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Contribution des ONG musulmanes à  l'accroissement de l'offre éducative de base au Burkina Faso: Cas de l'Agence des musulmans d'Afrique.

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par Seydou SOGOBA
Université de Koudougou - CA/ Institut d'études politiques 2011
  

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1.2. Place des ONG dans le développement

L'expression ONG désigne généralement un groupement, une association ou un mouvement à but non lucratif travaillant dans le domaine du développement participatif ou communautaire. Elle recouvre aussi bien des organisations internationales que nationales ou même locales. De façon générale, les ONG tirent leurs origines essentiellement de deux courants historiques. Elles sont nées soit de la tradition chrétienne de charité et d'assistance à son prochain, soit du libéralisme politique ou simplement du respect par l'Etat des droits fondamentaux de l'homme tels que la liberté d'association, de réunion, de pensée, de conscience et de religion. La prolifération des ONG s'est accentuée avec les deux guerres mondiales, les guerres régionales ou civiles, les catastrophes naturelles, la famine et les épidémies. Au départ, les ONG occidentales se sont d'abord consacrées à aider les populations de leur continent dévasté par les guerres. Ce n'est qu'à partir des années 1950 et 1960 que les ONG ont dirigé leurs efforts vers les pays en développement. Dans les années 80 dénommée «décennie des ONG» (Begbeder 1992, p4) leur nombre, leur qualité et leur renommée vont contribuer à l'évolution des relations internationales.

Au Burkina Faso, la mise en place des ONG semble se confondre avec les années d'indépendances. Les premières ONG étrangères à s'installer avaient pour but essentiel l'évangélisation des populations tout en contribuant à leur développement social. C'est le cas de secours catholique français (actuellement OCADES), du secours catholique américain (CATHWELL) et de Christian and missionary Alliance.

Entre 1960 et 1970, la campagne contre la faim a permis aux ONG à l'instar de la FAO de collecter des fonds pour venir en aide au pays frappés par la famine dont le Burkina Faso. Cette période a vu la naissance d'ONG nationales comme l'Office de développement des églises évangéliques (ODE), l'association pour le développement de la région de Toma (ADR TOM) et l'Union fraternelle des croyants (UFC). Ainsi des secours d'urgence, les ONG vont passer à l'aide au développement en investissant dans les secteurs sociaux, de production et de soutien à la production. Ces investissements se faisaient à travers des projets et des programmes exécutés de concert avec les populations et centrés sur la satisfaction des besoins de celles-ci. De cette époque à nos jours, l'on constate que les ONG prennent en main le «vide» laissé par les sociétés privées et l'Etat. Cela n'excluant pourtant pas le partenariat ou la complémentarité entre ces trois acteurs de développement.

Le Burkina Faso est couvert par une multitude d'ONG. On en dénombre 625 à la date du 29 Septembre 2009 selon le rapport 2009 de la DSONG. En nous referant au répertoire

actuel, on constate que les ONG présentes au Burkina sont issues de vingt sept (27) pays différents. Ces acteurs de développement interviennent dans des domaines aussi variés tels que la production, le soutien à la production, le social et la gouvernance. Il est à noter que certaines ONG interviennent dans plusieurs domaines à la fois. Le tableau suivant présente la situation des ONG présentes au Burkina dans quatorze (14) principaux domaines d'intervention répertoriés par la DSONG:

Tableau n°2: Répartition des ONG par domaines d'intervention

Domaine d'intervention

Nombre

Domaine d'intervention

Nombre

Renforcement des capacités

28

Hydraulique

107

Artisanat

18

Handicape

1O

Enfance

31

Promotion féminine

19

VIH/SIDA

190

Energie

5

Décentralisation

64

Santé

142

Micro crédit

18

Education

79

Sécurité alimentaire

21

Agriculture

152

 

Source : Tableau tiré du répertoire 2009 de la DSONG

Le tableau indique une concentration dans deux domaines à savoir l'agriculture et la santé. Cela s'explique sans doute par le fait que l'agriculture est le poumon de l'économie et par la mobilisation autour de la pandémie du VIH /SIDA. Par ailleurs, le tableau montre que le nombre d'ONG agissant en éducation n'est pas négligeable et témoigne de tout l'intérêt qu'elles accordent à ce domaine d'où la nécessité de s'interroger sur le volume chiffré de l'apport des ONG au développement en général et à l'éducation en particulier.

Entre 1991 et 1995, la contribution financière moyenne des ONG s'élevait à 14,2 milliards/an (DSONG, rapport 2009). A cette période 357 infrastructures sanitaires et 829 locaux éducatifs ont été réalisés par elles. De méme le nombre total d'emplois permanents crées au cours de cette période était de 2443 dont 2151(soit 88%) occupés par les nationaux et 12% par les expatriés. Ce dynamisme va accroître l'intérêt de l'Etat pour les ONG. Il reconnaît à travers la loi 10 /98/AN du 21 avril 1998, portant modalités d'intervention de l'Etat et répartition des compétences entre l'Etat et les autres acteurs de développement que les actions des ONG participent à la mise en oeuvre des plans et politiques de développement. C'est pourquoi en 1984, un cadre institutionnel à savoir la Direction du suivi des ONG (DSONG) est créé afin de mettre en cohérence l'intervention des ONG avec les stratégies et

les politiques gouvernementales de l'Etat. La DSONG est une direction technique de la direction générale de la coopération (DGCOOP) du ministère de l'économie et des finances. Elle a pour mission d'informer, de coordonner, d'orienter et de faciliter l'exécution des actions des ONG et associations de développement intervenant au Burkina Faso.

De nos jours, les contributions des ONG se sont accrues et s'inscrivent dans la logique du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Ainsi en 2007, le rapport sur les «ONG face au défi de la pauvreté bilan 2004-2007», fait ressortir la contribution financière de 184 ONG et associations de développement. Une contribution qui s'élève à 61.025.629.793fcfa, soit une moyenne annuelle de 20,34milliards de Fcfa. La répartition de cette contribution selon les secteurs d'intervention montre que 63% des investissements sont réservés aux secteurs sociaux, 20% au secteur de la production, 14% au secteur de soutien à la production et 3% à la gouvernance. Les données de la DSONG ne spécifient pas la part réservée à l'éducation qui se trouve incorporée dans le volet social. D'ailleurs cette situation on le sait, est loin de rendre compte de la contribution de toutes les ONG et pour cause: non seulement toutes les ONG ne sont pas inscrites à la DSONG mais aussi un bon nombre de celles qui sont inscrites ne déposent pas régulièrement des rapports. Au nombre de celles-la, figurent de nombreux ONG musulmanes dont l'arrivée est relativement récente sur le terrain du développement au Burkina Faso.

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