WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Du role de la société civile pour une consolidation de la démocratie participative au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou Hady DEME
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section II : Complémentarité entre la societe civile et l'etat

La société civile ne saurait être opposée de manière constante à l'Etat en tant qu'incarnation du pouvoir politique. Elle n'est pas composée uniquement d'organisations agissant dans un sens opposé à l'Etat. Etablir une barrière entre société civile et Etat ne participe pas à faire ressortir toute la quintessence de la notion de société civile. Ainsi apparaît-elle est d'une comme part partenaire de l'Etat et d'autre part lien entre l'administration centrale et locale et les citoyens.

Paragraphe I : La société civile, un partenaire de l'Etat

Le concept de société civile peut revêtir une caractère politique dans la mesure où d'une façon ou d'une autre elle a été référée au pouvoir politique et à l'Etat, d'une manière générale à la sphère politique. Cette connotation politique lui est restée encore aujourd'hui tant au niveau du sens commun qu'à celui des nouveaux théoriciens, la dimension opposition étant privilégiée dans la plupart des cas. Dans le langage courant et populaire l'expression société civile est utilisée par opposition aux politiques dont on estime généralement qu'ils ont fait faillite. Employée dans ce sens, elle a un caractère informel et global.

D'une façon générale, tant au plan populaire qu'au plan conceptuel et théorique, on insiste surtout sur ce qu'elle a de formel. Elle désigne des associations, ou des groupes organisés. Ceux-ci peuvent être de plusieurs sortes et avoir des objectifs spécifiques, toutefois ils ont en commun de se situer d'une manière ou d'une autre par rapport à l'Etat et d'une manière générale au politique.

Ces organisations ne sont pas pour autant opposées à l'Etat. La collaboration, le dialogue et la communication entre représentants légitimes du pouvoir et les instances de la société civile sont institutionnalisés et représentent les modalités pratiques et usuelles de règlement de conflit entre les groupes d'intérêt. L'Etat, en tant qu'institutionnalisation du pouvoir, régule les rapports entre les différentes organisations et les rapports entre lui-même et ces organisations.

Le fait de considérer la société civile comme opposée à l'Etat risque de la dénaturer. Ainsi, l'Etat à son tour, pour asseoir une légitimité et apaiser l'espace social sollicite la société civile plus proche des citoyens que ce dernier, perçu depuis un centre plus ou moins éloigné des réalités des populations surtout celles rurales. Dans ce partenariat l'Etat laisse de vastes domaines de la vie des gens, de sorte que ceux-ci puissent manifester soit pour soit contre ses institutions, afin de promouvoir ensemble à la faveur de l'économie de marché des chances égale de vie.

Ainsi Gheorghe FULGA précise que « la collaboration entre l'Etat et les organisations non gouvernementales devient ainsi un principe des sociétés démocratiques actuelles, une garantie que le pouvoir prend en considération les intérêts des citoyens et l'agenda réel de la société. » 6(*)

Les régimes totalitaires, où la mainmise sur l'ensemble des domaines de la vie sociale et sur la vie des individus, sont définis aussi par le fait qu'ils bloquent ou détruisent les formes de manifestation de la société civile. Par contre dans un régime démocratique les rapports entre les deux sphères prennent d'autres formes. Les institutions de l'Etat et les composantes de la société civile collaborent et s'interpénètrent souvent. Cette interpénétration favorise la mise sur pied des institutions de dialogue social.

Les ressources de la vie associative active au sien de la civilisation moderne, industrielle, diversifient le potentiel participatif des individus dans un espace de complémentarité par rapport à celui de l'Etat.

La société civile introduit une normativité alternative qui amplifie les sources de cohésion sociale et augmente le registre des choix individuels, en ce qui concerne les modèles du comportement civique et communautaire. La société civile ne peut être ni le résultat d'une syndicalisation des segments sociaux, ni une généralisation de l'esprit syndicaliste contrairement à une certaine perception globale qui tend à l'opposer systématiquement à l'Etat. En tant qu'effort organisationnel interne et construction du milieu civique et communautaire, la société civile est le segment le plus actif et plus responsable du tissu social qui s'affirme par une présence réflexive et une implication conséquente dans l'innovation structurelle et organisationnel de la société humaine.

Ce rapprochement entre l'Etat et la société civile la différencie des partis d'opposition plus enclins à s'opposer catégoriquement aux tenants du pouvoir. La société civile apparaît comme des structures plus flexibles que les partis politiques ou les syndicats. Notons à ce niveau que l'Etat peut passer par la société civile pour inviter les partis qui lui sont opposés à des débats à caractère national. La société civile peut être collaborateur de l'Etat dans le cadre de la décentralisation, qui appelle à une gestion participative des populations à la base. Son rôle ici peut être perçu dans des campagnes de sensibilisation par rapport au changement institutionnel. En guise d'exemple la société civile sénégalaise a beaucoup sensibilisé les citoyens dans le cadre de la politique de décentralisation.

Ce rapprochement ce manifeste en outre aussi par une relation entre l'Etat et la société civile. Cette relation a fait l'objet de débats intenses à l'époque, surtout par les orientations libérales qui ont toujours fait valoir la distinction entre les domaines publics et privés. Dans les pays africains et notamment au Sénégal ce rapprochement n'est pas toujours net du fait que les multiples perceptions accordent un statut totalement contestataire à la société civile. Elle est une sorte de négation du politique et de ses acteurs. Il est fréquent de voir une personne se réclamer de la société civile sous le seul argument qu'elle ne partage pas les visions du pouvoir politique.

La société civile doit aider l'Etat en étant un moteur de développement, mais aussi constituer un lien entre l'Etat et les citoyens.

* 6 G. Fulga. Connaissance sociale et pouvoir politique. Paris : l'Harmattan, 2005. p. 215

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore