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Le FMI et la crise financière internationale depuis les années 80

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par Jean Bruno RAKOTOMALALA
Université Montesquieu Bordeaux IV - DEA 2004
  

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1) Circuit keynésien et condition de crises

Généralement , à cause des simplifications, des erreurs de compréhension ou des manipulations conceptuelles et théoriques de la part de certains théoriciens, le keynésianisme est réduit à ce qu'on attend habituellement relance budgétaire ou relance par la demande.Bon nombre de théoriciens , mais aussi des simples observateurs ont été pris en piège par cette considération qui ne s'oppose pas vraiment à l'enseignement du père fondateur de ce courant de pensée à la personne de John Maynard keynes mais n'offre pas la base fondamentale de la théorie keynesienne source du keynésianisme de toute tendance .Vers la fin des années 1970, les circuistes font écoles surtout en France . Figure parmi les pionniers de cette école, Frederic Poulon qui a essayé d'explorer et finir la recherche déjà avancée par Keynes en termes de circuit.L'analyse du circuit keynésien permet à la fois de voir les causes de la crise mais aussi de proposer des solutions adéquates pour la résoudre.

1-1) Le circuit keynésien

Rappelons que le circuit keynésien tel qu'il a été formulé par Keynes n'est pas encore opérationnel. Il fallait alors le prolongement de ces pionniers de l'école du circuit pour le rendre crédible et opérationnel. On se refere principalement ici au prolongement de Frederic Poulon en la matière.

Le circuit keynésien de base qui résulte du prolongement du circuit schématisé par Keynes comporte trois poles et six flux.

Les trois pôles sont : le pôle de financement (noté B), le pole de production ( noté E) et le pole de consommation ( noté M).Le pole B regroupe le financement direct (par les marchés financiers et le financement indirect( par les institutions financières , notamment les banques). Le Pole E regroupe toutes les activités de production, principalement celles des entreprises ( y compris celles des entrteprises financières35(*) ), accessoirement celle de l'Etat ( quand on ne regroupe pas toutes les activités de celui -ci dans un pole à part).Le pole M  enfin regroupe les opérations des ménages , au premier rang desquelles figure leur consommation .

Les six flux sont :le revenu des ménages (notéY), leur consommation (noté C) et leur épargne (noté S), le besoin de financement des entreprises ( noté F) , leur investissement net ( noté I)et leur coût d'usage de production ( noté U).[Frédéric Poulon]36(*).

En chaque pole , la somme des flux sortant est égale a la somme des flux sortants .Les deux équilibres comptables et graphiques sont toujours vérifies .C'est l'équilibre faible du circuit.

On montre ( loi de Walras que cet équilibre est atteint dès que l'égalité des flux sortants et entrants est établie en deux quelconques des trois pôles ( ou bien pour un circuit à n pôles , en n-1 pôles quelconques).En fait, l'équilibre faible est toujours réalisé.[Frederic Poulon , 2001].

Les flux sont définis de la manière suivante :

U : Coût d'usage de la production37(*)

I : Investissement net

Y : Revenus versés par les entreprise aux ménages (Y=W+P où P dividendes et W salaires)

C : Consommation finale

S : Epargne nette des ménages à savoir l'épargne constituée , au cours de la période , par le pole M auprès du pole B , diminué des retraits effectués par M au cours de la période

F : Financement net des entreprises ( financement octroyés par B a E, diminué des remboursements dans la même période par E à B).

L'équilibre comptable est tel que :

Flux sortants B Flux entrants Flux sortants E Flux entrants Flux sortants M Flux entrants

F

S

 

U

U

 

C

Y

 
 
 
 

I

Y

I

C

F

 

S

 
 

L ` équilibre graphique est tel que :

B

F

S

E

C

U+I

M

Y

La représentation graphique est équivalente à la représentation comptable . Elle a cependant l'avantage de donner l'image même de la circulation monétaire et d'illustrer ce qu'on appelle le principe fondamental des économies monétaires : une première catégorie d'agents (B) prête à une deuxième catégorie (E) qui achète pour vendre à une troisième catégorie (M) qui achète pour vendre. [Frédéric Poulon, 2001].

A noter qu'une des principaux avantages du circuit keynésien est l'existence de hiérarchie entre les trois agents dans l'ordre décroissant les Banques (B) , les entreprises (E) , les ménages (M).

Dans le circuit fermé sans Etat (circuit de base), la production se définit comme le total des recettes des unités de productions .Les recettes figurent dans la colonne droite de colonne E (flux rentrant mais F flux temporaire n'y figure pas.

La production Q est telle que Q=U+I+C (1)

Si le revenu global se définit comme la production diminué du coût non générateur de revenu ( coût d'usage de la production), on a

R=Q-U

D'après (1) , on a aussi R=I+C (2)

On peut écrire R=Y+I-F avec Y : revenus des ménages et I-F : Revenus des entreprises

D'autre part, l'équilibre au pôle E s'écrit

U+I+Y=I+C+F+U d'où

I+C=Y+I-F

Sachant que Y=W+P, on a d'après (2) une autre décomposition du revenu global R= W+P+I-F (3)

A travers la relation (3), on peut voir deux approches du revenu global :

a) Le revenu global R se partage en un revenu distribué correspondant à W+P et un revenu non distribué I-F. L'expression I-F est aussi l'autofinancement des entreprises ;

b) Le revenu global R se décompose aussi, en salaire (W) et profits(P+I-F).

Ici, P est le profit distribué et I-F le profit non distribué.

La seconde répartition du revenu global, entre salaires et profits est plus couramment utilisé que la première , entre revenu distribué et revenu non distribué . Cela s'explique que le revenu non distribué est souvent purement et simplement ignoré. Parmi les analyses post keynésiennes, celles dites de Cambridge ( Kaldor , Robinson, etc.) se réfèrent exclusivement à la deuxième . L'analyse circuits, elle, se réfère de préférence à la première [Frédéric Poulon,2001].

C'est en explorant expression I-F que les circuistes vont développer et argumenter leur hypothèse. La grandeur I-F ( profit non distribué ou autofinancement des entreprises)

peut être positive ,négative ou nulle.

On parle d'équilibre fort lorsque l'égalité I-F =0est vérifiée. Il s'agit là de la condition d'équilibre , ce qui justifie le qualitatif fort. L'équilibre fort signifie que la richesse nette (I) accumulée par les entreprise au cours de la période est égale à leur endettement net') au cours de la même période

Dans les deux autres cas, il y a soit la croissance soit la crise.

Dans le circuit keynésien ,si la grandeur I-F > 0 , la richesse accumulée par les entreprises au cours de la période du circuit excède leur endettement . Dans de telle situation les banquiers n'ont pas souci de leur créance et incite même les entreprises à s'endetter , pas question de couper les crédits en faveur des entreprises .On parle contrainte monétaire ici l'inégalité I>F.

Dans le cas contraire , c'est à dire I-F< 0, l'économie est en crise , leur profit étaient alors négatifs , aussi elles font des pertes. Là intervient apparaît l'importance et le bien fondé l'analyse circuiste. .Pour les circuistes la condition de crise de tout système économique est que

I-F soit négatif. La condition de crise est l'inégalité I < F.

* 35 L'activité des entreprise financières est répartie entre les pôles B et E :au pole B sont regroupées les opérations de stricte intermédiation financière ( octroi de crédits , collecte de dépôts ) ; au pole E sont regroupées les opérations correspondant à l'activité commerciale des institutions financières des institutions financières mesurée à travers les intérêts reçus ou versés.

* 36 Frédéric Poulon , Economie d'endettement et économie de marchés financiers , Cujas , 2001.

* 37 Le coût d'usage de la production est selon l'expression même de Keynes , le sacrifice de valeur requis par la production de la période , et représente donc les charges liées à l'achat des biens ou services indispensables à cette production. Il est en d'autres termes , ce que l'on appelle la consommation productive à savoir la somme des deux flux , la consommation intermédiaire(CI) et la consommation fixe (CCF) de sorte que l'on a :U =CI+CCF.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault