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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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Paragraphe 2  : Les facteurs exogènes des conflits en Afrique centrale

a) Les considérations géopolitiques

La géopolitique s'intéresse à l'étude des représentations conflictuelles à propos des territoires et à la construction de la légitimité.

Le facteur géopolitique fait partie de ceux qui permettent au mieux d'expliquer la polémologie de l'Afrique centrale. Ce facteur amène à constater que la plupart des crises qu'a connues l'Afrique centrale entre 2000 et 2008 sont des crises intra-étatiques. L'Afrique centrale reste, ce faisant, en phase avec l'évolution polémologique propre aux périodes de guerre froide et post guerre froide qui fait état de l'extinction des conflits inter étatiques du fait du risque de réaction en chaîne incluant au final le recours à l'arme nucléaire par les principales puissances bipolaires. Van Creveld (1998 : 16) pense de ce fait que « s'il est possible en effet que les guerres conventionnelles d'envergure telles que connues aujourd'hui par les grandes puissances militaires semblent en passe de s'éteindre, la guerre elle-même telle qu'en elle-même se porte mieux que jamais et s'apprête à entrer dans une ère nouvelle ». En fait, on observe une recrudescence de groupes armés nationaux, très souvent issus de la militarisation des partis politiques ou de la société civile, portant des revendications politiques et s'imposant comme acteur sur la scène politique. A l'exception de la guerre de RDC qui a connu l'implication très mitigée des armées Rwandaise et Ougandaise, toutes les crises qu'a connu l'Afrique centrale mettent en scène des acteurs ou des groupes d'acteurs nationaux engagés dans des revendications propres à la gestion interne de l'Etat. Nous pensons ici que l'un des moyens de garantir la stabilité de la sous-région consisterait à accorder une attention particulière à ces groupes, aux conditions de leur naissance et de leur maintien.

Un autre aspect géopolitique qui, cette fois ci, serait imputable à la fin de la guerre froide est le fait que la plupart de ces guerres sont menées par des rébellions armées abritées, financées et soutenues par des Etats voisins et antagonistes. C'est ici aussi qu'il faut relever le fait qu'il existe des collusions entre l'avènement de ces groupes rebelles et les phénomènes de circulation des ALPC et de criminalité transfrontalière à l'instar de celui des coupeurs de route. En fait, ces groupes de coupeurs de routes qui alimentent et bénéficient du trafic des ALPC sont très souvent composés de mercenaires ou de soldats déserteurs ou vaincus qui se livrent à ces activités criminelles, non seulement pour assurer leur subsistance, mais aussi et très souvent pour déstabiliser le pouvoir en place dans l'optique de leur retour en force. On comprend donc que les troupes restées fidèles au Président déchu Ange Félix Patassé se soient retirées sur un terrain allié, le Soudan, d'où elles partent soit pour couper des routes, soit pour mener des actions de guérilla.

Cet état de chose s'expliquerait par le fait que la balkanisation ou alors le containment qui interdisait à des pays du camp opposé de s'immiscer dans les affaires intérieures d'un Etat du camp adverse sous peine de s'attirer les foudres de ce camp ait disparu avec la fin de la chute du mur de Berlin. Ainsi, même si les Etats voisins évitent d'engager leur responsabilité en déployant leurs armées régulières, ils s'appuient sur ces groupes acquis à leur cause pour poursuivre leur projet expansionniste. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est groupes sont devenus de véritables sources d'insécurité pour la sous-région dans son ensemble. Nous constatons ainsi pour le cas d'espèce qu'à l'exception de la guerre du Pool et du coup d'Etat de Sao Tomé, toutes les crises d'Afrique centrale retenues dans le cadre de notre analyse sont portées par des groupes rebelles bénéficiant de l'appui de pays voisins antagonistes. Cet aspect est d'autant plus marquant que ces Etats antagonistes qui alimentent des rebellions chez leurs voisins sont parfois des Etats-membres de la même sous région, à savoir, la CEEAC. On peut citer le soutien apporté par le Rwanda et le Burundi à la rébellion de RDC, le soutien d'Ydriss Déby en faveur de la rébellion de Bozize en RCA (Cf. Zongola, 2003).

Mieux que toutes les autres considérations, la prise en compte des raisons géopolitiques appelle à une gestion concertée des problématiques et donc à la construction d'une identité sécuritaire sous-régionale. La solution efficace ici consisterait en une approche conjointe de la lutte contre ces phénomènes dans le cadre du COPAX qui à une compétence régionale en la matière. Un bel exemple du succès des initiatives communes en la matière est la tripartite Cameroun-Tchad-RCA ayant permis la constitution de patrouilles mixtes couvrant la zone frontalière de part et d'autre et permettant de juguler le phénomène des coupeurs de route dans la zone frontalière.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore