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Transports routiers et intégration des états de l'UEMOA

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par Tchoou Adong NOYOULEWA
Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplôme du Cycle III de l'ENA 2009
  

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Paragraphe 2 : Transports et réseau routiers comme facteur d'intégration régionale

L'intégration régionale s'entend dans cette analyse de la formation d'espaces communautaires au sein desquelles les pratiques sont harmonisées (A) puis de la possibilité offerte à chaque citoyen des Etats membres de cette entité à mouvoir sans contraintes majeures (B).

23 Allusion au fait que dans la plupart des cas, les frontières ont divisé des familles qui sont dorénavant à cheval sur une frontière. Aussi, l'usage du F CFA dans les pays frontaliers encourage-t-il les échanges commerciaux.

A. Le rôle des transports et du réseau routiers dans la réalisation d'un ensemble

communautaire homogène

A la première Session de la Conférence des Ministres Africains des transports tenue à Alger du 21 au 25 avril 2008 sur le thème «Transport, moteur de l'intégration et du développement durable de l'Afrique», les Ministres en charge des transports du continent ont adopté une série d'initiatives connues sous le vocable de « Déclaration d'Alger ». Sur la base de ce texte et au vu de la Décision EX.CL/Dec.294 de la IXème Session du Conseil Exécutif tenue à Banjul en juillet 2006 instituant la Conférence des Ministres Africains des Transports, les Ministres des transports réunis ont réaffirmé « le rôle des infrastructures et des services de transport, dans le développement politique, économique et social ainsi que pour l'intégration de l'Afrique, afin de lui assurer une participation significative à la mondialisation.»

Pour ce faire, les Communautés Economiques Régionales (CER), en tant que piliers de l'intégration africaine, sont appelées à la mise en oeuvre des programmes de développement des infrastructures et des services de transport. L'idée qui sous-tend cette préoccupation est que l'intégration au niveau des CER passe par l'existence d'un système de transport fiable, sûr, efficace et abordable en Afrique.

Le phénomène du transport en commun reste un défi à relever en Afrique de l'Ouest et dans l'espace UEMOA en particulier. Pour relever ce défi qui ouvrirait la voie à une intégration réelle des peuples, la construction d'une infrastructure routière de bonne qualité et en quantité suffisante est un impératif. A cet égard, l'universitaire et Secrétaire Général du Centre d'Etudes Européennes et de l'Intégration (CEEI), Luc Marius IBRIGA s'interroge sur l'utilité de l'Union africaine et des institutions sous-régionales si elles ne fondent pas les projets d'un développement durable du continent sur les réalités sociales diverses ; elles mêmes tributaires de la possibilité qu'ont les peuples à se déplacer facilement sur des routes bien faites.

De fait, si l'UEMOA, entité faisant partie intégrante de la CEDEAO, veut, à terme, réaliser ses objectifs en matière d'intégration, il va falloir qu'elle puisse au préalable mettre en place les infrastructures adéquates à la libre circulation des personnes et des biens.

B. Les transports et le réseau routiers, facteurs de la libre circulation dans

l'UEMOA

La libre circulation des personnes et des biens est la clé de l'intégration. Les chefs d'Etat en ont conscience. Pour réussir l'intégration, il va falloir que les gens se sentent libres de circuler. Sur cette base, la route apparaît comme l'un des meilleurs outils véritables dans l'intégration effective des populations de cette sous-région. En fait, comment des peuples

peuvent-ils se sentir membres d'une même entité sous-régionale si, au préalable, ils ne peuvent pas facilement accéder aux lieux qu'ils désirent visiter ?

De nouvelles théories devraient prendre corps pour guider la mise en place des infrastructures de transport dans l'espace communautaire. En effet, la mise en commun des ressources communautaires permettra de viabiliser les routes qui relient des localités voisines, habitées très souvent par un même peuple mais à cheval sur deux entités nationales différentes. La viabilisation de ces infrastructures permettra de rapprocher davantage les populations des Etats membres de l'UEMOA et induira à coup sûr un plus grand contrôle en matière de sécurité. Cette conséquence est aussi perceptible en cas de ralliement des zones de production à celles de consommation afin de créer une plus-value morale du fait de la prise de conscience de la complémentarité entre les régions et entre les pays d'un même espace. Autant d'éléments qui peuvent stimuler l'intégration à la base et entre les peuples.

Dans cette optique, l'UEMOA s'attelle à coordonner, harmoniser et intégrer les réseaux et les services des transports et à faciliter le transport et le transit routiers au niveau des corridors conjointement identifiés avec la CEDEAO. Le Programme d'Actions Communautaires des Infrastructures et des Transports Routiers (PACITR) prévoit dans cette même logique, l'installation des postes de contrôle juxtaposés et l'élimination des pratiques anormales.

Au total, l'importance et le rôle des infrastructures et des services de transport dans le développement politique, économique et social, ainsi que pour l'intégration de l'Afrique sont évidents. Les infrastructures assurent à terme à la sous-région et plus encore à l'Afrique une participation plus significative à la mondialisation. C'est pourquoi, pour que l'intégration régionale soit effective, il faut avant tout construire de véritables Nations économiquement viables.

Ainsi, l'état des économies nationales et communautaire demeure le fondement de la politique d'intégration ; mais il paraît nécessaire d'analyser le rôle que peuvent jouer les transports routiers dans leur développement.

Section 2 : Rôle des transports et du réseau routiers dans le développement des Etats de l'UEMOA

En adoptant en avril 2008 un Plan d'action pour les Transports Routiers sur la période 2008-2012, les Ministres Africains des transports traduisaient dans les faits l'attachement des Gouvernements de leurs pays respectifs à un développement durable du continent pour le bien-être des populations.

A l'échelle du continent, les chantiers d'infrastructures requièrent un budget de 5 milliards de dollars par an soit près de 3 000 milliards de F CFA. Dans la sous-région ouestafricaine, les investissements au titre du Programme Communautaire des Infrastructures Routières est de 1 195 milliards de F CFA. Au niveau national, les Etats devront leur consacrer 5% du PIB sans compter les sommes nécessaires pour la maintenance des routes. Ce faisant, les retombées de ces engagements sont considérables. Selon une étude datant de 2006, les entreprises africaines sont compétitives lorsque seule la productivité de l'usine est prise en compte. Mais elles perdent leur compétitivité lorsque le surcoût lié à la médiocrité des moyens de transport est pris en compte. En ce sens, ne pas investir dans les infrastructures ne fait que perpétuer le fardeau. En Ouganda par exemple, on estime que les exportations du secteur des textiles coûtent 80% de plus en raison des coûts élevés des transports.

Pour cela, il y a lieu de montrer le rôle des transports et du réseau routiers dans les économies nationales des Etats (Paragraphe 1) puis, partant, dans l'économie de la communauté tout entière (Paragraphe 2).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault