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Les défis du droit international de l'environnement et la coopération régionale: Cas de l'Afrique

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par Aimé NTUMBA KAKOLO
Université de Limoges, Faculté de droit et des sciences économiques - Master 2006
  

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§2 La pauvreté des pays en développement

La pauvreté caractérise une grande partie des pays africains aujourd'hui et constitue un des facteurs qui entraîne des atteintes à l'environnement par les populations locales. La persistance de la pauvreté rurale dans la plupart des pays en développement est principalement due au ralentissement ou la stagnation de la croissance économique dans ces zones. Cette croissance est souvent inférieure au taux d'accroissement de la population, à l'insuffisance des investissements en capital humain, à l'absence de techniques et d'équipements agricoles et au caractère inadapté des mécanismes institutionnels chargés de répondre aux besoins des populations rurales déshéritées101(*).

Le niveau de vie des populations est trop faible dans les pays africains ne leur permettant pas de subvenir à leurs besoins. C'est ainsi qu'elles sont contraintes de dépendre seulement de la terre et végétations pour survivre, voire même réaliser une petite activité économique. C'est ainsi que les populations locales se livrent aux déboisements pour constituer des bois de chauffage pour subvenir aux besoins d'énergie d'une part, et pour la vente des charbons comme activités commerciales d'autre part. Cette situation est trop remarquable dans les milieux ruraux où les populations locales dépendent totalement de la foret ou végétations, car elles ne peuvent rien attendre du pouvoir exécutif en place.

Il en est de même de la pollution de l'eau de rivières et lacs. En effet, les populations ne possédant pas de l'eau potable qui devrait être fournie par les services étatiques, elles sont contraintes de dépendre des cours d'eaux et des lacs pour satisfaire certains besoins notamment les lavages des plusieurs objets sales dans ces cours d'eaux. Ce qui entraîne la pollution des plusieurs cours d'eaux dans les milieux ruraux où aucune préoccupation environnementale n'est prise en considération par ces populations locales.

La pauvreté rurale entraîne la dégradation de l'environnement dans la mesure où les populations démunies exercent des pressions de plus en plus vigoureuses sur les ressources naturelles comme la destruction des forets pour produire du bois de chauffe et l'érosion des sols qui s'en suit comme conséquence. S'il y ajoute l'exploitation des nappes d'eaux souterraines et des eaux de surface et la pollution des eaux. On note une réduction de la production agricole et un accroissement des problèmes de vie quotidienne dans les campagnes. Compte tenu de la faiblesse de leurs moyens humains, financiers et institutionnels pour exploiter leurs ressources naturelles de manière rationnelle, les populations déshéritées se trouvent réellement dans un autre cercle vicieux de la pauvreté102(*). Cette situation confirme l'idée de Maurice KAMTO103(*) en ce sens que le sous-développement a pour propriété de dérégler le droit, plus exactement de le désacraliser, parce que la lutte pour la survie et la course au mieux-être ne s'embrassent pas des exigences normatives. A cet effet, la pauvreté ne doit pas se réduire à sa seule dimension économique et sociale ; la dimension environnementale connaît plusieurs conséquences négatives suite à la pauvreté.

A titre illustratif, dans le bassin du lac Tchad, certains paysans utilisent des poisons locaux à base de végétations ou des produits chimiques destinés au traitement des cultures pour la pêche. Ces opérations représentent un danger pour la faune aquatique qu'elles détruisent systématiquement et pour les consommateurs d'eau qui s'empoisonnent lentement104(*).

Cette situation de pauvreté, caractérisée par le manque de revenu au niveau étatique et poussé par les besoins de devises, incite les pays en développement de poser certains actes sans tenir compte des exigences environnementales. C'est ainsi que certains gouvernements signent des contrats avec certaines entreprises pour l'exploitation de leurs ressources naturelles au mépris des intérêts et de la protection des populations sans discernement. Ces gouvernements ne voient que le revenu à faire entrer dans le trésor public, peu importe les difficultés des populations locales face à ce projet signé avec l'entreprise concernée. Voilà pourquoi, certains pays possédant certaines ressources naturelles nécessitant une exploitation notamment le pétrole, le bois, le diamant,...accordent le licence d'exploitation à ces entreprises pour générer des bénéfices sans leur exiger des garanties et le respect des normes environnementales. Tel est le cas des plusieurs pays en développement qui permettent l'exploitation de leurs forets sans action parallèle d'aménagement et de reboisement.

Aggravée aussi par la pression démographique, des systèmes d'utilisation des terres inadéquats, les forets ou végétations sont défrichées entraînant une productivité agricole médiocre car les pauvres paysans ne possèdent pas des moyens consistants. Ces paysans sans terre passent alors à la culture itinérante sur les réserves disponibles de terres défrichées.

Signalons également que dans le cadre des efforts de la communauté internationale pour lutter contre la pauvreté une conférence internationale de sensibilisation des partenaires multiformes sur la gestion durable des forets de la RDC a été organisée du 26 au 27 février 2007 sur l'initiative du ministre belge de la Coopération au Développement105(*).

Ainsi, les problèmes de croissance caractérisant la pauvreté en Afrique sont liés à des mauvaises politiques, l'insuffisance des infrastructures, aux faibles niveaux de capital social, à l'absence de droits politiques ainsi qu'au manque d'ouverture commerciale. La dépendance vis-à-vis de l'aide constitue un frein important aussi bien sur le plan économique qu'environnemental. Seule la prise des mesures urgentes destinées à améliorer la gouvernance, à mettre un terme aux conflits, à investir dans les populations, à accroitre sa compétitivité, à diversifier son économie, à réduire sa dépendance vis-à-vis de l'aide et à renforcer ses différents partenariats, pourrait permettre à l'Afrique de relancer son développement106(*).

* 101 SAMB Falou, La protection du développement durable en Afrique de l'ouest : quelques repères, in Passerelles, Agence de Coopération et d'information pour le Commerce International-ACICI, 2005, p. 7.

* 102 Ibidem, p. 7.

* 103 KAMTO Maurice, Les conventions régionales sur la conservation de la nature et des ressources naturelles en Afrique et leur mise en oeuvre, Revue Juridique de l'Environnement, n°4, 1991, pp. 437 - 442.

* 104KAMBOU B., Les mécanismes juridiques internationaux d'exploitation des bassins hydrographiques africains contribution a un modèle de coopération, Thèse, Orléans, 1982, p. 175.

* 105 Voir Communiqué de presse du Ministère belge de la Coopération au Développement du 23 février 2007, disponible sur l'adresse site internet http://digitalcongo.net/article/41439, consulté le 23 février 2007.

* 106 Voir Rapport, Etat de l'intégration régionale en Afrique, Commission économique pour l'Afrique, Addis Abeba, mai 2004, p. 23.

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