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Droit à la santé et développement

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par Rachid Aboutaieb
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3 cycle "Droits fondamentaux" 2007
  

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b- Les obstacles à l'accès aux médicaments

La production des médicaments est réglementée par des législations internationales. L'avènement de la mondialisation promue par l'OMC a durci les mesures de protection des brevets de productions. Le brevetage accroît considérablement les prix des médicaments et institue des obstacles de caractère économique à l'accès aux médicaments. Les accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) défendent les droits sur la propriété intellectuelle sur les médicaments. Ces accords nuisent à la santé publique des pays en développement. D'abord, ils incitent à l'abandon des recherches sur les maladies oubliées (lèpre, leishmaniose) qui sont considérées comme non rentables par les laboratoires de recherche. Ensuite, ces accords établissent des droits de propriété intellectuelle sur les médicaments accordant aux industries pharmaceutiques qui les fabriquent un droit de production exclusive pour 20 ans. Aucune fabrication sous forme de médicament générique, sans accord du propriétaire du brevet n'est autorisée. Cet aspect du commerce des médicaments a engendré beaucoup de difficultés. En effet, les médicaments antirétroviraux nécessaires au traitement du VIH/SIDA sont brevetés et coûtent 12 000 Dollars américains par année, alors que les mêmes médicaments génériques ne coûtent que 420 Dollars américains par année. Les accords de libre échange donnent des avantages supplémentaires au détenteur du brevet, puisqu'ils prévoient même des brevets de second usage lorsqu'une nouvelle propriété du médicament est découverte, et même des brevets illégitimes par modification de la forme de présentation du médicament par exemple (23).

Les droits de propriété intellectuelle sont les premiers droits privés à être protégés par le régime de l'OMC. L'accord sur les ADPIC a été accueilli avec de fortes réticences par les pays en développement. Ceux-ci craignent qu'une protection stricte de la propriété intellectuelle ne nuise aux transferts de technologie ou à d'autres objectif de nature sociale comme l'accessibilité aux médicaments essentiels à prix abordable. On peut voir dans la propriété intellectuelle une forme de droit de monopole, qui renforce l'autonomie individuelle, et encourage le travail de création. Dans cette optique, permettre que l'on s'approprie le travail des autres sans leur verser de rétribution est frauduleux. Mais est il possible de déterminer un montant qui constitue une juste rétribution du créateur. Dans certains cas, les droits de propriété intellectuelle peuvent aboutir à des abus de pouvoir en donnant à leurs détenteurs le droit de fixer le prix à payer pour avoir accès aux fruits de leur travail. Cette attitude relève d'un individualisme extrémiste. Les dispositions des ADPIC reflètent le point de vue et les revendications de pays où de puissants lobbies industriels font pression en faveur d'une protection très stricte des droits de propriété intellectuelle (24).

On peut citer l'exemple du litige récent entre les Etats Unis et l'Afrique du Sud. L'Afrique du Sud a eu recours aux médicaments génériques indispensables pour enrayer l'épidémie du Sida sans se soucier des détenteurs du brevet. Les hommes d'affaires américains relevant du secteur de l'industrie pharmaceutique ont ressenti là une atteinte à leurs intérêts. Plutôt que d'engager une action contre l'Afrique du sud devant l'OMC, les Etats-Unis ont préféré exercer des pressions dans le cadre de leurs relations bilatérales. Soucieux de préserver leur image publique, ils ont finalement autorisé l'Afrique du Sud à recourir aux licences obligatoires dans les limites permises par la législation sur les ADPIC. L'accès aux médicaments est sans nul doute une affaire de droits humains, et il aurait été inadmissible que les Etats-Unis empêchent l'Afrique du Sud de fournir à ses citoyens victimes de la maladie les traitements nécessaires. Malgré ce dénouement heureux, il devient nécessaire de réviser l'instrument juridique pour y inclure une approche plus équilibrée, condition préalable à toutes formulations de droits de propriétés intellectuelles dans le cadre de l'OMC (24).

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery