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Les tensions entre l'union africaine et la cour pénale internationale à  l'occasion de la poursuite des chefs d'état africains

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par Stephanie Laure Anguezomo Ella
Université de Limoges - Master 2 2015
  

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Chapitre I : L'allégation de poursuites discriminatoires

Soulignons que, l'UA ne conteste pas la compétence de la CPI en Afrique pour la simple raison qu'elle s'avère plus que nécessaire pour freiner certaines velléités et dissuader la commission de crimes graves, mais conteste le fait que cette compétence ne se limite qu'au seul continent africain, que les règles prévues par le Statut ne s'appliquent que pour les crimes de ce continent. D'autres responsables de crimes internationaux (les États-Unis pour les crimes commis en Irak et l'Angleterre pour les crimes commis en Afghanistan) sont aussi bien que les africains coupables des mêmes crimes, mais ces derniers ne sont pas inquiétés. Il apparaît plus que légitime de se demander pourquoi certains mériteraient plus que d'autres d'être traduits en justice quand bien même les faits reprochés heurtent des valeurs communes, partagées par l'ensemble de la Communauté internationale.

Pour les dirigeants africains comme pour l'UA, la justice devrait être la même pour tous, qu'importe le pays dont on est ressortissant, or il semblerait qu'au niveau de la CPI, l'État auquel appartient l'auteur a une influence sur l'exercice des poursuites. Toutefois, si discrimination il y' a, de quelle nature est-elle et sur quoi l'UA s'appuie-t-elle pour porter une telle accusation ? Il serait judicieux pour répondre à cette question, d'analyser les éléments qui renforcent cette impression que la Cour n'exerce exclusivement sa compétence qu'en Afrique (Section I) en créant ainsi par ricochet

8A.MELCHIADE MANIRABONA, Vers la décrispation de la tension entre la Cour pénale internationale et l'Afrique: quelques défis à relever, (2011) 45 (2) Revue Juridique Thémis

9Pacifique MANIRAKIZA, AFRICAN JOURNAL OF LEGAL STUDIES ( 2009) , L'Afrique et le système de justice pénale internationale, p21-52, Voir p.32

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une apparence de partialité qui met à mal sa crédibilité. Il n'en demeure pas moins que ce blâme mériterait d'être tempéré car la Cour n'est pas entièrement à l'origine du sens de son activité en Afrique (Section II).

Section I/- L'exclusivité de poursuites actuelles en Afrique

Pourquoi toujours l'Afrique ? Ainsi s'exprime, par la forme interrogative, la revendication première de l'UA. Un but commun réunit ces deux instituions à savoir la lutte contre l'impunité que l'on retrouve aussi bien dans l'acte constitutif de l'Union Africaine (article 4(h) et 4(o)) que dans le préambule du Statut de Rome. Si elles convergent dans les idéaux défendus, elles divergent quant à l'application de la justice. De nos jours, le monde fait face à des crimes d'une violence extrême naissant de conflits armés, de crises politiques, des guerres etc...mais l'Afrique reste le continent où les poursuites sont le plus exercées par la Cour alors que la plupart des crimes graves qui interpellent la communauté internationale et qui restent impunis ont été commis sur le continent africain principalement par des africains et contre des non africains, mais pas exclusivement10. Même si l'Afrique est un continent conflictogène, elle n'en n'a pas l'exclusivité11 et rien, même pas le Statut ne justifie que l'action de la Cour se concentre plus sur cette partie du monde.

Ainsi le fait que l'action de la Cour ne soit dirigée, à l'heure actuelle, que sur l'Afrique donne lieu à un état de fait irréfragable (Paragraphe I) alors même que des situations africaines auraient pu permettre à la Cour de connaître des affaires non-africaines et de faire sortir la Cour du conflit qui l'oppose actuellement à l'UA (Paragraphe II).

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo