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Problématique des droits de l'homme dans le développement du capital humain: enquête au sein de lycées public laic et privé confessionnel des communes de Cocody et Treichville (Abidjan).

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par Fabrice Constant Kouassi
Université de Cocody (Institut des sciences anthropologiques de développement (ISAD)). - DEA Sciences sociales de développement du capital humain 2005
  

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IV. LES PISTES POUR LA PRISE EN COMPTE DES DROITS DE L'HOMME A L'ECOLE

A. LA FORMATION DES FORMATEURS

De son origine latine « formatio », la formation est un mot dérivé du verbe former (formare). Pour Robert Lafon, c'est une action par laquelle une chose ou un être est produit ou se forme. Paul Robert dans le même élan donne au formateur, le sens de celui qui donne une forme, celui qui impose un ordre.

En clair, on peut au vu de ces approches, comprendre que le formateur est un agent qui donne à autrui une formation. Une raison des plus essentielles milite en faveur de la nécessité de la formation des formateurs comme une piste pour la réussite du projet de prise en compte des droits de l'homme à l'école. En effet, étant donné que les droits de l'homme n'appartiennent pas au curriculum du système éducatif ivoirien, il devient indispensable d'assurer une formation à ceux qui seront chargés de transmettre ces valeurs aux apprenants.

Cette exigence pose le problème de savoir qui doit assurer cette formation incontournable. Raisonnablement, cette action doit mobiliser des personnes capables de s'engager dans cette voie. Plusieurs options sont offertes ici. Celle de la formation des enseignants ou des éducateurs actuellement en poste sur le terrain à une culture des droits humains. Mais une telle voie peut générer de nombreuses difficultés. Cela est d'autant plus vrai que lors de nos entretiens, certains enseignants nous ont confié qu'ils ne manifestent aucun engouement pour un domaine extérieur à leur formation de base. Il faut craindre la même note chez les éducateurs, formés à pourvoir à des tâches spécifiques (surveillance ; ordre et discipline à l'école) qui ne prennent pas en compte l'instruction. Les deux rôles ne se confondent pas, même s'il plane sur l'école un rôle éducatif de premier plan. Cela sous entend que plusieurs acteurs interviennent dans l'éducation d'un enfant et par ricochet dans la construction de son capital humain.

Devant cette situation qui conduit inexorablement à un blocage, il faut susciter une nouvelle classe de professionnels, former pour combler cette défaillance. Ils transmettraient aux apprenants la culture des droits de l'homme en tant que discipline autonome. En ce sens, l'Ecole Normale Supérieure (E.N.S) devrait pouvoir jouer un rôle fondamental en tant que formateur du corps enseignant du système éducatif national. Elle doit accueillir une nouvelle classe de formateurs, des juristes spécialistes des droits de l'homme ou des professionnels, experts en droits humains.

Cette proposition à l'analyse plus réaliste a l'avantage de permettre à la nouvelle classe enseignante, une maîtrise parfaite du savoir à transmettre. Les futurs formateurs pourraient ainsi mieux se familiariser avec le vocabulaire des droits de l'homme mais aussi avec son esprit. Cette nouvelle classe enseignante sera recrutée au sein des facultés de droit, des départements de sociologie, de criminologie, de psychologie. Cela permettra aux diplômés de ces structures, d'avoir une ouverture supplémentaire quant au marché encore trop exigüe du travail. L'E.N.S à travers ce rôle renforcerait sa participation au développement socio-économique et culturel de la côte d'Ivoire. Sous cet angle, le projet a toutes les chances de parvenir à préserver le capital humain ivoirien d'un probable gaspillage suscité par des intérêts égocentriques, extrémistes.

Il faut par ailleurs, prévoir l'apport des familles.

B. LA PARTICIPATION DES FAMILLES.

La famille est la cellule de base de la société. Elle est appréhendée au sens restreint, comme des personnes apparentées vivants sous le même toit et concerne en général, le père, la mère et les enfants. C'est la famille nucléaire. Au sens large, elle s'étend aux liens du mariage, de la filiation, ou même de l'adoption. On y retrouve outre la famille nucléaire, les oncles, tantes, neveux, cousins, et cousines... Au regard des particularités de chaque familles, il nous parait judicieux de saisir cette notion sous une vision globale, celle de la complémentarité des deux assertions sus énoncées.

Le projet éducatif sur les droits humains doit s'illustrer comme un modèle de développement de l'éducation à titre participatif. Cette participation s'entend de la collaboration, la connivence. Ainsi la famille en tant que cellule de base de la société ne doit nullement demeurer en reste de cette innovation éducative. Ainsi l'aspect psycho-social de ce projet prend sens à travers la communication étroite entre ces nouveaux enseignants et les familles. Ce binôme famille et école est indispensable car comme l'entrevoit M.J. Ello38(*), les familles ne perdent jamais totalement leur importance et leur prégnance sur les adolescents et les jeunes. Ainsi si les familles restent à l'écart d'un tel projet, il faut craindre que leur opposition ne conduise à l'échec de cette initiative. Toutefois, cette collaboration impose une ferme sensibilisation de ces unités familiales. Elles doivent s'impliquer totalement, de façon constante. Cela suppose qu'il faut mettre un terme à la démission de certains parents.

Il faut compter aussi avec une école parallèle.

C. LE ROLE DES MEDIAS

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (N.T.I.C), constituent aujourd'hui un acteur de poids dans tout processus de construction du capital humain. Internet vient renforcer le poids de ces éducateurs parallèles et attirent beaucoup les enfants du système scolaire. Tous voudraient avoir une notion de l'informatique et beaucoup sont intéressés par des programmes en ce sens. Il y a donc un avantage énorme à associer Internet à tout projet éducatif.

Les enfants doivent être informés de l'existence de sites portés sur le sujet de développement d'une éducation des droits humains et orientés vers ces directions. Ils doivent prendre conscience de l'importance qu'il y a à mettre son savoir au service de l'humanisme. Les enfants doivent de façon pratique vivre cet humanisme en appartenant à des groupes internationaux qui développent la vision d'un capital humain au service d'une éthique universelle, celle des droits humains ; développent ensemble des projets, des programmes en cette matière. Ainsi ils se donneront quelques chances de s'imposer comme un acteur du monde, une intelligentsia qui participe à résoudre l'un des grands maux de la planète : la violation de la valeur et de la dignité humaine.

En raison de toutes ces exigences, de nouvelles stratégies pédagogiques s'imposent.

D. LES STRATEGIES PEDAGOGIQUES

Du grec paidagôgia, la pédagogie est la science de l'éducation des enfants ; c'est une méthode d'enseignement. Pour Lafon, c'est une technique de l'éducation qui est à la fois une science et un art. A l'analyse, on comprend qu'une science pédagogique bien maîtrisée et appliquée devient un art.

La stratégie adoptée pour un projet alliant éducation et instruction doit aller au delà de la simple formule qui consiste à enseigner-apprendre. En effet, l'intérêt n'est pas de se limiter à l'orthodoxie scolaire qui consiste à transmettre un savoir et à interroger l'apprenant à une période ponctuelle pour ensuite mettre un terme au chapitre. Si tel était le cas, les objectifs visés par le projet ne seraient jamais atteints. Il faut pour cela analyser la réalité sociale à travers une critique constante, permanente. Cette technique, même si on ne la retrouve pas très souvent dans le domaine de l'éducation, satisfait aux exigences d'une efficacité certaine. Drévillon l'avait déjà perçu et a pu dire à ce titre : « le véritable enjeu de la pédagogie n'est pas de faire acquérir des connaissances ponctuelles et de validité éphémère, mais beaucoup plus des attitudes et des méthodes qui en permettent l'appropriation et le renouvellement ». C'est à l'analyse, un principe.

L'enseignement des droits de l'homme ne doit pas s'articuler autour d'un programme sclérosé, statique. Il doit suivre le cours de la situation des droits de l'homme dans le monde, dans le pays, dans la société traditionnelle. A première vue, les droits de l'homme peuvent sembler une matière mouvante, insaisissable. Il n'en est rien. En effet, il existe des éléments fondamentaux qui consacrent des droits ou valeurs éthiques imprescriptibles et qui tendent à la construction de la société de l'universel.

Ce sont ces valeurs qui semblent faire défaut chez les sociétés qui ont pris le parti de la guerre au lieu de celui de la paix. Ce sont ces valeurs qui doivent intégrer la culture du capital humain en Côte d'Ivoire. En clair, on peut bien enseigner ces valeurs à l'école à travers un programme adapté et les mettre en valeur dans la société chaque fois que le capital humain s'exprime, travaille.

Le nouvel enseignant doit susciter chez les apprenants la détermination à aborder au sein de leur famille biologique la question des droits de l'homme encore tabou. Et cela afin que cette culture en construction à l'école déteigne sur la société ivoirienne dans sa globalité. Cette pédagogie doit également viser à éviter les éventuels abus auxquels peuvent se livrer certains élèves zélés. En ce sens, elle doit insister sur les devoirs qui accompagnent les droits humains en tant que constituant des droits pour l'autre en face de soi. Partant, leur respect équivaut aussi au strict respect des droits de la personne humaine.

Il faut développer un esprit de groupe, de communion qui doit amener les apprenants à prendre conscience de l'importance de l'éthique universelle. Des travaux de groupe doivent donc guider constamment les études qui seront menées dans le cadre des programmes portant sur cette matière. C'est en ce sens qu'il faut promouvoir le système coopératif. Cette technique peut être appréhendée comme une stratégie d'enseignement apprentissage, hautement interactive, participative, favorisant l'interdépendance, la complémentarité entre toutes les classes apprenantes.

Quatre grands principes doivent guider les enseignements, à savoir, la participation, le partage, la collaboration et la concertation. Une telle technique a l'avantage de favoriser la socialisation, l'esprit de tolérance, la solidarité, la coopération. Elle développe enfin l'écoute attentive et l'effort individuel. Les études de cas sont des moyens simples et actifs permettant d'aborder de façon efficace les droits de l'homme en classe. Elle peut consister par exemple en des articles de journaux, des résultats d'enquête, de reportages radiophoniques, d'enregistrements vidéos sur les problèmes en rapport avec le thème des droits humains (travail des enfants, enfants soldats, tortures, viols), tout en prenant soin de parcourir l'historique des droits évoqués.

L'intérêt pédagogique ici c'est de s'approprier les textes juridiques et cela aussi bien par le biais de cas réels que fictifs. Il faut développer une prise de conscience et donc des propositions concrètes pour des actions en faveur des droits humains. C'est le lieu de promouvoir les mouvements militants au moyen des nouvelles technologies de l'information et de la communication, afin d'intégrer l'aspect mondialisation dans cette dynamique et rompre avec le caractère sectaire des études.

* 38 J. ELLO (2000), « sociologie temporelle et développement humain en Afrique : état des recherches » in les sciences de l'éducation pour l'ère nouvelle - questions africaines, revue internationale - Cerse - Université de Caen P. 21.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon