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Droit à la santé et développement

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par Rachid Aboutaieb
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3 cycle "Droits fondamentaux" 2007
  

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INTRODUCTION

Une revue de l'état de santé des populations dans le monde dévoile des chiffres inquiétants. Citons à titre d'exemple la mortalité infantile qui s'élève à 12 millions de décès par année, dont la moitié de meurent de causes liées à la malnutrition, et un grand nombre de maladies faciles à prévenir. Le paludisme et la tuberculose continuent de sévir. Nous assistons à l'émergence de maladies nouvelles, la pire menace de santé qui pèse sur l'humanité est représentée par la menace du VIH/SIDA. Cette situation est d'autant plus dramatique qu'elle frappe avec plus d'intensité les pays pauvres, dans lesquelles, l'inaccessibilité de la population aux services de santé s'associe à la pauvreté, à la malnutrition, aux mauvaises conditions de logement, et à l'absence d'application des droits de l'homme. Toutes conditions pour créer la mauvaise santé. En effet, l'OMS a bien défini la santé comme étant « état de bien-être complet physique, mental et social et qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladie ». Cette définition montre bien que la santé n'est pas un élément indépendant mais qu'elle est inséparable de son contexte social. Elle met en évidence le fait que la santé dépend de plusieurs déterminants au delà de l'aspect médical et technique. L'OMS a également été la première à considérer la santé comme un droit fondamental de l'homme. C'est une étape essentielle dans la transformation de cet objectif social. La santé est haussée au rang de droit de l'homme. Il s'agit là d'une percée potentielle dans le domaine du droit à la santé. Malgré cela, l'application du droit à la santé à l'échelle nationale n'est pas encore garantie partout dans le monde. Cela s'explique en partie par le fait que le droit à la santé faisant partie des droits économique, sociaux et culturels, partage le même sort que ceux-ci, à savoir qu'ils sont reconnus comme des droits de seconde catégorie. Or, les droits de l'homme représentent un même corps, qui se fonde sur la charte internationale des droits de l'homme constituée par la déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), le pacte international des droits civils et politiques (PIDCP), et le pacte international des droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). La confrontation idéologique Est Ouest qui a suivi la 2ème guerre mondiale a produit une dichotomie dans les dispositions de la DUDH. Les droits énoncés dans le PIDCP ont bénéficié d'une plus grande reconnaissance par rapports aux droits économiques, sociaux et culturels. La jurisprudence relative aux droits civils et politiques est beaucoup plus développée que celle qui touche aux droits économique, sociaux et culturels. Par ailleurs, de nombreux gouvernements occidentaux se sont montrés méfiants vis-à-vis des droits économiques et sociaux, et se sont mêmes opposés à l'idée de les considérer comme des droits, arguant que les droits économiques, sociaux et culturels n'étaient que des principes généraux. Ils prétendaient que ces droits, contrairement aux droits civils et politiques, ne pouvaient être invoqués devant les tribunaux. La conférence de Vienne est venu pour conforter que tous les droits de l'homme sont des droits indivisibles, inter reliés et interdépendants.

Le droit à la santé est actuellement reconnu comme un droit fondamental de l'homme faisant partie des droits économique, sociaux et culturels.

Comme ceux-ci, il est influencé par les politiques économiques de chaque pays. En effet, le droit à la santé est dépendant de la redistribution des richesses. Il faut souligner que le PIDESC reconnaissant le lien entre droits sociaux et niveau de richesse du pays, a énoncé dans l'article 2 que « chacun des états parties au présent pacte s'engage à agir... au maximum de ses ressources disponibles en vue d'assurer progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le présent pacte... ». L'imprécision et la permissivité de ce discours n'ont pas pour objectif de soustraire les gouvernements à leurs obligations. Cependant, les gouvernements soucieux d'assurer des chiffres de plus en plus élevés de croissance économique, se détournent des obligations sociales pour favoriser des secteurs plus « rentables » économiquement. Le droit des populations au bien être complet peut sembler être en contradiction avec le développement économique. Les politiques de développement économique mises en oeuvre dans les pays en développement, sont tournées vers l'encouragement de l'exportation, et la réduction des budgets des services sociaux allant jusqu'à des réductions de moitié. Les services publics de santé sont devenus plus coûteux, et inégalement répartis. La carence touche aussi bien les équipements que les ressources humaines. Le secteur privé, largement encouragé, s'est rapidement développé. Les soins de santé sont considérés comme n'importe quel bien de consommation, et non comme un droit fondamental. Cette situation est le fruit des politiques néolibérales qui créent des richesses pour une minorité, favorisent la privatisation, et l'entrée de capitaux étrangers qui vont investir les hôpitaux et les laboratoires. La réforme du secteur de santé imposée par le FMI et la banque mondiale a favorisé les privatisations. Nous avons assisté au fil des années à la détérioration de la santé des populations des pays du tiers monde. L'état de santé de milliers de pauvres s'est aggravé par l'application de ces politiques. Les souffrances et les décès de millions de personnes dans le monde sont une situation rendue possible par l'ordre international actuel. Les interventions du G8 en Afrique ont échoué dans l'amélioration de la santé des africains car elles doivent être mises en relation avec les intérêts qu'elles défendent et les intentions cachées qu'elles sous tendent (2). Ces institutions tentent d'améliorer le niveau de santé par des programmes de lutte contre la pauvreté, pensant que la pauvreté étant le déterminant le plus important de la santé. Même si la primauté des déterminants économiques dans la maladie et la mauvaise santé est reconnue, les autres déterminants constitués par l'endettement, les réductions des budgets sociaux, l'absence de participation des populations, sont autant de facteurs qui entravent l'application du droit à la santé.

Dans le but de dégager les causes et les perspectives pour améliorer l'exercice du droit à la santé, une revue des sources et du contenu du droit à la santé est revue dans le 1er chapitre pour dégager une définition claire de ce droit et déterminer les obligations des états.

En raison de l'influence des politiques de développement sur les paramètres liés à la santé, le deuxième chapitre se propose de dégager les interactions entre politiques de développement économiques et exercice du droit à la santé, pour essayer d'appréhender tous les facteurs liés aux politiques de développement qui peuvent influencer positivement sur ce droit et pour comprendre les actions comprises dans les stratégies de développement qui peuvent porter atteinte à ce droit.

Enfin, dans le 3ème chapitre, il est dégagé un certain nombre d'idées qui tentent de concilier droit à la santé et politiques de développement humain afin de proposer une approche de la santé reposant sur la justice sociale et le respect des droits humains.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand