WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De la responsabilité pénale des commissaires aux comptes en droit OHADA

( Télécharger le fichier original )
par Gradi MOBULA MONGAY
Université de Mbandaka RDC - Licence 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

Le droit pénal des affaires de l'OHADA est marqué par une option qui, même si elle paraît assez originale, n'en recèle pas moins quelques incohérences du point de vue de la politique criminelle. En effet, si la politique criminelle apparaît, selon Marc ANCEL comme « une stratégie méthodique de réaction anticriminelle», il est difficilement concevable de soumettre les deux éléments de sa structure que sont le phénomène criminel et la réponse de politique criminelle à une logique différente. Telle est cependant la stratégie qui a été adoptée par le législateur de l'OHADA pour venir à bout de la délinquance d'affaires. Celle-ci a consisté à harmoniser les infractions d'affaires dans l'espace communautaire et à laisser le soin aux Etats parties de déterminer librement les sanctions qui leur sont applicables. De cette option pourrait résulter une certaine hétérogénéité des sanctions qui seront déterminées par les Etats.

Hormis les infractions relatives aux incompatibilités prévues à l'article 898 de l'AUSC, le législateur « ohadien », à travers le titre 5 de la 3e partie dudit AUSC, aborde la question du contrôle sous un double aspect : d'une part la répression des infractions au contrôle, commises par les dirigeants de la société et qui constituent alors un obstacle à ce contrôle, d'autre part les infractions commises par les commissaires aux comptes eux-mêmes, dans l'exercice de leur fonction et qui se présentent sous forme d'un refus de contrôle.

L'obstacle au contrôle est donc le fait des dirigeants sociaux. En effet, « désireux d'écarter un contrôle seulement gênant ou franchement dangereux pour eux s'ils ont commis des actes délictueux, les dirigeants sociaux peuvent y mettre obstacle de manière plus ou moins directe ». C'est ainsi qu'ils peuvent ne pas désigner les commissaires aux comptes ou, une fois qu'ils les ont désignés, ne pas les convoquer aux assemblées d'actionnaires. Ils peuvent également faire obstacle à leurs vérifications ou leur refuser la communication de documents. Ainsi, l'obstacle au contrôle est réprimé par le législateur OHADA aux articles 897 et 900 de l'AUSC.

Par ailleurs, le commissaire aux comptes peut violer ses obligations professionnelles et tomber ainsi sous le coup des incriminations prévues à l'article 899 de l'AUSC, par action en donnant ou confirmant « des informations mensongères sur la situation de la société » ou par omission, en ne révélant pas « au ministère public les faits délictueux dont il aura eu connaissance ».

Pour tout dire, nous saluons l'adhésion de la RDC à l'OHADA. En effet, l'obligation de dénonciation au ministère public des faits délictueux découverts par le commissaire aux comptes, ainsi que le droit dont ce dernier jouit de déclencher la procédure d'alerte sont des innovations majeures que le droit OHADA apporte à notre droit. Car ces deux notions sont totalement ignorées de la législation congolaise puisque ne figurant pas dans le décret 27 février 1887, ni dans aucun autre texte de loi en vigueur. Raison pour laquelle le Professeur Don José MUANDA NKOLE WA YAHVE, directeur du CERDA, a toujours soutenu que l'adhésion de la RDC à l'OHADA est la solution face à l'anachronisme qui caractérise actuellement le droit congolais des affaires. L'adhésion de la RDC à l'OHADA s'inscrit dans la droite ligne de l'assainissement du climat des affaires congolais car tel que nous l'avons démontré dans ce travail, ce droit communautaire est l'une des meilleures législations de ce 21e siècle qui puissent mieux protéger les intérêts des associés, ainsi que des créanciers de la société.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King