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La force du verbe dans la tradition orale wolof: l'exemple des chants du Cercle de la jeunesse de Louga

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par Ousseynou WADE
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - DEA 2007
  

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Chapitre III. Archéologie de la raison orale (Michel Foucault)

La dramatisation apparaît dans les analyses précédentes comme étant au service d'un certain nombre d'objectifs : la mise en forme ; la transmission et l'archivage du savoir social.

Parler, suppose l'existence d'un destinataire du message. La notion de champ performanciel est incontournable. On a un « discours avec » (discours en présence, voire avec le concours d'autrui).

L'examen du socle archéologique d'une société orale donne la clé d'intelligibilité du contenu des messages et celle de leur archivage dans la mémoire des individus et de la collectivité.

I. Mise en scène et paidéia (pédagogie)

Dans une civilisation orale, la production et la conservation du savoir se traduisent en un jeu, au sens où le savoir doit être joué, c'est - à - dire incarné par des personnages qui interprètent des rôles dans l'économie de l'histoire.

Ce que le Professeur Diagne appelle une pédagogie en acte ou le mimodrame du savoir est fortifié par les travaux de Johan. Huizinga17. Ce sera dans cette logique qu'il cite Mangoné NIANG18 dans son étude du jeu de Kocc Barma et ses adversaires. Ainsi, lorsqu'il déplace un pion, il déplace une parole, de là on déplace un homme ou on crée un événement historique. L'image est dramatisée dans le jeu pour la rétention et l'assimilation d'un contenu. Le texte dramatisé sera plus facile à retenir.

Pour soutenir cette thèse, M. Diagne convoque Dominique Zahan19 qui pense que toute leçon est mimée, dansée, organisée à la manière d'une pièce de théâtre ».p. 121

Basile-Juléat FOUDA20 dans ses travaux dépose dans le même sens. FOUDA précise que « le message est capté aisément et déposé pédagogiquement dans les caves vivantes de la mémoire affective (...). Effets pédagogiques, effets durables ». Parallèlement, Jean CAUVIN partage ce même point de vue. Ensemble, ils retiendront que la dramatisation reste un fait majeur dans les sociétés à tradition orale. L'enjeu est l'appropriation individuelle et collective d'un savoir social. L'un des procédés les plus récurrents est la canonisation. Certains récits ou segments de récits sont canonisés pour des raisons qui tiennent à la survie d'une civilisation d'oralité. Le conte fonctionne donc comme un archétype et lorsqu'il voyage à travers des aires culturelles différentes, il garde la même charpente. Le récit consolide sa structure et jusqu'au contenu qu'il charrie dans certains cas. Dans ces productions imaginaires, il ya des limites à la fantaisie. Il s'agit de la gestion d'un capital symbolique dans sa variété (la variance/ les variantes) en fonction des intérêts supérieurs de la société. L'exemple de Suzanne PLATIEL21 est illustratif dans son étude sur les Mossi, les Bambaras ou les San.

II. De l'interprétation

Les récits des sociétés à tradition orale fonctionnent comme un théâtre à thèses. Un travail d'encodage accompagne le message émis et un autre travail de décodage sur le même message est attendu à l'arrivée. Le message émis est un défi lancé à l'autre. Le « vouloir-dire » conduit à une « exégèse préalable », une maîtrise de cette image et du jeu des images. Le même cheminement est attendu à la réception. L'émetteur et le récepteur déploient le même effort. Le savoir est élaboré, testé, mis en forme selon les procédures qui seront révélées à l'expérience comme les plus efficaces, pour être engrangé dans les silos de la mémoire individuelle et sociale.

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