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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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SECTION C  : ANALYSE DE LA STRUCTURE DES CONFLITS EN AFRIQUE CENTRALE

Après avoir, grâce à la présentation sommaire que dessus, circonscrit le cadre, le contexte et les étapes des situations interpellant notre attention, nous envisageons dans cette section procéder à une identification des différents éléments qui structurent les conflits en Afrique Centrale. L'identification et la maîtrise de ces facteurs nous ont semblé fondamentales en ceci qu'elles fournissent une grille de lecture plus efficiente et rendent plus saisissables les aspects profonds de la polémologie en Afrique centrale. En d'autres termes, nous essayerons ici de ressortir les considérations fondamentales qui suscitent et portent les conflits dans notre sous-région afin de pouvoir entrevoir les canaux éventuels de l'action ou de l'intervention du COPAX.

Analysant la conflictualité de l'Afrique subsaharienne, Michel Kounou démontre qu'elle est le fait, non seulement de facteurs internes à l'Afrique et aux Etats en conflit, mais résulte aussi des implications et des projections externes aux Etats africains

Reconnaissant la pertinence de cette recension des éléments structurateurs des conflits, nous l'adaptons aux différentes crises que nous avons recensées, les regroupant au sein de deux grandes catégories à savoir les considérations endogènes et les considérations exogènes des conflits en Afrique centrale.

Paragraphe 1  : Les considérations endogènes des conflits en Afrique centrale

Nous rangerons sous cette rubrique tous les facteurs qui ont leurs origines à l'intérieur des zones en conflits

a) Les considérations historiques et culturelles

L'élément culturel occupe une place particulière dans la polémologie de l'Afrique centrale. Il est perceptible dans six des huit conflits qu'a connus la sous-région. En effet, la plupart des crises qui se sont déroulées dans cette zone ont été portées ou renforcées par la fibre identitaire.

Des auteurs tels Kounou (2001) Tshiyembe (2003) et Eteki Mboumoua (2001) s'accordent à penser que cet état de chose est le résultat d'un tracé frontalier irréaliste hérité de la colonisation et qui n'a pas tenu compte des identités et des particularités culturelles. Du fait de ce tracé, des nations, des familles ont été arbitrairement divisées tandis que des cultures hétérogènes étaient condamnées à une cohabitation forcée. C'est de ce tracé hasardeux que résulte l'hétérogèneïté des Etats africains, l'enjeu étant maintenant, pour ces Etats, de parvenir à la construction d'une véritable nation calquée sur les limites de l'Etat. La situation sécuritaire de l'Etat dans ces conditions se situe dans un continuum qui va de la déconstruction de l'Etat par l'exacerbation des différences et des clivages, à la construction nationale sur la base de la promotion de l'unité et de la cohésion au sein de l'Etat. Cette affirmation est d'autant plus fondée que « la plupart des guerres de frontières s'avèrent attribuables à un tracé colonial subversif, contestable et contesté; et non d'abord à une animosité supposément bestiale entre peuples africains » (Kounou, 2001 :237).

L'action insidieuse du pouvoir colonial et des acteurs post-coloniaux ne s'est pas limitée à un tracé frontalier fantaisiste. Elle est aussi perceptible dans la création, la manipulation et l'exacerbation de l'hétérogèneïté ainsi construite dans l'optique de la conservation du pouvoir ou du renversement du pouvoir en place. Ainsi explique-t-on le fait que des peuples ayant un passé commun et partageant des pratiques séculaires en viennent, sous l'instigation d'acteurs politiques peu scrupuleux, à rechercher leur extinction mutuelle. Ainsi, la guerre au Rwanda et au Burundi a opposé les peuples Hutu et Tutsi qui cohabitent pourtant harmonieusement dans les deux Etats depuis des millénaires32(*); et au-delà des cas Rwandais et Burundais, de telles motivations ont porté les conflits de la RDC, de la RCA, du Pool au Congo et la rébellion tchadienne.

Dans une optique de prévention structurelle, la solution aux menaces d'ordre historique et culturel consisterait selon Ayissi A. (2001), Eteki Mboumoua (2001), Mwayila Tshiyembe (2003) en la promotion, au sein de la société, de valeurs de tolérance, de communautarisme, consolidant le « vouloir vivre ensemble », aboutissant à la naissance d'une nation nouvelle, d'une nation arc-en-ciel, riche de ses différences mais forte de son unité. Nous pensons, en accord avec le préambule de l'Acte Constitutif de l'UNESCO que : « les guerres et les conflits prennent naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » 

* 32Source : « Les origines du conflit politico ethnique au Burundi » in http://www.netpress.bi/hist/hstr

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