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Le conseil de sécurité et les questions africaines de 1990 à nos jours

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par Nourdine Med Moeva
Université Moulay Ismaîl, faculté des sciences juridiques économiques et sociales - Meknes (Maroc) - Maîtrise en droit public 2004
  

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CADRE DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SECURITE EN AFRIQUE

.

L'expérience de ces dernières années a poussé les Nations Unies à se focaliser sur la

construction de la paix et de la sécurité en Afrique55. Cependant les menaces de paix sur ce continent par leurs caractéristiques, font que le maintien de la paix dans le sens d'éviter le conflit militaire n'est pas suffisant pour l'établissement de la sécurité et de la paix durable. Mais une telle sécurité ne peut se réaliser que par un relèvement socio-économique et l'épanouissement des peuples africains. Ainsi, sachant que les activités du conseil de sécurité

couvrent principalement les domaines de prévention de la Paix56, et vu que ces types d'engagements doivent pour être efficaces, prendre place simultanément ou se chevaucher, il

54 Le rapport relève qu'en 1996 seulement, 14 des 53 pays d'Afrique ont connu des conflits armés, Rapport de Kofi Annan, 25

septembre 1997.

55 Voir l'introduction de ce chapitre I.

56 Maintien de la paix: peace making; Rétablissement de la paix: peace keeping ; Renforcement de la paix : renforcement et

Construction de la paix: peace bulding

est tout à fait souhaitable que les trois organes centraux du système onusien57, oeuvrent par synergie afin de pouvoir faire face à un tel problème58. Aussi il n'est pas à négliger non plus, l'intervention des autres organes en particuliers le conseil économique et social et la cour internationale de justice, étant donnée qu'ils sont eux aussi et souvent sollicités par le conseil

de sécurité dans le cadre du maintien de la paix sur ce continent.

De ce fait, ce cadre du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique s'apprécie d'une part sur la définition même des conflits africains, et d'autre part sur le regard qu'a le conseil de sécurité sur ces derniers. C'est pour cela qu'il convient de voir les particularités

des conflits africains des années 90 [A], avant de s'intéresser à l'attitude du conseil de sécurité face à ces conflits [B].

A : PARTICULARITES DES CONFLITS AFRICAINS DES ANNEES 90.

Dés le début des années 90, pour causes de fin de guerre froide, la communauté internationale a cessé de s'intéresser à un continent africain en grande difficulté59. Cependant, il apparaît qu'au centre de ces dernières figurent les conflits qui ne cessent de s'amplifier de part et d'autre sur l'étendue du continent. La particularité première commune

à ces conflits, réside dans le fait que pas moins de 90% d'entre eux prennent place à l'intérieur plutôt qu'entre des Etats souverains60. Toutefois, ce caractère interne est souvent sujet à discussion et ceux à cause du fait que l'une des parties peut considérée le différend comme étant interne tandis que l'autre l'assimile comme un différend d'ordre externe; c'est

à dire qui oppose deux entités qui en principes devraient être souverains61. Plus regrettable encore est le cas des conflits dits sécessionnistes, qui prenant prétexte de l'absence de démocratie ou de tout autre motif pseudo- juridique, menacent l'unité nationale voir l'existence même d'un Etat62. Dans ce sens relevons un premier cas aujourd'hui théoriquement réglé, qui est celui de l'Erythrée, et qui grâce à une lutte armée de vingt ans a finalement réussi à se détacher de l'Ethiopie et devenir un Etat indépendant.

A ce propos, dans son ouvrage intitulé RELATIONS INTERNATIONALES AFRICAINS, Pierre François Gonidec traitant sur ce problème, distingue les conflits liés à la décolonisation et ceux non liés à cette dernière. Et par conflit de décolonisation, l'auteur entend les conflits «qui n'opposent pas des africains entre eux, mais la puissance coloniale

et des mouvements de libération63». Toutefois, depuis fort longtemps ce genre de conflits ne

représentent qu'un intérêt historique. Et lorsque la décolonisation s'est effectuée dans des

57 Conseil de sécurité, Assemblée générale et Secrétariat général

58 Ibid. Basic facts about the United Nations, P 67.

59 Voir Ecofinance N° 37, rubrique éclairage, novembre 2003,

60 Ibid. basic Facts about the united nations P 67, : voir aussi Pierre François Gonidec, relations Internationales Africains, Tome

5, P 6, Bibliothèque africaine et Malgache

61 Ibid. Pierre François Gonidec, relations Internationales Africains, P 147-148 et 149.

62Tel est le cas du Conflit qui a abouti à l'indépendance de l'Erythrée le 24 mai 1993, de celui de l'ex république Fédérale islamique des Comores qui suite à un mouvement sécessionniste qui débuta le 14 juillet 1997 a fini par la transformation du

régime fédérale en union des îles Comores au mois de décembre 2001( voir jeune Afrique l'intelligent, N ° 2251, du 29 février

au 6 mars 2004) ; Ou aussi celui qui perdure sous le nom du Conflit du Sahara occidental qui depuis le 6 septembre 1991 un cessez-le feu est entrée en vigueur, mettant ainsi fin à 16 années de conflit armée. Source: (respectivement) prises de vue générale

et actualité politique de 1990 à 2001, Encyclopaedia Universalis 8 ( Sur Cd Room ).

63 Ibid., Pierre François Gonidec , relations Internationales Africains, P 148.

conditions telles qu'elle conduit une partie de la population à contester la solution retenue

par l'Etat colonial ou par une instance internationale, Tran Van Minh quant à lui, qualifie ce genre de conflit de conflit de décolonisation de type nouveau64. Selon lui, la caractéristique essentielle de ces conflits, est qu'ils opposent non pas un Etat colonial non africain à un mouvement de libération dont l'objectif est l'indépendance, mais un peuple face à un Etat africain dont l'existence est parfois ancienne. C'est tout particulièrement le cas de l'Erythrée qu'on vient de mentionner ou aussi le cas du soudan qui depuis le 23 avril 1990, après avoir déjoué un putsch organisé par de jeunes militaires et des officiers à la retraite, le général Omar Hassan El - Béchir a exécuté pas moins de 28 officiers qui contribua aux motifs du soulèvement sur la capitale65.

Et dans un tout autre registre, on retrouve les internationalistes qui parlent, quant à eux

de conflits juridiques et de conflits politiques. Entendant par conflit juridique, le conflit relatif à l'application ou à l'interprétation d'un droit existant. Et par opposition, le conflit politique veut dire tout conflit qui n'est pas juridique66.

Dans cette étude consacrée aux conflits, Tran Van Minh souligne aussi que «la pratique africaine de règlement de conflits n'a pas reprit cette distinction de litiges juridiques et de litiges politiques67». En fait, cette pratique a montré une certaine préférence

à recourir à l'intervention devenue de plus en plus systématique, des anciennes puissances coloniales en cas de règlement de conflit. Cela dit, de nos jours les conflits africains dans leur vaste majorité sont liés d'une façon ou d'une autre à la décolonisation. Ainsi force est

de reconnaître l'influence néfaste de la non prise en compte, ni des diverses origines ethniques, ni des origines historico-géographiques voir culturels des peuples africains, lors

de la délimitation des frontières de ces Etats africains68. A titre d'exemple, citons le génocide perpétré au Rwanda en 1994 ; Ou aussi le conflit du Sahara occidentale, qui

d'ailleurs la cour internationale de justice a reconnu par avis consultatif, l'appartenance historique du Sahara à l'ensemble du Grand Royaume du Maroc, et ce bien avant l'indépendance69. Cependant en l'espèce le conflit Rwandais, comme l'a qualifié Pierre François Gonidec, est «Un conflit Typiquement lié à la question ethnique70». Autrement dit, c'est un conflit issu en quelque sorte d'un manque de politique d'intérêt général commun et effectif. Cela dit, comme particularité, il n'est pas non plu à négliger le caractère individualiste de facto qui s'attache à la grande majorité des Etats africains, quant au détenteur de la souveraineté. En d'autre terme, face à des gouvernants soucieux en priorité

de se maintenir au pouvoir, souvent au grand dam de l'intérêt général et par conséquent de la

64 Tran Van Minh, Encyclopédie juridique de l'Afrique, P 103 à 105,. Volume I -1979.

65 Le 30 juin de la même année, plusieurs centaines de milliers de manifestants qui réclamaient la mise en application immédiate

de la charia, ont fait qu'à partir du 25 juillet 1993, les combats s'intensifient entre les troupes gouvernementales et les forces rebelles de l'Armée populaire de libération du Soudan (A.P.L.S), provoquant l'évacuation de plus de 100 000 civils, et ce jusqu'à

la mise à l'écart d'Hassan El - Tourabi, en 2000 (Après avoir nommé Omar Hassan El - Béchir à la haute magistrature du pays,

El - Tourabi revient pour incarner l'homme fort du régime le 1er avril 1999) : Source : Actualité politique du soudan depuis 1990

à 2001,

Encyclopaedia Universalis 8 ( Sur Cd Room ) 2002.

66 Ibid. Relations internationales africains.

67 Ibid Tran Van Minh, P 103 .

68 Rapport de Affolabi Moussa Okanla, Afrique, Désarmement et sécurité, P 12, Alger 24-25 mars 1990, UNIDIR 90/109, Nations Unies 1991.

69 Ibid. Relations Internationales africains, P 149 à 150.

70 Ibid.

masse populaire, il est systématiquement question de conflit soit pour l'accession au pouvoir, soit de rébellion revendiquant des droits de participations aux affaires étatiques, ou aussi de sécession voir d'irrédentisme71.

Et d'un point de vue socio-économique, la singularité des conflits africains peut aussi s'illustrer d'une part, par la lutte pour la défense ou contre l'appropriation des ressources naturelles d'un Etat par une minorité; et d'autre part, par un grand refus contre la marginalisation socio-économique d'une minorité du peuple ou de la masse populaire dans

sa globalité. C'est en tout cas dans ce sens que dans son rapport en date du 02 septembre

2003, le secrétaire général de l'O.N.U, s'exprimait en disant que «Toutefois, la pénurie de certaines ressources naturelles, leurs mauvaises gestions ou leur épuisement et l'inégalité d'accès à ces ressources, doivent aussi être considérées comme des causes potentielles de conflits72 ».

Ainsi, de revendication sectorielle sous le bouclier juridique du fameux droit des peuples à disposer d'eux-mêmes à la lutte contre l'oppression et le favoritisme, tous rendent compte du caractère intra-étatique des la plupart des conflits africains. Cela étant aussi qu'à coté de ces conflits ils subsistent des questions qui rentrent à juste titre dans le domaine de compétence du conseil de sécurité. Autrement dit, des litiges qui mettent en opposition des Etats indépendants et souverains.

Tel est le cas de ce même conflit du Sahara qui «par interposition», oppose également

le Maroc et l'Algérie73. Mais compte tenu de leur caractère plus diplomatique que militaire, sinon de leur rareté notamment à partir dans ces dernières décennies, force est de souligner

que dans l'ensemble, qu'ils soient internes ou entre Etats souverains, les conflits africains dans la plupart des cas accentuent l'instabilité politique des ces derniers, voir de toute la

région concernée; d'où le problème de plus en plus fréquent des personnes dites déplacés et

des réfugiés.

D'ailleurs, en plus du cas extrême de Génocide ou tout simplement de crime contre l'humanité comme ce fut le cas au Rwanda et au Burundi, ce phénomène des personnes déplacés et de réfugiés constitue l'un des facteurs qui a mit le conseil de sécurité sur le qui- vive face à ces questions africaines depuis 1990.

C'est pourquoi il importe de voir quelle est la position sinon l'attitude du conseil de sécurité face à ses conflits africaines.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote