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La problématique d'acquisition du statut de membre permanent au Conseil de sécurité. Cas du Brésil

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par Eustache Fiston KILWA SIBUMBA
Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011
  

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§3. Bilan de l'ONU

La mission principale de l'ONU étant le maintien de la paix et la sécurité internationales, il sera question dans le présent paragraphe du bilan dans son aspect sécuritaire.

1. La période de 1945 à 1955

L'ONU pendant cette décennie a échoué, c'est-à-dire n'a pas réussi à agir comme ses fondateurs l'avaient proposé, comme un centre où s'harmonisent, les efforts des Nations. Elle a échoué parce qu'elle n'a même pas tenté d'y réussir : elle n'était pas considéré, même par la plupart de ses membres, comme un lieu où les grandes puissances ou quelques autres négociaient les résolutions des leurs différends. Elle était envisagée comme un forum public où les problèmes étaient discutés publiquement, où les résolutions étaient publiquement proposées, où l'opinion publique était mobilisée pour la cause que l'on défendait. Elle était considérée par conséquent plutôt qu'un champ de bataille que comme un endroit où l'on marque des points plutôt que de chercher à s'entendre, comme un instrument de confrontation entre les deux blocs de la guerre froide plutôt que de conciliation.78(*)

2. La période de 1956-1965 : tensions et guerre de décolonisation.

Cette période est présentée comme celle de la décolonisation, parce qu'elle est effectivement caractérisée par l'accession à l'indépendance d'un grand nombre de nouveau Etats et par leur admission comme membres de l'ONU. Les problèmes de sécurité liés à la décolonisation ou aux conséquences de décolonisation mal faites n'ont pourtant pas dans l'ensemble été très brillamment résolus par une Organisation qui au contraire était nettement dépassée par l'ampleur des problèmes ainsi posés et le plus souvent, incapable d'y faire face. Le cas du Congo en illustre toute l'ambigüité et la difficulté, mais ceux de la Nouvelle-Guinée (Irian Occidental) ou de Goa n'apparaissent pas plus simples ni surtout mieux résolus.79(*)

3. La période de 1966-1985 : Marginalisation et nouvelle majorité.

Dans les vingt dernières années de la guerre froide, l'ONU a été encore plus marginalisée qu'elle ne l'avait été dans la période précédente. Cela s'explique par deux raisons fondamentales : c'est d'une part, une période de coexistence pacifique, ou de détente, entre les deux grands. C'est à partir de 1969 que commencent les négociations directes pour aboutir au premier accord de maitrise des armements en 1972. C'est aussi en 1972 que commencent les négociations d'Helsinki sur la conférence sur la securité et la coopération en Europe. Les deux acteurs principaux de la guerre froide n'ont en aucune manière besoin de l'ONU pour se rencontrer. D'autre part, l'ONU échappe désormais à la domination de la majorité occidentale. Ce sont les pays en développement, la plupart récemment décolonisés, qui dominent l'Assemblée générale te qui y font adopter des résolutions revendiquant un nouvel ordre économique international. C'est en 1964 qu'est créée la CNUCED, fief des pays revendicateurs.80(*)

4. La période de 1986-2012

Cette période est caractérisée par la fin de la guerre froide, l'effondrement de l'URSS à laquelle succède la Russie et l'affirmation des Etats-Unis comme seule puissance hégémonique.

En effet, en 1985, Mikael Gorbatchev est nommée Secrétaire général du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS). Il va tout de suite remarquer que le niveau de vie de la population chutait de manière de plus en plus manifeste. Alors, il faut reformer le pouvoir en URSS et dans les pays satellites. Gorbatchev était conscient que la politique soviétique avait besoin d'une restructuration et que si elle voulait accéder aux capitaux ou à la technologie occidentale, elle devait faire moins peur. Si la population doit accepter les difficultés liées aux changements, elle doit se sentir plus à l'aise dans la société, plus concernée, d'où la glasnost, la transparence.81(*)

En politique étrangère, l'URSS sous Gorbatchev au lieu d'attirer les conflits régionaux, a contribué à les résoudre. Il retire ses troupes de l'Afghanistan en 1989. En collaboration avec les Etats-Unis, Gorbatchev participe à la résolution des conflits régionaux ; ils trouvent un compromis qui rend possible l'indépendance de la Namibie. L'URSS se retire des zones où elle soutenait des mouvements de libération nationale ou des Etats alliés : Angola, corne d'Afrique. Elle relâche ses liens avec certains alliés pour donner la priorité à la recherche d'une coopération économique sur les rapports idéologiques : rapprochement avec la Corée du Sud au détriment de la Corée du Nord ; avec Israël, clé d'une bonne relation avec les Etats-Unis au détriment des pays arabes. Moscou liée avec l'Irak depuis 1972 laisse tomber Bagdad. Elle a voté toutes les résolutions du Conseil de Sécurité y compris celle demandant l'emploi de la force contre l'Irak. 82(*)

Tous ces faits vont concourir à l'éclatement de l'URSS à laquelle va succéder la Russie. La Russie va perdre le statut de superpuissance qu'avait l'URSS alors que les Etats-Unis vont confirmer leur hégémonie et demeurer la seule superpuissance. Ils vont ainsi maintenir leur politique de marginalisation de l'ONU et du droit international. En effet, après la fin de la guerre froide, tout le monde avait cru qu'un nouvel ordre allait voir le jour de manière quasi automatique. Mais l'espoir fut de courte durée. Un camp avait gagné la guerre froide que l'autre avait clairement perdue.

Pour les Etats-Unis, la victoire contre l'Union Soviétique était exclusivement celle des américains et non celle d'une quelconque alliance occidentale. L'unique vainqueur commença donc à affirmer son nouveau statut d'unique superpuissance, affirmant sa suprématie sur les Nations Unies et sur le reste du monde, avec une détermination de plus en plus claire à user de l'unilatéralisme pour atteindre ses buts.83(*)

L'attitude la plus effrontée des Etats-Unis aura sans doute été celle que suscita l'affaire de la Cour Pénale Internationale (CPI). Après avoir, sans succès, fait pression pour en exempter les éventuels soldats du maintien de la paix américains, les Etats-Unis se retirèrent de la Cour récemment établie et, contactant divers gouvernements, leur demandèrent de signer des accords bilatéraux où ils s'engageraient à ne pas livrer ou transférer à la CPI des citoyens américains accusés de génocide, des crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre. Les Etats-Unis ont annoncé en juillet 2003 le retrait de leur assistance militaire à 35 Etats partis à la convention de Rome créant la CPI, et qui avaient refusé de passer de tels accords avec eux. Ces Etats, souvent petits et en développement, et qui persistaient dans leur refus de signer, furent ensuite menacés d'un arrêt de l'aide économique. Le congrès américain devait voter en aout 2004 une loi interdisant toute coopération avec la CPI.84(*)

Bref, les Etats-Unis ont ignoré les lois internationales quand elles s'avéraient gérontes ou contraignantes, et les ont honorées quand elles semblaient conférer la légitimé à leurs actions. Ils instrumentalisent le droit international à leur projet. L'ONU continue à être dans une période transitoire dont la fin n'est pas certaine. La chute du mur de Berlin et la guerre d'Irak de 2003 symbolisent les contradictions de cette transition. A Berlin naissent les espérances, alors que la guerre en Irak montre les incertitudes, les malentendus et les équivoques qui existent dans les relations entre les grandes puissances ainsi que les limites de l'ONU quant à ses possibilités d'action. Le Bilan de l'ONU n'est pas à la hauteur des attentes des Etats Membres. Sa réforme s'avère donc importante pour la rendre plus efficace et à la hauteur de son rôle.

* 78 BERTRAND, M., op.cit., p.24

* 79 BERTRAND, M., op.cit.,p. 31

* 80 IDEM, p.p. 36-37

* 81 PASCAL, B., Relations Internationales, Paris, Dunod, 1995, p. 133

* 82 IDEM, p.p. 141-145

* 83 BRAHINI, L., « L'ONU survivra-t-elle en 2034 ? », in Politique Etrangère, n°4, 2006, p. 779

* 84 IDEM, p. 779

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