WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

( Télécharger le fichier original )
par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'AFRIQUE CENTRALE CEEAC, CADRE D'ACTION DU SYSTEME DE PREVENTION DES CONFLITS 

Toute entreprise scientifique qui se veut utile doit rester en prise avec les faits. Elle doit pouvoir partir de l'observation des faits pour déduire des lois et des théories générales, en même temps qu'elle doit être en mesure de retourner aux faits pour leur appliquer le fruit de ses élaborations.

Le présent Chapitre a pour objectif de répondre autant que faire se peut au premier volet de ce souci d'utilité. Ainsi, dans cette partie nous commencerons par présenter la sous-région Afrique centrale, son cadre d'intégration qui est la CEEAC et son cadre de prévention des conflits, en l'occurrence le COPAX. Ensuite, nous allons procéder à une sociologie de la polémologie en Afrique centrale. Dans cette optique nous recenserons les situations conflictuelles qui rentrent dans le cadre de nos limites spatio-temporelles et qui appelleraient une intervention du COPAX, ceci dans la perspective de jauger, dans un Chapitre ultérieur, la réactivité du COPAX. Ensuite nous-nous livrerons, sur la base des situations conflictuelles recensées, à un recensement des réactions du COPAX face à la conflictualité ambiante, non sans avoir mis en exergue les éléments structurateurs des conflits recensés. Selon une terminologie systémologique, nous comptons dans ce second moment mesurer le degré d'adaptabilité du système COPAX dans son environnement en mettant en exergue la nature et le contenu des inputs et des outputs qui constituent les liens du système d'avec son environnement. En sommes, nous comptons dans ce chapitre, replacer le système de prévention des conflits dans son environnement et mettre en exergue les interactions qui existent entre le COPAX et son environnement. En fait, nous espérons au terme de cette partie, rassembler le matériau suffisant qui nous permette de procéder, dans le chapitre suivant à une lecture transversale du fonctionnement du système de prévention des conflits de l'Afrique centrale et qui nous autorise à envisager les raisons et les conséquences d'un tel état de choses.

SECTION A  : PRESENTATION DE L'AFRIQUE CENTRALE : CADRE D'INTEGRATION ET DE PREVENTION DES CONFLITS13(*).

Ainsi que nous l'avons précisé dans notre introduction, nos travaux se focaliseront sur l'Afrique centrale CEEAC. Ainsi, par Afrique centrale, il faudra entendre la région médiane de ce continent qui part du Tchad au nord à l'Angola au sud, de la RDC et du Burundi à l'Est au Sao Tomé et principe à l'Ouest. A l'intérieur de cet espace on recense 10 Etats différents à savoir le Cameroun, le Gabon, le Congo, la République Démocratique du Congo, Sao Tomé, le Burundi, le Tchad, la République Centrafricaine, la Guinée Equatoriale. Ces Etats réunis couvrent une superficie de 6 640 600 Km2 pour une population de 123 933 000 habitants14(*).

L'Afrique centrale dispose d'immenses potentialités, notamment de terres agricoles abondantes soit 200 millions d'hectares de terres arables, dont seulement moins de 1% sont exploitées. En outre, le bassin du Congo (3.700.000 km²) concentre la plus importante ressource en eau du continent. Le potentiel hydroélectrique du fleuve Congo, deuxième fleuve du monde par son débit (40 000 m/seconde en moyenne rejetés dans l'Atlantique), est considérable avec un potentiel de 100.000 MW dont 44 000 MW pour le seul site d'Inga. Les pays situés dans la cuvette centrale bénéficient de la forêt dense équatoriale qui à elle seule comprend les 4/5 de la forêt dense africaine, soit près de 2,5 millions de km² riches d'essences diverses, régulièrement arrosée et pourvue d'une hydrographie très abondante.

Un autre atout important que possède la sous région en matière de communication est l'importance de ses voies fluviales. En effet, l'Afrique centrale recèle également d'importantes potentialités en voies d'eau intérieures navigables, tant nationales qu'internationales qui pourraient contribuer à la facilitation des échanges régionaux. Il s'agit notamment du fleuve Congo et ses principaux affluents (Kasaï, Oubangui, Sangha et Alima), du fleuve Ogoué et des Lacs Kivu et Tanganyika. Le système des voies d'eau intérieures qui comprend le fleuve Congo et ses affluents en rive droite (Oubangui et Sangha), communément appelé la trans-équatoriale, a toujours été une voie d'intégration physique et d'échanges pour la RCA, le Congo, le Cameroun, la RDC et le Tchad (pays non riverain). Il en est de même pour le Lac Tanganyika entre la RDC et le Burundi. La longueur des voies navigables contribuant à l'intégration dans la sous-région (voies internationales), avec des conditions variables de navigabilité, est actuellement évaluée à plus de 3100 km.

