricoles pluviales et un faible niveau d'investissement a atteint ses limites33, la crise alimentaire de 2008 ayant montré toutes les insuffisances de ces politiques à assurer notre sécurité alimentaire. C'est dans cette circonstance que la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA) a été lancée avec comme axe phare le PNAR, et dont l'objectif principal était de booster le secteur agricole par l'augmentation de la production agricole des principales cultures consommées par les populations dont la culture du riz afin assurer la sécurité alimentaire, de réduire la dépendance nationale aux importations et ainsi de garantir la souveraineté alimentaire. D'un montant de 400 milliards de ressources engagées lors de sa mise en oeuvre, la Grande Offensive avait permis en 2009 à porter la production à un record de 350 000 tonnes de riz blanc.

Certes, est de constater que malgré quelques résultats intéressants enregistrés au vue d'importantes ressources engagées, la GOANA avait malheureusement été souvent impacté négativement en étant affectée par des conflits entre différents acteurs comme l'absence de cohésion et d'adhésion des producteurs et des organisations de producteurs. Le Plan REVA, de même que la GOANA n'ont pas permis d'inverser les tendances lourdes de dépendance du pays aux importations et la faible insertion des jeunes dans l'agriculture. Les importations ne cessent d'augmenter et continuent à accentuer la dépendance du pays vis-à-vis de l'extérieur, même si

33 IPAR - Sénégal (2014) Initiative Prospective Agricole et Rurale - Résumé Phase 2.

54

à coté on assiste à une timide augmentation de la production nationale. Cette situation est favorisée par un déficit de soutien et une faible protection de la production nationale. Le phénomène d'immigration se développant de jour en jour, prenne de l'ampleur et constitue aujourd'hui la principale préoccupation des pays de l'UE, avec récemment la signature d'un nouvel accord sur les migrants, le 20 Aout 2015 entre la France et la Grande-Bretagne visant à une plus grande coopération entre la France et la Grande-Bretagne.

9. SCA, 2008

Depuis l'indépendance, le Sénégal a mis en oeuvres plusieurs programmes d'ajustement qui ne lui ont pas permis d'assurer une stabilisation durable de l'économie et d'avoir une croissance soutenue. Le taux de croissance annuel moyen du PIB avoisinait les 5%. La dévaluation du franc CFA a enclenché un processus de développement stratégique de la compétitivité, de partenariat opérationnel avec le secteur privé dans la conception et l'élaboration et la mise en oeuvre des nouvelles politiques de développement économiques. A partir des années 2000, l'amélioration de la qualité du cadre macroéconomique depuis la dévaluation de 1994 a porté ses fruits, permettant ainsi d'atteindre des taux de croissance de 5% à 6%34.

Toutefois, malgré les performances enregistrées à travers l'amélioration et du renforcement de la compétitivité prix issues de la dévaluation grâce notamment à la maîtrise de l'inflation, les problèmes de compétitivité hors pris ou structurelle persistent. L'accès des marches extérieurs restait toujours difficile, car contraint par le niveau relativement élevé des coûts des facteurs de production, l'accès difficile au foncier aménagé et au financement ainsi que la mauvaise connaissance des marchés extérieurs.

Face aux défis de la mondialisation et devant mettre l'accent, conformément aux objectifs du millénaire, sur une politique de réduction de la pauvreté d'ici 2015, il était nécessaire d'accompagner cette dynamique de croissance afin d'atteindre un taux minimal compris entre 7 et 8% et qui permettrait, sur une longue période de réduire durablement la pauvreté. Ainsi, pour accompagner cette dynamique de croissance dans un tel contexte de mondialisation, l'Etat du Sénégal avec l'accord et l'implication de l'ensemble des acteurs au développement, avait formulé la SCA basée sur une série de grappes prioritaires à fort potentiel en termes de croissance, de création de valeur ajoutée, de compétitivité internationale, d'exportation, de création de nouveaux emplois.

34 Ministère de l'Économie et des Finances : Rapport annuel des performances de la SCA, 2013.

55

L'objectif principal de la SCA est de doter le Sénégal d'un appareil de production restructuré, bénéficiant d'un cadre macroéconomique stable et sain, à même de s'adapter aux mutations nées de la mondialisation, restant sur un sentier de croissance forte, génératrice d'emplois, et réductrice des inégalités parce que bâtie sur l'exploitation du plein potentiel des individus, des communautés de base et des régions35. Les objectifs essentiels concouraient à accélérer la croissance économique de la manière la plus efficace par l'amélioration qualitative de sa structure et à diversifier les sources pour la sécuriser et la pérenniser. Sa mise en oeuvre, par implication de l'ensemble des différents acteurs de la grappe devait permettre de réduire voir éradiquer la pauvreté.

Ainsi, la SCA venait appuyer les efforts déjà entamés dans le cadre du DSRP en vue d'atteindre les OMD en 2015, dans la mesure où elle vise à rendre opérationnel l'axe création de richesse du DSRP, avec pour vocation la consolidation des acquis et la création au niveau des entreprises et de l'ensemble du tissu économique, des conditions préalables à la réalisation des gains de productivité nécessaires pour atteindre une croissance d'au moins 7%36 de 2007 à 2015. A cet effet, elle s'appuyait sur la conduite de réformes portant sur les déterminants microéconomiques ou structurels de la compétitivité, autrement dit sur des facteurs impactant la création de valeur ajoutée des produits "créneaux porteurs" à avantages comparatifs, dans un environnement des affaires de classe mondiale en vue d'attirer les investisseurs.

Parmi les cinq grappes identifiées que constituait la SCA, figure la grappe « Agriculture et Agro-industrie ». Cette dernière intégrait dans sa mise en oeuvre les objectifs de sécurité alimentaire et de la GOANA. Reposant sur une vision cohérente de promouvoir une agriculture et une agro-industrie intégrées aux chaînes de valeur globalisées, elle devait contribuer à une croissance durable et créatrice d'emplois, avec une approche fondée sur la structuration des filières agricoles en Sous-Grappes, et selon une démarche de processus participatifs, intégrant tous les acteurs de la chaîne de valeurs. Elle vise à accroître le potentiel de contribution du secteur à la croissance du P11B et des investissements privés, stimuler l'innovation, atteindre une production horticole annuelle 800.000 tonnes avec une part des exportations à plus de 6.25% par an, pour une valeur de 48 milliards de francs CFA. Ce qui permettrait la réduction du déficit de la balance commerciale d'au moins 15% et l'amélioration du P11B de 2%.

35 Auteur : SCA Sénégal

36 Ministère de l'Économie et des Finances : Rapport annuel des performances de la SCA, 2013.

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En outre, elle vise la transformation de près de 231.000 tonnes de produits agricoles et d'élevage et de contribuer à la création de plus de 75.000 emplois directs37. Loin d'être un programme agricole venu s'ajouter aux initiatives du gouvernement et des bailleurs, encore moins s'y substituer, la SCA se présente non comme un outils ou un support sur lequel devrait s'adosser, un cadre d'analyse permettant de cibler les interventions mais aussi un moyen efficace de renforcer les différents programmes existants ou à venir pour une meilleure contribution de la grappe Agriculture et Agro-industrie à la croissance économique. Elle cherche produire des indicateurs d'orientation et d'opérationnalisation pour identifier les « créneaux porteurs » ainsi que les opportunités stratégiques, les goulots d'étranglement et contraintes à lever, les zones d'exploitation à potentiels élevés, les ressources humaines à mobiliser, les activités à mener.

10. Programme National d'Investissement Agricole (PNIA, 2010), Programme Agricole Quinquennal (PAQ, 2011)

A l'instar de tous les pays de l'Afrique de l'Ouest, membres de CEDEAO38, le Sénégal avait lancé en 2008, le processus de formulation du Programme National d'Investissement Agricole (PNIA) avec l'implication de toutes les parties prenantes au développement rural ou au secteur agricole au sens large. C'est suite à la demande de la CEDEAO que le Sénégal avait décidé d'élaborer un programme d'investissement agricole pour rendre opérationnel le Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA). Adopté en février 2010, le PNIA s'inscrit dans la mise en oeuvre du PDDAA définissant un cadre de référence commun pour développement agricole avec l'objectif d'accélérer la croissance, d'assurer la sécurité alimentaire et d'éliminer la pauvreté et la faim.

C'est ainsi, trois mois après l'adoption, un processus post-pacte a été entamé, afin de mettre à en place un comité technique chargé d'élaborer le Plan d'Investissement (PI). Ce dernier se présente comme un outil de planification pour la mise en oeuvre des actions prévues dans le Pacte et le PNIA et s'inscrit dans la perspective d'une agriculture moderne et durable, productive et compétitive sur les marchés intra-communautaires ou internationaux, fondée sur l'efficacité, l'efficience des exploitations familiales et la promotion des entreprises agricoles, grâce à l'implication du secteur privé. Sa démarche repose sur une rationalisation et une meilleure allocation des investissements publics entre les différentes zones agro-écologiques.

37 SCA Sénégal

http://www.sca.gouv.sn/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=63&Itemid=58

38 CEDEAO : Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest

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Structuré en trois dimensions que sont le cadre institutionnel pour la mise en oeuvre et le suivi-évaluation du Pacte, la planification et la coordination des investissements, l'environnement des investissements, il répartit entités des six programmes prioritaires du PNIA autour de huit objectifs stratégiques à savoir la réduction des risques climatiques par la maîtrise de l'eau, la préservation et gestion durable des autres ressources naturelles, l'augmenter de la production et l'amélioration de la productivité globale des facteurs, la valorisation des produits agricoles par leur transformation, l'amélioration de l'accès aux marchés des produits agricoles, le renforcement de la recherche pour l'innovation et le transfert de nouvelles technologies dans la production, la transformation et la commercialisation, le renforcement des capacités des différents acteurs, et afin un pilotage et une coordination efficace dans la mise en oeuvre du PI.

Estimé environ 2 milliards de francs CFA dont 81 % sont des investissements, le PI dispose d'une enveloppe de 1 346 milliards de francs ; la différence n'étant pas pris en compte dans le PI car correspondant à des dépenses déjà engagées dans des projets en cours d'exécution, et dont les effets contribueront à l'atteinte des objectifs officiels pour le secteur à l'horizon 2015. Sa mise en oeuvre devrait améliorer qualitativement la situation du secteur agricole, en impactant positivement sur le PIB agricole avec une croissance moyenne annuelle de 7,2 %, et de 5,1% sur le reste de l'économie. Ainsi, l'incidence nationale de pauvreté devra baisser de plus de la moitié de son niveau en 2005, ressortant à 18 % en 202039.

Cependant, la vision du PNIA se voit restreint, limitée suite à l'élaboration et l'adoption d'un nouveau programme en 2012 : le Programme Agricole Quinquennal (PAQ). Ce dernier apparait comme restrictif de la vision du PNIA et marque la persistance des mauvaises pratiques de gouvernance sectorielle. D'un coût global estimé à plus de 1.616,75 milliards de FCFA40 pour sa réalisation, le PAQ devait contribuer à la mise en oeuvre du programme « Yoonu yokkuté » : la voie du véritable développement. En tant que vision de développement et composé de différents axes dont les principaux sont la maîtrise de l'eau, la question foncière, la mécanisation, la problématique de la mécanisation agricole, l'accès des produits aux marchés locaux comme internationaux, la problématique de la recherche-formation, le conseil agricole et rural, est la partie économique du programme « Yoonu Yokkuté » qui ambitionne de porter la production de rizicole à près de 1.080.000 tonnes de riz blancs en cinq ans, pour atteindre l'autosuffisance alimentaire.

39 Processus de mise en oeuvre de l'ECOWAP/PDDAA : Doc. Programme national d'investissement agricole - Plan d'investissement 2011-2015

40 Selon la même source.

58

11. Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES, 2012), Document de Politique Economique et Sociale (DPES, 2011), Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2000)

L'élaboration de la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES) sur la période 2013-2017 obéit à la volonté politique d'inscrire le Sénégal sur la voie du développement. Elle s'effectue dans un contexte économique mondial difficile, marqué par la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques. Suite à la l'élection présidentielle 2012 qui a vu l'arrivé d'un nouveau régime, le Document de Politique Economique et Sociale (DPES) prévue pour la période 2011-2015 n'a pas eu le temps de voir réaliser sa mise en oeuvre, et s'est vu avorté, car gommé par le régime nouvellement élu. C'est ainsi que les nouvelles autorités ont validé à la place et après une actualisation du DPES, la SNDES qui constitue le cadre consensuel de coordination des interventions publique. Le nouveau document s'inscrit dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales et se chargera de définir la nouvelle vision de politique de développement pour la période 2013-2017.

Après la mise en oeuvre de deux générations de Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) de 2003 à 2010, le Sénégal s'était doté d'un nouveau Document de Politique Economique et Sociale (DPES) pour la période 2011-2015. Le premier Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté, DSRP-I, portant sur la période 2003-2005 devait permettre de consolider les performances économiques des programmes structurels et le deuxième DSRP-II couvrant la période 2006-2010 s'était engagé dans la mise en oeuvre de la Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (SRP). En plus d'avoir permis la correction de quelques insuffisances aux plans social et politique, le premier a été un véritable instrument de mobilisation de ressources et de recentrage des politiques de développement autour d'objectifs clairement définis et assortis d'indicateurs de performance et d'impact. Quant au deuxième, il a permis d'associé la Stratégie de Réduction de la Pauvreté à la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) pour une meilleure réorientation des objectifs de développement économique et social prenant en compte la réduction des inégalités sociales et l'accélération de l'atteinte des OMD.

En 2011, le Sénégal se voulait devenir un pays émergent en adoptant le DPES articulé autour de trois axes qui ont pour objectif de mettre le pays sur la voie de l'émergence, dans un environnement harmonieux et solidaire. C'est ainsi qu'il a été validé par le gouvernement en accord et avec l'implication de tous les différentes acteurs et parties prenantes à savoir les bailleurs de fonds, la société civile, le secteur privé, les parlementaires ainsi que les élus locaux. Nécessitant un financement d'un montant total de 5.745 milliards de FCFA pour sa mise en

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oeuvre dont les 4718 milliards étaient déjà acquis, le DPES garantissait un développement durable avec un taux de croissance de 6% à 7% d'ici 2015. Malheureusement, avec l'arrivée d'un nouveau régime, on assiste à l'adoption d'une nouvelle stratégie au détriment du DPES.

Aujourd'hui, on ne parle plus de DSRP, ni de DPES mais plutôt de la SNDES. Adoptée en novembre 2012 par le Gouvernement et l'ensemble de ses partenaires au développement, Elle repose sur la vision d'un Plan stratégique Sénégal Emergent (PSE) visant l'émergence économique à l'horizon 2035. En effet, la perspective d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement à l'horizon 2015 s'éloigne de plus en plus, une politique d'aménagement du territoire appliquée jusque-là inappropriée, une croissance du PIB faible dans un climat économique terne, sans dynamique, le Sénégal a décidé d'adopter un nouveau modèle de développement pour accélérer sa marche vers l'émergence. Pour ce faire, des ruptures devront être engagées à travers des actions concrètes, pertinentes, hardis pour satisfaire la forte aspiration des sénégalais à un mieux-être et permettront d'inscrire le Sénégal sur la voie de l'Emergence. Cette aspiration se décline en une vision qui est celle d'« Un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit »41.

Cette stratégie, dénommée PSE constitue le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et long termes. C'est ainsi que le Plan d'Actions Prioritaires (PAP) articulé sur la période de 2014 à 2018 a été mis en place pour opérationnaliser le PSE à travers la mise en cohérence des axes stratégiques, objectifs sectoriels et lignes d'actions, avec les projets et programmes de développement dans un cadre budgétaire. Ce PAP constitue le document de référence des interventions de l'Etat, des partenaires techniques et financiers, du partenariat public-privé et de la participation citoyenne, à moyen terme. Le PSE est évalué à hauteur de 9.686 milliards de FCFA pour sa réalisation, avec un financement acquis de 5738 milliards soit 59,2%. Tandis que la somme restante du financement à rechercher représente 30,6% et la part à couvrir par les recettes additionnelles et les économies sur les dépenses correspondant à 10,2%. Le financement déjà acquis provient de l'État 56,1%, des Partenaires techniques et financiers 35,8% et du Privé 8,1%42.

Ainsi, pour favoriser une croissance économique à fort impact sur le développement humain, le gouvernement du Sénégal devra alors chercher à consolider les acquis, notamment en matière de gouvernance démocratique, et de recentrer les priorités dans la perspective de garantir

41 Plan Sénégal Emergent (PSE) 2014

42 PSE, 2014.

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durablement la stabilité économique, politique et sociale. La mise en oeuvre d'un programme d'investissements dans les secteurs porteurs « créneaux porteurs » est capitale afin d'impulser une dynamique de croissance forte et soutenue, avec nécessairement l'implication et l'engagement de tous les acteurs ainsi qu'une importante mobilisation de ressources financières auprès des partenaires publics et privés.

12. Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture Sénégalaise (PRACAS, 2014)

Dans le but de relancer la croissance du secteur agricole pour servir de moteur à la transformation économique et la réduction de pauvreté et pour faire face aux contraintes à relever relatives à la dégradation des aménagements et des infrastructures hydrauliques, à la vétusté des équipements d'irrigation, à la faiblesse et à l'inadéquation de financement sur toute la chaine de production, aux problèmes de commercialisation et de l'enclavement des zones de production, le Sénégal avait élaboré récemment en 2014, le Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture Sénégalaise (PRACAS) avec un Plan d'Action Prioritaire (PAP) pour la période de 2014 à 2018. D'un coût global de 581 milliards de francs, le PRACAS vise l'autosuffisance du en riz, parmi d'autres objectifs, et se présente comme étant le volet agricole du PSE avec pour objectif l'atteinte à moyen terme de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il représente support catalyseur permettant d'atteindre les objectifs déclinés dans le PNIA dans des délais plus courts.

Document de base qui constitue, polarise l'essentiel du volet agricole du PSE, il est décliné en 4 grands axes mettant l'accent essentiellement sur l'autosuffisance en riz, mais aussi sur le développement des filières arachidières, le développement de l'horticulture, le renforcement de la sécurité alimentaire, entre autres. Mis en oeuvre en vue de la production de riz blanc de très bonne qualité au Sénégal, le PRACAS a pour objectif d'atteindre 1,6 million tonnes de riz paddy, soit 1,08 million tonnes de riz blanc de très bonne qualité à l'horizon 2017, avec une contribution de 60% attendue des zones irriguées que sont la Vallée du Fleuve Sénégal et Anambé, et une participation de 40% des zones pluviales en l'occurrence du sud du pays. Ainsi, sa mise en oeuvre permettra de faire 313 milliards d'économies sur le riz et l'obtention de 2 points de croissance43.

43 SECK A. P, 2014 MAER Sénégal.

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L'atteinte de ses résultats semble être conditionnée par la réalisation d'emblavures à plus de 330.000 ha dont 55% proviendront des zones pluviales44. Toutes fois, pour relever le défi de l'autosuffisance en riz, le PRACAS ambitionne déjà de réaliser durant la campagne agricole 2014/2015, 900.000 tonnes de riz paddy toutes zones confondues, en ciblant 5 grands bassins rizicoles dans la stratégie de mise en oeuvre du volet riz, mettant en oeuvre 90.750 ha dans la Vallée du Sénégal, 3900 hectares dans la Vallée de l'Anambé et 120.000 ha dans la zone pluviale destinées à la culture du riz45.

La mise en place d'un programme des Domaines Agricoles Communautaires (DAC) va permettre de renforcer le dispositif avec l'aménagement de 30.000 ha de terres, équipées d'infrastructures structurantes de maîtrise de l'eau. L'équipement sur place sera renouvelé avec du matériel agricole moderne subventionné à hauteur de 70% sans TVA et comprenant près de 1.400.000 nouvelles unités de matériels. Il s'agira d'assurer l'autoconsommation et l'autosuffisance dans les zones de production. Ces initiatives se traduiront par des impacts significatifs sur la balance commerciale, en termes de réduction de nos importations, pour au moins 250 milliards de FCFA, tandis que les filières d'exportation devraient rapporter plus de 150 milliards de FCFA à l'horizon 201746. Un financement de 74 milliards de FCFA sera nécessaire pour la réalisation du volet riz et dont 40% déjà disponible dans les caisses de l'Etat.

Le PRACAS, un outil de développement de l'agriculture au Sénégal trouvera son succès dans la démarche et les efforts de l'Etat, les partenaires techniques et financiers et la société civile. Et par conséquent, la contribution de tout le monde demeure un facteur essentiel à sa réussite. Toutes fois, des contraintes majeures sont à relever pour parvenir à atteindre les objectifs à savoir la vétusté des équipements d'irrigation et l'insuffisance du matériel de production, le financement de la production, la problématique des mécanismes de commercialisation du riz local, l'enclavement des zones de production. A ceux-là, s'ajoute la forte pression aviaire, l'ensablement des rizières, l'électrification des stations de pompage, le coût de l'électricité, l'endettement des producteurs de la vallée, le problème du foncier qui ne cesse de prendre de l'ampleur.

Depuis quelques années, le Sénégal est confronté à d'importants conflits pour l'accès à la terre. Ces problèmes fonciers sont devenus aujourd'hui si préoccupants constituent une entrave au

44 Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), Rapport 2015 sur l'état des lieux des impacts des importations de riz sur la commercialisation du riz local.

45 SECK A. P, 2014 MAER Sénégal

46 Gouvernement du Sénégal : Déclaration de Politique générale du Premier Ministre, 2014.

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développement agricole en l'occurrence de l'agro-business. Ils ont été la contrainte majeure à la réussite de la GOANA qui n'est jamais parvenu à sa résolution. L'accaparement des terres par des multinationales, des filiales étrangères et des sociétés privées dont la plupart l'essentiel de la production est destiné à l'exportation, apparait comme un phénomène qui hypothèque l'avenir des générations futures non seulement en privant les petits paysans de leurs terres, et en les transformant en ouvriers agricoles travaillant dans ces entreprises. Le modèle d'agrobusiness tel pratiqué entraîne un transfert massif de terres des exploitations familiales vers les investisseurs privés. Ce phénomène s'inscrivant dans la logique de l'agrobusiness orienté principalement à la recherche de profit constitue une menace à la souveraineté alimentaire et apparait incompatible voir contradictoire avec les objectifs de la souveraineté dans la mesure où il se développe au détriment de l'agriculture familiale.

Pour qu'une agriculture moderne puisse se développer, il est important que la question du foncier soit résolue. Il faut que la commission de réforme du foncier vienne avec des propositions concrètes qui permettent de combiner à la fois l'investissement du secteur privé et la protection des exploitations familiales. L'amélioration de la gouvernance foncière devrait permettre un accès équitable à la terre et remédier à la situation d'insécurité foncière. Concernant l'endettement des paysans, il est une libération de crédit de campagne d'un montant global de 16,3 milliards de FCFA de la part de la CNCAS et des autres acteurs financiers de la filière. Toutes fois, la réussite du PRACAS par la réalisation des objectifs fixés, reste corrélée avec une meilleure implication des partenaires stratégiques et de toutes les parties prenantes.

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