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La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

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par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

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B. Défi à relever pour l'aquaculture

Malgré des résultats décevants dans le passé, l'aquaculture a aujourd'hui la capacité potentielle de procurer un large éventail d'avantages - emploi, nourriture, revenu. Mais les attentes doivent demeurer réalistes.

Même si les atouts et les possibilités offerts par l'aquaculture sont importants (par exemple, de bons sites pour le développement de l'aquaculture grâce à des eaux propres et à des terres peu peuplées ; un marché du poisson en expansion au niveau régional et mondial ; la possibilité d'adopter des systèmes de production appropriés dont la viabilité a été démontrée ailleurs)143(*), ce secteur présente également quelques faiblesses et est confronté à des menaces qui intéressent aussi les pêches de capture (par exemple, la compétition pour l'accès aux ressources en terres et en eau ; la nécessité de cadres réglementaires faciles à utiliser ; un accès limité à des informations de qualité; un accès limité au crédit et à de bons marchés ; les obstacles au commerce et l'augmentation du coût des exportations extérieures), ainsi qu'à des contraintes propres à l'aquaculture, notamment l'accès à des facteurs de production de qualité à un coût abordable (principalement aliments et semences).

Dans un tel contexte, il sera important de traiter l'éventail complet des problèmes (environnementaux, économiques, sociaux, etc.) qui doivent être résolus pour développer une aquaculture durable. Une leçon importante étant que l'accent doit être mis sur l'aquaculture en tant qu'entreprise, offrant des possibilités d'investissement attrayantes pour pouvoir procurer les moyens d'existence et les avantages en termes de croissance économique prévus. L'absence d'une telle approche commerciale ou industrielle de la production est désormais reconnue comme étant l'un des principaux obstacles à l'expansion du sous-secteur. Les premières hypothèses fondées sur des intrants bon marché et aisément disponibles (terre, main-d'oeuvre, capital) n'avaient certainement pas tenu compte des coûts économiques et financiers réels nécessaires pour rentabiliser la production. Ces premières initiatives prévoyaient pour la plupart une pisciculture de subsistance intégrée (par exemple, des petits étangs fermiers plutôt que des étangs d'élevage) qui, bien que contribuant à l'économie des ménages et même des communautés, n'avait toutefois qu'un faible impact, voire aucun, sur les approvisionnements en poisson ou sur la croissance économique au niveau national. Ces systèmes d'élevage familiaux à faible apport d'intrants demeurent importants pour de nombreux habitants dans les zones rurales. Mais des nouveaux paradigmes sont désormais centrés sur des entreprises aquacoles viables et durables sur le plan socioéconomique et technologique (principalement sur les micros, petites et moyennes entreprises).

Le développement de systèmes et d'entreprises d'aquaculture viables a été favorisé par la croissance rapide du prix du poisson dans toute la région. Ces entreprises devront pouvoir compter sur des réseaux de soutien pour l'approvisionnement en semences et en nutriments, et sur une main-d'oeuvre qualifiée pour la commercialisation du poisson produit. Ces échanges vont faciliter dans la plus grande partie de la sous-région où la variabilité du sous-secteur, est relativement faible et la transférabilité des technologies et des approches pour la résolution des problèmes assez élevée.

Les ressources aquatiques exploitées par les pêches de capture et l'aquaculture peuvent contribuer de manière conséquente et durable à la croissance économique, à la lutte contre la pauvreté et aux approvisionnements alimentaires. Avec une bonne gestion, la contribution des pêches de capture continentales et marines au PIB pourrait être plus importante que ce n'est le cas actuellement. En outre, l'aquaculture semble être sur le point de jouer un rôle réel et durable dans l'offre de poisson et dans l'économie.

Cette similitude dans les approches est également un élément du nouveau paradigme de soutien à l'aquaculture. Aujourd'hui, de nouvelles stratégies éprouvées renversent la dépendance précédente à l'égard des donateurs et du secteur public, définissant de nouveaux rôles et responsabilités pour les secteurs public et privé, et pour la société civile. Même si un nombre croissant de pays d'Afrique Centrale mettent au point des stratégies nationales d'orientation pour leur sous-secteur de l'aquaculture, l'absence des moyens nécessaires pour adopter et mettre en application de telles méthodologies innovatrices concerne l'ensemble du secteur des pêches.

Pour améliorer la performance de ce sous-secteur, il faut mettre sur pied des mécanismes qui permettrons d'atteindre un niveau acceptable à travers l'augmentation de la production des poissons dans la sous-région au moyen de l'augmentation de la production aquacole et de la réduction des pertes post-capture de toutes les sources par le développement des agences et des institutions aquacoles qui soutiennent les producteurs et peuvent bénéficier, à leur tour, des ressources financières et humaines nationales ; l'augmentation de la production aquacole et réduction de pertes post-capture de toutes les sources par 25% ; mise en place d'un programme de modernisation des usines de transformation des produits destinés à l'exportation visant à élargir l'accès aux marchés sous régionaux, régionaux et internationaux ; mise en place des programmes de formation des personnels travaillant dans le secteur dans différents domaines (techniques de capture, manutention du poisson respectant les règles d'hygiène) ; mise en place des programmes de soutien aux pêcheurs et aux organisations locales pour des questions clés qu'il faudra apprécier correctement pour améliorer leurs revenus ; la formation sur les techniques aquacole ; la distribution des matériels d'aquaculture (semences, matériels de construction des étangs pour l'aquaculture...)

Pour permettre à la population d'avoir une idée sur les différents prix des produits de l'élevage et de la pêche, il faudrait mettre en place des méthodes telle que l'accès à l'information par les acteurs de la chaîne de valeurs bétail-viande est indispensable à la croissance de ce secteur. Le développement des TIC peut permettre de mieux organiser le marché du bétail-viande. Le téléphone portable, à la démarche de collecte et de diffusion de l'information sur les prix va aider les acteurs à choisir le moment opportun pour vendre leurs produits sur le marché et va favoriser une large vulgarisation de l'information. « Plusieurs aspects sont à prendre en compte dans le choix des TIC : il faut avoir la capacité de collecter et de diffuser l'information en un temps relativement bref.

Il y a également le souci de pouvoir joindre plusieurs personnes à la fois en un temps court pour pouvoir informer le maximum de celles-ci. Enfin, l'outil doit être facile d'utilisation. Internet et les messages par téléphone portable répondent à ces critères et doivent être retenus par la CEBEVIRHA comme principaux moyens de collecte et de diffusion des informations de marché pour la filière bétail-viande ». Le téléphone portable n'est plus un objet de luxe, ce qui n'est pas le cas d'internet, encore quasi-inexistant144(*) dans certains pays de la sous-région. N'y a-t-il pas un couac quand on sait que la plupart des acteurs de la filière bétail évoluent en milieu rural ? Ces deux technologies sont complémentaires.

La connexion à internet peut se faire de façon individuelle ou via les organisations professionnelles, équipées d'ordinateurs. La mise en marche du réseau internet à travers les fibres optiques est un bon départ, mais il faudrait que cela serve également les zones les plus reculés. Quant au message, il peut être utilisé pour donner des informations plus succinctes, comme par exemple le prix d'un type précis de bovin sur un marché donné dans la sous-région, ou encore le prix du kilo de viande.

Pour accroître la valeur et le volume des produits de l'élevage du bétail, il faut assurer:

- la facilitation du commerce intra-régional par la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires (barrières physiques le long des axes de transport et barrières réglementaires) ;

- le développement des relations d'affaires entre les différents acteurs des filières dans la sous-région et le renforcement de la compétitivité des filières ;

- l'appui aux organisations professionnelles du secteur privé pour le plaidoyer ;

- les actions visant l'efficacité de ce marché (accès aux financements, accès aux informations de marché, partenariats public-privé...)

- le Conseil d'Administration doit jouer son rôle de police dans l'application des décisions prise à l'Assemblée Générale et veiller au bon fonctionnement de la CEBEVIRHA, afin de lui permettre d'atteindre ses objectifs.

La Commission de la CEMAC doit exercer sa mission dans le cadre de la mise en oeuvre de cette stratégie à travers la CEBEVIRHA. Cette mission comprend le rôle de stimulation. Il s'agit de la recherche et de la promotion de solutions innovantes. C'est certainement une fonction très importante, compte tenu de l'ampleur des défis auxquels sera confronté la Commission dans la mise en oeuvre de la stratégie commune pour ces secteurs. Celui-ci devra donc se doter des moyens humains et financiers pour impulser, le développement des innovations à travers la CEBEVIRHA et d'encourager, diffuser et l'adopter ces innovations dans tous les domaines (techniques, politiques et organisationnels) au niveau des pays membres ; les fonctions d'orientation (c'est à la Commission de proposer les directions à suivre) seront mises en avant, plutôt que les tâches de coordination au sens strict, qui demandent en général de gros moyens ou se traduisent par une centralisation rarement très efficace; la tâche de concertation reste fondamentale, à la fois pour guider l'action au niveau sous régional et maintenir l'esprit de la coalition autour des règles du jeu, qui constituent le noyau stable des politiques et stratégie sous régionales ou régionales. En dehors de cas d'urgence ou de confidentialité, la Commission de la CEMAC devra donc procéder à de larges consultations avant de proposer une mesure législative et de publier les textes relatifs à ces concertations.

Compte tenu du contexte du rôle central de la Commission, mais aussi des limites et des contraintes auxquelles il est soumis, le réalisme invite à une intervention ciblée en qui concerne quelques actions prioritaires où la CEMAC pourra faire rapidement la preuve de son efficacité et surtout de son intérêt pour les opérateurs et les populations concernés. Pour une organisation jeune comme la CEMAC, c'est aussi une question de crédibilité. Toutefois, on observe une absence totale du contrôle de la Commission sur la CEBEVIRHA qui fonctionne selon la politique propre de ses dirigeants, et qui ne fait que faire du surplace depuis sa création. La Commission doit mettre en place des politiques visant à motiver les pays membres à respecter les décisions, d'orienter, de financer et de mettre en exécution les actions qui sont susceptibles d'être réalisées efficacement au niveau national et local. Ils doivent en outre observer les normes et les réglementations adoptées par les instances supérieures de la CEMAC à travers la CEBEVIRHA. La question de financement des actions reste précaire et mérite une attention particulière de la part de la Commission pour faciliter la réalisation des projets qui sont en suspens depuis plus de 5 ans. La contribution reste la source première du fonctionnement de toute une organisation ensuite viennent les ressources humaines. Et donc il est très important de veiller à ce que ce deux conditions soient réunies pour permettre à la CEBEVIRHA de fonctionner plus efficacement afin d'atteindre ses objectifs, et surtout contribuer à la réduction de la pauvreté comme les Chefs d'Etats membres l'ont toujours souhaité.

* 143 Union Européenne

* 144On remarque que sauf le Cameroun fait l'objet d'une avancée très importante dans le domaine des TIC. Le coût d'internet est de 100 F CFA l'heure. Par contre au Tchad l'heure coute entre 750 et 1000 F CFA (idem pour les autres pays).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault