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Analyse des déterminants de la faillite des entreprises publiques burundaises: cas du Complexe Textile de Bujumbura( COTEBU )

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par Salvator NYANDWI
Institut supérieur de gestion des entreprises - DESS en gestion des entreprises option finance comptabilité 2013
  

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III.3. La faillite totale de COTEBU

A la fin de l'analyse de tous les déterminants endogènes et exogènes, nous avons vu que les signes de mauvaise santé financière de notre entreprise publique se sont fait remarqués depuis 1995 en enregistrant le premier résultat net négatif de - 547 au cours de cette même année. Ce mauvais résultat préliminaire pourrait sans doute découler de l'insuffisance de la planification et de la gestion financière comme celui des lacunes des gestionnaires.

Jusque là, l'entreprise continua à puiser dans ses fonds propres jusqu'en 1998 pour atteindre - 976 à la fin de la même année. Le tableau n°14 illustre parfaitement les faits que nous venons d'annoncer.

De 1995 à 1998, trois années venaient de s'écouler avec une entreprise qui enregistre des résultats nets négatifs jusqu'à entamer les fonds propres, les pouvoirs publics devraient agir au plus vite pour une décision de redressement financier, et pour ce fait le marketing aurait dû jouer son rôle de premier plan.

Au niveau des ressources humaines, le tableau n°14 montre qu'au cours de la période correspondant aux résultats négatifs, les effectifs ont passé de 1325 à 1641 occasionnant une masse salariale qui a grimpé de 691 millions à 976 millions créant ainsi une augmentation budgétaire de 285 millions.

Au regard des problèmes financiers déjà vus, l'entreprise publique n'aura rien fait que de recourir aux emprunts bancaires, aux subventions de l'Etat ou de continuer à creuser le fossé dans ses finances.

De leur côté, les déterminants exogènes qui sont particulièrement fortuits et dont l'entreprise subit malgré elle, ont participé à enfoncer les bilans financiers de COTEBU.

Prenons d'abord le ralentissement de l'activité économique qui suivi la crise sociopolitique qu'a subi le pays depuis octobre 1993. Après le montage des derniers équipements de production, l'entreprise espérait repartir à la conquête d'une meilleure production comme elle l'avait projeté au moment de l'extension de l'usine. Malheureusement, une crise sociopolitique a surgi dans le pays au mois d'octobre 1993 provoquant depuis lors un ralentissement général de l'économie.

En analysant le tableau n°2, la production des tissus est tombée de 11 288 531 m en 1991 à 4 901 301 en 1993 ; diminution de 2/3 de la production prévue. Ces chiffres de 1993 resteront ainsi jusqu'à la faillite de l'entreprise puisque la crise s'est enlisée pendant plusieurs années encore.

Au même moment, les tissus concurrents produits des pays asiatiques et même de la sous région avaient commencé à inonder le marché burundais mettant à mal les ventes de tissus COTEBU par une concurrence accrue. Le changement technologique a été beaucoup commenté, mais les enquêtes menées auprès des gestionnaires concluent que le changement de technologie participe dans une moindre mesure à contribuer à la faillite des entreprises.

Quant à la réglementation gouvernementale contraignante, elle est plus accentuée dans les pays en développement que dans les pays développés.

Les raisons en sont que dans les pays développés, beaucoup d'entreprises publiques sont gérées dans un partenariat public-privé avec des lois contraignantes en la matière tandis qu'au Burundi, l'Etat reste l'actionnaire à cent pour cent public.

Nous venons de développer un à un les déterminants de la faillite d'une entreprise quelle que soit sa forme.

Que ça soit les déterminants endogènes ou exogènes, nous remarquons qu'ils ont provoqué la faillite de notre entreprise d'où l'hypothèse selon laquelle :« les déterminants de la faillite des entreprises qui sont endogènes et exogènes ont contribué de manière décisive à la faillite de l'entreprise publique COTEBU » est confirmée.

Tombée en faillite en janvier 2007, cette entreprise publique a fini par être concédée à une entreprise mauricienne appelée Afri-Textile depuis novembre 2010 ; soit trois ans après. « Le contrat entre l'Etat du Burundi et l'entreprise de l'Ile Maurice est du type partenariat public-privé ; les infrastructures de COTEBU appartiendront toujours à l'Etat du Burundi mais seront exploitées par Afri-Textiles, qui versera au premier une part des bénéfices suivants les résultats annuels ».

Cette concession conclue est de trente ans moyennant une mise de 10 millions de dollars américains. On comprendra enfin que l'entreprise publique COTEBU a débuté ses ennuis financiers depuis 1995, les pouvoirs publics ont maintenu en activité une entreprise qui ne rentre rien dans le trésor public jusqu'en 2007 ; soit 12 ans. Même après cette période, il fallu une fois de plus 3 ans pour conclure un contrat de concession. Le pays aura perdu plus de 15 ans pour que son investissement puisse générer quelques rentrées dans le trésor public.

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