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Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang

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par Georges Ghislain Fofack Mujia
École normale supérieure de Yaoundé  - DIPES II en Géographie  2016
  

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1.7. Problématique

L'agriculture au Cameroun constitue depuis l'indépendance un maillon essentiel de l'économie et de l'engrenage du développement. Au cours des décennies 1970 et 1980, elle a bénéficié de nombreuses subventions inhérentes aux différents plans quinquennaux, comme le souligne Janin P., (1995), « Avec les plans quinquennaux, les planteurs de ruraux sont passés successivement d'une économie de traite, sous l'entière dépendance de la maison de commerce privé à une économie dominée et réglementée par l'Etat entre 1955 - 1989. » ainsi qu'aux aides provenant à la fois des bailleurs de fonds et de la coopération bilatérale et multilatérale. Durant cette période, la majeure partie de la population active camerounaise y était employée (plus de 60% de la population active). Mais, à la suite du choc pétrolier des années 1970 qui a entrainé une crise économique sans précédent dans les années 1980 et 1990, conduisant à la mise en place au Cameroun des programmes d'ajustement structurel en 1989 (Herrera, 1994)et de la dévaluation du Franc Cfa12(*) qui a suivi au cours de l'année 1994, au terme duquel le franc Cfa a perdu 50% de sa valeur (Roubaud, 1994),cette activité est presque totalement entrée dans une période de marasme économique caractérisée par la baisse des cours des produits dits d' « exportation » ou de rente (cacao, café). Ces derniers ayant longtemps fait le bonheur de l'économie camerounaise en général et des agriculteurs en particulier. Cette crise,qui a considérablement affecté l'économie camerounaise, s'est accompagnée de mesures draconiennes telles que la réduction des effectifsou licenciement. Elle a également conduit au congédiement de milliers de personnes au sein de la fonction publique et des entreprises publiques et parapubliques :environs 20.000 déflatés sur 190.000 fonctionnaires pour la première vague en 1992, suivi de compressions similaires et équivalentes dans les années 1993, 1994 et 1995. Ces chiffres ne prennent pas en compte les compressions du secteur privé.

Cependant, avec la chute des produits traditionnels d'exportation sur le marché mondial, le nombre important de déflatés de la fonction publique et des entreprises publiques et parapubliques, de diplômés sans emploi et en quête d'opportunités, l'ouverture accélérée et le développement des marchés transfrontaliers (Kye-Ossi, Ambam Minko'o, Campo, Aboulou etc. ) et surtout l'explosion de la population dans les centres urbains du Cameroun, l'activité maraîchère, en l'occurrence la culture de la tomate,apparait dans l'arrondissement de Dschang comme une solution, mieux encore une forme d'adaptation à la crise caféière subordonnée à la crise économique de la fin des années 1980.

Au-delà d'un simple moyen d'adaptation à la crise, la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang, qui n'était pratiquéeauparavant qu'à des fins d'auto-consommation, commence progressivement à s'installer comme l'une des principales activités génératrices de revenus et pourvoyeuses d'emplois.

Avec le temps, la production de tomate de cette localité n'a cessé d'évoluer et ce de manière exponentielle. Le département de la Menoua enregistre 5 548 tonnes au cours de la campagne 98-99 contre 26 829 tonnes pour la campagne de 200813(*). Ce qui constitue une évolution significative de la production. Les superficies allouées dans le département à cette spéculation ne cessent également d'augmenter, de l'ordre de499 hectares au cours de la saison 98-99, elles ont atteintle chiffre de 1 781 hectares en 2008. Traduisant une augmentation notoire des superficies de culture de la tomate dans cette localité. De plus, le nombre d'actifs dans ce secteur agricole continue de suivre le même rythme d'évolution. Ceci à la faveur d'une conjonction d'initiatives émanant d'une variété d'acteurs et de stratégies endogènes, qui n'ont cessé d'accroîtrela production de l'arrondissement de Dschang et améliorer le quotidien des pratiquants au cours des deux dernières décennies.

Face à ce constat, il nous revient de comprendre et de faire ressortir le rôle que les différents acteurs impliqués dans cette activité ont joué dans l'implémentation de la politique de reconversion vers le maraîchage en général et la culture de la tomate en particulier. Un accent particulier sera mis sur l'incidence de leurs actions respectives sur le développement et la vulgarisation de cette culture dans l'arrondissement de Dschang. Compte tenu de l'augmentation rapide de la production de la tomate dans cet arrondissement, le présent travail de recherche vise également à faire ressortir les stratégies qui ont été mises en place, et qui le sont encore, dans le but de développer cette culture.

* 12Cette dévaluation fut prononcée le 14 janvier 1994. Jusqu'à cette date, un franc français valait 50 francs CFA.

Avec la nouvelle parité, un franc français vaut 100 francs CFA.

* 13Compilation des données d'AGRI-STATS (Annuaire des statistiques du secteur agricole au Cameroun)

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo