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Les relations économiques internationales et l'exploitation des ressources minières de la RDC

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par Dinah IRAGI KAJUCHI
Université Officielle de Bukavu - Licence en relations internationales 2011
  

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6. PROBLEMATIQUE

Les causes profondes des conflits en RDC sont tributaires de la mauvaise gouvernance, de la misère et de la convoitise dont font l'objet les ressources naturelles du pays. L'accès aux ressources naturelles de la RDC, spécialement les ressources minières, par toutes les voies a engendré des conséquences néfastes aussi bien sur la vie de la population que sur l'économie du pays.

En effet, depuis la fin du régime de Mobutu en 1997, la RDC est devenue le théâtre ou la scène d'une compétition des intérêts acharnés entre divers pays occidentaux, et autres puissances économiques émergentes voire les pays limitrophes. Les ressources minières que regorge ce pays constituent ainsi un enjeu majeur des relations tant économiques que politiques entre la RDC et ses différents partenaires.

Au moment où le pays doit faire face au défi de reconstruction et du développement, la maîtrise de ses relations extérieures mérite une attention particulière dans un contexte où la globalisation prend de plus en plus de l'ascension.

Par ailleurs, il sied de signaler - avec Fidèle TSHINGOMBE - qu'en dehors des sentiers battus dans la mobilisation des ressources pour l'Etat congolais, il existe d'autres possibilités non conventionnelles pour se prendre en charge. C'est le cas notamment du financement monétaire de l'exploitation des ressources naturelles et le profit de rente que l'on peut tirer de la dotation forestière exceptionnelle dont jouit le pays5(*).

Cependant, nonobstant l'abondance des matières ou ressources minières dont dispose la RDC, son économie s'est pratiquement effondrée au cours des dernières années à cause principalement de la mauvaise gestion de la chose publique et des conflits armés. Cet état de choses a plongé la RDC dans une posture telle que son espace territorial est devenu un enjeu d'enrichissement pour les opérateurs économiques, les régimes occidentaux et les nouvelles puissances économiques émergentes. Ainsi, les partenaires traditionnels ou actuels de la RDC semblent dicter le jeu de l'exploitation des ressources minières pour en tirer beaucoup plus d'avantages à son détriment.

Pour un petit rappel, dans son histoire, les exploitations du cuivre, du cobalt, de l'or, du zinc, et d'autres métaux ainsi que celle du pétrole ont eu à procurer 75% des revenus à la RDC et qui lui ont permis de contribuer , par ces exportations, au PIB à la hauteur de 25%6(*).

En outre, après l'annonce par la Chine en Septembre 2008 du déboursement de cinq milliards de dollars faisant suite à la signature du contrat sino-congolais conclu pour la reconstruction des infrastructures au cours de la première législature de la troisième République au Congo, montant en retour duquel la Chine bénéficie de l'exploitation des minerais de la RDC, faisons remarquer que ceci a suscité un vif tollé dans le chef des pays occidentaux ou au sein des institutions nordiques. A titre de rappel, cette convention a été signée le 22 Avril 2008 à Pékin par le Gouvernement de la RDC avec les entreprises chinoises China Railway Group Limited et Sinohydro Corporation aux termes de laquelle la Chine devrait débourser neuf milliards en vue de la construction d'un certain nombre d'infrastructures et la Chine exploite les ressources minières.

Parmi ceux-là qui se sont intéressés à la signature de ce contrat, citons à titre illustratif le Gouvernement belge et le Fonds Monétaire International qui ont exprimé des doutes sur la nature de l'exécution de ce type de contrat de transaction. Cette situation prouve à suffisance le jeu des intérêts dont la RDC subit le coup de part et d'autre à cause de ses potentialités énormes qu'elle regorge ou possède naturellement.

Depuis longtemps, bien avant même la guerre de 1997 et les conflits qui s'en suivirent dès 1998, les richesses naturelles du pays ont fait l'objet de troc, de contrebande, et de trafic en faveur de l'enrichissement de la seule classe dirigeante de l'ex-Zaïre, nous pensons même que c'est bonnet blanc et blanc bonnet au regard de la situation qui se vit actuellement au sein de la classe politique par rapport à la régression socio-économique.

L'histoire renseigne, d'une part, que des concessions minières avaient été conclues avec l'Angola, la Namibie et le Zimbabwe qui, en contre partie, avaient fourni à la RDC en 1998 un appui militaire à l'occasion des guerres d'agression soutenues par le Rwanda et l'Ouganda. De l'autre part, les pays agresseurs profitaient de la situation pour exploiter et piller les minerais du Congo.

Dans cette perspective, force nous a été de constater qu'il y avait une exploitation illégale et artisanale des ressources minières en RDC qui était en défaveur de l'économie congolaise en pleine dégringolade. Un imbroglio règne alors dans et autour des carrés miniers s'agissant de l'exploitation car il y a lieu de se demander qui fait quoi au profit de qui et en vertu de quelle loi ou de quel droit.

En effet, plusieurs alliances ou conventions sont signées entre la RDC et ses différents partenaires en rapport avec l'exploitation des ressources minières dont le pays ne bénéficie grand-chose car l'impact n'est pas tellement visible sur le terrain. Ce qui nous amène à estimer que les relations économiques internationales de la RDC sont fondées sur la diplomatie des ressources. Curieusement, nous avons aussi constaté qu'il y avait même l'absence de l''application des mesures régulatrices dans le domaine cette exploitation.

Dans ces conditions, tout ce qui précède nous a amenée à nous poser les questions suivantes :

· Comment l'exploitation des ressources minières de la RDC intervient-elle dans la configuration des relations économiques internationales ?

· Quel impact l'exploitation des ressources minières a-t-elle sur l'économie de la RDC et sur sa stabilité politique ?

· La possession des ressources minières confère-t-elle à la RDC une place de choix dans la dynamique de coopération économique ?

Nous essayerons de donner, dans les lignes subséquentes, en guise des hypothèses, des réponses comme pour répondre aux questions soulevées par la problématique.

* 5TSHINGOMBE, Fidèle. « Dimension économico-financière du contrat de gouvernance (Mars-Décembre 2007) : Défis et perspectives. » In congaf, n° 417, Kinshasa, CEPAS, Septembre 2007, p.460

* 6MINANI, Rigobert. Op. Cit, p. 501

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