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Application du droit international au plan interne: examen de la mise en oeuvre du principe de précaution au Burkina Faso

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par Sà¢abèsèlè Jean Augustin SOMDA
Université de Limoges - Master II droit international et comparé de l'environnement 2009
  

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Paragraphe II : Un droit de l'homme

La place du principe de précaution dans l'amélioration des conditions de vie des populations est aujourd'hui plus qu'une réalité. Ce principe est érigé en un droit fondamental de l'homme. Il est consacré (même si c'est de façon implicite) aussi bien par la charte européenne des droits de l'homme que par la charte africaine des droit de l'homme et des libertés publiques. Ce principe constitue pour les nations, une garantie de leurs intérêts (A) mais aussi un moyen pour elles, d'instaurer une démocratie participative (B).

A) Une garantie des intérêts de la nation

Le principe de précaution est de nos jours un moyen de protection des intérêts des communautés car son application judiciaire se fait de plus en plus forte. Au plan international et notamment devant les institutions judicaires internationales, ce principe est un argument de plus en plus utilisé pour soutenir les prétentions des Etats dans la mesure où il est facile à évoquer. Le principe consacre une sorte de renversement partiel de la charge de la preuve du droit commun, il revient au promoteur de l'activité de démontrer l'innocuité de l'activité qu'il entreprend.

Au niveau du la Cour International de Justice, le principe semble avoir été mentionné pour la première fois dans la requête de la Nouvelle -Zélande au sujet des essais nucléaires français. La Nouvelle-Zélande se fondait essentiellement sur ce principe qu'elle décrivait comme un principe de droit largement acquis en matière de droit international, devant s'appliquer pour imposer à la France la charge de prouver que les essais envisagés ne provoqueraient pas de dommages environnementaux50. Une autre illustration de l'invocation du principe de précaution devant la CIJ est celle de l'affaire Gabcikovo/Nagymaros, où la Hongrie et la Slovakie ont invoqué aussi le principe de précaution.

On peut également relever l'apparition du principe de précaution en 1999, dans les affaires relatives au thon à nageoire bleue, l'Australie et la Nouvelle- Zélande ont invoqué le principe de précaution pour appuyer leur prétention selon laquelle, le Japon ne devrait pas avoir le droit de continuer son programme de pêche scientifique expérimentale en raison de la nécessité impérieuse de préserver les

50 Requête de la Nouvelle-Zélande, para.105; voir aussi CIJ CR/95/20, pp. 20 -1, 36 -8).

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stocks en diminution de thon à nageoire bleue dans le Pacifique Sud. L'Organe d'appel de l'OMC a aussi examiné ce principe. En 1998, pour l'affaire sur les hormones dans la viande et les produits carnés, la Communauté européenne a invoqué le principe de précaution pour justifier sa prétention à avoir le droit d'interdire des importations de viande des bcufs élevés aux Etats-Unis et au Canada à l'aide d'hormones artificielles, puisque leur impact sur la santé humaine était incertain. Selon la Communauté, «ce principe est déjà une règle coutumière générale du droit international ou du moins un principe de droit général»

Au plan interne Burkinabè, il n'existe pour l'instant aucune référence jurisprudentielle à ce principe. Cela s'explique d'une part, par la méconnaissance des mécanismes de ce principe par les acteurs et même par les juges et d'autre part, la priorité accordée au principe de prévention beaucoup plus connu et plus facile à invoquer devant les juridictions nationales.

Au regard de la pratique internationale, il est loisible de dire que le principe de précaution permet aux Etats, même pauvres, de préserver leurs intérêts vis-à-vis des autres Etats et des grands groupes industriels. La charge de la preuve revenant donc au défendeur, le principe de précaution constitue une vraie révolution en procédure judiciaire. Il protège mieux les faibles car la recherche de la preuve en matière de dommage environnemental oü de santé publique, demande très souvent d'énormes moyens techniques et financiers qui sont souvent hors de portée des Etats pauvres.

Le principe de précaution est donc un principe plus équitable dans sa protection mais aussi un principe démocratique.

B) L'instauration d'une démocratie participative

Le principe de précaution « consiste essentiellement à responsabiliser l'individu au défaut d'anticiper et de prévenir des risques qui restent impossibles à vérifier dans le présent, mais dont la réalisation future est susceptible d'entraTner un préjudice sérieux et généralisé »51. Il y a une prise en compte dans le principe de précaution de la nécessité de faire jouer aux individus un rôle important, puisque, les conséquences dommages produiront leurs effets principalement sur ces derniers.

51 Jean-Louis Beaudoin et Patrice Deslaurier, la responsabilité civile, vol. 1- principes généraux, éditions yvons Blais, 2007, p 159.

