WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale

( Télécharger le fichier original )
par Abel Hubert MBACK WARA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique  2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2  : L'intégration

a ) La théorie transactionnaliste démontre certes de l'importance de l'établissement et du renforcement des relations dans tout processus d'intégration. Mais, il demeure que cette approche accorde une trop grande place au processus d'intensification des relations comme seul vecteur de l'intégration. Stanley Hoffmann pense à cet effet que l'étude du processus d'intégration devrait inclure d'autres variables telles l'idéologie, les institutions, les processus de décisions qui ne sont pas facilement analysables seulement en terme de réseaux de communication (Bussy (De) M-E et Al, 1971 :625).

Une autre limite de l'approche de Deutsch réside dans le fait qu'elle établit, dans le processus d'intégration, une préséance obligatoire entre la naissance d'une communauté et la création d'institutions d'intégration politiques. En effet, et ainsi que nous le démontre l'histoire de l'intégration européenne et même celle de l'Afrique centrale, il est possible qu'une instance et des structures institutionnelles d'intégration naissent d'abord et qu'ensuite apparaisse l'esprit de communauté. Que dire de la théorie fonctionnaliste ?

b ) Les théories fonctionnaliste et néo-fonctionnaliste

Les développements nouveaux de l'intégration régionale ont fait apparaître des lacunes dans l'approche fonctionnaliste et dans sa reformulation néo-fonctionnaliste. Aussi adresse-t-on à ces approches deux principales critiques.

La première est le fait des économistes tels Bela Balassa (1961) qui démontre dans son ouvrage  the theory of economic integration  que les avantages procurés par un grand marché peuvent être obtenus sans qu'il soit nécessaire de créer des institutions nouvelles. Ainsi, le marché régional affranchi de toute emprise des institutions régionales se régule mieux grâce à l'action d'une  « main cachée » qui assure la coordination des politiques et est dirigée par le mécanisme du marché. Cette critique relève en fait de l'adaptation au niveau régional du concept de l' « invisible hand » cher aux adeptes de l'économie libérale. Dans cette approche, le processus d'intégration est perçu comme se limitant à la convention d'une libre circulation des biens et services entre certains Etats, ces derniers gardant cependant leur souveraineté pour ce qui est de la politique douanière. Ainsi, selon cette approche, une meilleure intégration signifie une absence d'institutions régionales communautaires et envisage juste une approche intergouvernementale.

Le deuxième reproche fait aux méthodes réalistes autant que néo-réaliste est le fait d'internationalistes qui récusent l'assimilation faite par Mitrany et Haas entre les questions économiques et politiques. En effet, Stanley Hoffmann par exemple établit une distinction radicale entre les questions d'ordre économique et sectoriel qu'il juge calculables et les questions politiques qui relèvent de la souveraineté de l'Etat et qui sont ainsi moins évidentes, moins prévisibles et moins calculables. L'auteur préconise donc de réduire l'application de la logique de l'intégration fonctionnelle aux questions économiques et sectorielles seulement. Ainsi, sans remettre en cause la valeur de l'approche fonctionnaliste et de sa reformulation ces critiques amènent à envisager le passage automatique, dans ces écoles, de l'intégration fonctionnelle à l'intégration politique avec plus de précautions et de prudence.

c ) La théorie systémique comme les autres n'est pas exempte de critiques. Ainsi, la principale limite décelée dans cette approche est le fait qu'elle ne permette aucune lisibilité des différentes contraintes internes à la structure organisée et qui orientent son action dans un domaine plutôt que dans l'autre. Ainsi que nous le préconise l'approche stratégique conceptualisée par Crozier et Friedberg dans l'acteur et le système, l'action organisée est soumise à des contraintes résultant de l'interférence des stratégies des différents acteurs qui recherchent parfois la maximisation de leur propre intérêt personnel au détriment l'atteinte des objectifs de l'organisation. Relativement à la théorie de l'intégration, la limite découle du fait que les acteurs du processus d'intégration peuvent, selon leurs quêtes, agir dans des logiques qui compromettent le processus d'intégration. Il en est ainsi, par exemple, du rôle des Chefs d'Etat qui, en même temps qu'ils escomptent des avantages de l'intégration, recherchent néanmoins et avant tout à maximiser les intérêts nationaux. Ainsi, le reproche fait à la théorie fonctionnaliste de pêcher parfois par trop d'idéalisme peut aussi être dans une certaine mesure adressé à l'approche systémique. Peut-on pour autant conclure à l'inefficience de ces méthodes ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld