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L'OTAN et le dialogue avec les pays du bassin sud de la méditerranée

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par Ismaeil Abed
Université Mohammed 1er faculté de droit Oujda Maroc - Diplôme d'études supérieures approfondies  2008
  

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REMERCIEMENTS

Je désire remercier en tout premier lieu mon directeur de recherche, le Docteur. Mr A. Janati Idrissi, pour avoir accepter de diriger mon mémoire dans la continuité de ma formation de DESA tout au long de ces trois années.

Je tiens également à remercier tous les professeurs de l'U.F.R : Dynamique nouvelle des relations internationales et plus spécialement le Docteur Mr. Zerouali Mohammed. Ce fut un plaisir d'être votre étudiant.

Je remercie les membres du jury : Messieurs :

Mr. A. JANATI IDRISSI, Professeur de l'enseignement supérieur à la FSEJS-OUJDA, Président

Mr. CHIGUEUR MOHAMMED, Professeur de l'enseignement supérieur à la FSEJS-OUJDA, Membre

Mr. BEDHRI MOHAMMED, Professeur de l'enseignement supérieur à la FSEJS-OUJDA, Membre

qui ont lu mon manuscrit et l'intérêt qu'ils ont porté à mon travail.

Merci aussi à tous mes collègues. Je leur exprime ma profonde sympathie et leur souhaite beaucoup de bien.

Enfin, je souhaite exprimer mes remerciements ainsi que mon affection à tous mes proches, qu'ils soient amis ou de la famille, pour leur patience et leur soutien.

INTRODUCTION.

 La Méditerranée, en tant que lieu de contact, d'interaction, de commerce et de transit, acquit très tôt une importance économique et stratégique capitale, devenant dès l'Antiquité le théâtre de conflits, avec un développement du commerce qui accroît l'utilité de la mer en tant que voie de communication.

Par la suite, l'importance du facteur naval en Méditerranée fluctua selon les âges et les circonstances, mais dès l'époque moderne, le poids des marines militaires ne cessa d'augmenter en parallèle avec les développements techniques, les progrès en matière de navigation, et l'usage civil et commercial grandissant de la mer. Ce fut notamment le cas au 19ème siècle, en raison de l'essor du fait colonial de deuxième génération, couplé à la découverte de la propulsion à vapeur et à la modernisation de l'artillerie embarquée. Puis, au 20ème siècle, lors des deux Guerres mondiales, de même qu'en période de guerre froide, le poids stratégique relatif de la Méditerranée en termes navals diminua au profit de l'Atlantique, en raison de l'importance économique et militaire décisive des voies maritimes de communications (SLOC- Sea Ligne Of Communication-) entre l'Europe et l'Amérique1(*).

Mais durant une longue période, la Méditerranée a été soumise aux volontés de puissance des grands pays. Le colonialisme des 19ème et 20ème siècles nous renvoie à l'idée d'un impérialisme européen dans la région, qui concerne les deux grandes puissances européennes de l'époque. En effet, la France et la Grande-Bretagne ont rapidement imposé leur influence, au Maghreb pour la première, et dans la partie orientale du bassin méditerranéen pour la seconde. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, France et Grande-Bretagne se partagent ce qui reste de l'Empire Ottoman avec les accords secrets de Sykes-Picot signés en 19162(*), et dont le découpage arbitraire fut une cause majeure de tensions permanentes dans la région. Après la Seconde Guerre Mondiale, et jusque dans les années 1960, on assiste au mouvement de décolonisation qui marque l'indépendance des pays de la rive Sud. On trouve peut-être ici avec les différences de conditions de vie l'origine de l'inégalité entre les deux rives de la Méditerranée (fracture actuelle Nord-Sud). Le colonialisme en Méditerranée a ainsi été à l'origine d'une certaine crise identitaire qui fait de la Méditerranée une région sensible en termes de sécurité.

Après cette longue période, la Méditerranée passe ainsi d'un sujet vassalisé soumis à domination à un sujet extérieur théâtre et acteur stratégique de la géopolitique mondiale. Durant la guerre froide, elle illustre le jeu dialectique des rapports de force et de la rivalité entre Moscou et Washington. En effet, dans une configuration bipolaire du monde, la Méditerranée apparaît comme un acteur stratégique de premier plan des relations internationales (couloir de communication, transit du pétrole, point de contact entre l'Occident et le monde arabe). La Méditerranée est le théâtre de l'interaction rivale entre américains et russes, dont le rideau de fer descend jusqu'aux littoraux méditerranéens. L'OTAN3(*) va développer un système de sécurité du « Flanc Sud » dès 1946. Ainsi, les américains installent leur 6ème Flotte4(*) dans le bassin méditerranéen pour contrer les forces navales soviétiques installées dans les eaux méditerranéennes. Cette importance stratégique va crescendo dans les stratégies des deux blocs : pacte de Bagdad en 1955, crise de Suez en 1956, doctrine Eisenhower en 1957, courses aux armements, alliances stratégiques, exploitation des mouvements de décolonisation par les soviétiques, manoeuvres diplomatiques liées aux guerres israélo-arabes. C'est d'ailleurs au coeur de la Méditerranée que la fin de la guerre froide sera proclamée, avec le Sommet de Malte des 2 et 3 décembre 19895(*).

Donc, la Méditerranée a été l'enjeu d'une course à la suprématie : qui contrôlait la Méditerranée, contrôlait le monde...et J.Girmont ne tient pas un autre langage lorsqu'il affirme : « la maîtrise de la Méditerranée est une condition essentielle et évidente de la sécurité européenne, comme de celle du monde arabe : en matière de sécurité les arabes et les européens ont les mêmes intérêts objectifs en Méditerranée »6(*), aujourd'hui encore la Méditerranée reste un enjeu stratégique de portée mondiale.

Les Etats Unis y exercent depuis la fin de la seconde guerre mondiale une influence hégémonique représentée par un réseau régional d'alliances politico militaires très vaste et par une présence militaire permanente.

En stratégie, la mer donne d'abord la capacité de communication avec l'extérieur. Dans cette optique, elle permet de projeter la force, dont la force armée, vers l'extérieur. La mer a essentiellement, et par nature, une dimension stratégique. On peut le vérifier tout au long de l'histoire d'une Méditerranée qui allie, à ses caractéristiques marines générales, l'avantage particulier d'une position unique et privilégiée à la charnière des trois continents.

Les nations commerçantes ou celles, qui sur un plan plus général, avaient besoin du passage, ont toujours essayé, soit de développer des relations amicales avec les peuples qui contrôlaient les détroits, soit au contraire de s'en assurer la domination par une conquête de vive force. En clair, les pays qui contrôlaient les détroits sont soumis à diverses pressions internationales7(*).

La Méditerranée a donc toujours été une région convoitée, ce qui en fait une zone sensible où la question de la sécurité revêt une importance capitale pour le futur du bassin méditerranéen.

En effet, l'espace méditerranéen apparaît aujourd'hui comme une mosaïque éclatée. Les facteurs de tensions et de crises sont nombreux. Les pays d'Europe, l'OTAN mais également les États-Unis d'Amérique s'intéressent à cette zone, selon des stratégies propres et des intérêts variés. Tous se préoccupent des problèmes de sécurité et des initiatives de stabilité sont proposées depuis de nombreuses années. Les États-Unis d'Amérique avec le concept de « Grand Moyen-Orient » tentent de proposer une version plus large de cet espace. Depuis plus d'une dizaine d'années, l'OTAN à travers le Dialogue méditerranéen et l'Europe avec le Processus de Barcelone semblent se poser en concurrents d'un leadership régional. En réalité ces démarches présentent des complémentarités indiscutables et permettent par ailleurs de satisfaire les choix et les sensibilités des pays concernés. En revanche, la lisibilité des objectifs poursuivis est rendue d'autant plus complexe que ces initiatives semblent manquer de dynamisme.

C'est notamment le cas du Dialogue méditerranéen, émanation de l'OTAN et qui limite structurellement son action au domaine de coopération militaire et de promotion des outils d'interopérabilité avec des résultats limités.

Depuis quelques années, la Méditerranée connaît de profondes mutations socio-économiques auxquelles s'ajoutent aujourd'hui de nouveaux défis engendrés, essentiellement, par les grands bouleversements qui façonnent ce début du 21ème siècle. Ces défis sont liés, entre autres, à l'émergence du terrorisme international, aux conflits de basse et haute intensité, à la prolifération des armes de destruction massives, au crime organisé, à la migration illégale, à la traite des êtres humains et à la dégradation de l'environnement.

Le dialogue et la concertation entre les peuples et entre les acteurs sont la clef et en même temps la meilleure des garanties pour instaurer la paix et la stabilité de manière juste et durable. C'est sur cette base que sept pays sud méditerranéens : LE MAROC, L'ALGERIE, LA TUNISIE, L'EGYPTE, LA MAURITANIE, LA JORDANIE ET ISRAEL se sont engagés dans le Dialogue méditerranéen de l'Otan et dans d'autres initiatives régionales ou sous-régionales.

L'ouverture de l'OTAN vers la rive sud de la Méditerranée est devenue donc une nécessité historique. Le Dialogue méditerranéen de l'OTAN (DM de l'Otan) dont il est question ces dernières années ne doit pas toutefois contester l'image négative de l'Alliance qui était perçue comme un instrument militaire au service des puissances

occidentales. Autrement dit : L'OTAN est-elle un partenaire8(*) convenable pour favoriser le dialogue avec les pays sud méditerranéens, alors que le leadership américain est très contesté dans les pays arabes?

L'objectif de ce travail est d'étudier tout d'abord les circonstances de la genèse de ce Dialogue ainsi que sa teneur, autrement dit : Quelle est la nature et le contenu de cette coopération ? Ce Dialogue, a-t-il progressé depuis son lancement? Et quels sont ses apports pour la sécurité des pays partenaires, sachant que les pays du versant sud de la Méditerranée qui y participent sont déjà engagés dans autres forums pour la sécurité? (PREMIERE PARTIE)

Ensuite, nous allons voir que ce Dialogue a évolué depuis les attentats du 11 septembre 2001 et a été renforcé dans la majorité des dimensions de coopération, spécifiquement dans la lutte contre le terrorisme dans la région méditerranéenne. Et quelques soient ses enjeux actuelles sur la sécurité des pays partenaires, la coopération au sein de ce Dialogue s'impose chaque jour davantage dans la région, et mérite qu'on repense sa structure afin de l'adapter pour faire face aux défis de l'avenir. (DEUXIEME PARTIE)

* 1 Basil Germond : « De l'Atlantique à la Méditerranée vers une réorientation de la géostratégique navale dans l'espace euro-atlantique depuis 1989 »

http://cdlm.revues.org/document.html?id=983

* 2 Les accords de Sykes-Picot, sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la France, la Grande-Bretagne et la Russie tsariste, prévoyant le partage du Moyen-Orient, c'est-à-dire l'espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne entre ces puissances, à la fin de la guerre suivant le dicton « diviser pour régner ».

* 3 NB. On utilisera indifféremment, sauf mention spéciale, les termes alliance atlantique et OTAN. C'est en effet une erreur, assez largement répandue, de faire la différence au point de croire que la France, à la suite de la décision du Général De Gaulle en 1966, à cesser de faire partie de la seconde tout en restant membre de la première. Or, le sigle OTAN veut dire « Organisation Du Traité De L'atlantique Nord ». Cette organisation englobe le conseil où siègent, suivant les circonstances, les chefs d'états et de gouvernement, les ministres ou les ambassadeurs, le secrétariat général et de très nombreux organes spécialisés tels le comité économique ou le comité scientifique où la France est naturellement présente « à part entière ». A côté de ces organes, mais faisant également partie de l'organisation, sont les rouages militaires : comité des chefs d'état-major, commandements suprêmes et subordonnés. C'est seulement de ces structures intégrées que la France ne fait plus partie. Mais elle entretient des missions de liaison des commandements de Terre, Mer Et Air.

* 4 Les Etats-Unis disposent de 7 flottes à travers le monde et dans des endroits stratégiques, qui peuvent perçues au regard des défis qui se posent à une puissance mondiale dans un monde globalisé. Le port d'attache de la deuxième flotte est Norfolk en Virginie dans l'Atlantique, la troisième flotte est stationnée à San Diego dans le Pacifique. La Cinquième flotte est positionnée dans le Golfe persique à AL Manama au Bahreïn, la Sixième flotte est située en Méditerranée, son port d'attache est Gaeta en Italie du sud, enfin la septième flotte est stationnée au Japon.

* 5 Henri Furon Mazoyer : «  La sécurité en Méditerranée »

http://www.oboulo.com/securite-mediterranee-22688.html

* 6 Sous la direction de Jacques Bourrinet : « le dialogue euro arabe » édition Economia 1979.

Claude palazzili. P-67

* 7 Antonie Sanguinetti et Bernard Ravenel, Peuples Méditerranéens- Revue trimestrielle avril -juin 1982, N°19 « La méditerranée entre super puissances ». P 15 - Pp 33, 34, 35

* 8 Un «partenaire» est un Etat entretenant des relations institutionnelles avec l'OTAN. Il faut souligner que pour l'OTAN, ce terme s'applique uniquement aux pays du Partenariat pour la paix (PPP), tandis que le Dialogue méditerranéen (DM) désigne l'ensemble des Etats adhérents situés sur le pourtour méditerranéen (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Jordanie, Egypte et Israël).

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984