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Droit à la santé et développement

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par Rachid Aboutaieb
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3 cycle "Droits fondamentaux" 2007
  

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CHAPITRE 1- LES CONTOURS DU DROIT A LA SANTE

La reconnaissance du droit à la santé comme un droit de l'homme, attribue une importance exceptionnelle à cet objectif. Le fait de caractériser un objectif spécifique de droit humain l'élève au dessus des autres objectifs sociétaux, l'immunise conte toute éventuelle contestation et le nimbe généralement d'une aura d'intemporalité, d'absolu, et de validité universelle » (1). Il reste à cerner les contours de ce droit en le définissant, en établissant les normes le constituant, et les obligations des parties.

L'expression « droit à la santé » a été critiquée car elle laisserait entendre l'obligation des états de garantir la bonne santé aux citoyens. Certains ont préconisé de la changer par l'expression « droit à la protection de la santé » et dans ce cas, elle va englober le droit aux soins de santé, et le droit à des conditions de vie saine (3). En fait, la signification du droit à la santé s'est clarifiée progressivement avec le temps et travers l'interprétation de situations concrètes.

Il y a deux conceptions du droit à la santé. Une conception restrictive qui assimile le droit à la santé au droit aux soins de santé, et une conception plus extensive associant le droit aux soins aux autres droits humains. Dans la conception restrictive, le droit à la santé est assimilé au droit aux soins de santé. L'expression droit aux soins de santé implique l'obligation de l'Etat d'assurer les soins de santé à tous les citoyens à travers une redistribution des ressources. Cette conception ne tient pas compte des déterminants multiples de la santé. En effet, assurer les soins de santé n'est pas suffisant pour atteindre la santé dans son aspect de complet bien être physique, mental et social. Par conséquent, assurer uniquement les soins de santé à une population, ne peut améliorer son état de santé.

La conception large du droit à la santé découle de la définition même de la santé comme étant « le complet bien-être physique, mental et social». Dans son préambule, la constitution de l'OMS réserve une disposition spécifique à la santé et les droits humains. Ainsi, pour cette organisation, le droit à la santé est l'abréviation de l'expression « Le droit au meilleur niveau de santé qu'il est possible d'atteindre ». Cette conception extensive du droit à la santé c'est-à-dire le « Droit au complet bien-être physique, mental et social » a été également critiquée, car elle est idéaliste. Elle n'est pas adaptée aux besoins immédiats des populations et donc non fonctionnelle. Elle reste cependant applicable sur le long terme et surtout, elle demeure opérationnelle dans la lutte contre la violence et la protection de la santé des femmes.

Le droit à la santé étant le droit pour un individu de jouir du meilleur état de santé qu'il est possible d'atteindre. C'est un ensemble d'arrangements correspondant à des normes, des institutions et des dispositions légales ayant pour objectif d'assurer la jouissance de ce droit.

Il ne fait pas l'objet d'une reconnaissance générale, car il n'est pas présent dans toutes les constitutions nationales, ni dans toutes les chartes des organisations internationales. Il reste néanmoins un droit supérieur car c'est le droit à la vie, c'est un droit capital, un droit carrefour, rassembleur, attractif qui regroupe de nombreux autres droits (4).

A- Les sources du droit à la santé

Le droit international des droits de l'homme a évolué depuis la 2ème guerre mondiale pour inclure les droits économiques, sociaux et culturels. Ceux-ci n'étaient pas considérés comme droits essentiels par rapport aux droits civils et politiques, ils étaient considérés comme des droits de deuxième catégorie. Certains états les considéraient comme des objectifs à atteindre mais non des droits justiciables. La conférence mondiale sur les droits de l'homme (Vienne 1993) a modifié la perception des droits de l'homme. Tous les droits sont interdépendants. Le droit à la santé est un droit social, c'est un droit fondamental de l'homme. Il figure dans un ensemble de textes à portée juridique. Ces textes relatifs aux droits de l'homme ont des valeurs légales différentes. Sont considérés comme textes contraignants les pactes, les traités, les conventions, les protocoles internationaux et régionaux, les constitutions nationales et les textes législatifs nationaux. Les instruments non contraignants, résultent d'un consensus international on d'accords et servent de guide pratique pour les états. Il s'agit des déclarations internationales, les principes, les directives, les recommandations. L'observation générale adoptée par le comité des droits économiques sociaux et culturels pour interpréter le droit à la santé, ainsi que les documents des conférences mondiales des Nations Unies sont tous des textes non contraignants.

A côté de ces textes qui traitent directement du droit à la santé, il faudrait ajouter certains textes se rapportant aux autres déterminants de la santé. Il s'agit des dispositions traitant de l'intégrité physique, du droit à l'information, le droit au logement, l'alimentation, la liberté d'association et le droit de l'environnement.

Le 1er texte dans lequel est apparu le droit à la santé est le préambule de la constitution de l'OMS (adopté par la conférence internationale de la santé à New York du 19 Juin au 22 Juillet 1946). Dans ce texte, il est clairement mentionné que la santé n'est pas l'absence da maladie. Ce texte a véritablement associé la santé à d'autres déterminants qui sont tout aussi essentiels. En effet, selon l'OMS : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. La possession du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale ». L'innovation de ce texte est qu'il assimile la santé à un droit fondamental de tout être humain, et il garantit l'élimination de toute discrimination dans l'application de ce droit. La DUDH source de tous les droits humains, et dont les dispositions sont considérées comme relevant du droit international coutumier. Bien que celle-ci ne rapporte pas explicitement le droit à la santé, elle mentionne cependant dans l'article 25 une série de droits économiques, sociaux et culturels :

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires, elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale ».

Par la suite, de nombreuses dispositions relatives au droit à la santé, de portée différente, ont été établies dans des instruments universels ou nationaux.

1- Les instruments universels de droits de l'homme

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo