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Pacification et sécurité nationale. Quelles stratégies pour la RDC ?

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par Frédéric BIRINDWA MIHIGO
Univesrité Simon Kimbangu de Bukavu - Licence en Relations Internationales 2010
  

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INTRODUCTION

1. Présentation et objet du Sujet

Au cours de quarante dernières années, l'Afrique s'est présentée comme « le ventre mou » de la sécurité du monde. L' un des obstacles majeurs à la résolution des conflits et en vue d'une paix durable en Afrique a été, à nos yeux la difficulté que pose la compréhension de leur dynamique.1(*)

Au cours de la bipolarisation, l'interprétation des conflits africains s'est vue largement dominée par le clivage et l'argument idéologiques de la guerre froide , au détriment des dynamiques internes, notamment celles liées à la décolonisation.

Depuis la fin du duopole américano-soviétique, fin des années 1980-début des années 1990, l'on assiste à la recrudescence des conflits en Afrique noire .Des conflits expliqués, peut-être plus qu'il ne le faut, par le fait ethnique dans une perspective primordialiste. Cette difficulté à domestiquer les conflictualités africaines ainsi que leur épistémologie transforme le continent noir en un épicentre de la géopolitique mondiale de l'insécurité.2(*)

En posant la problématique de la sécurité en Afrique pendant les quarante dernières années, l'on, se rend alors vite compte, d'abord, que l'Afrique subsaharienne, de façon toute particulière, est installée dans une sorte de « guerre perpétuelle » ;qu'ensuite la recherche de la paix et de la sécurité est, tel le mythe de Sisyphe, un éternel recommencement ;et qu'enfin, non seulement l'Afrique figure au premier rang des préoccupations de l' ONU mais qu'elle s'est affirmée, depuis les indépendances comme un partenaire stratégique non négligeable de celle-ci dans les missions de paix à travers le monde.3(*)

Des indépendances à la fin de la guerre froide, les guerres africaines ressortent de deux matrices. D'une part, la matrice historique à travers le conflit de la décolonisation ; et d'autre part, la matrice idéologique qui, dans le contexte du duopole, semble inscrire les conflits du monde dans le clivage Est-Ouest, sans considérations pour leurs aspects géopolitiques propres. L'analyse des logiques internes des conflits africains actuels permet de répéter, derrière le paravent ethnique, des facteurs géopolitiques évidents, relatifs à l'identitaire ainsi qu'aux enjeux de « pouvoir-territoire »et aux avantages liés à son contrôle.

Comme de nombreux conflits identitaires en Afrique posent des problèmes liés aux besoins universels d'identité, de reconnaissance, de sécurité, de dignité et de participation, leur grande véhémence ainsi que leur grande violence expriment des « narcissismes collectifs »et « peur existentielle »qui les génèrent.

François THUAL écrit : »les conflits identitaires sont des conflits pour la survie du groupe non seulement matérielle, mais avant tout psychologique.4(*)

Jusqu'à la fin des années 1980, il a prévalu l'idée selon laquelle l'idéal démocratique auquel aspiraient les peuples ailleurs, était «positivement dangereux »et « un luxe pour l `Afrique », et que les régimes monolithiques à parti unique, autoritaires, «étaient les mécanismes par excellence de l'unification des sociétés.5(*) C'est donc le rejet des différences et des inégalités politiques, économiques et sociales qui transforment le fait ethnique en phénomène identitaire. La confiscation, la « privatisation »par un groupe du pouvoir politique et des avantages auxquels son exercice donne accès est un facteur qui déclenche les conflits identitaires. Ces derniers par « la transfrontalièreté » de leur champ, par la complexité de leurs ramifications internes et externes, par la multiplicité de leurs acteurs, sont des conflits sous-tendus(qui se justifient) par des dynamiques diverses et souvent inextricables. Ces conflits se multiplient dans des zones particulièrement riches de l' « Afrique médiane »,carrefour de tous les impérialismes, où s'entrecroisent aujourd'hui, des logiques politiques, économiques et sociales, des logiques de prédation, pour être précis.6(*)

Mais de tous les conflits africains de l'après-guerre froide, la guerre à « rebondissements »du Congo-Zaire, actuelle République Démocratique du Congo(RDC),est celle qui rend le mieux compte des différents aspects des conflictualités africains, à savoir, sans souci d'exhaustivité :l'ethnicité, l'effondrement de l'Etat, la lutte pour le « pouvoir- territoire »,la privatisation de la guerre, le pillage des ressources,...

2. Problématique et Hypothèses

La guerre en République Démocratique du Congo est apparue comme seulement la tête de l'iceberg de la crise dans l'Afrique Centrale et Australe. Elle a en effet mis à contribution le Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie, l'Angola, le Zimbabwe et l'Erythrée. L'objectif déclaré de cette coalition était de défaire l'Afrique du plus vieux dictateur de l'époque à savoir le Maréchal MOBUTU. Mais à côté de cet objectif commun chaque pays de la coalition avait son propre agenda.

Par exemple le Rwanda, qui donna le majorité des troupes, l'objectif immédiat était de détruire les camps des réfugiés Hutus à la frontière de l'ex Zaïre, de les contraindre à retourner au pays et de repousser les récalcitrants loin à l'intérieur du Congo. Mais en règle générale, l'agenda était économique pour la majorité des pays impliqués dans la guerre.

En effet, nombreuses sécessions de 1960, dont celle du Katanga, des rébellions de 1964 et des violences politico-éthniques qui ont marqué la fin du régime du président MOBUTU et celui de KABILA en 1998, aucune ne remet en question l'unité nationale et territoriale de ce vaste pays, véritable « sous-continent ».6(*)

Pour Roland POURTIER, l'image symbolique du fleuve Congo, sa référence génétique et l'existence d'une identité collective constitueraient le ressort d'une conscience nationale Congolaise. Ensuite, parce que, en ce qui concerne l'insécurité, l'on peut dire que depuis 1996, le Congo-Zaire « rime avec chaos »7(*)

Cette situation, comme on le sait, est la résultante d'une guerre civile, prolongement Congolais de la crise Rwandaise(1996-1997) et d'une guerre régionale opposant à partir de1998, le régime L.D. Kabila, ses alliés Angolais et Zimbabwéens à ses anciens parrains Rwandais et Ougandais, guerre régionale qui se poursuit jusqu'aujourd'hui par les acteurs Congolais interposés.

C'est grâce à ces soutiens précités et après avoir triomphé du régime MOBUTU que L.D. Kabila proclamait le 17 Mai 1997 , la fin du Zaïre et la renaissance de la RDC dont il devient lui-même président. Le 02 Août 1998, le président autoproclamé prit un ensemble de mesures qui ne plurent pas aux partenaires Ougandais et Rwandais surtout, ce qui conduira à l'éclatement d'une rébellion menée par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), « paravent » de l'Ouganda et du Rwanda.

Toutes les tentatives entreprises par ces deux pays visant à prendre le Congo à renvers échouèrent grâce à un sursaut de la résistance Congolaise. C'est aussi grâce à la coalition formée autour de lui par l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad, que le Congo a pu préserver son territoire de l'éclatement recherché par la rébellion soutenue par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi. Cette nouvelle guerre fut baptisée « première guerre continentale Africaine ».8(*)

Afin de mener à bien nos recherches et comprendre l'histoire récente de la RDC du point de vue pacification et sécurité, les questions suivantes méritent d'être posées en guise de problématique :

1. Pour mettre fin à cette guerre dévastatrice qui ronge la RDC ces dernières années, quelles sont les stratégies adoptées par le gouvernement pour la pacification de la RDC et quels en sont les principaux acteurs ?

2. « Mieux vaut prévenir que guérir »dit-on. Quelles sont les stratégies ou mécanismes que doit adopter la RDC pour prévenir les éventuelles guerres qui mettraient en cause sa cohésion nationale et pour rétablir la sécurité sur toute l'étendue nationale ?

En réponse provisoire à ces questions de problématique, les hypothèses suivantes sont retenues :

1. Différentes négociations ont été organisées par les belligérants pour mettre fin à la guerre dévastatrice en RDC. Ces négociations ont donné naissance à la formule 1+4(gouvernement de transition composé d'un président et de quatre vice-présidents) qui abouti à son tour à l'organisation des élections libres et démocratiques sous l'oeil vigilant de la communauté internationale et des acteurs régionaux et sous-régionaux interposés.

2. La RDC doit chercher à recouvrer sa place qu'elle occupait au coeur de l' »Afrique en développant la politique de bon voisinage et au premier plan la réforme du secteur de sécurité pour prévenir les éventuelles guerres d'agression.

* 1 PONDI,J.-E.,L'ONU vue d'Afrique, Paris, Maisonneuve et La rose,2005,p.109.

* 2 Ibidem.

* 3 Ibidem.

* 4 THUAL,F., Les conflits identitaires, Paris,IRIS6Ellipses, 1995 ,p5

* 5 Cité par Basil Davidson, L'Afrique au XX ème Siècle. L'éveil et le combat du nationalisme africain, Paris, Editions. J.A.,1979 ,p209

* 6LACOSTE , Y.,Géopolitique de l'Afrique médiane, in Hérodote, n°86/87,3è et 4èTrimestres1997

* 6 PONDI, J.E., Op Cit , p.121

* 7POURTIER,R, « L'Afrique centrale dans la tourmente. Les enjeux de la guerre et de la paix au Congo et alentour »,in Hérodote, n° 11, 4e trimestre 2003,pp. 11-33

* 8BRAECKMAN , C., L'enjeux Congolais :l'Afrique Centrale après Mobutu, Fayard, Paris, 1999

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