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Les états et la construction de l'union africaine: le cas de la Libye et du Sénégal

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par Romaric TIOGO
Université de Dschang - Master II 0000
  

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B- Le principal bailleur de fonds des projets panafricains

En Afrique, la Libye est l'Etat pourvoyeur d'aide de premier plan en ce qui concerne le financement des projets de l'UA. Autrefois, l'OUA accomplissait des fonctions principalement politiques et administratives156(*). Aujourd'hui, l'UA est plus ambitieuse eu égard à la multiplicité des structures et des projets économiques qui ont été créés, et qui nécessitent d'importants financements pour ne pas entrer dans la catégorie des voeux pieux. Mais, les contributions statutaires instituées au sein de l'Union semblent insuffisantes pour transformer ce rêve en réalité. C'est pourquoi des mécanismes subsidiaires de financement ont été conçus, notamment par l'institution des contributions extrabudgétaires157(*). Parmi celles-ci, figurent les dons volontaires des Etats membres. Dans cette lancée, lors de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UA, la Libye avait contribué à elle seule à hauteur de 95% pour le financement du projet d'union158(*). En outre, au moment de sa création à Syrte en mars 2001, le colonel Kadhafi constitua les premiers fonds de l'UA en faisant un don d'un milliard de dollar comme contribution de son pays à la dynamique de l'intégration continentale159(*). A la vérité, le Guide libyen s'est toujours considéré comme un leader africain dont le but est de mettre les ressources dont dispose exceptionnellement160(*) son pays au service de l'Afrique et des institutions de l'UA en construction. A l'occasion de « la conférence historique des migrants africains de l'Europe » organisée à Tripoli du 15 au 17 janvier 2011, où il était question de réfléchir sur l'avenir des institutions et organes de l'UA, les migrants africains ont plaidé pour une accélération de la mise en place des institutions et organes  de l'UA. Ceci dans la dynamique de la création des États-Unis d'Afrique, afin de promouvoir un gouvernement fédéral doté de quelques ministères fédéraux. Prenant la parole à cette conférence, le colonel KADHAFI a défini son rôle sur le continent  de la manière suivante: « je suis celui qui vient au secours d'un véhicule tombé en panne. Je ne cherche pas à savoir qui est son conducteur et a fortiori qui en sont les passagers. Je me mets dans le groupe qui est derrière pour pousser afin que le véhicule  puisse continuer son parcours pour atteindre le lieu de destination. C'est cela ma place en Afrique »161(*).

Le discours libyen qui se lie ainsi à l'acte justifie le soutien financier apporté au projet du gouvernement d'Union qu'il a initié et soutenu à coups de « millions de pétrodollars»162(*). Tel est aussi le cas du premier satellite panafricain de télécommunication qui a été en grande partie financé par la Libya African Investment Portofolio . Créée en 1992, par 45 pays africains, la société RASCOM avait pour objectif de réduire la fracture numérique en Afrique en la dotant des moyens de communication modernes pouvant permettre un développement régulier et agréable des liaisons multiservices : téléphone, télécopie, télex, radio, télévision, Internet, télémédecine, enseignement à distance et de multiples autres services. Il était donc question pour ces pays d'assurer une communication à moindre coût tant à l'intérieur de leurs frontières qu'entre eux et l'extérieur. Mais, de nombreuses discordes vont naître telles que la non-adhésion du Nigeria à ce projet et les difficultés pour la ratification de la convention et la libération des parts et capital-d'actions163(*). Comme le remarquait MWAYILA TSHIYEMBE « le non paiement de leur cotisation par les Etats membres a privé l'OUA de sa première source de financement et l'a contraint à la mendicité et aux incantations stériles »164(*). Fort heureusement, alors qu'un satellite coûtait 400 millions de dollars, la Libye à elle seule en règlera 300 millions, la Banque Africaine de Développement, 50 millions et la Banque Ouest Africaine, 27 millions 165(*). Cet important investissement a permis au continent tout entier de se doter de son premier satellite en 2006, assurant ainsi son arrimage au système communicationnel international.

Comme on peut le constater, la Libye se présente comme un mécène important dans l'UA. Mais surtout, plus de diplomatie, moins de déstabilisation de certains pays du continent. Telle est l'orientation de sa nouvelle politique en Afrique. Ce changement s'est justifié par le fait que cet Etat ambitionnait, de coopter plus de pays et d'autorités influentes afin de se constituer une majorité dans l'Union. L'objectif recherché étant de faire passer les projets dont il est porteur, en enrayant les obstacles tant au sein de l'organisation qu'à l'extérieur de celle-ci.

* 156 ESSONO (E.G.), op. cit., p. 106.

* 157 Ibid, p. 108.

* 158 DJUIDJE KOUAM (R.), op. cit., p. 108.

* 159 POKAM Hilaire De Prince, « Construction de l'Union Africaine et souveraineté étatique », communication faite à l'occasion du Symposium de Dakar sur les Etats-Unis d'Afrique du 27 au 30 juillet 2009, p. 25. (En cours de publication).

* 160 Selon une interview de Mouammar Kadhafi accordée à Der Spiegel (journal suisse) du 1er mai 2010 et reprise par Jeune Afrique N° 2574 du 9 au 15 mai 2010, p. 52, le pétrole libyen rapporte chaque année environ 50 milliards de dollars.

* 161 Voir le site Internet, http://www.mouvement-ngambo-na ngambo.org. visité le 26 mars 2011.

* 162 Lire l'article de YERIM SECK Cheikh, au titre alarmant « Au secours, Kaddafi arrive!», dans Jeune Afrique No 2509 du 8 au 14 février 2009, p. 37.

* 163 KOUAM (R.), op. cit., p. 91.

* 164 Cité par DEUTCHOUA (X.), « De l'OUA à l'UA », dans Les Cahiers de Mutations N° 013, juin 2003, p. 3.

* 165 POUGALA Jean, «Les vrais raisons d'une guerre », http://blogs.mediapart.fr/blog/fxavier/150411/, consulté le 19 avril 2011.

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