En outre, l'Afrique centrale compte en son sein les plus importants pays producteurs de ressources pétrolières d'Afrique subsaharienne (hors mis le Nigeria), à savoir l'Angola, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Tchad et Sao Tome et Principe. La RDC dispose de réserves de gaz naturel dans le Lac Kivu, tandis que l'Angola, la RCA et la RDC regorgent de minerais précieux divers (or, diamant, cuivre et coltan.).

La prise en compte et le souci d'une gestion adéquate de tous ces atouts a suscité au sein de la sous-région le projet de construire un cadre de gestion commune de toutes ces ressources qui est en l'occurrence la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC).

Paragraphe 1  : La CEEAC, cadre d'intégration de l'Afrique centrale

La CEEAC a été créée le 18 octobre 1983 par les membres de l'UDEAC et les membres de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) (le Burundi, le Rwanda et le Zaïre ainsi nommé à l'époque), ainsi que Sao Tomé et Principe. L'Angola à conservé un rôle d'observateur jusqu'en 1999, époque à laquelle le pays est devenu membre, tandis que le Rwanda a définitivement quitté la communauté en 2007 après plusieurs hésitations.

Au sein de la CEEAC, on retrouve la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) qui fut institutionnalisée par un Traité signé en juillet 1996. Elle comprend le Gabon, le Cameroun, le Tchad, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine et le Congo. Toujours au sein de la CEEAC se trouve la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL). Elle regroupe le Rwanda, le Burundi et le Zaïre. Elle est le sous-ensemble où le processus d'intégration a été le moins fort et est traversé par une conflictualité presque endémique. La CEEAC qui regroupe les deux sous-ensembles que dessus est l'instance institutionnellement reconnue comme étant le pilier de l'intégration en Afrique centrale notamment dans le cadre du programme de rationalisation des Communauté Economiques Régionales de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA), mais elle est restée inactive pendant une trop longue période15(*).

Lors de sa création, la CEEAC s'est fixée pour but de promouvoir et renforcer une coopération harmonieuse et un développement équilibré et autonome entretenu dans les domaines de l'activité économique et sociale. Le Traité de la CEEAC, entré en vigueur le 18 Décembre 1984 et fonctionnel depuis 1985, a d'abord constitué pour les Etats membres un cadre approprié pour promouvoir l'intégration économique et le renforcement de la confiance entre eux. C'est bien plus tard que la CEEAC a élargi sa vision de l'intégration pour y inclure la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la sous-région.

Au plan structurel la CEEAC comprend:

§ La Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernement : Elle définit la politique générale et les grandes orientations de la Communauté.

§ Le Conseil des Ministres : Le Conseil des Ministres formule des recommandations à l'attention de la Conférence sur toute action tendant à la réalisation des objectifs de la Communauté.

§ La Cour de justice : La Cour de justice assure le respect du droit par l'interprétation et l'application du traité et statue sur les litiges dont elle peut être saisie.

§ Le Secrétariat Général: Le Secrétariat Général exécute les décisions et directives de la Conférence et les règlements du Conseil des ministres. Il comprend un Secrétaire Général assisté de trois Secrétaires Généraux Adjoints chargés des départements suivants :

§ Intégration Humaine, Paix, Sécurité et Stabilité (IHPSS) ;

§ Intégration Physique Economique et Monétaire (IPEM) ;

§ Programme, Budget, Administration et Ressources Humaines.

Le Secrétaire Général est assisté dans l'accomplissement de ses fonctions par un cabinet et des cellules spécialisées. Les Secrétaires Généraux Adjoints sont aidés dans l'accomplissement de leurs tâches par des Directions techniques

§ La Commission Consultative : La Commission Consultative étudie ou instruit les questions et projets que lui soumettent les autres institutions.

§ Les Comités techniques spécialisés : Les Comités techniques spécialisés sont créés dans les domaines spécifiques et agissent dans le cadre des missions confiées à chaque domaine16(*) .

La CEEAC comprend actuellement un organisme spécialisé en matière énergétique. Il s'agit du Pool Energétique de l'Afrique centrale (PEAC) créé le 02 Avril 2003 à Brazzaville;

* 13 Source : www.ceeac-eccas.org

* 14 Estimation CEEAC 2006

* 15 Source : www.ceeac-eccas.org/index.php?rubrique=presentation&id=3

* 16 Cf. Chapitre II du Traité instituant la CEEAC

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard