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La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

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par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

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Paragraphe 2  : Au plan géopolitique : l'avènement d'une puissance motrice

Selon le Pr. Ntuda (2004: 10) « les raisons de la faiblesse de la CEEAC ne tiennent pas seulement à la persistance de l'inadéquation des missions de la CEEAC avec les ressources mises à sa disposition ; mais elles tiennent fondamentalement à une série de facteurs qui vont de l'éclatement, depuis la fin de la guerre froide, de la sous-région en plusieurs morceaux, à la prolifération des conflits due à l'absence d'un véritable leader. ». Dans cette péricope, l'auteur énonce que l'émergence d'un leader géopolitique aurait un effet amplificateur sur le processus d'intégration en général, et sur celui de construction de l'identité sécuritaire sous-régionale en particulier. Plusieurs opinions militent en faveur de cette thèse.

Ainsi, Ropivia (2001 :144) pense qu'au-delà de l'apparence d'un conflit frontalier, le différent au sujet de la presqu'île de Bakassi constitue une menace indirecte de la CEDEAO et surtout du Nigeria sur la CEEAC considérée comme un espace vide en matière de construction communautaire, sans Etat- pivot concurrent.

Awoumou, (2005: 06) pour sa part, pense que « le golfe de guinée souffre de l'absence d'une puissance motrice et mobilisatrice pouvant s'imposer comme le leader incontesté, de par sa capacité d'influence voire de nuisance, aussi bien au sein qu'en dehors de ladite zone, apte à s'opposer aux convoitises que suscite la sous-région »

De l'avis de ces différents auteurs, tous experts de la question, l'Afrique centrale souffre de l'absence en son sein d'un leader déclaré qui puisse porter le processus d'intégration. Selon cette logique, le processus d'intégration de l'Afrique centrale serait plus efficace s'il était soutenu par une puissance motrice locale qui démontrerait d'une capacité d'influence et de nuisance suffisante pour contrecarrer les projections des Etats et des sous-régions voisines. Trois candidatures sont avancées pour jouer ce rôle de premier plan en l'occurrence, le Couple Cameroun/Tchad, le couple Gabon Congo et l'Angola. Dans chaque cas, nous essayerons de peser le pour et le contre de chaque candidature.

a) Couple Gabon/Congo

Le couple Gabon/Congo est né de la volonté Gabonaise de se poser en tant que leader sous-régional, mais aussi de la conscience de l'insuffisance de ses seuls atouts pour parvenir à une telle quête. En effet, « la tactique du Gabon ces dernières années a consisté à s'associer au Congo en vue de s'imposer comme moteur de la CEEAC et de la CEMAC. » (Awoumou, 2005 : 07). La force de ce couple repose sur le fait qu'il se fonde sur une entente séculaire renforcée par des liens personnels et une coopération bilatérale conviviale. Il existe en fait une certaine communauté socio-historique entre ces deux pays. Le Gabon a été une province historique du Congo et plusieurs de leurs composantes ethniques à l'instar des Kotas, des Mbédés, des Nzebis, des Punus, des Tékés et des Vilis, restent culturellement très liées. Au delà de l'alliance matrimoniale qui lie les deux Chefs d'Etat, le Président Bongo étant le gendre du Président Sassou Nguesso, on note une très forte sympathie entre les classes dirigeantes sur la base d'une camaraderie entretenue depuis les bancs des salles de classes, et même parfois sur la base de relations fraternelles du fait du cousinage existant entre ces dirigeants. Ce couple est une belle démonstration du potentiel de cohésion, d'harmonie et de communion pouvant exister entre des Etats de la sous-région.

Mais, au-delà du dynamisme et de la détermination de ce couple, il faut noter que cette candidature est dévaluée par certains facteurs qu'il faut préciser aussi ici.

Le premier facteur défavorable au couple Gabon/Congo est leur faiblesse démographique, la population cumulée des deux pays s'élève à seulement 5 000 000 d'habitants contre 123 933 000 habitants41(*) que compte toute la CEEAC. De plus la densité au km2 de ces deux pays est seulement de 8 habitants au km2 contre 54,1 pour toute la CEEAC. A la vue de cela, on comprend que le gros défaut du couple Gabon/Congo est celui de la représentativité sociodémographique. Ainsi, la volonté et la détermination sont certes des atouts mais, ces atouts à eux seul ne sont pas suffisants pour garantir le succès du leadership géopolitique du couple Gabon/Congo. Que dire du couple Cameroun/Tchad ?

* 41 Estimations CEEAC 2006

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