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Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang

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par Georges Ghislain Fofack Mujia
École normale supérieure de Yaoundé  - DIPES II en Géographie  2016
  

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1.5.2.1. Les activités économiques

Ø L'agriculture

C'est la principale activité économique pratiquée dans l'arrondissement de Dschang. Elle est variée, allant de la culture du café au vivrier en passant par le maraîchage. Pour ce qui est de la caféiculture, elle est en grande partie pratiquée par les rescapés de la crise économique de la fin des années 1980. L'activité vivrière est pratiquée presque partout, et les produits de cette activités sont aussi très variés : tubercules (macabo, ignames, taro, banane, plantain, patate douce, etc.) légumes (aubergine, gombo, choux, etc.), légumineuses (arachide, soja, haricot, etc.) et céréales (maïs). L'activité maraîchère y est également très développée. Elle concerne la tomate, les poivrons, les choux, etc. La culture de la tomate occupe désormais dans cet arrondissement une place importante dans l'agriculture de la zone, du fait de ses rendements non moins onéreux, de son prix de vente (entre 4.000 FCFA et 7.000 FCFA le panier selon la saison et parfois 11.000 FCFA durant les périodes de pénuries) et de la demande sans cesse croissante des grossistes en provenance de la capitale économique Douala.

Ø Le commerce

L'activité commerciale est la deuxième activité économique qui prédomine dans cet arrondissement. Les produits issus de l'agriculture sont mis en vente dans le cadre des marchés locaux11(*) ou acheminés dans le principal centre urbain qui est la ville de Dschang, afin d'être commercialisés au détail ou aux grossistes venant principalement de la ville de Douala. Cette activité concerne aussi les produits de consommation tels que les vêtements, l'électronique, l'immobilier et les services, bien qu'elle se concentre à 95% dans le principal centre universitaire qu'est la ville de Dschang. D'autres activités économiques se sont aussi développées dans la zone à l'instar du transport clandestin vers les villages et le transport par mototaxi qui représente ici une activité importante. Elle est unesource d'emploi non négligeable car elle occupe une bonne partie de la population active et assure la satisfaction des besoins des pratiquants.

1.6. Revue de la littérature

L'élaboration de la revue de la littérature n'a pas été aisée. Néanmoins, en dépit de la rareté d'ouvrages spécifiques au département de la Menoua en général et à l'arrondissement de Dschang en particulier, nous avons parcouru un certain nombre de documents généraux, de mémoires, de thèses, d'articles et de revues. Une fois achevée, cette tâchenous a permisde faire un état de la question et de recadrer notre sujet de mémoire, mais surtout de positionner scientifiquement notre étude. La teneur de ce débroussaillage se résume en quatreprincipales approches :

· L'approche monographique des cultures vivrières produites au Cameroun et des techniques culturales

Dans cet angle de recherche, les travaux de Westphal, (1981), présentent les différentes cultures vivrières existantes selon les régions, les techniques culturales y afférentes et les types d'exploitations que l'on retrouve de part et d'autre au Cameroun

Vilain M., (1997) traite de la question de la production végétale, notamment des techniques de production qui peuvent améliorer le rendement des agriculteurs. Dans cet ouvrage, l'auteur élucide la manière dont l'adoption de pratiques particulières en amont, précisément en ce qui concerne les techniques culturales, peut avoir une incidence positive sur la productivité des espaces agricoles en aval.

· L'approche de la crise économique dans la région de l'Ouest

Sous cet angle, Manfouo Namekong I. (2012)analyse les conséquences de la crise économique dans la région de l'Ouest Cameroun. Pour cet auteur, la conséquence la plus évidente de la crise économique de la fin des années 1980 est la disparition des organismes de financement du monde agricole rural de la région de l'Ouest. Cette situation a induit une libéralisation de toutes les filières agricoles. L'adaptation des planteurs de l'Ouest Cameroun est donc devenue quasiment inéluctable.

· L'approche de la reconversion des agriculteurs et des stratégies de développement du vivrier marchand

Fark-Grüninger M. (1995) essayait déjà de présenter l'économie de l'ouest Cameroun, en citant le commerce comme principale activité. Ellea également insisté sur l'organisation du secteur agricole au sein duquel prédominaient les organisations paysannes, moteurs de développement de l'activité agricole.

Gillermou Y. et Kamga A. (2004) soulignent le rôle prépondérant qu'ont joué les associations et les groupements de paysans dans l'adaptation desagriculteurs aux multiples conséquences de la crise économique. Face à cette période de récession économique caractérisée par le désengagement de l'État, chargé de l'encadrement de la paysannerie, survient la multiplication des associations paysannes dans l'Ouest Cameroun à partir de 1992.Ces organisations se sont donc inhibées dans l'encadrement et l'organisation des paysans comme le faisait l'État par le passé. Ce développement accéléré des associations de paysans,aussi varié en termes de spécialisation, constitue pour les auteurs l'une des remarquables adaptations de la région de l'ouest à la crise.

Beuch à Bakar, (2006)  soulignait déjà le fait que les paysans des cantons de Ngam et de Fangha, pour s'adapter à la crise économique qui a secoué l'économie camerounaise et le secteur agricole en particulier dans les années 1990, ont développé la pratique de l'agriculture de contre saison. Cette adaptation avait pour butl'augmentation de la production annuelleà travers l'augmentation du nombre de récoltes, c'est-à-dire en récoltant plus d'une fois par an. Ngapgue J. N. (2007)souligne en effet que le maraîchage et la culture vivrière sont apparus après les années de crise comme une solution face à tous les problèmes engendrés par la crise.Cette alternative, c'est-à-dire le recours des populations de Foumbot au vivrier et au maraîchage, fut la principale forme de réponse à la crise économique des années 1990 qui a introduit de profondes mutations dont la plus spectaculaire fut la recomposition spatiale avec l'émergence du vivrier et du maraîchage. Uwizeyimana L. (2009)souligne également les mutations socio-spatiales qu'a connues l'Ouest Cameroun après la crise. Il précise que le maraîchage dans les pratiques agricoles et le revenu des populations de cette région, est venu substituer le café, en réponse aux conséquences de la crise. Ngapgue J N. (2010)  poursuit le même ordre d'idée avec un exemple pratique de la localité de Foumbot, dont la réaction prépondérante face à la crise des années 1990 a été la reconversion au vivrier et au maraîchage.

· L'approche des stratégies paysannes d'adaptation et de développement du vivrier

Feumba R., (1999) dont l'étude portait sur une localité du département du Ndé, en l'occurrence la localité de Bantoum, présentait les stratégies déployées par lespaysans afin de pallier aux problèmes hydriques dans les exploitations agricoles de tomates. A ce titre, les différentes stratégies qui permettent aux agriculteurs de s'adapter face aux problèmes causés par les apports importants en eau, y sont présentées et analysées.

Le même auteur, dans son mémoire de DEA met en exergue les différentes formes d'adaptation c'est-à-dire les stratégies employées par les paysans de Bantou pour faire face aux variabilités hydrologiques dues à la variabilité pluviométrique dans la zone de Bantoum.

Fongang F. G .H.(2008) présente les différentesformes de mutations qui sont survenues dans le secteur agricole de l'Ouest Cameroun au lendemain de la crise économique de la fin des années 1990. Il précise qu'en réponse à la crise économique de la fin des années 1980, une multitude de formes de stratégies a émergé dans le paysage agricole bamiléké. À titre d'exemple, il note qu'une pléiade d'acteurs à pris les devants après la crise, suite au désengagement de l'État et à la faillite de la principale structure,ayant le monopole de la gestion agricole de la région de l'Ouest en l'occurrence l'UCCAO. Il précise que parmi ces formes d'adaptations à la crise, il y a l'émergence des organisations paysannes(OP), des organisations non gouvernementales (ONG), des coopératives et des groupements d'initiative commune (GICs). Il affirme également qu'en réponse à la crise économique, il y a eu dans le secteur agricole bamiléké, une espèce de reconversion presque totale vers l'activité maraîchère et vivrière.

Kounchou R. (2008)présente en effet les différentes mutations agricoles et sociales que le groupement Foto de l'arrondissement de Dschang connait depuis le début des années 1990, en réponse à la crise économique. Le recours à l'agriculture maraîchère et vivrière constitue pour cet auteur la principale forme d'adaptation des paysans de Foto à la dépression économique. Il montre également le développement de l'artisanat et de l'élevage comme solution à la crise.

Au terme de cette revue de littérature, un recadrage thématique de notre sujet s'impose. En dépit de cette pléthore de références bibliographiques traitant de la question de reconversion des anciens caféiculteurs suite à la crise économique de la fin des années 80, il subsiste encore un certain vide scientifique. Ce vide concerne particulièrement les logiques d'acteurs qui ont sous-tendues l'émergence de la culture de la tomate dans cette localité au cours des 20 dernières années. Il porte également sur la compréhension des différentes stratégies mises en oeuvre par les agriculteurs pour opérer cette rapide reconversion de la caféiculture au maraîchage, notamment la culture de la tomate ; mais aussi sur les stratégies de développement de la spéculation tomate dans l'arrondissement de Dschang. Il convient dans cette étude de mettre en évidence l'impact du jeu des interactions des multiples acteurs dans le processus de développement et de vulgarisation de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. Ainsi que l'incidence de cette vulgarisation sur l'épanouissement socio-économique des pratiquants.

* 11Marché qui se déroule une seule fois au cours de la semaine.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault