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La participation des diasporas camerounaises de France et de Grande-Bretagne à la vie politique nationale: émergence et consolidation de la citoyenneté à distance

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par Ruth Mireille Manga Edimo
Université Yaoundé II - DEA en science politique 2008
  

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B. La spécificité camerounaise

D'après la situation vécue par les Camerounais de l'étranger en général, et d'Occident en particulier, on relèvera que tous les nationaux sont exclus du droit de vote. Le suffrage universel prévu par la Constitution camerounaise en son article 2 alinéa 3, ne s'est pas encore imposé à eux. Bref, nombre de nationaux camerounais vivant à l'étranger sont exclus de la participation politique conventionnelle. Non seulement les mineurs, mais aussi, les autres catégories sont frappés d'une interdiction civique.

Ces Camerounais interdits d'un droit d'accès à une citoyenneté politique légale, parce qu'exilés, et résidant à l'étranger participent pourtant activement à la vie économique106(*). Le fait que ces ressortissants camerounais installés à l'étranger ne votent pas leur ôterait tout ou presque une partie de leur citoyenneté. Car, ils ne pourraient dans ce sens, légalement prendre part à la vie politique du pays. Cette partie de la citoyenneté qui serait enlevée non pas en raison du coût de l'organisation des procédures électorales, ce que l'on peut comprendre, mais clairement, à des fins de blocage des capacités d'intervention d'une population sur laquelle le Gouvernement n'aurait pas de prise directe du fait de son éloignement géographique, se double d'une absence de la bi-nationalité.

Paragraphe 2 : L'absence de bi-nationalité

La nationalité est un domaine qui relève de la compétence personnelle de l'Etat, étant donné que chaque Etat fixe les critères d'attribution ou de perte de celle-ci. A titre d'exemple, la nationalité camerounaise, est régie par la loi n°68/LF du 11 janvier 1968. Pour ce qui est de la non-reconnaissance de la bi-nationalité, il s'agit de l'exclusivité de la nationalité camerounaise basée sur le Code de la nationalité camerounaise. Celui-ci ne tolère aucune autre nationalité, ni même celle de ses ressortissants bi-nationaux. Sauf dans certains cas spécifiques comme celui des joueurs de football107(*).

Contexte de création de la Loi portant sur le Code de la nationalité camerounaise

Le régime Ahidjo faisait face à la rébellion upéciste soutenue, dans le contexte de la guerre froide par le bloc de l'Est : Union Soviétique, Chine, les pays de l'Europe de l'Est. Se rendre à l'étranger constituait un chemin de croix pour le Camerounais qui devait obtenir un visa de sortie. Du coup, les Camerounais de l'étranger, accusés de sympathie communiste, étaient soupçonnés de collaboration avec l'ennemi. Cette défiance à l'égard de l'immigré camerounais était telle que le fameux article 31 stipulait en son alinéa 3 que « celui qui, remplissant un emploi dans un service public dans un organisme international ou étranger, le conserve, nonobstant l'injonction de le résigner faite par le gouvernement camerounais », perd la nationalité camerounaise. Posture probablement défensive, mais intenable dans un environnement de plus en plus mondialisé et qui se veut ''démocratique''.

En effet, l'acuité des mouvements nationalistes au Cameroun et l'intensité des soutiens qu'ils ont reçus de l'extérieur ont donné à la diaspora camerounaise en général, et celle de l'Occident en particulier, une connotation péjorative. Le nationalisme a rendu suspect la communauté de Camerounais de la diaspora résidant en France et Grande-Bretagne, dont les fidélités restaient transnationales. C'est pourtant au nom du principe nationaliste que furent menées les luttes d'indépendance des pays d'Afrique en général, et du Cameroun en particulier contre les puissances européennes impériales tout au long du XX ème siècle. Etant donné le droit des peuples à disposer d'eux -mêmes, les « divers » peuples avaient le droit de ne pas être soumis à des dirigeants étrangers, de choisir leurs dirigeants dans leur sein. Ce droit à l'autodétermination de chaque collectivité historique était reconnu comme légitime, moralement et politiquement. Pourtant, cela a été un principe « proprement révolutionnaire et une source de conflits », comme l'avait bien vu Renan108(*).

* 106G. Tchouassi, (2005), « Argent de la diaspora et financement du développement des infrastructures urbaines de base en Afrique », Communication à la 11ème Assemblée générale du CODESRIA sur le Thème « Repenser le développement africain : au-delà de l'impasse, les alternatives », Maputo, Mozambique, 6-10 décembre 2005.

* 107 Nous y reviendrons plus loin dans notre argumentation.

* 108Stéphane Dufoix, op.cit.

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