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La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

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par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

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Paragraphe 2 : Dynamique de la CEBEVIRHA dans la lutte contre les maladies animales

La sous-région CEMAC souffre d'un nombre significatif de maux qui déciment le secteur de l'élevage. Il s'agit notamment de l'épidémie de « peste porcine », de la « Grippe Aviaire », de la maladie de la « vache folle », de « l'encéphalopathie spongiforme », et bien d'autres.

Ayant pris conscience du danger, la CEBEVIRHA, dans la poursuite de l'un de ses objectifs, notamment « l'amélioration de l'état sanitaire du bétail et du poisson » a signé des accords de coopération avec des organisations internationales, régionales et sous régionales travaillant dans le domaine de la santé animale (A), ce qui lui a permis de mettre en oeuvre des politiques susceptibles d'éradiquer ces fléaux (B).

A. Les accords de coopération

Il s'agit à ce niveau des accords de la coopération et/ou de partenariat signés avec les Organisations Internationales et régionales.

ü Les accords internationaux

Il s'agit des accords signés avec l'Organisation Internationale des Epizooties (OIE), l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), l'association pour la promotion de l'élevage dans le Sahel et les Savanes (APESS), AFRISTAT et l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

§ Accord de coopération CEBEVIRHA-OIE

Dans le souci de renforcer ses capacités de lutte contre les maladies animales, la CEBEVIRHA a signé en 2003, un accord de coopération avec l'OIE portant sur une assistance technique dans le domaine de lutte contre les maladies63(*) animales et les zoonoses64(*).

En effet, L'OIE est une organisation intergouvernementale fondée en 1924 par 28 pays. Aujourd'hui, elle compte 174 pays membres65(*). Elle a pour objectifs de :

- garantir la transparence de la situation des maladies animales et des zoonoses dans le monde ;

- collecter, analyser et diffuser l'information scientifique vétérinaire ;

- apporter son expertise et stimuler la solidarité internationale pour le contrôle des maladies animales ;

- promouvoir le cadre juridique et les ressources des SVN dans le cadre du mandat confié par l'Accord SPS de l'OMC ;

- garantir la sécurité du commerce mondial en élaborant des normes sanitaires pour les échanges internationaux des animaux et de leurs produits ;

- mieux garantir la sécurité sanitaire des aliments d'origine animale et promouvoir le bien-être animal en utilisant une approche scientifique.

Le 4ème Plan Stratégique élargit le mandat de l'OIE en l'étendant à« l'amélioration de la santé animale dans le monde». Les pays de l'Afrique Centrale en général et ceux de la sous région CEMAC en particulier sont adhérés à l'OIE en rang dispersé. L'exemple le plus ancien est celui du Cameroun qui s'est adhéré depuis 1974.

L'accord de coopération avec l'OIE prend en compte les objectifs fondamentaux de la CEBEVIRHA66(*), sur les principaux objectifs de l'OIE qui sont ceux de collecter et de diffuser des informations sur l'occurrence des maladies animales dans le monde, y compris les maladies des animaux aquatiques  et ; sur les moyens de lutter contre ces dernières ; sur celui de faciliter le commerce international des animaux et de leurs produits grâce à l'élaboration de normes sanitaires internationales ; enfin sur le nouveau mandat de l'OIE en matière de sécurité sanitaire des aliments.

Cette coopération se résulte essentiellement par l'assistance de l'OIE à la CEBEVIRHA dans les domaines suivants sans que cette liste ne soit limitative:

- harmonisation des législations et réglementations zoosanitaires ;

- conception et mise en place d'un système d'information sanitaire ;

- conception et mise en place d'un système d'épidémiosurveillance ;

- établissement de normes dans les échanges intra et extracommunautaires des animaux, de leurs produits et des produits halieutiques ;

- renforcement des Services Vétérinaires par l'appui à l'organisation de stages et à la formation dans les établissements universitaires à vocations vétérinaire et agro-alimentaire. Dans le cadre de son assistance, l'OIE fera bénéficier la CEBEVIRHA de l'expertise internationale disponible.

La CEBEVIRHA s'engage à mettre à disposition de l'OIE, dans la mesure de ses possibilités, une aide humaine, matérielle et/ou financière. Les deux organisations conviennent de se tenir mutuellement au courant de tous les projets et programmes de travail pouvant intéresser les deux parties. Chaque organisation invitera l'autre partie à participer en tant qu'observateur aux réunions traitant des sujets d'intérêt commun et lui communiquera les rapports de ses réunions.

§ Accord de coopération CEBEVIRHA-FAO

Dans la poursuite de sa politique de coopération avec les autres organismes exerçant dans les mêmes secteurs, la CEBEVIRHA a signé un accord de partenariat avec la FAO en 2009 portant sur une étude de faisabilité, sur la promotion de la pêche continentale et aquaculture, assortie d'un programme d'action dont le coût s'élève à 7.135.000 $ US (soit 3.567.500.000F CFA)67(*). Le Secrétariat Exécutif entreprend des démarches auprès des partenaires au développement en vue d'identifier des sources potentielles de financements. On note également une étude de faisabilité réalisée en coordination avec la FAO sur la création d'un Centre multimédia en appui à la sécurité alimentaire (ce centre n'est pas encore créé faute de moyens).

§ Accord de coopération CEBEVIRHA-APESS

L'APESS est une Association Internationale qui assure la promotion du développement de l'élevage au sahel et en savane. Son Secrétariat Général est basé à Ouagadougou au Burkina Faso. Elle est organisée autour de quatre pôles régionaux qui sont : « Pôle Ouest avec le centre de Thiès au Sénégal pour la Gambie, les deux Guinées, Mali-Ouest, Mauritanie, Sénégal, Sierra Léone; le Pôle Centre-Ouest avec le centre de Dori, pour le Bénin, le Burkina Faso, Côte-d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo; le Pôle Centre-Est avec le centre de Garoua pour le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et en République Centrafricaine »68(*). L'APESS a pour finalité de modifier le système d'élevage pratiqué actuellement par les éleveurs traditionnels et le rendre plus productif, mieux organisé et sécurisé. Ce partenariat est basé sur un cadre de concertation et d'échanges sur les questions de développement et de défense des intérêts du monde rural. Son centre régional en Afrique Centrale est à Garoua au Cameroun.

§ Accord de coopération CEBEVIHRA-AFRISAT

Cet accord a été signé en 1994 et porte essentiellement sur la collecte des données sur les produits de l'élevage. C'est ainsi qu'en juin 1998, l'expert en statistique agricole a effectué une mission d'assistance auprès de la CEBEVIRHA dans le cadre de la mise en place d'un système d'informations sur le commerce du bétail et de la viande.

L'objet de la mission était de :« préciser les besoins de la CEBEVIRHA et de proposer une méthode de travail pour la mise en place du système d'informations »69(*). Cette mission s'est soldée par :

- l'identification et la précision préliminaire des indicateurs à suivre ;

- la collecte de l'information ;

- l'identification des différentes étapes de la mise en place du système d'information ;

- l'élaboration d'un chronogramme des activités ;

- l'évaluation préliminaire du coût de la mise en place du système ;

- la spécification de l'outil informatique approprié ;

- l'esquisse d'une première approche de gestion du système d'information ;

- la répartition des tâches entre AFRISTAT et la CEBEVIRHA pour la mise en place du système.

Par ailleurs, les efforts pour la mise à la disposition des populations de ces informations est inexistant. On constate qu'il existe un manque cruel de disponibilité des informations au niveau des Etats membres. Ce qui empêche la CEBEVIRHA de fournir des informations à AFRISTAT pour une publication officielle et mondiale. Par ailleurs, la mise en place des mécanismes (envoi des agents sur le terrain pour la collecte de données) est une solution adéquate en matière de mise en oeuvre des statistiques en matière de bétail-viande.

§ Accord de coopération CEBEVIRHA-UICN

Cet accord est signé dans le but de promouvoir le développement des produits de l'élevage en Afrique70(*). En 2010, l'UICN a mis en place un projet pouvant permettre de booster ce secteur, notamment le projet « Elevage comme moyen de subsistance ».

Le projet « Elevage comme moyen de subsistance », qui repose sur le renforcement des stratégies d'adaptation aux changements climatiques à travers la gestion améliorée au niveau de l'interface bétail-faune sauvage-environnement a démarré en décembre 2010.

En Afrique Centrale ce projet est inscrit dans l'agenda de la CEBEVIRHA en 2011. La CEBEVIRHA et l'APESS sont des partenaires privilégiés pour la mise en oeuvre du projet.

Dans le cadre de ce projet, l'UICN sera beaucoup plus axée sur le volet « Environnement », celle de l'APESS sur le volet « Formation » et celle de la CEBEVIRHA sur le volet «Santé animale». La CEBEVIRHA assurait le rôle de la CEEAC dans ce Projet. Cette réunion permettra à la CEBEVIRHA d'harmoniser sa compréhension du projet avec celle des autres partenaires, d'avoir une meilleure idée des zones d'intervention du Projet à l'échelle du Bassin, de récolter les informations générales relatives à l'élevage.

Dans le cadre du démarrage de ses activités, la CEBEVIRHA par ailleurs partenaire à l'exécution du projet dans le volet santé animale a initié une réunion des points focaux et des partenaires au projet dans la ville de Maroua en mars 2011.

Les objectifs de cette réunion sont :

- harmoniser la compréhension du projet par les différents partenaires ;

- préciser les zones d'intervention par pays ;

- identifier les personnes ressources avec lesquelles chaque partenaire va travailler.

Le rapport de cette réunion a souligné la création d'un Cabinet Espace Véto (CEV) au Tchad. Le CEV représente la structure qui a été retenue par la CEBEVIRHA pour exécuter le travail sur le terrain. Cette structure a voulu à travers sa présentation, révéler son approche d'intervention. L'on retiendra qu'elle veut s'appesantir sur le rôle des auxiliaires vétérinaires qui seront recrutés au sein de la population des éleveurs. Cette approche vise une durabilité de l'action au sein des communautés bénéficiaires. Deux pays de la sous-région sont retenus pour la réalisation du projet. Il s'agit notamment du Cameroun et du Tchad.  

Par ailleurs, il est possible qu'on étende le domaine d'intervention dans d'autre pays d'Afrique Centrale. Les résultats de ce projet s'avèrent intéressants puis que au niveau du Tchad, force est de constater que les choses évoluent plutôt bien71(*). Le Comité Technique de Suivi du Projet a été mis en place et a tenu deux (2) réunions de prise de contact avec les partenaires UICN et APESS72(*). Bien plus, l'UICN n'a pris des contacts avec certaines organisations locales avec lesquelles elle compte travailler dans la mise en oeuvre du projet au Tchad. Quant aux zones d'intervention du projet, deux ont été retenues à savoir le secteur de Karal dans la Tandjilé-Ouest et celui de la périphérie de Mandelia à une cinquantaine de km vers la sortie sud de la capitale N'Djamena.

Au Cameroun les partenaires au projet ont été informés de ce que l'activité de suivi de la mise en oeuvre du projet sera effectuée par les Délégués du MINEPIA. Les sites d'intervention du projet sont le Parc de Waza à une centaine de km de Kousseri et le village Madiago (dans la Région de l'Extrême nord. Des contacts et échanges ont été entrepris avec les acteurs clés dans la zone d'intervention du Projet. C'est ainsi que, plusieurs missions ont été effectuées au Cameroun et au Tchad.

Au Cameroun, la reconnaissance du milieu a conduit l'équipe du projet dans les zones périphériques des parcs de Waza et Kalamaloué73(*). Des séances d'échanges ont eu lieu et ont permis à l'UICN de présenter le projet et de mieux connaitre les acteurs, les situations des conflits74(*)qui sont vécus par les acteurs en relation avec le pastoralisme.

En terre tchadienne, l'équipe du Projet a procédé de la même manière. Deux sites ont été

visités à savoir les réserves de Douguia et Mandelia vers la sortie sud de N'Djamena. Tout au long de cette visite des sites, il a été question de s'entretenir avec les différentes parties prenantes à l'instar des conservateurs, des éleveurs et/ou agriculteurs, en passant par l'administration pour comprendre le type de relation qui existe entre elles. Tout ceci porte à croire que ce projet est susceptible de permettre à la sous-région de mettre à la disposition des populations des produits de l'élevage. Par ailleurs, il est important d'étendre ce projet dans les autres pays d'élevage comme la RCA pour accorder une chance aux acteurs du secteur de promouvoir l'élevage.

* 63Peste bovine, Fièvre aphteuse, Morve, Péripneumonie contagieuse Dourine, Fièvre charbonneuse, Peste du porc,Clavelée...

* 64Maladie infectieuse atteignant les animaux, et qui peut être transmise à l'homme, comme la peste, la rage et bien d'autres

* 65Amériques 29 pays ; Afrique 51 pays ; Europe 52 pays ; Moyen-Orient 13 pays ; Asie/Pacific 29 pays.

* 66 Cf. Statuts de la CEBEVIRHA

* 67 Source : www.cemac.org, consulté le 18 octobre 2011 à 19h 42 mn.

* 68 www.apess.org. Consulté le 05 juillet 2010 à 19h32 mn.

* 69 Cf. Rapport AFRISAT, 1998.

* 70 Rapport de l'UICN, 2010-2011.

* 71 Rapport UICN, 2011, P. 4.

* 72 Rapport UICN, ibid, P.2.

* 73Rapport UICN, Décembre 2010 - Février 2011, p. 2.

* 74 Il s'agit notamment des conflits agriculteurs-éleveurs qui sont fréquents dans cette région.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle