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L'esthétique artaudienne, de la conception à  la mise en scène: l'exemple de La puissance de Um de Wêrêwêrê-Liking

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par Yao Pierre-Marie KODIA
Institut National Supérieur des Arts et de l'Action Culturelle - Diplôme d'études Supérieures Artistiques 2003
  

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I- L'ESPACE INVESTI

« Je dis que la scène est un lieu physique et concret qui demande qu'on le remplisse et qu'on lui fasse parler son langage concret »38.

Telle est la grande donnée, le principe technique primordial.

On doit remplir le champ scénique, le meubler avec des gestes pour le faire vivre et de façon magique. La résolution de ce problème appartient à la mise en scène « considérée comme un langage dans l'espace et en mouvement »39. Car le rôle du metteur en scène est prépondérant.

Quant au public, il n'est pas oublié. Lorsqu'il s'agit d'investir complètement l'espace scénique, c'est de la salle de spectacle qu'il est question ; spectateurs compris. D'où l'existence d'un spectacle tournant.

A ce titre, nous estimons que nous serons trahis par la scène. Faire tourner le spectacle autour du public met le public mal à l'aise. On peut donc arriver à toucher sa sensibilité en limitant l'espace scénique seulement à la scène.

Mettre en scène La Puissance de Um, requiert de l'imagination créatrice.

C'est pourquoi l'espace scénique dans une mise en scène de cette oeuvre ne sera pas sous un hangar comme le préconise Artaud, mais plutôt sur la scène d'une salle de spectacle adéquate.

Seuls la parole, le souffle et le cri, par l'entremise du metteur en scène, arriveront à transposer les émotions fortes dans les entrailles du spectateur : l'objectif principal du théâtre de la cruauté.

38 ARTAUD Antonin.- Op Cit., p 55

39 Idem.- p 68

II- LE SOUFFLE ET LE CRI

La parole au théâtre d'Artaud voit sa place réduite et son statut modifié. Elle est, cependant, sous-tendue par le souffle et le cri pour sa matérialisation. Et pour donner à ce cri sa pleine efficacité, il faut en revenir aux sources respiratoires, plastiques, du langage.

Les mots sont des sortes de gestes qui s'inscrivent eux aussi dans l'espace.

La seule manière convenable d'employer le langage du théâtre artaudien est l'incantation.

La Puissance de Um est une pièce rituelle.

De ce fait, sa mise en scène se doit de captiver le public dès le début du spectacle.

La forme incantatoire de son langage ne peut se faire dans le cri, mais plutôt dans le souffle, dans le soupire. Non pas que le cri dénature l'incantation. Il sera, cependant, remplacé par la musique et intervenir lorsque nécessaire.

Le souffle, le cri, les bruits ne sont pas recherchés pour leur qualité vibratoire mais pour ce qu'ils représentent.

III- LES MASQUES ET LES MANNEQUINS

Les cris et les gestes, selon Artaud, ne suffisent pas à nourrir et meubler l'espace scénique.

L'acteur est un élément primordial certes, mais il est cependant, en lui-même un objet parmi tant d'autres.

Les objets dans le projet scénique d'Artaud occupent une place de choix. Ils sont notamment chargés, presque à eux seuls de remplacer le traditionnel décor. Parmi ces objets, figurent les masques et les mannequins.

L'emploi de ces masques ne constitue en rien une originalité même si leur usage rejoint par là l'idée de double.

Dans une mise en scène de La Puissance de Um, les masques et les mannequins ne sont pas indispensables. Car seule la créativité du metteur en scène les substituera par la gestuelle corporelle, du mime, du pantomime...

Les masques et les mannequins sont utilisés à titre figuratif pour étoffer une certaine foule. Sur cet aspect, nous remarquons qu'ils encombrent la scène.

Leur emploi s'insère dans le but d'un art théâtral de recherche et une pratique calculée des dissonances.

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