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L'assurance sociale et le droit à  la santé

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par Lheb TRABELSI
Faculté de droit de Sfax Tunisie - Master en droit social 2008
  

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Chapitre I : LA SELECTIVITE DE L'ASSURANCE

SOCIALE

La sélectivité de l'assurance sociale a permis d'exclure certaines catégories socioprofessionnelles (section 2) de la protection sociale nécessaire et par la suite les privés de leur droit de la santé, du fait que la conception professionnelle de la sécurité sociale (section 1) ne permet de protéger que les travailleurs assujettis aux régimes légaux de protection.

Section 1 : LA CONCEPTION PROFESSIONNELLE DE LA SECURITE SOCIALE

La présentation de la conception professionnelle de la sécurité sociale (Paragraphe 1) va en faire preuve de la sélectivité de l'assurance sociale (Paragraphe 2).

DEUXIEME PARTIE : L'assurance sociale et l'inégal accès au droit à la santé 83

Paragraphe 1 : PRESENTATION DE LA CONCEPTION PROFESSIONNELLE

La Tunisie a choisi une conception professionnelle dont le fondement (A) la fait distinguer des autres conceptions de sécurité sociale (B)

A. Fondement de la conception professionnelle de la sécurité sociale

Dans un pays récemment indépendant, les préoccupations des pouvoirs publics sont très diverses et vont porter sur le politique, l'économique, mais aussi et surtout sur le social.

Soucieux d'assurer la protection sociale la plus étendue et généralisée pour toute la population, le législateur tunisien se trouve aussi contraint par la faiblesse de l'économie du pays. Une contrainte qui le mettra dans l'obligation d'opter pour une conception professionnelle de la sécurité sociale.1

"La Tunisie a choisi la conception fonctionnelle pour l'institution de son système de sécurité sociale. Quoique sélectif ce système présente des avantages, c'est un système géré en tant que service public fondé sur la satisfaction de l'intérêt général. Il prodigue des prestations d'une grande importance dans la vie économique de l'assuré social en particulier et du pays en général".2

Cette conception professionnelle se fonde sur l'exercice d'une activité professionnelle et garantie le droit à la protection au travailleur, ainsi que ses ayants droits, par le biais de l'assurance sociale, contre les risques sociaux.

Les assurances sociales sont nées en Allemagne, Bismarck, inquiet des succès de la gauche et plus précisément de la "Social-démocratie", déclare que « l'évolution progressive de l'idée moderne de l'Etat ...veut qu'il accomplisse non seulement une mission défensive tendant à protéger des droits existants, mais également une mission tendant à promouvoir positivement, par des institutions appropriées ... le bien-être de tous ses membres » 3. C'est donc pour promouvoir le droit des citoyens, le lendemain

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2 A. SEFI, Art. préc.

3 Un célèbre message au Reichstag du 17 novembre 1881 suivi de 1883 à 1889 de l'adoption de différentes lois sur l'assurance maladie, assurance accident, assurance invalidité - vieillesse .... y à ce propos, J-J. DUPEYROUX et X. PRETOT, Op. cit. p.14. - Bismarck déclare aussi : « ... il faut faire un peu de socialisme pour éviter d'avoir des socialistes ».

DEUXIEME PARTIE : L'assurance sociale et l'inégal accès au droit à la santé 84

de l'indépendance, à la protection, à la sécurité sociale et à la santé, que les pouvoirs publics ont opté pour une couverture sociale de plus en plus extensive et compatible aussi avec les possibilités économiques d'un Etat nouvellement indépendant.

Les assurances sociales se sont émergées suite à l'échec de garantir une protection sociale suffisante pour toute la population par d'autres techniques de protection. Ces techniques "n'ont pas été spécialement élaborées pour la solution des problèmes posés par les risques sociaux mais qui peuvent éventuellement leur être appliquées"1. Elles ont précédé l'institution de sécurité sociale, il s'agit de l'épargne, l'assistance, la responsabilité, l'assurance et la mutualité. Mais, bien qu'elles aient allégé les maux sociaux de certaines catégories sociales, elles ont échoué dans la protection des "pauvres" dont notamment la classe ouvrière2.

La technique des assurances sociales se base essentiellement sur l'assujettissement obligatoire de tous les travailleurs salariés au régime de sécurité sociale, mais aussi sur le prélèvement des cotisations sur le salaire réparties entre l'employeur et le salarié. Par cette technique, la conception professionnelle de la sécurité sociale va se présenter, pour les pouvoirs publics en Tunisie, comme l'ultime solution pour étendre la couverture sociale au profit de la majorité de la population3.

Toutefois, après avoir adopté la loi N° 60-30 su 14 décembre 1960 relative à l'organisation des régimes de sécurité sociale, le législateur tunisien, conscient des insuffisances de la conception professionnelle, a essayé d'adapter le dispositif protecteur de cette conception aux spécificités d'autres catégories socioprofessionnelles. La protection de ces catégories a toujours obéit à la logique de l'assujettissement aux assurances sociales à savoir l'exercice d'une activité professionnelle et le paiement des cotisations à l'organisme gestionnaire.

Ce souci d'élargissement de la couverture sociale pour garantir une protection sociale suffisante pour la population présente un fondement pour deux autres conceptions de sécurité sociale qui se distinguent de la conception professionnelle.

1 J-J. DUPEYROUX, Droit de la sécurité sociale, Op. cit. p13

2 Cf. A. MOUELHI, Droit de la sécurité sociale, Op. cit. p57

3 Sur la naissance et l'évolution du droit de la sécurité sociale en Tunisie, Cf. A. MOUELHI, Ibid., p. 68-84.

DEUXIEME PARTIE : L'assurance sociale et l'inégal accès au droit à la santé 85

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