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Le circuit de décision tel que dessiné en matière de précaution prend en compte les communautés à la base par deux procédés :

- L'organisation de l'information ; le public a le droit d'être informé au

mieux et son degré de participation clairement fixé par le pouvoir politique. Le public dispose d'un véritable droit à l'information qui leur permet de juger de la transparence et de la qualité des systèmes en cause.

- La nécessité d'équilibrer les responsabilités entre l'Etat et les citoyens

conduit à l'instauration d'un véritable principe de transparence.

En combinant ces deux éléments, on aboutit à l'institution d'un véritable système d'assurance qualité intégrant des outils de contrôle tels que l'étiquetage et la traçabilité. Les citoyens sont de mieux en mieux associés aux débats à travers le droit à l'information. Ils sont responsabilisés et ont de plus en plus un droit de regard

sur les orientations et l'utilisation des innovations sous réserve des secrets industriels et de défense nationale. De nos jours, il est indéniable que le principe de précaution a contribué à la diffusion d'une information scientifique et technique fiable au moins dans les pays développés.

Au Burkina Faso, le principe de précaution n'étant pas entrée dans les mcurs, il est difficile d'évaluer son apport dans la démocratie nationale. Cependant, on peut dire qu'une bonne utilisation de ce principe permettrait une meilleure participation du public aux débats, ce qui pourrait améliorer la qualité de la démocratie nationale. Pour cela, il faudra faire des reformes pour permettre une plus grande diffusion de l'information scientifique au près du public pour qu'il puisse agir en connaissance de cause. Aussi, il faudra permettre à l'appareil judiciaire de s'imprégner de la technicité de la lecture de l'information scientifique notamment par la formation et la mise à la disposition des magistrats de l'information scientifique. Il est aujourd'hui plus que nécessaire pour mieux protéger l'environnement de mettre en place une approche participative, car comme le dit le professeur Prieur, « la protection de l'environnement, si elle est devenue une obligation de l'Etat, est avant tout un devoir des citoyens »52.

Le principe de précaution est aujourd'hui un principe fondamental des droits de l'homme. Il permet une prise mesurée du risque, garantissant les intérêts de la

52 M. Prieur, Droit de l'environnement, p 112

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nation. Il entraine de ce fait un dynamisme au sien des acteurs sociaux et renforce le processus démocratique. Cependant, son application reste difficile dans les pays sous-développés comme le Burkina Faso.

Section II : Difficile conciliation entre précaution et développement

Les détracteurs du principe de précaution le considèrent comme un principe qui s'oppose au progrès scientifique, un principe qui pousse à l'abstention en cas de doute. Il n'en est rien, car le principe de précaution est un principe dynamique qui s'appuie sur le progrès scientifique pour décider des actions à prendre et de la démarche à suivre. C'est précisément en cela que sa mise en cuvre dans les pays pauvres comme le Burkina Faso, trouve des limites graves. Il n'existe pas dans ces pays de technologies suffisantes pour éclairer les décideurs. Mais au-delà de tout ça l'application du principe de précaution et des outils de protection de l'environnement en général, est minée par une faiblesse dans le fonctionnement des institutions et l'application des textes (paragraphe II) mais aussi par l'existence de causes socioculturelles défavorables (paragraphe I)

Paragraphe I : Difficultés liées au niveau de développement du pays

Le principe de précaution est un principe dont l'application efficace nécessite un certain état de développement des Etats. Le niveau de développement est très important car le principe implique des choix de société. Cette réalité est très bien perçue au Burkina Faso dont le processus de développement est miné par une pauvreté grandissante (A) et aussi par le fait qu'une bonne partie de la population est analphabète (B).

A) La pauvreté

La pauvreté est un fléau au Burkina Faso. Elle touche plus de la moitié de la population. En effet plus de 85 % de la population se trouve en milieu rural et

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pratique une agriculture traditionnelle53 qui ne leur permet pas d'assurer une vie descente. Aussi, le taux de chômage est très élevé (9,3%) en milieu urbain54. La combinaison de ces deux facteurs entraine une paupérisation de la population aussi bien des villes que des villages. Certes la pauvreté n'est pas un facteur direct du non respect de la loi en général, mais, force est de reconnaitre que la pauvreté peut être source de non respect de la loi en matière environnementale dans la mesure où l'environnement constitue la base des ressources alimentaires des populations.

La pauvreté retire aux populations leur « libre arbitre ». Elles font des choix pour survivre sans tenir nécessairement compte des atteintes à l'environnement. C'est le cas au Burkina Faso ou les choix de la population sont toujours guidés par la rentabilité et le coût. Deux exemples sont illustratifs de cet état des faits :

- En matière de locomotion, les burkinabè ont opté pour des moyens de
locomotions moins chers sans tenir compte des effets sur l'environnement à long terme. C'est le cas des motocyclettes et vélomoteurs qui pullulent les rues surtout des grandes villes avec des conséquences énormes en matière de pollution et de nuisance sonore.

- En matière agricole, il n'a pas été difficile de faire accepter aux paysans

burkinabè les semences transgéniques dans la mesure où les taux de rendement exposés par les promoteurs ne leur donnaient aucune alternative compte tenu de leur état de précarité. C'est le cas du coton transgénique, cultivé au Burkina Faso depuis 2004.

Ces deux exemples nous permettent de dire qu'il existe un lien fort entre pauvreté et respect de l'environnement. C'est dans ce cadre que le Burkina Faso a décidé de lutter contre la pauvreté en mettant en place le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). Cette structure sera remplacée en 2011 par la stratégie de Croissance Accélérée et du Développement Durable (SCADD) jusqu'à l'horizon 2025.

Il apparait donc évident que le principe de précaution, par les choix qu'il emporte ne peut pas être appliqué dans toute sa rigueur et donc ne peut révéler toute son efficacité, la réalité économique contraignant les populations à des choix de survie et non de précaution.

53 Source INSD, RGPH 2006

54 Source INSD, RGPH 2006

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En dehors de la pauvreté, les actions et choix de la population sont également liés à leur niveau d'instruction.

B) L'analphabétisme

Le principe de précaution est un principe méconnu au Burkina Faso. Pourtant pour être efficace, toute règle de droit doit être connue des citoyens qui en sont les principaux destinataires.

La méconnaissance du principe de précaution par les citoyens est liée à la méconnaissance du droit de l'environnement en général. Cette méconnaissance entraine une inefficacité des règles de droit dans la mesure où il est difficile pour les populations de se soumettre à des règles qu'elles ignorent ou ne comprennent pas. Dans le cas du Burkina Faso, l'adage « nul n'est censé ignorer la loi » a une portée réduite. La plupart des règles de droit édictées sont ignorées par la majorité de la population qui reste analphabète et n'a pas accès au droit de l'Etat, lequel est rédigé dans un langage qu'elle ignore et est, pour l'essentiel, très peu diffusé55. Aussi, il faut noter que le droit de l'environnement est une matière technique, peu connue même des spécialistes du droit. Seuls les spécialistes en la matière et les professionnels du domaine en détiennent les secrets. Le droit de l'environnement apparait comme un droit illégitime aux yeux des populations. Pour elles, les règles du droit de l'environnement sont étrangères à leur réalité et leurs sont imposées par les puissances publiques.

Dans ce contexte le principe de précaution, encore plus technique que le droit général de l'environnement, ne peut trouver un écho favorable et une application satisfaisante. Il est ignoré de la population, et méconnu par les spécialistes du droit tels que les magistrats. Cette situation conduit à une inertie de l'action administrative.

Paragraphe II : Difficultés dans l'application des textes et politiques Le droit de l'environnement burkinabè est de plus en plus codifié, il possède

de nombreuses dispositions applicables aux divers domaines de l'environnement.

55 Zakané V, Aspects contemporains du droit de l'environnement en Afrique de l'ouest et centrale ,UICN, Droit politique de l'environnement, n°69.

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Aussi de nombreux efforts sont fournis par les décideurs en termes de politiques de protection de l'environnement et de la santé humaine. On remarque cependant une ineffectivité de ce droit. Cette ineffectivité est liée d'une part, au faible degré d'application des textes (A) et d'autre part, à une suivie insuffisante des plans et politiques (B).

A) L'application des textes

Un rapide coup d'il sur le dispositif législatif environnemental du Burkina Faso laisse entrevoir un foisonnement des textes. En effet, à partir de la conférence de Rio sur l'environnement et le développement de 1992, le Burkina Faso a mis en place un arsenal juridique en matière de protection et de conservation de l'environnement. Outre la constitution de 1991 qui consacre le droit à l'environnement et surtout la nécessité de protéger l'environnement, de nombreuses lois ont été adoptées en la matière. A ces dispositions du droit interne, il faut ajouter plus d'une vingtaine de traités internationaux ratifiés par le pays.

Au vu de cela on est porté à croire que l'environnement bénéficie de la protection la plus exemplaire possible au Burkina Faso, il n'est rien, dans la mesure où il existe une certaine ineffectivité des textes.

Cette ineffectivité s'explique d'une part, par des causes socioculturelles et d'autre part, par des causes institutionnelles.

Les causes socioculturelles sont de trois ordres56 :

- On a tout d'abord, la pauvreté et ses nombreuses conséquences. La

pauvreté est un facteur favorisant les atteintes aux dispositions règlementaires de protection de l'environnement dans la mesure ou l'environnement constitue la base des ressources alimentaires d'une grande partie de la population.

- On a ensuite, l'ignorance du droit de l'environnement par les citoyens et

son manque de légitimité. La majorité de la population est analphabète et ressent très souvent l'impression d'être contrainte à se soumettre à un droit qui lui est étranger.

56 V. Zakané, Aspect s contemporains du droit de l'environnement en Afrique de l'ouest et centrale ,UICN, Droit politique de l'environnement, n°69, p 25

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- On a enfin, la montée de l'incivisme écologique. Il y a un

développement de plus en plus grand de l'incivisme. Très souvent les populations ont conscience de l'existence du droit mais manquent de bon sens.

Les causes institutionnelles sont aussi de trois ordres :57

- La première cause est liée à l'ineffectivité des sanctions des atteintes à

l'environnement. Certes, le code de l'environnement du Burkina Faso prévoit des sanctions, mais dans la pratique, ceux qui sont chargés de la répression s'abstiennent très souvent de le faire.

-

En second lieu, il n'y a pas de contrôle du respect des règles

environnementales. Les services chargés du contrôle manquent souvent de moyens financiers et humains pour assurer un contrôle régulier de l'ensemble du territoire national.

- La troisième cause quant à elle, est liée à la complexité des normes

environnementales et au déphasage de ces normes vis-à-vis des pratiques traditionnelles.

A la lecture des causes de l'ineffectivité des textes environnementaux, il apparaît claire que même si ces textes consacraient avec force le principe de précaution, son application serait aussi minée par ces mêmes causent. Le principe de précaution ne peut s'appliquer efficacement (et constituer un facteur de développement) que dans un état de droit, alors que le tableau ci-dessus dépeint entraine une situation de non droit.

Il faut donc pour mettre en place un droit de l'environnement digne de ce nom, élaborer des règles prenant en compte aussi bien les coutumes des populations que leurs réalités économiques, mais aussi veiller à une vulgarisation et une application efficace de ces règles.

B) Le suivi des politiques

Les politiques du Burkina Faso dans le domaine de l'environnement sont diverses et prennent plusieurs appellations. Certaines se présentent sous forme de plans et programmes, d'autres en stratégies. Ces différentes politiques n'offrent

57 Zakané. V. Aspects contemporains du droit de l'environnement en Afrique de l'ouest et centrale ,UICN, Droit politique de l'environnement, n°69, p 22

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cependant pas une protection satisfaisante de l'environnement. En effet, les politiques environnementales burkinabè sont très éparses et touchent plusieurs domaines. Il ressort donc une difficulté de suivi et de contrôle de ces politiques. Les politiques environnementales manquent de moyens financiers et humains pour leur exécution. Les mécanismes de financement ne sont pas fluides et le personnel d'appoint est insuffisant et mal équipé.

Aussi, ces politiques ne prennent pas suffisamment en compte certains principes novateurs comme le principe de précaution. Elles font plutôt une large intégration du principe de prévention et sont plus promptes en matière de réparation des dommages causés à l'environnement. Or, en matière environnementale, il est plus souhaitable, pour être efficaces, que les politiques agissent beaucoup plus en amont des dommages pour les prévenir, la réparation étant toujours très coûteuse et pas toujours possibles à faire.

Cependant, il est bon de relever des avancées en matière de contrôle et de suivi des projets ayant un impact sur l'environnement. En effet, depuis 1997, ces projets sont soumis au contrôle et suivi du mécanisme de concertation, d'orientation, de suivi et d'évaluation créé par l'article 7 du code de l'environnement : CONAGESE. Cet organe se présente comme un cadre de coordination mais fait souvent office d'organe d'exécution des projets. Mais le rattachement du CONAGESE au cabinet du Ministre en charge de l'environnement lui a causé d'énormes difficultés de fonctionnement, ce qui a entrainé sa transformation en Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable (CONEDD) beaucoup plus autonome.

Le concept de précaution est à la base de toutes les politiques écologiques modernes. Aucun Etat ne peut aspirer au développement sans prendre des mesures de précaution. Dans ce sens le principe de précaution doit être au ccur de ces politiques de développement. Le principe s'appuie sur les résultats de la science pour impulser une prise de risque mesurée et instaurer un développement participatif de tous les acteurs de la société. Le principe est donc un droit de l'homme dont la mise en ~uvre est importante pour garantir les intérêts de la nation. Cependant, compte tenu du sous-développement du Burkina Faso, miné par la pauvreté et l'analphabétisme, le principe apparait comme un luxe. Néanmoins, le principe trouve

application dans certains domaines spécifiques. C'est le cas pour ce qui concerne les biotechnologies modernes au Burkina Faso (chapitre II).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon