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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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c) Les considérations socio-économiques

Fondamentalement, la recherche, l'acquisition et la conservation des ressources constituent les motivations principales des guerres. On entre en guerre parce que la société se retrouve dans un état de déliquescence marqué par la désuétude des institutions et du tissu économico-industriel devenu incapable de créer et garantir le bien être social ou alors d'endiguer la pauvreté, le chômage et l'inflation. Le recours à la violence dans ce cas est une révolte contre la rudesse des conditions de vie et est la manifestation des espoirs portés dans un changement éventuel qui apporterait une amélioration des conditions de vie. S'il ne fait plus l'ombre d'aucun doute que les suffrages dans les démocraties occidentales sont fonction des réalisations socio-économiques des candidats en lice, alors on devrait comprendre que la persistance d'une pauvreté extrême dans des sociétés en plus marquées par l'obstruction des canaux démocratiques du dialogue social, mène au recours à la violence comme mode de réaction contre la pauvreté. La Commission Carnegie (1997 :24) pense dans cette suite que la généralisation rapide de la pauvreté, comme on a pu le voir en Somalie au début des années 90, entraîne des risques accrus de guerres civiles, de terrorisme et de désastre humanitaire. En d'autres termes, la pauvreté, le sous-développement ou tout simplement la prévarication constituent des facteurs aggravateurs de l'instabilité et constituent un prétexte de choix pour des initiatives polémogènes. Ateba I. (2001 :79-83) renforce cet avis lorsqu'il affirme : « Le phénomène de la pauvreté conduit à des situations où se perdent toutes les valeurs. L'homme qui a faim, n'est pas un homme libre, un homme susceptible de réfléchir sereinement et objectivement, et la plupart des remous sociaux que les pays africains ont connus relevaient de ce phénomène ». Il devient donc possible, considérant que les pays de l'Afrique centrale sont classés parmi les plus pauvres de la planète, avec les indices de développement humain de 0,664 pour la Guinée Equatoriale ; 0,653 pour le Gabon ; 0,639 pour Sao Tomé et Principe ; 0,502 pour le Congo ; 0,499 pour le Cameroun ; 0,377 pour l'Angola ; 0,376 pour le Tchad ; 0,376 pour la RDC ; 0,363 pour la RCA ; et 0,337 pour le Burundi33(*), de conclure que les considérations socio-économiques ne sont pas étrangères à l'éclosion des conflits dans cette sous-région à cette époque. La stratégie préventive dans ce contexte consisterait en la promotion d'un développement centré sur l'amélioration des conditions de vie de la majorité de la population dans le cadre d'une gestion participative des ressources nationales.

Dans un deuxième mouvement, les multiples richesses du sous-sol de l'Afrique Centrale sont à l'origine de bien des conflits qui traversent cette sous-région. En effet, le contraste existant entre la dégradation sociale et étatique et la présence de multiples ressources minièeres halieutiques et forestières encore non exploitées, constitue une des motivations majeures des acteurs des conflits en Afrique centrale. Dans ces cas, la guerre est un prétexte et ne fait que créer les conditions d'une exploitation illégale et désordonnée des ressources nationales. Le cas de la guerre en RDC est particulièrement illustratif en la matière. Braeckman C. (2003:180) commentant une homélie de Monseigneur Bakila affirme : « En termes crus, il avait osé identifier les causes des multiples conflits qui ravagent le Congo : L'attrait qu'exercent les ressources d'un pays qui est sans doute l'un des derniers far west de la planète ». Le r apport final du Groupe d'experts de l'ONU sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la République Démocratique du Congo publié en 2002,  illustre de manière univoque la participation des différents pays impliqués dans cette guerre à des pillages des ressources du sous-sol Démo-Congolais. La recrudescence de la rébellion Tchadienne et la crise Santoméenne qui éclatent juste aux moments où ces pays commencent à tirer les bénéfices de la manne pétrolière sont aussi des illustrations de cette idée.

Mais, ici encore, il convient de relever que ces pillages ne sont pas seulement le fait des acteurs nationaux. En fait, dans bien des conflits portés par ces considérations, les auteurs finaux du pillage sont étrangers à la zone en guerre. Il s'agit très souvent, comme on le verra dans la section suivante, d'Etats voisins ou alors de Puissances mondiales qui se projettent dans cette zone. Comme solution à cet état de chose, la Commission Carnegie suggère que les sociétés s'attellent à satisfaire les trois besoins fondamentaux de sécurité, de bien-être et de justice de leurs peuples et à leur donner l'opportunité d'améliorer leur condition autrement que par la violence, quel que soit le mode de gouvernement qu'elles choisissent et la voie qu'elles suivent pour y parvenir. La satisfaction de ces besoins permet non seulement aux peuples de vivre des vies meilleures, mais elle réduit également les motifs et les risques de conflits meurtriers.

* 33 Source: PNUD (2003), Rapport mondial sur le développement humain durable

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