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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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SECTION B  : PRESENTATION SOMMAIRE DES CONFLITS EN AFRIQUE CENTRALE

En prélude à cet ouvrage essentiel et, conformément au balisage conceptuel effectué dans le chapitre précédent, nous retiendrons dans le cadre de notre recherche, une définition minimaliste du conflit selon laquelle le conflit n'est rien d'autre qu'un combat singulier à grande échelle dont l'objet est de contraindre l'adversaire à se plier à notre volonté, (Clausewitz (Von), 1832 : 37). C'est dire que les critères du recours à la violence et du nombre élevé des acteurs de la violence suffiront pour nous permettre de qualifier une situation de conflictuelle ou non. Cette définition à de plus l'avantage de cadrer avec notre conception de la prévention des conflits qui survient certes après l'éclosion du conflit mais avant qu'il n'atteigne des proportions incontrôlables et s'appuie sur un système d'alerte à même d'identifier, de localiser et de traiter efficacement les menaces à la paix et à la stabilité sous régionale. Nous-nous intéresserons donc à toutes les situations mettant en scène des forces militaro-politiques plus ou moins constituées qui s'affrontent dans une zone précise. C'est à ce titre que notre attention sera portée tout autant sur les cas de rebellions armée locales que sur les cas de guerres civiles embrasant l'ensemble du territoire national ou sous régional.

Un autre rappel important à faire de prime abord est celui de la temporalité des évènements objet de notre analyse. En effet, nos travaux s'étalant sur la période 2000-2008, nous ne nous limiterons pas à analyser seulement les conflits ayant éclaté dans cette fourchette temporelle mais nous intègrerons tous les conflits ayant éclaté avant cette période mais s'étant poursuivis au-delà de l'année 2000. En effet, notre avis est que, dans ces cas aussi, l'intervention du COPAX serait fondée et adéquate, car, non seulement, la caractéristique fondamentale des mécanismes d'alerte rapide est qu'il réagissent tout aussi efficacement avant et même pendant les conflits, mais encore, les textes directeurs du COPAX lui confèrent non seulement le droit mais le devoir d'oeuvrer à la prévention et à la gestion de toute crise sécuritaire survenant dans la sous-région.

En nous basant donc sur cette critériologie, nous avons recensé 08 conflits en Afrique centrale CEEAC dans la période allant de 2000 à 2008 à savoir : Le conflit Démo-congolais de 1998 à 2008, le conflit Burundais de 1994 à 2005, le conflit Angolais de 1998 à 2002, les rebellions centrafricains de 1996 à 2003 et de 2003 à 2008, le conflit du POOL au Congo, Le putsch santoméen de 2003 et enfin, la rébellion Tchadienne jusqu'en 2008.

Pour corroborer notre recension nous pouvons nous appuyer sur ces recommandations de Monsieur Antipas MBUSA NYAMWISI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République Démocratique du Congo, alors Président du Conseil des Ministres du COPAX lors de la réunion de cette instance tenue du 25 au 26 février 2008 à Libreville, République Gabonaise. Il exhorte, dans son propos, les Etats membres à s'engager de manière déterminante sur six dossiers prioritaires : la restauration de la paix en République du Tchad ; le transfert d'autorité de la CEMAC à la CEEAC en République Centrafricaine ; la consolidation de la paix en République Démocratique du Congo ; le bon déroulement des élections en République d'Angola ; la sécurisation du Golfe de Guinée et la sécurité dans le triangle Cameroun - Tchad - République Centrafricaine. Les crises Burundaise, congolaise et santoméenne ne sont pas mentionnées pour une raison très simple. Etant en phase de résolution ou même complètement résolues notamment pour le cas Burundais et santoméen, il aurait été inapproprié de continuer à en faire des dossiers prioritaires. Nous nous délierons cependant de cette limite et considérerons aussi ces cas comme des objets de notre analyse, pour la simple raison qu'ils sont compris dans la fourche temporelle au sein de laquelle se situe notre analyse et devraient appeler une intervention du COPAX.

Paragraphe 1  : Le conflit Démo-Congolais à partir de 1998 (De la 2ème Guerre de RDC à la guerre du Kivu)

La deuxième guerre du Congo est un conflit armé qui s'est déroulé au sein du territoire de la République Démocratique du Congo (RDC, anciennement Zaïre) entre les année 1998 et 2008, avec certes une fin formelle le 30  juin  2003 mais une persistance des affrontements jusqu'en 2008. Elle impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l' Histoire de l'Afrique contemporaine.

Le deuxième conflit Démo-Congolais trouve son origine dans la trop grande allégeance du président Laurent Désiré Kabila vis-à-vis des alliés Rwandais et Ougandais qui lui ont donné les moyens de renverser le Président Mobutu17(*). Or, ces alliés de fortune n'ont pas fait qu'apporter une aide désintéressée. Non seulement la guerre a été pour eux un moyen d'en découdre avec le Président Mobutu qu'ils accusaient d'accueillir certains ténors du Hutu power et de cautionner les raids meurtriers lancés par ces derniers en direction du Rwanda, mais elle a aussi été l'occasion pour bien des protagonistes de cette guerre de faire main basse sur les nombreuses richesses du sous-sol Démo-congolais détenues par Mobutu.

En fait, quand Laurent-Désiré Kabila prit le contrôle de la capitale en mai 1997, il dut faire face à de nombreux obstacles pour gouverner le pays qu'il renomma « République Démocratique du Congo » (RDC). En coulisse, de nombreux groupes tentaient de s'accaparer des parcelles de pouvoir, notamment les débiteurs étrangers, désireux de garder leur influence. Par ailleurs, la présence ostensible des Rwandais dans la capitale irrita les Congolais, qui commençaient à voir en Kabila la marionnette des Etats voisins18(*). Cet état de choses suscita des appréhensions non-seulement du coté des populations Démo-Congolaises qui s'estimaient envahies par des étrangers mais aussi du coté du Président Kabila lui-même qui voulut s'affranchir de la trop grande dépendance vis-à-vis de ses créanciers.

S'étant assuré une assise confortable au sein des milieux politiques de son pays et de la communauté internationale, il entrepris une procédure dont le but ultime était de s'affranchir de ses anciens alliés. Ainsi, le 14  juillet  1998 Kabila fit démissionner son chef de cabinet Rwandais, James Kabarebe, et le remplaça par un Congolais. Deux semaines plus tard, il remercia le Rwanda pour son aide, et demanda le retrait du pays des forces militaires rwandaises et ougandaises : Les conseillers militaires Rwandais furent évacués de Kinshasa avec peu de ménagement dans les 24 heures. Dans le même temps, et en guise de réplique, le gouvernement rwandais réclamait une part significative de l'est du Congo, considérée comme « historiquement Rwandais » tout en accusant Kabila de planifier un génocide contre les Tutsis dans la région du Kivu.

A la mi-Août 1998, les troupes Banyamulenge inféodées au Rwanda se mutinèrent et constituèrent un nouveau groupe armé, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), immédiatement soutenu et appuyé par le Rwanda et l'Ouganda avec l'onction du Burundi. Ce groupe prit rapidement le contrôle de l'Est du pays, faisant tomber dans son escarcelle les villes de Goma puis Bukavu et Uvira dans le Kivu et toutes les richesses minières des zones en question.

En guise de contre-offensive, le Président Kabila en appela à l'aide des Hutus militant dans le Congo oriental et commença à monter les populations contre les Tutsis, ce qui occasionna de nombreux lynchages dans les rues de Kinshasa, le plus souvent par le supplice du pneu19(*). Il rechercha aussi le soutien et l'appui d'autres alliés régionaux, soutien qu'il obtint de la Namibie, du Zimbabwe, de l'Angola et du Tchad. L'état des lieux laisse donc apparaître deux principaux groupes antagonistes comprenant d'une part, la République Démocratique du Congo et ses alliés la Namibie, le Zimbabwe, l'Angola et le Tchad auxquels il faut ajouter les milices Maï-Maï et toutes les milices hutus, et d'autre part le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi instrumentalisant le RCD, le MLC et les milices Tutsies. Le territoire national fut dès lors fractionné en trois grandes zones d'influences dont l'ouest resté sous la maîtrise du gouvernement et de ses alliés, le nord dominé par le MLC pro-ougandais et l'Est contrôlé par le RCD pro-Rwandais.

L'assassinat de Laurent-Désiré Kabila par un de ses gardes du corps ne mit pas un terme à la guerre mais resserra les liens au sein des alliés du gouvernement excédés par la duplicité de Kabila et ses lenteurs dans l'instauration d'un processus démocratique conduisant à des élections libres. Pour les mêmes raisons, la transition d'avec Joseph Kabila, son fils, élu à l'unanimité par le parlement congolais se fit presque naturellement.

A peine au pouvoir, Kabila Fils hérite de la gestion de la question épineuse de la pacification du pays. Sa stratégie dans ce sens consistera tout d'abord à raffermir la suprématie du gouvernement et de l'Etat sur les groupes rebelles qui prétendaient traiter d'égale à égale avec le pouvoir en place.

Sous la pression de la communauté internationale et notamment des Etats-Unis20(*), une paix relative sera obtenue à la suite des Accords de Luanda et Pretoria en 2002, paix confortée par la formation d'un Gouvernement de transition le 17 Décembre 2002 (Braeckman, 2003 :295-299).

Mais au-delà de la constitution d'un gouvernement de transition, le problème de fond qui est celui de la fusion des différents groupes armés en une seule armée unifiée continue à se poser. En effet, en l'absence d'une véritable unification des forces armées et de véritables avancées politiques, chaque groupe veut préserver sa zone de contrôle et son accès aux ressources naturelles qui le financent (Fouche V. et Jézéquel J-H, 2004 :159)

Les plus grandes inquiétudes viennent de l'Ituri et des Kivus. En effet, à la suite des massacres de Gatumba dans le sud-Kivu, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie faction Goma (RCD-Goma) s'est retiré des institutions de la transition.

Dans le même temps, le troisième rapport des experts de l'ONU rappela fort à propos que chacun des pays intervenants a veillé à mettre en place un réseau d'élites, des relais, permettant même après le retrait des troupes, de poursuivre l'exploitation des ressources et d'influencer les règlements politiques. Bien plus, certains pays comme le Rwanda et l'Ouganda ont appliqué une stratégie emprunte de nihilisme, voulant établir par l'absurde, c'est-à-dire par le désordre et la violence dans les régions qu'ils sont censés abandonner, que leur présence était un élément d'ordre, voire de pacification. (Braeckman  Op Cit.: 296) C'est dans cette logique que, au nom de la protection des Congolais d'origine Rwandaise, les Banyarwanda et les Banyamulenge en l'occurrence,  le Général Laurent Nkunda et le Colonel Jules Mutebutsi, à la tête de 4000 hommes, ont marché sur Bukavu en fin Mai 2004.

Le Rwanda fera preuve d'une duplicité particulière, réfutant officiellement toute déclaration faisant état de son soutien au Général Nkunda, mais apportant dans les faits son appui à ce Général rebelle. Stephanie Wolters (2007:04) fait état de cette duplicité dans le rapport de l'Institute for Security Studies de 2007 dont elle est l'auteur en affirmant: « It is relatively easy to identify instances of logistical support provided by Rwanda to Nkunda and his associates over the past three years: permitting them to recruit in Congolese refugee camps on Rwandan territory, allowing Nkunda and his men to travel back and forth between Rwanda and the eastern DRC, and providing safe heaven to those who have fallen foul of Congolese law ». Cet état de choses fait d'aide et d'assistance en sous-main accordées aux groupes rebelles opérant en RDC perdurera et, malgré une forte pression internationale, Laurent Nkunda, à la tête de son Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), commettra de multiples exactions dans le Kivu jusqu'en 2008.

Ainsi, En janvier 2006, les troupes de Nkunda affrontent les troupes régulières congolaises, toutes accusées de crimes de guerre par la MONUC. D'autres affrontements se déroulent en août 2006 aux environs de Sake. La MONUC, cependant, refuse d'ordonner l'arrestation de Nkunda lorsqu'un mandat d'arrêt international est lancé contre lui, arguant que Laurent Nkunda ne représente pas une menace pour les populations locales. Jusqu'en juin 2006 cependant, le Conseil de sécurité des Nations unies impose des mesures de restriction à Nkunda. Au cours des premier et deuxième tours de l' élection présidentielle Congolaise de 2006, Nkunda déclare qu'il respectera le résultat des urnes. Le 25 novembre, soit un jour avant que la Cour Suprême de la République Démocratique du Congo confirme la victoire de Joseph Kabila au second tour de l'élection présidentielle, les forces de Nkunda lancent une offensive majeure contre la 11e brigade des troupes gouvernementales à Sake, affrontant également des troupes de la MONUC. L'attaque pourrait ne pas être liée au résultat de l'élection, mais plutôt au « massacre d'un Tutsi proche de l'un des commandants du groupe. » Les Nations Unies appellent le Gouvernement à négocier avec Nkunda, et le Ministre de l'Intérieur, le Général Denis Kalume, est envoyé dans l'Est du pays pour entamer des négociations. Au début 2007, le Gouvernement régulier tente de diminuer la menace que constitue la présence de Laurent Nkunda en essayant d'intégrer davantage ses troupes au sein des FARDC, l'armée nationale, au cours d'un processus appelé brassage. Mais, cette stratégie de phagocytose est sans succès et produira meme le résultat inverse car, il apparaît qu'à partir d'Août 2007, Nkunda contrôle cinq brigades plutôt que deux. Le 24 juillet 2007, le responsable des Casques Bleus, Jean-Marie Guehenno déclare que « les forces de M. Nkunda sont la seule menace sérieuse contre la stabilité dans la RD Congo. »21(*) Fin 2007, l'instabilité au Nord-Kivu, largement attribuée aux affrontements entre les troupes de Nkunda et les milices hutues, est à l'origine du déplacement de plus de 160 000 personnes. Les agences des Nations Unies annoncent que davantage de combats seraient à l'origine du déplacement supplémentaire de 280 000 personnes dans les six mois à venir. Nkunda garde le contrôle de plusieurs unités, qui continuent à lui obéir après l'échec des négociations. La BBC déclare que Nkunda reçoit de l'aide du Rwanda22(*).

À la fin août, Nkunda retire ses hommes des brigades mixtes Nkunda/ FARDC et commence à attaquer les troupes gouvernementales qu'il accusait d'aider les milices hutues à assaillir les milliers de Tutsi présents dans le Kivu. Les forces des Nations Unies considèrent, comme les troupes gouvernementales, Nkunda et sa milice comme des «bandits».

Début septembre, les forces de Nkunda assiègent une position gouvernementale au Masisi, et les hélicoptères de la MONUC transportent des soldats gouvernementaux pour évacuer la ville. Le 5 septembre 2007, après l'annonce par les forces des FARDC de la mort de 80 hommes de Nkunda suite à un raid mené par un hélicoptère Mil Mi-24, Nkunda appelle le Gouvernement à revenir vers les termes d'un accord de paix. En septembre, les hommes de Nkunda vident une dizaine d'écoles secondaires et quatre écoles primaires, où ils enrôlent de force des enfants-soldats. Selon les Nations Unies, les filles furent emmenées comme esclaves sexuelles, les garçons comme soldats. Le Gouvernement impose le 15 octobre 2007 une date limite au désarmement des troupes de Nkunda. Cette limite passe sans réaction, et le 17 octobre, le Président Joseph Kabila ordonne à ses troupes de se préparer à la maîtrise des troupes de Nkunda par la force. Les troupes du Gouvernement marchent vers la position principale de Nkunda c'est-à-dire Kichanga. Des milliers de civils fuient les combats entre les troupes de Nkunda et les Mai-Mai pro-gouvernementaux de Bunagana vers Rutshuru. Au début Novembre 2007, les troupes de Nkunda s'emparent de la ville de Nyanzale, à environ 100 km au nord de Goma. Trois des villages des environs sont également pris, et les positions de l'armée gouvernementale abandonnées. Au début décembre, Une offensive gouvernementale menée par la 82e brigade reprend la localité de Mushake et la route qui la traversait. Ceci suit l'annonce par la MONUC que celle-ci était prête à fournir de l'appui aux offensives gouvernementales. Lors d'une conférence régionale à Addis-Abeba, les États-Unis, le Burundi, le Rwanda et l' Ouganda s'engagent à soutenir les forces gouvernementales et non pas les «forces négatives». Nkunda reprend cependant Mushake le 10 décembre, ainsi que la localité de Karuba. Avec l'ampleur des revers subis par l'armée gouvernementale en 2007, des doutes se font quant à sa capacité opérationnelle et à la fidélité de ses dirigeants en place, incapables de résister avec 20 000 hommes aux 4 000 miliciens de Nkunda. Les pertes gouvernementales subies au cours de la bataille de Mushake sont considérables : Sur environ 6 000 hommes engagés, 2 600 militaires ont été tués et 600 blessés23(*). Le matériel saisi par les rebelles est également impressionnant : 6 tonnes de munitions, dont des munitions d'hélicoptères, 45 blindés, 20 lance-roquettes, 15 000 caisses de grenades, 6 000 caisses de fusil militaire FAL, ainsi que 15 missiles sol-air. C'est la plus importante défaite de l'armée gouvernementale depuis la bataille de Pweto en novembre 2000. La fiabilité de certaines troupes de la MONUC est également mise en cause.

Nkunda annonce le 14 décembre qu'il est ouvert à des pourparlers de paix.

Les partisans de Nkunda décident de participer aux négociations, mais quittent la conférence de Goma le 10 janvier 2008, après la tentative d'arrestation de l'un d'entre eux. Ils reviennent cependant à la table des négociations. Les pourparlers se déroulent jusqu'au 21 janvier 2008, et un Accord est presque trouvé le 21 janvier 2008. Il est finalement reporté au 23 janvier malgré des discussions liées aux cas de crimes de guerre. Le Traité de paix est finalement signé le 23 janvier, et inclut une déclaration de cesser-le-feu immédiat, un retrait du Nord-Kivu des troupes de Nkunda, le retour au village de milliers de civils, et l'immunité des forces de Nkunda. Ni les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda ni le Gouvernement du Rwanda n'ont pris part aux discussions, ce qui pourrait hypothéquer la valeur de l'accord. En mai 2008, l'accord de paix tient toujours, mais n'a pas empêché des combats entre FARDC et FDLR, et les civils continuent à être victimes d'atrocités. Le 28 octobre, la ville de Rutshuru est menacée par les rebelles. Goma est également assiégée et attaquée, ce qui motive une intervention d' hélicoptères de la MONUC contre les rebelles. La ville est cependant abandonnée par les troupes gouvernementales le 29 octobre.

Suite à un retournement surprise d'alliance, les Gouvernements Rwandais et Démo-Congolais lancent une opération militaire combinée le 22 janvier 2009 menant à l'arrestation de Laurent Nkunda au Rwanda le même jour au soir.

En dernière analyse, il convient de noter que le conflit en RDC reste un conflit singulier à plus d'un titre :

Premièrement c'est une guerre intra-étatique, ce qui en fait une guerre qui s'éloigne de la nomenclature de la guerre conventionnelle envisagée par la théorie de la guerre et le droit international applicable en la matière. Mais en même temps c'est une guerre internationale en ce sens qu'elle a connu l'implication, par milices locales et armées gouvernementales interposées, de près de neuf pays africains différents qui se sont affrontés sur le sol Démo-Congolais.

Deuxièmement, du fait de l'étendue du territoire et des coûts qu'impliquerait le déploiement total d'une armée régulière, le conflit Démo-Congolais n'a pas été une guerre de grandes batailles et de lignes de fronts clairement définies, mais fut une guerre de positionnement autour des points stratégiques tels les ports et aéroports, les routes importantes et les points d'exploitation des minéraux précieux et des essences rares du Congo oriental.

Troisièmement, cette guerre est très marquée par le facteur économique. En effet, l'engagement de la plupart des protagonistes de cette guerre fut motivé par l'ambition de faire main basse sur les nombreuses richesses du sous-sol Démo-Congolais. Le Rapport final du Groupe d'experts sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la République Démocratique du Congo publié par l'ONU en 200224(*) fait ainsi état de l'implication, au plus haut niveau, de la RDC elle-même, du Rwanda, de l'Ouganda et du Zimbabwe dans le pillage des ressources minières de la RDC.

Quatrièmement cette guerre est caractérisée par un coût humain énorme eut égard aux nombreuses pertes civiles, aux multiples cas de viols, aux atrocités de tous genres commises par tous les protagonistes au conflit. On dénombre ainsi près de 3.300.000 morts selon International Rescue Commitee25(*)et 3.400.000 déplacés internes. La RDC est l'un des pays ayant le plus grand nombre d'enfants soldats soit 15.000 à 30.000 selon plusieurs sources, les plus jeunes étant âgés d'à peine 8 ans. Selon des associations des droits de la femme, d'octobre 2002 à février 2003, 5.000 cas de viol ont été perpétrés dans la zone d'Uvira, soit 40 cas par jour.

* 17 Source www.wikipedia.org/wiki/Deuxi·me_guerre_du_Congo

* 18 Source: Source www.wikipedia.org/wiki/Deuxi·me_guerre_du_Congo

* 19 Source www.wikipedia.org/wiki/Deuxi·me_guerre_du_Congo

* 20 Les Etats-Unis estiment en effet à partir de ce moment que le seul front devant retenir l'attention internationale est celui de la lutte contre le terrorisme.

* 21Dans une interview à la BBC disponible in http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/6913498.stm

* 22 Dans son journal du 24 Août 2007 in http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/6963206.stm

* 23 Source : www.wikipédia.org/Guerre du Kivu.htm

* 24 Source : http://www.grip.org/bdg/g2044.html

* 25 Cité dans PNUD (2004) Conflits armés en République Démocratique du Congo, PNUD, Kinshasa 1, pp. 15

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus