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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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b) Les considérations politiques

L'histoire politique de l'Afrique est traversée par plusieurs cas de recours à la violence comme mode d'interaction politique avec l'autre. Dans ces contextes, « la guerre est un acte politique, elle surgit d'une situation politique et résulte d'un motif politique » (Aron, 1962 : 35). Ceci veut dire que toute crise, toute guerre, résulte de l'incompatibilité des conceptions, des méthodes et de mécanismes de répartition et d'exercice du pouvoir, conduisant les belligérants à rechercher à imposer leur conception par la violence ou la contrainte.

Il faut cependant préciser que cet état de chose relève d'une perception erronée de la relation politique, qui fait du conflit un mode normal du débat politique. L'adversaire politique ou, du moins, l'opposant dans ce contexte est appréhendé comme un ennemi à détruire. Cette perception qui du reste n'est pas spécifique à l'Afrique noire, trouve sa justification théorique dans les thèses de Simmel G. (1995 : 19) pour qui le conflit est « l'une des formes de socialisation les plus actives» et dans les travaux de Karl Schmitt pour qui l'ennemi est un catégorie normale et même fondamentale de l'univers politique. En Afrique centrale et dans la période 2000-2008, cette tendance à la criminalisation de la politique sera perceptible dans six (Congo, Tchad, RCA, Burundi, RDC et Angola) des huit conflits qui y seront répertoriés. D'où la conclusion de Mwayila Tshiyembe (2003 : 10) selon laquelle « la violence politique est la variable structurelle de la conflictualité qui ensanglante l'Afrique médiane »

Le recours à la violence comme mode d'accession au pouvoir est tributaire non seulement des considérations unilatéralistes et hégémonistes constitutives de l'imaginaire de la chefferie dans certaines cultures mais aussi de la prééminence de pratiques telles l'imposition du parti unique, le recours à la police politique et la restriction des libertés individuelles. De telles pratiques qui compromettent le dialogue social, seul exutoire des antagonismes inhérents à toute société, ne permettent pas d'envisager une alternative d'expression politique autre que la violence, la révolte et la rébellion. Dans cette logique, la récurrence de conflits apparaît être inversement proportionnelle au degré de participation et d'alternance dans la sphère décisionnelle. En d'autres termes, plus on participe à l'administration de l'Etat, moins on a de raisons de se rebeller. Bien plus, des pratiques telles la confiscation du pouvoir par des procédés non-démocratiques, l'exclusion d'un groupe des instances décisionnelles, la corruption et le favoritisme résultent en une marginalisation latente ou manifeste qui ne laisse aux victimes que l'alternative d'une revendication violente et donc conflictuelle. Le Pr. Zongola-Ntalaja (2003 :02) analysant la dynamique des conflits en Afrique centrale fait de la conflictualité dans cette zone « la conséquence inéluctable de la résistance des dirigeants autoritaires au processus de démocratisation dans une conjoncture de crise politique et économique ». Et Ropivia (2001 :153) de renchérir : « la pacification de l'Afrique centrale dépend d'abord de la capacité de ses Etats à agir sur les deux éléments importants que sont la démocratie et la décentralisation administrative. ». C'est dire que le remède à ce niveau consisterait en une pratique démocratique saine basée sur le respect des droit et libertés fondamentaux et marquée par la reconnaissance des spécificités et la pratique d'une gestion participative et concertée du patrimoine national. Que dire alors de l'influence des considérations socio-économiques dans la structuration des guerres ?

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