WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

( Télécharger le fichier original )
par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION B  : ANALYSE CRITIQUE DES THEORIES EN PRESENCE

Paragraphe 1  : La prévention des Conflits

Au sortir de cette présentation panoramique des thèses sur la prévention des conflits en Afrique centrale, il convient de retenir tout d'abord que les travaux cités dans le cadre de cette économie des théories sont certes porteurs, chacun à son niveau, d'une importante marge de vérité et de crédibilité mais ils restent, sur certains, points assez critiquables.

Ainsi, s'il est vrai que les travaux de la Commission Carnegie ont le mérite d'avoir presque fait le tour de la question de la prévention des conflits, il ne demeure pas moins vrai qu'ils souffrent d'un manque de pragmatisme marqué par la trop grande généralité des propositions faites. En effet, comme le pense David Easton faisant allusion au théories trop générales, « si nous nous trouvons à une trop grande distance, nous ne pouvons voir que les grandes lignes et cela n'a que peu d'intérêt pour une recherche utile » (Easton D, 1974 :2). Ainsi, bien que résultant d'une analyse très englobante, les conclusions de la Commission Carnegie souffrent d'une très grande généralité qui ne permet pas d'assurer le succès de l'application de ses recommandations dans certains cas particulier et, notamment au contexte de l'Afrique centrale qui reste assez exceptionnel. En fait, le modèle conçu par la Commission tient compte de considérants certes fondamentaux, mais qui restent assez éloignés de la réalité politique socio-économique et culturelle de l'Afrique centrale contemporaine. Ainsi, les conceptions de la démocratie, de la nation, de l'ethnie, de la justice, de la sécurité, du bien-être, de l'Etat, facteurs fondamentaux de l'approche de la Commission, n'ont pas la même connotation à Washington qu'à Yaoundé ou à Luanda et doivent, pour devenir opératoires, être ajustés aux schèmes de pensée prévalents dans ces zones. C'est dire que les conclusions de la Commission ne peuvent s'appliquer au contexte de l'Afrique centrale sans une adaptation préalable au contexte socio- économique, politique et même culturel de l'Afrique centrale.

Nos travaux viseront à procéder à une adaptation des conclusions de la commission au contexte particulier de l'Afrique centrale afin d'aboutir à une lecture efficace de la prévention des conflits, lecture efficace parce qu'en parfait accord avec la réalité locale.

L'oeuvre de Michel Kounou Ph.D ne souffre pas moins de lacunes. En effet, l'auteur parvient certes à une très belle lecture des traits caractéristiques de la conflictualité en Afrique centrale, mais reste assez évasif quant à ce qui est des voies et moyens de prévenir cette conflictualité. En fait, ces travaux laissent un arrière-goût d'inachevé en ce sens qu'ayant procédé à la phase primaire de toute oeuvre scientifique qui est le déblayage conceptuel de la théorie de la guerre en Afrique centrale, il n'aboutit pas à la phase utilitaire de l'usage de ces théories dans la résolution du problème, ici, dans la résolution de cette conflictualité. Nos travaux se proposent de remédier à cette situation en partant de cette caractérisation de la conflictualité en Afrique centrale pour envisager les moyens les meilleurs permettant de la juguler efficacement.

En ce qui est des travaux de Mwayila Tshiyembe et de Paul Ango Ela, nous pensons qu'ils s'inscrivent certes avec succès dans une approche de prévention structurelle, mais qu'ils pêchent aussi par un excès de structuralisme. En effet, ces travaux envisagent la prévention des conflits dans le long terme et à travers la mise en place ou la refondation d'institutions dont le fonctionnement effectif ne peut s'inscrire que dans le long terme. Qu'il s'agisse du nouveau pacte républicain de Mwayila ou de l'émergence de la culture de paix d'Ango Ela, le dénouement reste inscrit dans un avenir assez lointain. La conséquence en est que ces approches ne permettent pas de répondre au problème de la conflictualité contemporaine qui devrait pourtant trouver lui aussi une solution tout aussi immédiate. Le fait est que ces solutions, qui ne perdent pas de leur pertinence, ne peuvent être appliquées que dans un contexte déjà pacifié afin d'assurer la pérennité et le renforcement de cette paix déjà acquise. Notre apport consistera, en ce sens, à nous référer au contexte de l'Afrique centrale dans une approche qui envisage en même temps prévention à court et à long terme, prévention immédiate et prévention structurelle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille