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La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

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par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

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B. Repères stratégiques pour le développement de l'élevage

Pour résoudre les problèmes qui entravent l'élevage de la sous-région, il faut surtout mettre un accent sur l'amélioration de la performance du secteur. Ainsi, il importe d'apporter une contribution à :

- la mise en oeuvre de l'Atlas Général de l'Intégration Régionale (AGIR) produit conjointement avec la CEBEVIRHA;

- une meilleure connaissance des systèmes d'élevage existants, leurs potentialités, atouts et contraintes ;

- une connaissance et une meilleure évaluation des opportunités régionales en termes de commerce de produits animaux et de la participation de la région au commerce international ; 

- une contribution à la réflexion sur la vision stratégique de moyen et long terme du secteur de l'élevage en rapport avec les objectifs et piliers de la CEMAC, notamment en matière de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté et de construction d'un marché régional de produits agricoles  ;

- une meilleure sensibilisation des acteurs étatiques et non étatiques sur les enjeux de l'élevage dans la sous-région et sur les conditions d'optimisation et de valorisation d'un tel potentiel ;

- des propositions concrètes qui puissent servir à la prise de décision au niveau national et sous régional.

Le rôle de l'élevage dans la lutte contre la pauvreté mérite d'être renforcé, étant donné ses potentialités sous exploitées tant dans les pays pris individuellement que dans l'ensemble de la zone CEMAC. Le potentiel productif en animaux, évoqué plus haut, intervient directement dans le processus de transformation socio-économique et entre dans la sécurisation alimentaire et nutritionnelle des populations à plusieurs égards. En effet, l'élevage en tant qu'activité productive s'inscrit dans la même dynamique, celle de sortir ou éviter que les hommes et les femmes rentrent dans le cycle vicieux de la pauvreté qui touche en majorité les populations rurales et de plus en plus celles des villes. Les productions animales permettent non seulement d'améliorer le statut nutritionnel des populations, mais aussi et surtout, procurent des revenus à plusieurs franges des sociétés à travers les échanges commerciaux.

Pour booster le commerce du bétail dans la sous-région, nous proposons cinq (5) enjeux en faveur des éleveurs :

- renforcer la participation des représentants des éleveurs dans les débats sous régionaux. Les évolutions de la sphère macroéconomiques restent déterminantes dans les enjeux futurs de la commercialisation du bétail dans la sous-région et avec les autres régions et sous-région. Face à un contexte mondial qui reste largement imprévisible, l'enjeu est de sécuriser le commerce du bétail d'origine sous régionale. C'est là tout le défi de la régulation à renforcer au niveau sous régional, tout en impliquant les représentations des éleveurs à l'échelle nationale, de satisfaire la demande sous régionale pour éviter la marginalisation de la viande. Dans ce sens il importe de satisfaire au maximum la dynamique de la demande sous régionale par la production domestique. Les états de la concurrence sont tels que le marché mondial est susceptible de transformer l'atout qualitatif de la viande, en produit marginal à terme en direction des classes moyennes par exemple renforcer le control pour l'application des règles par les acteurs institutionnels. Les obstacles au commerce transfrontaliers sont nombreux et profondément handicapants pour la filière. Il est impératif de réduire les tracasseries administratives persistantes malgré les avancées en matière d'intégration sous régionale et de changer le regard des acteurs sur les avantages comparatifs de l'élevage dans la sous-région. L'organisation du commerce sous régional doit être améliorée tout en valorisant les races locales, les savoir-faire pastoraux et la structuration ancestrale des sociétés qui ont su, au travers de l'histoire, perdurer en imaginant des adaptations efficaces, face aux nombreux aléas qu'a connus le pastoralisme. L'élevage et les produits animaux sont les points de mise des institutions locales (sécurité alimentaire, recettes fiscales...). Le secteur des productions pastorales peut bien jouer un rôle majeur dans le développement local en activant les dynamiques économiques. Cela suppose au préalable que la gouvernance au niveau locale, soit considérablement améliorée et le renforcement du positionnement économique des petits éleveurs assuré. Ce positionnement économique des petits éleveurs doit être renforcé de manière significative dans la chaine de valeur. En effet, seul une amélioration conséquente des marges aux producteurs est susceptible de stimuler véritablement l'activité économique, qui malgré son importance, se cherche encore à l'échelle sous régionale ;

- réduire le prix de vente du PPB et du CIT à un prix abordable135(*) et à la portée des petits commerçants afin d'éviter les fraudes transfrontières ;

- renforcer le commerce du bétail entre les Etats membres, en aidant les pays producteurs à mettre à la disposition des autres à un prix fixe136(*)du bétail dans toute la sous-région, dans le but de permettre à la population d'avoir les produits de l'élevage (viande et lait) de qualité et à moindre coût.

La dotation de la zone CEMAC en ressources animale et halieutique confère à cette zone la possibilité de produire des produits d'élevage d'une façon compétitive pour les marchés de la sous-région, pour d'autres marchés africains et mondiaux. Pour exploiter ce potentiel, le secteur public doit investir significativement dans la recherche pour améliorer les maladies, établir et veiller au respect des normes de santé animale137(*), créer les infrastructures de transformation (usine de fabrication des boites de conserve, de fabrication des chaussures en peau) et de commerce des produits d'élevage.

Au regard des obstacles qui freinent la croissance de ce secteur, il est plus que nécessaire de mettre l'accent sur deux (2) grands axes à savoir :

- le renforcement du cadre institutionnel et légal relatif à l'élevage et à la santé animale en vue de le rendre incitatif pour le développement de différents métiers138(*) qui concourent au développement de l'élevage ;

- le renforcement de la politique de l'élevage en vue d'éliminer les différents obstacles et l'application aux produits d'élevage le même régime commercial que d'autres produits agricoles de cru. Ce régime repose sur le principe de réciprocité entre les partenaires commerciaux et sur une politique d'importation caractérisée par une discrimination sélective. Sur les trois élevages139(*) en vigueur dans la zone CEMAC, deux méritent une attention particulière. Il s'agit de « l'élevage extensif »140(*)et de « l'élevage intensif »141(*).

Le pastoralisme est historique, social, culturel et économique. C'est un mode de vie plutôt qu'un simple mode d'exploitation économique. La rationalisation de ce phénomène complexe doit faire l'objet d'une stratégie à part entière que la CEMAC et ses pays membres doivent développer à l'avenir. Ce type d'élevage se caractérise par le faible rendement zootechnique mais dont l'impact néfaste sur l'environnement devient de plus en plus inquiétant avec le temps. La stratégie a adopté pour la transformation progressive de ce type d'élevage vers un type d'élevage semi intensif comprend les éléments suivants la réforme du régime foncier en vue de décourager l'élevage extensif en donnant aux domaines foncier communs un statut juridique précis assorti des obligations à respecter pour la préservation de l'environnement. Il faudra former les éleveurs à travers leurs associations et changer leur mode d'exploitation vers un mode semi intensif, le renforcement des capacités en matière de production de fourrages pour nourrir leurs bêtes pendant la saison sèche, de construction des enclos et d'étables et d'hygiène et de la conduite d'un élevage semi intensif, de prophylaxie142(*) sanitaire, de réforme du cheptel et de la commercialisation des animaux et de gestion et d'exploitation des pâturages et des sources d'eau sur les domaines fonciers communs.

Pour concrétiser ces actions, il faudra fournir une assistance technique et financière aux éleveurs pour les accompagner durant cette phase de transition d'un système d'élevage extensif vers un élevage intensif en passant par l'élevage semi-intensif.

L'élevage intensif progresse rapidement dans la zone CEMAC comme partout en Afrique autour des centres urbains. Le développement de ce type d'élevage à faible impact écologique, risque d'être torpillé par trois facteurs importants à savoir :

- la propagation des maladies des animaux ;

- la difficulté de pourvoir aux besoins de l'alimentation à partir des matières premières locales et ;

- la concurrence de produits fortement subventionnés et de qualité douteuse (poulets au dioxyde, boites de conserve préparées à base de la viande de porcs et bien d'autres encore).

La stratégie en matière de développement de ce type d'élevage consistera au renforcement des capacités des éleveurs en matière de production de fourrages et la fabrication des aliments pour bétail à partir des matières premières locales.

Au niveau de l'administration, il s'agira de faciliter et d'accompagner les réformes qui doivent conduire d'une administration opératrice à une administration d'orientation et de contrôle par la définition des cadres législatifs et réglementaires, la construction de réseaux d'épidémiosurveillance, capacité d'alerte et de réaction rapide dans les situations de crise, la supervision des opérations confiées à des opérateurs privés (mandat sanitaire) sont quelques-unes des mesures à prendre pour améliorer ce secteur.

Au niveau du secteur privé, il s'agira d'aider ces différents opérateurs privés à se comporter en véritables prestataires de services par l'organisation de leurs relations avec les éleveurs et les administrations, l'identification des possibilités de diversification de leurs activités, la formation continue et structuration professionnelle, la consolidation de leur statut professionnel ;

Au niveau des éleveurs, il s'agira de favoriser la structuration de leurs relations avec les opérateurs privés et l'administration par la mise en place de groupements de défense sanitaire à géométrie variable, l'organisation collective de l'approvisionnement en intrants vétérinaires, les formations techniques adaptées (optimisation de l'emploi des intrants).

Au niveau de la promotion des échanges et de la commercialisation des produits de l'élevage :

- mettre en place des études sur la commercialisation du bétail bovin et de la viande bovine à l'intérieur de la sous-région ;

- mettre un accent particulier sur les contraintes macroéconomiques ainsi que sur les contraintes internes à la filière ;

- élaborer un programme de mise en place d'infrastructures spécifiques destinées à favoriser le commerce du bétail et des produits animaux à l'intérieur de la sous-région ;

- mettre en place un système d'information sur le commerce du bétail, de la viande et du poisson.

La libéralisation des services aux éleveurs vise à rechercher une efficacité accrue de l'emploi des moyens de prévention et de lutte contre les pathologies majeures (disponibilité plus immédiate des services, meilleur qualité et coût réduit). Le principe de recouvrement des coûts, y compris ceux des actions de lutte obligatoire, s'impose. L'exercice de la profession vétérinaire à titre privé est encore moins marquant, mais les campagnes de vaccination sont partiellement et progressivement assurées par des opérateurs mandatés par l'État.

Toutefois, au niveau de la CEMAC et plus concrètement dans les pays producteurs, ces évolutions sont plus ou moins avancées. Les retards s'expliquent par l'absence de cadres réglementaires indispensables, les insuffisances dans les dispositifs d'incitation à la privatisation, le manque de professionnels, mais également les réticences des administrations vis-à-vis du transfert de certaines de leurs activités au secteur privé. Un appui considérable des services de santé animale en tenant compte des lignes directrices définies dans les codes zoosanitaires internationaux, instauration des réseaux de surveillance des maladies animales prioritaires à l'échelle nationale et régionale en vue d'assurer leur contrôle, voire leur éradication. Dans ce contexte l'action de la Stratégie Agricole Commune devra porter sur l'appui à la redéfinition des rôles et des relations entre les trois acteurs principaux que sont l'administration, le secteur privé (vétérinaires, auxiliaires, conseillers technico-économiques) et les éleveurs.

La dynamique de la coopération régionale peut constituer un bon relais des appuis des partenaires dans ce domaine par la formation des vétérinaires, l'éradication de la peste bovine, et le contrôle des vaccins contre les principales maladies contagieuses. Elle pourrait avec fruit être étendue à d'autres domaines comme le contrôle des médicaments, les systèmes d'alerte et de réaction rapide en cas d'épizootie... Les actions à ce niveau concernent :

- le renforcement des capacités de services vétérinaires et les doter des moyens adéquats pour s'occuper effectivement de la santé animale et de protéger la sous-région contre l'introduction des nouvelles maladies animales ;

- le renforcement des services vétérinaires, notamment par l'accroissement des ressources allouées sur les budgets nationaux en vue de lutter contre les grandes épizooties et les maladies émergentes ; - la professionnalisation et la libéralisation de la profession vétérinaire en apportant aux vétérinaires une assistance technique et matérielle. L'assistance aura pour but de renforcer leurs capacités et de les aider à s'installer à leurs comptes, renforcer les capacités de services vétérinaires nationaux et les doter des moyens adéquats pour qu'ils assurent effectivement le contrôle et la surveillance des frontières en vue de réduire la propagation des maladies au sein de la sous-région ;

- le développement de la traction animale (culture attelée et transport...) ;

- le développement de l'artisanat du cuir ;

- l'amélioration de la fertilité des sols par la production de fumier ;

- la production et la vente de produits laitiers ;

- la transformation de la viande ;

- la valorisation des sous-produits agricoles et agro-industriels en alimentation animale et la création des écoles vétérinaire dans la zone ne fera que renforcer les capacités du personnel d'encadrement ou fournisseur de services à l'élevage.

Après la proposition des politiques prometteuses faite dans le domaine de l'élevage, nous entamons celles qui sont susceptibles de renforcer la production de la pêche et de l'aquaculture.

* 135 Réduire le prix à 2000F pour 50 têtes de bétail au lieu de 2500F.

* 136 La fixation du prix standard des produits d'élevage passera nécessaire par l'augmentation du niveau de production à travers la mise en oeuvre des politiques d'élevage dans tous les Etats membres. Nous proposons entre 50 à 100 mille F CFA le prix du bétail selon le poids et le prix du kilo de viande à 500F CFA (toutes taxes confondues).

* 137 Passeport pour le bétail et certificat international de transhumance etc.

* 138 Médecine vétérinaire, ranching...

* 139 Elevage extensif, élevage intensif et élevage de subsistance.

* 140 Ce dit d'un élevage pratiqué sur de vastes superficies et à rendement en général faible.

* 141 Ce dit d'un élevage destiné à produire des rendements élevés.

* 142 Ensemble des mesures prises pour prévenir l'apparition ou la propagation des maladies.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius