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Droit à la santé et développement

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par Rachid Aboutaieb
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3 cycle "Droits fondamentaux" 2007
  

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C- Les obligations des états

Le droit à la santé crée des obligations pour les gouvernements. Celles-ci ont été bien précisées par l'observation générale N°14. Ces obligations découlent des principes de dignité, d'équité, de non discrimination et de participation à la prise de décision. Elles englobent les composantes de base à savoir les soins de santé (installation, biens et services) et les déterminants de santé tels que le droit à l'alimentation, à un logement salubre, à l'éducation, à l'information et à un environnement sain.

Les obligations sont crées par la ratification des états parties aux pactes, traités et conventions, qui imposent aux états l'obligation de faire on de ne pas faire, d'accepter la supervision des organes de surveillance, et d'adresser des rapports réguliers. Le mécanisme de surveillance du pacte repose sur le travail du comité de surveillance qui observe jusqu'à quel point l'état se conforme aux dispositions du pacte, il examine les violations, les rapports de l'état et des ONG et enfin émet des suggestions ou des recommandations. L'état en ratifiant le pacte devient responsable devant la communauté internationale et devant la population. Chaque état est tenu d'adopter des mesures législatives qui incluent les dispositions internationales du droit à la santé, afin de permettre à la population d'accéder au droit à la santé et d'avoir des recours en cas de violation de ce droit. Ces mesures législatives seront concrétisées par la mise en oeuvre de politique, de programmes et de stratégies, qui tracent les priorités, allouent les ressources, évaluent les résultats.

En raison de la différence importante entre les pays du point de vue social et économique, l'application du droit à la santé ne peut se faire partout de manière identique. C'est la raison pour laquelle les obligations ne sont pas appliquées uniformément à tous les états. Pour certaines obligations, l'état devra démontrer une adhésion immédiate, pour d'autres obligations la réalisation se fera progressivement selon le niveau économique du pays. Les textes montrent bien que la disparité économique entre les pays a été prise en considération. D'abord, en définissant le droit à la santé par l'expression : « le niveau de santé le plus élevé qu'il est possible d'atteindre », il est sous entendu une certaine flexibilité pour la réalisation du droit à la santé en fonction du niveau de développement économique de chaque pays, de ses ressources financières et des conditions sociales. Ensuite, comme pour tous les droits sociaux et économiques, le pacte des droits économiques, sociaux et culturels a mis en place le principe réalisation progressive. Ce principe autorise les pays à réaliser le droit à la santé de manière progressive. Il est admis que la réalisation du droit à la santé de manière intégrale est difficile et nécessite des processus compliqués, requérant la mobilisation de ressources importantes. C'est la raison pour laquelle le principe de réalisation progressive est appliqué pour mettre en oeuvre ce droit. Il s'agit d'une certaine flexibilité vis-à-vis des pays en voie de développement qui disposent de ressources rares. Cette flexibilité n'autorise pas les états à se détourner de leurs obligations internationales. La réalisation progressive du droit à la santé doit s'entendre comme la réalisation aussi rapide que possible. Il est utile dans ce sens de dégager les obligations immédiates qui sont appliquées sans tenir compte du manque de ressources car elles sont peu consommatrices en termes financiers. Un noyau des obligations minimum est dégagé comprenant l'obligation d'éliminer toute discrimination dans l'accès au système de soins particulièrement vis-à-vis des personnes vulnérables et désavantagées, d'assurer la participation de la population aux prises de décisions affectant leur santé. Figure également parmi les obligations immédiates, l'abstention de la part de l'état d'accomplir des actions empêchant les populations de jouir du droit à la santé. C'est l'obligation de respecter le droit à la santé lors de l'élaboration des lois et des politiques nationales. Il s'agit par exemple d'empêcher la publicité de produits dangereux pour la santé, d'empêcher la diffusion d'informations médicales erronées. Il s'agit également de prendre les mesures législatives, financières, et administratives pour faciliter la réalisation du droit à la santé, et assurer l'accès au recours en cas de violation des droits de l'homme. L'état pourra ainsi mettre en place une stratégie nationale et un plan d'action afin de réaliser progressivement ces obligations (7). On peut ainsi dégager les obligations des gouvernements qui peuvent être soit des obligations négatives, soit des obligations positives. Il s'agit de l'abstention de discrimination, de l'application du principe de participation du droit à la santé et de la mobilisation des ressources pour réaliser le droit à la santé. Même les pays à faible budget, et ne pouvant mobiliser beaucoup de ressources, devront assurer une distribution des ressources de manière plus équitable afin d'améliorer l'accès des services aux populations vulnérables, pauvres et désavantagées. Ces mesures légales et politiques ne demandent pas des coûts élevés, mais une volonté politique.

L'observation générale N°14 stipule la mise en oeuvre à l'échelon national d'une législation cadre, définie à partir des principes relatifs aux droits de l'homme, la définition d'une politique et d'indicateurs permettant de mesurer l'exercice du droit à la santé. La stratégie nationale définit les ressources dont l'état dispose ainsi que le mode d'utilisation de ces ressources ayant le meilleur rapport coût efficacité. Cette stratégie nationale devait reposer sur les principes de la responsabilité, de la transparence et de l'indépendance de la magistrature. La mise en train de la stratégie nationale sera assurée grâce à une loi cadre qui va instituer les mécanismes de contrôle de la mise en oeuvre de la stratégie et du plan d'action national en matière de santé. Pour surveiller comment l'état s'acquitte des obligations lui incombant, il est nécessaire de définir des indicateurs et des critères relatifs à l'exercice du droit à la santé.

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